Certes...
Quand on regarde le peintre qui nous touche, un peu plus, cet artiste qui semble ne parler qu'à nous, et à nous seul, tant il nous parle, vrai et juste ; quand on s'arrête devant ses toiles, son art à lui, bien à lui.
Sa sensibilité, ses couleurs... Ce qui vient du coeur,de son coeur sincèrement, profondément
Alors cet art là nous touche, forcément...
Mais c'est plus que ça, il fait plus que ça, il nous touche oui, là où on l'attend le moins parfois, là où ça résonne pour raisonner plus fort, encore !
Mais...
Il nous transporte
L'art nous transporte...
Cette phrase me trotte dans la tête depuis longtemps, depuis que je l'ai lue, depuis que j'ai vu ces (ses) merveilles..
L'art nous trans porte. Nous porte ailleurs, trans... ?
Oui, c'est vrai, il nous porte ailleurs....Il nous emmène, nous conduit, nous mène vers ?
Mais où ?
Vers quel pays magique, mythique, merveilleux ?
Vers quel continent mystérieux ?
Il nous prend et nous emporte, nous enlève, brusquement, parfois, plus lentement aussi, et tel Ulysse nous mène vers un long voyage,
Il nous emporte loin au loin, au confins des frontières, au confins de nos limes, de nos limites, de nous même peut-être ?
Il nous montre, si on se laisse faire, si on se laisse aller, si on lache prise, si on accepte de jouer le jeu !
Et quel jeu que celui là ?
Mais quel jeu ?
Un jeu d'amour et de rencontre, celui de l'oeil de l'artiste, cet oeil qui guide cette main elle même guidée par l'âme, une sorte de jeu où personne ne joue de rôle, si ce n'est que le sien, le sien vrai, authentique et véritable !
Et ce rôle là, ce n'est pas rien
Le rôle de toute une vie, le rôle de sa vie, celui qu'on ne répéte pas, qu'on ne rejoue pas, qu'on vit au jour le jour, sans tricher...
Un rôle de composition, où il ne faut composer qu'avec soi même, celui du miroir, celui de l'âme, celui de la toile..
Car pour toucher l'autre il faut être vrai, authentique et sincère
Et c'est tout ça, qui nous touche et nous transporte
Vers le monde que l'artiste crée, élabore avec force, amour, tendresse, sensibilité, délicatesse, pour que le spectateur devienne acteur.
Acteur lui aussi, pour qu'il puisse lui aussi, s'il veut, le souhaite, le désire, jouer une fois, rien qu'une fois peut-être le rôle, l'unique !
Car les toiles s'animent, une sorte de pays des merveilles s'en trouve, ou chacun trouve sa place, prend sa place et joue, non plus à faire semblant mais à être lui même peut-être enfin !
Car si elles nous transportent.... Elles nous y conduisent bien..
Surprenantes et déroutantes parfois ! Elles nous émerveillent et nous forcent à voir, au delà d'elles mêmes
Nous conduisent aux portes, celle qui ne s'ouvrent pas si facilement, car fortement scellées.
Elles nous conduisent devant ces portes.
Les portes de nous mêmes ?
Elles nous donnent aussi la clé..
A nous de la tourner, ou pas, d'ouvrir, un peu, ou pas, beaucoup...
Ca vaut le coup, du moins d'essayer...
Car ce qui vient du plus profond de l'âme, ne peut toucher que le plus profond de l'âme de l'autre, s'il y prête garde, s'il fait attention, s'il s'arrète, s'il s'offre ce temps là.. Ce temps initiatique
Il s'arrète alors et regarde, voit et contemple, il ne s'en va pas, pas encore, encore un peu de bonheur, de chaleur, de lueur que se donne le regard.
Et le travail, s'opère, longuement, ça touche ! Ca prend, la rencontre est là.. On s'arrête et on repart, après, longtemps après parfois, et on sent dans et par tous les sens...
On sent que quelque chose s'est passé, un presque rien, mais un rien qui compte et qui n'est pas rien
Ce petit quelque chose qui fait qu'en regardant il s'est passé quelque chose au fond de soi, une sorte de bouleversement, de frissonnement, de crépitement de l'âme !
Une rencontre entre soi et soi !
Un rendez vous qu'on ne s'est peut-être pas forcément donné
Mais qui sonne, qui crie, qui appelle, et qui arrive, là, qui ad vient !
Car l'art, celui là, du moins nous transporte aussi loin qu'il le peut, dans des contrées inexplorées, insoupçonnées..
Au plus profond de nous même, il nous fait ressentir,des émotions,des sentiments, des affects, et doucement nous les fait dire, nommer, fait mettre des mots, sur ces ressentis là.
Oui, il nous emporte,
Nous emporte, là, dans ces lieux là. Nous fait découvrir l'étrangeté de notre être, ce qui est étranger à nous même et qui nous fait peur, ce qu'on ne sait pas de soi, car on ne sait pas tout de soi.
Alors on est surpris par... Cette petite larme qui coule devant cette toile qui nous touche,qui nous donne de la joie, ou de la tristesse, qui raisonne, qui fait !
Ou cette musique, ces mots, ces quelques vers...
Qui font..
Ces émotions qu'on réfréne souvent pour ne pas être ridicule, qu'on ne montre pas. Mais qui sont là, tapies au fond de notre coeur..
Ces émotions qu'on ne peut réprimer en regardant ces toiles, ces toiles là parce qu'elles forcent peut être la vérité. La laisse s'échapper !
La vérité singulière qui est au fond de nous, l'émotion cachée, perdue, et retrouvée.. Ce sentiment qui fait de chacun un sujet singulier accédant à l'humanité et l'amour !
L'art nous transporte, tu as raison l'Artiste, il nous emporte vers un voyage et nous permet peut-être ce rendez- vous avec l'inconscient, le nôtre... Continent inexploré !
Il permet une lecture du sujet étrange et étranger, qui nous est caché, que nous avons enfoui,
Il nous encourage à partager, à partager les mots qui nous viennent devant ces merveilles, les mots des émotions..
Un partage qui appelle un partage, un échange, des mots pour dire ce singulier et unique ressenti
Ainsi se forme, se tisse et se met en place, une sorte de langage, singulier lui aussi... Une sorte de langue, étrangère elle aussi, car elle ne ressemble à rien d'autre... Pourtant, mais que chacun comprend, parce qu'elle exprime ce qui est au plus profond de lui.. De son être
Une langue nouvelle, qui va au delà des mots, de leur acception.
Le langage des émotions que chacun ressent à sa manière, et que chacun peut traduire et dire
La langue de l'inconscient... L'inconscient de l'un et l'inconscient de l'autre
Encore....
Encore une belle rencontre !
C'est alors le moment de mettre des mots, sur les rêves, les peurs, les désirs ou les fantasmes
Oui, l'Artiste, tu as raison, l'art nous transporte !
Vers nous ce nous même inconnu, intime, étrange, il permet cette rencontre unique et singulière, encore une ! Ce rendez vous que nous n'avions pas pris, peut-être mais qui ad vient, de surcroit, au moment où on s'y attend le moins
Ce moment là de la rencontre avec le peintre, avec son langage...
Inconscient de l'un, inconscient de l'autre encore !
Ce moment où face à face enfin avec soi même on peut être sincère, authentique et vrai, rien qu'un moment, rien qu'une fois
Car l'art nous transporte là où peut-être le sujet ne pourrait aller seul, craignant de se perdre, de ne pas retrouver son chemin...
Mais l'art nous guide aussi...Et nous offre cette fabuleuse aventure d'où l'on ne revient jamais indemne !
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalyse Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
Mon livre : "j'aime ma vie"
jeudi 4 février 2010
mardi 2 février 2010
Sans visage et sans nom
"Sans visage et sans nom"
Ou le ravage des thérapies...
Je viens de terminer l'impressionnant ouvrage de Clémentine Séverin, Sans visage et sans nom.
Sans visage et sans nom...Sans. Privatif, privation... Ce qui résulte de ces années d'incompréhensions, de ravages, de tumultes, de souffrances, de douleurs, de ces années vécues par l'auteur..
Sans... Pourtant le résultat de ces années là, de ces années de thérapies n'est pas rien, n'est pas sans... S'il prive le sujet de son identité, de son image, il lui offre un monstrueux cadeaux, le pire de tous: La souffrance, cette douleur justement qui lui colle à la peau, qui envahit son esprit, qui obscurcit sa vie, qui la touche dans ce qu'elle a de plus précieux.
Le désir, la soif, de vivre...
L'enfer des thérapies, la longue descente dans ces abîmes, la spirale infernale, le piège qui se referme lentement, sûrement, fermement. Le piège, la prison, l'enfer... Dont il faudra pourtant sortir, mais à quel prix....
Ce pourrait être simplement l'histoire d'une rencontre ratée, d'un rendez vous manqué... Seulement ça, une rencontre qui ne s'est pas faite, qui s'est mal faite, sur de mauvaises bases..Une sorte d'incompréhension entre deux sujets... Ca...
Mais s'il y a un peu de ça, il n'y a pas que ça. Pas seulement que ça !
Clémentine courageusement écrit, mais elle écrit depuis toujours, c'est peut-être ça. Elle noirçit des cahiers, elle dit, elle se confie, leur parle. Pendant toutes ces années, presque au jour le jour, elle écrit, elle partage avec un cahier, tout. C'est peut-être ça, peut-être ça qui la maintient en vie, la tête hors des flots...
La sur vie !
Pour écrire ce livre elle ouvre à nouveau ses cahiers, témoins de son désespoir, de son malheur d'alors, de ces jours pendant ces thérapies, ses thérapies à Elle. Ses, ces rencontres avec ce (ces) tiers, qui nous apparaissent sous un jour monstrueux.
Elle nous décrit, sans concession, avec des mots simples, justes, percutants, touchants, ces rendez vous, ces entretiens, ces espoirs, déçus, cassés, brisés....Cette vie alors en miettes !
Elle se replonge dans cet enfer pour dire, témoigner, dénoncer, mettre en garde...
Alors on se demande : Pourquoi ? Pourquoi cette mayonnaise là, ne prend pas, n'a t-elle pas pris. Jamais ?
A chaque page, on s'écrie, mais pourquoi ne leur claque t-elle pas la porte aux nez ! Pourquoi ne les en voie t-elle pas promener !
On se demande...
Pourquoi ?
Ce Warum qui n'appelle qu'un Darum comme seule réponse !
Des rendez vous manqués, comme si les montres des protagonistes n'étaient pas réglées sur la même heure, ne pouvaient l'être.
Comme si la langue n'était pas la même. Une langue que l'autre ne comprend pas, n'entend pas, des mots qui ne sonnent pas de la même manière. Des mots qui n'ont pas la même représentation, la même acception, la même symbolisation
Ce même là qui fait toute la différence, celle qui fait, qui pose la singularité de l'autre...
Pas au diapason, l'un en attente de l'autre, l'un en espoir de l'autre
Et l'autre, ce tiers, qui se dit analyste, qui se dit thérapeute sans attente, sans espoir sûrement... Mais où ?
L'autre qui se dit, faute d'être plaçé, qui semble jouer, non une, mais jouer à l'analyste, au thérapeute
Et qui interpréte, qui dit.. Ceci ou cela, C'est comme ça !
C'est ainsi, vous...Et de plonger l'autre dans ce questionnement sans réponse,
L'autre supposé savoir, mais qui ne sait rien, cet autre qui semble ne pas comprendre que le sujet en souffrance a au fond de lui cette réponse, sa réponse, celle qui est sienne, qui lui est singulière, sa vérité
Mais non, ce tiers non responsable lui plaque sa vérité à lui, une espèce de vérité qu'il travestit au gré de sa fantaisie toxique et perverse...Ce tiers... Qui l'embarque pour une traversée dans des eaux troubles et sombres, sans lui donner la lumière, ce mince rayon que tout être se doit d'entrevoir pour poursuivre, continuer sa route.. Mais qui use
Qui profite de la souffrance, de l'inexpérience, de l'attente immense, d'un sujet en souffrance, (peut-etre pas d'ailleurs au début)
C'est peut-être ça qui cloche.. la question de la souffrance et du désir du sujet, de son propre désir de l'analyse, de la thérapie...De la nécessité, du besoin de la thérapie...
De ces sujets qui poussent notre porte pour nous demander une thérapie... Car le médecin, ou untel leur a dit que peut-être cela serait pas mal, les aiderait...
De ces sujets qui finalement ne vont pas si mal... Qui ne sont demandeurs pas plus que ça, car comme ça va plutôt bien que mal.. A quoi servirait une thérapie ? A fortiori une analyse ?
C'est peut être ça...
L'auteur nous explique qu'elle prend ce rendez vous sur les conseils d'un cadre pédagogique qui pense que...
De quel droit pense t-il ça ? De quel droit prend t-il ce droit, cette liberté de prodiguer un tel conseil ? De quel droit s'autorise t-il à engager une personne sur une telle voie.. Une élève de surcroit...
Une étudiante qui aime son travail, qui s'investit dans l'étude, qui dévore des livres, qui étudie, qui a cette soif de connaissance, de culture... Cette soif, cette faim, que ce cadre ne comprend pas, qu'il qualifie de "pathologique" ?
Et après ? Même s'il en était...
Et d'orienter son étudiante vers "le meilleur psy de la région parisienne" Quid du meilleur ? De l'excellence d'un psychanalyste ? Qui peut dire cela ? Quel sens a cela ? Qu'est ce que cela
Comment un psychanalyste peut-il être excellent ? le meilleur ?....
Puis se met en route peu à peu la machine, une toile perverse se tisse, une sorte d'incestualité entre l'école, ce cadre, ces psy...
Injonction à la thérapie ! Engagez vous... Vous verrez du pays... Sauf que ce pays, c'est l'inconscient, que pour cette rencontre il faut être volontaire, en avoir envie, le désir, profond.
Sauf que pour ce rendez vous, il faut savoir... Que ça peut bouleverser, que ça peut ramener des souvenirs, des... Et que...
Mais que l'analyste, justement est là, une sorte de filet... Pour le funambule...
Sauf que dans le récit de Clémentine, le voyage est hors piste, pas de filet... Mais un analyste pourtant, soit disant le meilleur sur la place que... Aie !
Sauf que parfois le funambule, même le meilleur sur sa corde raide, peut vaciller, sombrer, tomber... Et que l'analyste, le thérapeute...
Sauf
Et le funambule, anonyme, étranger à lui même, sans visage et sans nom, ne comprend pas, ne comprend plus. Ne sait pas pourquoi ce qui lui paraissait simple est devenu complexe et compliqué. Que la thérapie lui enfonce la tête sous l'eau, de plus en plus... Toxique, dangereuse, perverse. La liaison devient dangereuse, de jour en jour de semaine en semaine, de mois en mois
On ne lui donne pas le mode d'emploi à Clémentine, on ne lui énonce pas les règles. Ce "on" n'est pas clair, ne sait pas vraiment, semble pourtant jouir du désarroi de sa patiente, qu'il insulte, méprise et dénigre au mépris non seulement de l'éthique mais aussi et surtout du respect qu'il doit à son semblable
Une sorte de ronde infernale où s'est crée le manque... le manque de celui ou de celle qui fait mal... parce que si l'analysant ne comprend pas, ne va pas bien (et c'est un euphémisme) c'est forcément parce qu'il en a envie, envie de se faire mal, de se détruire, sous les yeux imperturbables de ce thérapeute sadique !
Un analyste, qui n'entend pas, qui ne voient pas les symptômes, pas ceux de la souffrance physique, qui heureusement seront objectivés, mais ceux que n'importe quel médecin, psychologue, psy... peuvent identifier, peuvent reconnaitre, se doit de nommer.. pour éviter le pire !
On pourrait alors croire qu'il s'agit de praticien non formé, ou quelque peu formé après quelques stages de "thérapies choses ou autre" qui leur donne un soit disant statut... Mais non, il s'agit de praticiens chevronnés... Les meilleurs soit disant !
Et de ce pire là, ils ne voient rien...
Mais ce pire là justement... Ce pire redoutable, redouté, l'envisagent-ils ?
Une thérapie... Alliance thérapeutique ! Terribles que ces mots là, fétichisés par les cognitivistes pour préciser à quel point les deux parties doivent travailler ensemble autour d'un problème (celui du patient, cela va de soi) afin de trouver une solution, la meilleure pour le patient, cela va de soi également...
Mais le transfert ? Quid de ce transfert ? De ces libres associations ?
Quid ?
Mais de l'interprétation ils ne se privent guère, de l'affirmation non plus... De l'abus, de l'assènement de vérité, la leur, celle qu'ils croient être ? Quelle vérité ? Et pour qui ? Et pour quoi ?
Que savent ces gens, analystes soit disant de l'amour ? De cet amour là dont ils tentent de parler.. De ces sentiments là dont ils semblent dénués, n'ayant ni compassion, ni empathie... Ni...
Alors comment l'alliance, (mot si fort) transfert ou simplement relation peut naître de cette rencontre là ?
Une relation qui ne se tisse pas, qui se lie et se noue, de ces noeuds difficilement extricables... Rien ne se tricote, ne se répare au contraire.
Au fil du récit, tout part, tout s'éffrite, s'effondre...
Mais rien ne s'édifie, ne se reconstruit, ne s'élabore...
Pourtant Clémentine a écrit, elle a su trouver en elle cette force, cette force que peu d'entres nous possèdent, celle qu'il faut aller chercher loin au plus profond de notre âme peut-être, pour dire qu'il nous faut rester en vie pour dire, raconter, témoigner
ne pas laisse ça là, comme ça !
Pour se pardonner aussi, pardonner d'exister, d'être là, malgré tout, malgré ça, malgré tout ça,
D'avoir survecu à ce séisme, ce terrible tremblement de terre... Qui a failli coûter la vie, mais la vie n'a pas de prix, elle est hors de prix.
Alors ce livre c'est peut-être ça aussi, car il y a l'espoir, celui d'une rencontre qui se fait, enfin ! Enfin...
Une rencontre qui permet, qui laisse la place à un espace de se mettre en place, pour réparer, enfin...
Pour retricoter, tisser, ravauder, et aimer.
Une histoire d'amour pourtant, celle de l'auteur et de la vie...
Publié par Brigitte Dusch, psychanalyste, psychothérapeute, historienne, animatrice d'ateliers d'écriture sur la page facebook "Analyse et thérapies aujourd'hui"
A lire absolument....Bouleversant...!
Sans visage de sans nom par Clémentine Séverin aux éditions @teliers de presse
Ce livre peut être commandé directement auprès de son auteur
par mail cerise3333@aol.com ou via le blog des livres.
http://clem28.vip-blog.com/
Blog de clem28 - sans visage et sans nom - convocation
Ou le ravage des thérapies...
Je viens de terminer l'impressionnant ouvrage de Clémentine Séverin, Sans visage et sans nom.
Sans visage et sans nom...Sans. Privatif, privation... Ce qui résulte de ces années d'incompréhensions, de ravages, de tumultes, de souffrances, de douleurs, de ces années vécues par l'auteur..
Sans... Pourtant le résultat de ces années là, de ces années de thérapies n'est pas rien, n'est pas sans... S'il prive le sujet de son identité, de son image, il lui offre un monstrueux cadeaux, le pire de tous: La souffrance, cette douleur justement qui lui colle à la peau, qui envahit son esprit, qui obscurcit sa vie, qui la touche dans ce qu'elle a de plus précieux.
Le désir, la soif, de vivre...
L'enfer des thérapies, la longue descente dans ces abîmes, la spirale infernale, le piège qui se referme lentement, sûrement, fermement. Le piège, la prison, l'enfer... Dont il faudra pourtant sortir, mais à quel prix....
Ce pourrait être simplement l'histoire d'une rencontre ratée, d'un rendez vous manqué... Seulement ça, une rencontre qui ne s'est pas faite, qui s'est mal faite, sur de mauvaises bases..Une sorte d'incompréhension entre deux sujets... Ca...
Mais s'il y a un peu de ça, il n'y a pas que ça. Pas seulement que ça !
Clémentine courageusement écrit, mais elle écrit depuis toujours, c'est peut-être ça. Elle noirçit des cahiers, elle dit, elle se confie, leur parle. Pendant toutes ces années, presque au jour le jour, elle écrit, elle partage avec un cahier, tout. C'est peut-être ça, peut-être ça qui la maintient en vie, la tête hors des flots...
La sur vie !
Pour écrire ce livre elle ouvre à nouveau ses cahiers, témoins de son désespoir, de son malheur d'alors, de ces jours pendant ces thérapies, ses thérapies à Elle. Ses, ces rencontres avec ce (ces) tiers, qui nous apparaissent sous un jour monstrueux.
Elle nous décrit, sans concession, avec des mots simples, justes, percutants, touchants, ces rendez vous, ces entretiens, ces espoirs, déçus, cassés, brisés....Cette vie alors en miettes !
Elle se replonge dans cet enfer pour dire, témoigner, dénoncer, mettre en garde...
Alors on se demande : Pourquoi ? Pourquoi cette mayonnaise là, ne prend pas, n'a t-elle pas pris. Jamais ?
A chaque page, on s'écrie, mais pourquoi ne leur claque t-elle pas la porte aux nez ! Pourquoi ne les en voie t-elle pas promener !
On se demande...
Pourquoi ?
Ce Warum qui n'appelle qu'un Darum comme seule réponse !
Des rendez vous manqués, comme si les montres des protagonistes n'étaient pas réglées sur la même heure, ne pouvaient l'être.
Comme si la langue n'était pas la même. Une langue que l'autre ne comprend pas, n'entend pas, des mots qui ne sonnent pas de la même manière. Des mots qui n'ont pas la même représentation, la même acception, la même symbolisation
Ce même là qui fait toute la différence, celle qui fait, qui pose la singularité de l'autre...
Pas au diapason, l'un en attente de l'autre, l'un en espoir de l'autre
Et l'autre, ce tiers, qui se dit analyste, qui se dit thérapeute sans attente, sans espoir sûrement... Mais où ?
L'autre qui se dit, faute d'être plaçé, qui semble jouer, non une, mais jouer à l'analyste, au thérapeute
Et qui interpréte, qui dit.. Ceci ou cela, C'est comme ça !
C'est ainsi, vous...Et de plonger l'autre dans ce questionnement sans réponse,
L'autre supposé savoir, mais qui ne sait rien, cet autre qui semble ne pas comprendre que le sujet en souffrance a au fond de lui cette réponse, sa réponse, celle qui est sienne, qui lui est singulière, sa vérité
Mais non, ce tiers non responsable lui plaque sa vérité à lui, une espèce de vérité qu'il travestit au gré de sa fantaisie toxique et perverse...Ce tiers... Qui l'embarque pour une traversée dans des eaux troubles et sombres, sans lui donner la lumière, ce mince rayon que tout être se doit d'entrevoir pour poursuivre, continuer sa route.. Mais qui use
Qui profite de la souffrance, de l'inexpérience, de l'attente immense, d'un sujet en souffrance, (peut-etre pas d'ailleurs au début)
C'est peut-être ça qui cloche.. la question de la souffrance et du désir du sujet, de son propre désir de l'analyse, de la thérapie...De la nécessité, du besoin de la thérapie...
De ces sujets qui poussent notre porte pour nous demander une thérapie... Car le médecin, ou untel leur a dit que peut-être cela serait pas mal, les aiderait...
De ces sujets qui finalement ne vont pas si mal... Qui ne sont demandeurs pas plus que ça, car comme ça va plutôt bien que mal.. A quoi servirait une thérapie ? A fortiori une analyse ?
C'est peut être ça...
L'auteur nous explique qu'elle prend ce rendez vous sur les conseils d'un cadre pédagogique qui pense que...
De quel droit pense t-il ça ? De quel droit prend t-il ce droit, cette liberté de prodiguer un tel conseil ? De quel droit s'autorise t-il à engager une personne sur une telle voie.. Une élève de surcroit...
Une étudiante qui aime son travail, qui s'investit dans l'étude, qui dévore des livres, qui étudie, qui a cette soif de connaissance, de culture... Cette soif, cette faim, que ce cadre ne comprend pas, qu'il qualifie de "pathologique" ?
Et après ? Même s'il en était...
Et d'orienter son étudiante vers "le meilleur psy de la région parisienne" Quid du meilleur ? De l'excellence d'un psychanalyste ? Qui peut dire cela ? Quel sens a cela ? Qu'est ce que cela
Comment un psychanalyste peut-il être excellent ? le meilleur ?....
Puis se met en route peu à peu la machine, une toile perverse se tisse, une sorte d'incestualité entre l'école, ce cadre, ces psy...
Injonction à la thérapie ! Engagez vous... Vous verrez du pays... Sauf que ce pays, c'est l'inconscient, que pour cette rencontre il faut être volontaire, en avoir envie, le désir, profond.
Sauf que pour ce rendez vous, il faut savoir... Que ça peut bouleverser, que ça peut ramener des souvenirs, des... Et que...
Mais que l'analyste, justement est là, une sorte de filet... Pour le funambule...
Sauf que dans le récit de Clémentine, le voyage est hors piste, pas de filet... Mais un analyste pourtant, soit disant le meilleur sur la place que... Aie !
Sauf que parfois le funambule, même le meilleur sur sa corde raide, peut vaciller, sombrer, tomber... Et que l'analyste, le thérapeute...
Sauf
Et le funambule, anonyme, étranger à lui même, sans visage et sans nom, ne comprend pas, ne comprend plus. Ne sait pas pourquoi ce qui lui paraissait simple est devenu complexe et compliqué. Que la thérapie lui enfonce la tête sous l'eau, de plus en plus... Toxique, dangereuse, perverse. La liaison devient dangereuse, de jour en jour de semaine en semaine, de mois en mois
On ne lui donne pas le mode d'emploi à Clémentine, on ne lui énonce pas les règles. Ce "on" n'est pas clair, ne sait pas vraiment, semble pourtant jouir du désarroi de sa patiente, qu'il insulte, méprise et dénigre au mépris non seulement de l'éthique mais aussi et surtout du respect qu'il doit à son semblable
Une sorte de ronde infernale où s'est crée le manque... le manque de celui ou de celle qui fait mal... parce que si l'analysant ne comprend pas, ne va pas bien (et c'est un euphémisme) c'est forcément parce qu'il en a envie, envie de se faire mal, de se détruire, sous les yeux imperturbables de ce thérapeute sadique !
Un analyste, qui n'entend pas, qui ne voient pas les symptômes, pas ceux de la souffrance physique, qui heureusement seront objectivés, mais ceux que n'importe quel médecin, psychologue, psy... peuvent identifier, peuvent reconnaitre, se doit de nommer.. pour éviter le pire !
On pourrait alors croire qu'il s'agit de praticien non formé, ou quelque peu formé après quelques stages de "thérapies choses ou autre" qui leur donne un soit disant statut... Mais non, il s'agit de praticiens chevronnés... Les meilleurs soit disant !
Et de ce pire là, ils ne voient rien...
Mais ce pire là justement... Ce pire redoutable, redouté, l'envisagent-ils ?
Une thérapie... Alliance thérapeutique ! Terribles que ces mots là, fétichisés par les cognitivistes pour préciser à quel point les deux parties doivent travailler ensemble autour d'un problème (celui du patient, cela va de soi) afin de trouver une solution, la meilleure pour le patient, cela va de soi également...
Mais le transfert ? Quid de ce transfert ? De ces libres associations ?
Quid ?
Mais de l'interprétation ils ne se privent guère, de l'affirmation non plus... De l'abus, de l'assènement de vérité, la leur, celle qu'ils croient être ? Quelle vérité ? Et pour qui ? Et pour quoi ?
Que savent ces gens, analystes soit disant de l'amour ? De cet amour là dont ils tentent de parler.. De ces sentiments là dont ils semblent dénués, n'ayant ni compassion, ni empathie... Ni...
Alors comment l'alliance, (mot si fort) transfert ou simplement relation peut naître de cette rencontre là ?
Une relation qui ne se tisse pas, qui se lie et se noue, de ces noeuds difficilement extricables... Rien ne se tricote, ne se répare au contraire.
Au fil du récit, tout part, tout s'éffrite, s'effondre...
Mais rien ne s'édifie, ne se reconstruit, ne s'élabore...
Pourtant Clémentine a écrit, elle a su trouver en elle cette force, cette force que peu d'entres nous possèdent, celle qu'il faut aller chercher loin au plus profond de notre âme peut-être, pour dire qu'il nous faut rester en vie pour dire, raconter, témoigner
ne pas laisse ça là, comme ça !
Pour se pardonner aussi, pardonner d'exister, d'être là, malgré tout, malgré ça, malgré tout ça,
D'avoir survecu à ce séisme, ce terrible tremblement de terre... Qui a failli coûter la vie, mais la vie n'a pas de prix, elle est hors de prix.
Alors ce livre c'est peut-être ça aussi, car il y a l'espoir, celui d'une rencontre qui se fait, enfin ! Enfin...
Une rencontre qui permet, qui laisse la place à un espace de se mettre en place, pour réparer, enfin...
Pour retricoter, tisser, ravauder, et aimer.
Une histoire d'amour pourtant, celle de l'auteur et de la vie...
Publié par Brigitte Dusch, psychanalyste, psychothérapeute, historienne, animatrice d'ateliers d'écriture sur la page facebook "Analyse et thérapies aujourd'hui"
A lire absolument....Bouleversant...!
Sans visage de sans nom par Clémentine Séverin aux éditions @teliers de presse
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vendredi 15 janvier 2010
Frustration/Privation
Deux mots d'acception simple, presque banale mais pas tant que ça si on y regarde d'un peu plus près.
Pas si banal en effet, parceque bien souvent employés à tord, l'un pour l'autre, l'autre à la place de l'un.
Confondu, l'un dans l'autre. En matière d'éducation souvent..
Eduquer ! Une mission quasi impossible que celle là objectait Freud...
Eduquer, élever.. Des enfants, les enfants, ses enfants.
Elever, j'aime ce mot. Il me rappelle mon enfance, mon père, qui le plaçait au dessus de tout "élever disait-il c'est mettre au dessus, c'est faire grandir dans le sens de porter plus haut.." C'était ainsi qu'il concevait l'éducation, la nôtre...Quelle noble et ambitieuse mission..
Pourtant cette tâche n'est-elle pas celle des parents ? De tous les parents ?
Nos parents avaient cette "ambition" pour nous. Nous encourageaient à travailler à l'école pour acquérir des connaissances qui nous donneraient la liberté, celle de penser par nous mêmes, de devenir "je" d'avoir un métier, de gagner notre vie, d'être indépendants, autonomes... De respecter les autres..
L'éducation des enfants c'était ça, "élever, pas seulement nourrir !" ajoutait-il.
Pas seulement ! Et que cette éducation là, parraissait rude alors, injuste aux enfants que nous étions . Combien les parents nous semblaient inflexibles, durs...
Eduquer serait donc ça ? Pas tout à fait, ce serait simplissime et simpliste, il y a pourtant un peu de ça. Il y a le non, le non du père, de la mère, de l'adulte en charge de cette terrible et ingrate mission..
Dire non, refuser. Ce n'est pas simple, oh non ! Rien de plus difficile que de poser cet acte là, des sémininaires entiers y sont consacrés...
Laisser l'enfant à sa place, quitte à l'y remettre, s'il faut, et quand il faut. A chacun sa place. C'est essentiel cette notion de place au sein de la cellule familiale comme de n'importe qu'elle autre d'abord
Savoir qui on est, où on est. Qui est qui, parent, enfant, frère, soeur. S'inscrire d'abord dans cette dynamique pour pouvoir ensuite s'inscrire au sein d'une société.
Laisser l'enfant à sa place d'enfant, pas à celle d'un petit adulte à qui on demande avis et conseil parfois, à qui on demande de remplir un rôle qui n'est pas le sien, à qui on demande cette lourde responsabilité là.
Chacun à sa place, à table et pour le reste...
Simplissime ? Pas tant que ça, à en voir le nombre de consultations de demandes de parents éplorés, dépassés par ces attitudes "déplacées"
Le rôle des parents est ingrat ! Terriblement ingrat, être suffisamment bon, sans être mauvais, être suffisamment présents, sans être omniscients, être suffisamment absents, sans être défaillants !
Et puis..Il y a l'"et puis" ce qui apparait comme une évidence et pourtant ! Une béance !
L'acquisistion des compétences ou habiletés sociales... Qui forment le lien social... Essentiel pour vivre, avec les autres, et être bien avec soi, d'abord
la liste est longue... La politesse la plus élèmentaire, tenir une porte, dire bonjour, aurevoir, merci, s'il vous plait. Se tenir bien à table, savoir manger, prendre la parole..
Tout ces petits riens, ces petites choses qui font la différence, qui font "tout". Les régles de bienséance qui font du petit "pervers polymorphe" un 'animal social".
Qui permettent à l'enfant de grandir, de s'élever...De s'épanouir et de transmettre
Cet héritage là, cette transmission exonérée de tout impot est fondamentale ! Je crois
Certes, me direz vous la société a évolué.. Mais cela autorise t-il l'impolitesse, l'incorrection.... ?
Le lien social réclame quand même un certain mode d'emploi. Nous ne sommes plus au sein de la Horde, livides, hagards, au milieu des Tempêtes.
Le monde n'est pas le Radeau de la Méduse !
Dire bonjour, merci, respecter l'adulte, ses camarades, ses professeurs reste essentiel, et c'est aux parents de transmettre ces valeurs là, me semble t-il.
Et pourtant ! Je suis toujours surprise de ces demandes en consultations résultants de ces carences. Absence de transmission ? Dé mission ?
Surprise de constater que ce qui règle la vie quotidienne manque !
Quid alors de privation ? De frustration ?
Revenons à notre "non" à ce simple petit mot de trois lettres à l'origine de bien des maux..
Dire non. Refuser. C'est en effet s'engager sur un terrain miné.. Et c'est compliqué, car ça risque d'exploser... C'est prendre le risque "d'être méchant" quand la demande d'un enfant essuye un refus.
Pourtant !
Tout ? "On ne peut pas tout avoir.." disait ma grand mère, induisant pleine de bon sens la fameuse notion de manque...
Ce tout impossible !
Ce manque qui crée le désir.
Mais quid de ce manque, du manque dans une société d'ultra consommation, qui laisse croire, qui donne l'illusion que ce tout est possible, que rien ne manque, que ce qui manque, peut s'acquérir en un simple clic... Qui rend ce tout, accessible. Vite !
Leurre ? Mais
Frustation alors ? Elle aide au développement nous assénait-on en cours de pédo psychiatrie, d'ordre symbolique, elle nous apprend le manque, nous enseigne le non, le "on ne peut pas tout avoir" qui se confond avec la privation de l'ordre du réel. Etre privé de...
Se priver, être privé... Dans une société de sur consommation, de biens à profusion ? Comment peut-on manquer de ce jeux vidéo, de ce vétements.. ou autre marchandise ?
manque, justement qu'est-ce que ce manque là ?
Puisqu'il suffit d'un simple clic !
De tout on peut se répaître. De tout on peut obtenir, demander, recevoir... illusion ? Leurre ? Désir ?
Est-ce responsable que d'entretenir, de conforter dans cette illusion là, pour ne pas blesser, pour ne pas refuser,dire non, être méchant...?
Responsabilité de ce manque là ? Pour ce manque là ? Refuser pour conforter dans ce manque là ?
Lors d'un séminaire sur les troubles du comportement de l'enfant et de l'ado (ou la simple observation clinique objectait une intolérance à la frustration) étaient évoquées ces "demandes, ces réponses précédant parfois le désir, cet au delà du besoin". Etait évoquée la notion de récompense en réponse à un comportement agressif, voir violent de l'enfant devant un refus
Une chose pour... "Tu auras ce jeux si tu obtiens de bons résultats ce trimestre".. SI
A condition de; en échange de... Il faut que ceci explique cela ? Que cela pour ceci
Que pour avoir droit, il faut que.. Droit, devoir, devoir pour avoir droit
Droit ? Oui, sans doute, mais pas à Tout !
Si nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs. Le savoir est primordial..
Dire à l'enfant : "Il faut que tu fournisses un effort pour obtenir..." Ce "on n'a rien sans rien, il faut que tu y mettes du tien, pour avoir, mériter car cela ne tombe pas du ciel, tout n'est pas permis.
Tout travail mérite salaire, tout salaire nécessite un travail.
Réintroduire parfois la notion d'effort, d'échange et de partage fait partie de la thérapie.
Réapprendre ou parfois apprendre la frustration... Remettre à plus tard un désir d'achat, de nourriture...Ressentir ce manque, nécessaire. Un peu comme cette sensation de faim que certains ont perdus...
Recevoir un refus.
Ce non essentiel, fondamental, car il fonde la société dans laquelle nous vivons, nous évoluons. Fondamental car il pose les interdits et nous oblige à nous soumettre à la Loi, celle que l'Interdit a instaurée, celle de notre espèce, ce" non" que chaque parent se doit d'opposer est, faut-il encore le souligner, ce rappel à la Loi dont on ne peut se soustraire.
A laquelle il convient de ne pas échapper, sous peine d'aller, d'être très mal.
L'éducation c'est donc ça, aussi, opposer un refus. Travail de longue haleine pour l'adulte, tâche qui consiste à ériger des barrières, les redresser, les adapter... Instaurer un cadre, poser des limites.
Un contenant pour contenir ce qui est nécessairement et socialement doit être contenu. Un contenant pour un contenu. Tenu, tenir.. Car c'est quand ça ne tient pas que ça va mal..
Un cadre qui permet de canaliser, les pulsions, la violence pulsionnelle du petit pervers polymorphe pour en faire un animal socialement acceptable. Retenir, contenir les débordements...
Essentiel pour l'enfant, pour le petit enfant, qui teste, qui pousse "pour voir" mais qui en même temps a besoin de sentir cette resistance de l'adulte, ce non là, qui le frustre et le sécurise, le rassure.
Un non au présent, pour assurer un cadre sécure qui lui permettra de se construire, de s'insérer dans le lien social et de transmettre...
A que ça ne tienne...!
Article publié sur la page Analyse et Thérapies animée par BD
Pas si banal en effet, parceque bien souvent employés à tord, l'un pour l'autre, l'autre à la place de l'un.
Confondu, l'un dans l'autre. En matière d'éducation souvent..
Eduquer ! Une mission quasi impossible que celle là objectait Freud...
Eduquer, élever.. Des enfants, les enfants, ses enfants.
Elever, j'aime ce mot. Il me rappelle mon enfance, mon père, qui le plaçait au dessus de tout "élever disait-il c'est mettre au dessus, c'est faire grandir dans le sens de porter plus haut.." C'était ainsi qu'il concevait l'éducation, la nôtre...Quelle noble et ambitieuse mission..
Pourtant cette tâche n'est-elle pas celle des parents ? De tous les parents ?
Nos parents avaient cette "ambition" pour nous. Nous encourageaient à travailler à l'école pour acquérir des connaissances qui nous donneraient la liberté, celle de penser par nous mêmes, de devenir "je" d'avoir un métier, de gagner notre vie, d'être indépendants, autonomes... De respecter les autres..
L'éducation des enfants c'était ça, "élever, pas seulement nourrir !" ajoutait-il.
Pas seulement ! Et que cette éducation là, parraissait rude alors, injuste aux enfants que nous étions . Combien les parents nous semblaient inflexibles, durs...
Eduquer serait donc ça ? Pas tout à fait, ce serait simplissime et simpliste, il y a pourtant un peu de ça. Il y a le non, le non du père, de la mère, de l'adulte en charge de cette terrible et ingrate mission..
Dire non, refuser. Ce n'est pas simple, oh non ! Rien de plus difficile que de poser cet acte là, des sémininaires entiers y sont consacrés...
Laisser l'enfant à sa place, quitte à l'y remettre, s'il faut, et quand il faut. A chacun sa place. C'est essentiel cette notion de place au sein de la cellule familiale comme de n'importe qu'elle autre d'abord
Savoir qui on est, où on est. Qui est qui, parent, enfant, frère, soeur. S'inscrire d'abord dans cette dynamique pour pouvoir ensuite s'inscrire au sein d'une société.
Laisser l'enfant à sa place d'enfant, pas à celle d'un petit adulte à qui on demande avis et conseil parfois, à qui on demande de remplir un rôle qui n'est pas le sien, à qui on demande cette lourde responsabilité là.
Chacun à sa place, à table et pour le reste...
Simplissime ? Pas tant que ça, à en voir le nombre de consultations de demandes de parents éplorés, dépassés par ces attitudes "déplacées"
Le rôle des parents est ingrat ! Terriblement ingrat, être suffisamment bon, sans être mauvais, être suffisamment présents, sans être omniscients, être suffisamment absents, sans être défaillants !
Et puis..Il y a l'"et puis" ce qui apparait comme une évidence et pourtant ! Une béance !
L'acquisistion des compétences ou habiletés sociales... Qui forment le lien social... Essentiel pour vivre, avec les autres, et être bien avec soi, d'abord
la liste est longue... La politesse la plus élèmentaire, tenir une porte, dire bonjour, aurevoir, merci, s'il vous plait. Se tenir bien à table, savoir manger, prendre la parole..
Tout ces petits riens, ces petites choses qui font la différence, qui font "tout". Les régles de bienséance qui font du petit "pervers polymorphe" un 'animal social".
Qui permettent à l'enfant de grandir, de s'élever...De s'épanouir et de transmettre
Cet héritage là, cette transmission exonérée de tout impot est fondamentale ! Je crois
Certes, me direz vous la société a évolué.. Mais cela autorise t-il l'impolitesse, l'incorrection.... ?
Le lien social réclame quand même un certain mode d'emploi. Nous ne sommes plus au sein de la Horde, livides, hagards, au milieu des Tempêtes.
Le monde n'est pas le Radeau de la Méduse !
Dire bonjour, merci, respecter l'adulte, ses camarades, ses professeurs reste essentiel, et c'est aux parents de transmettre ces valeurs là, me semble t-il.
Et pourtant ! Je suis toujours surprise de ces demandes en consultations résultants de ces carences. Absence de transmission ? Dé mission ?
Surprise de constater que ce qui règle la vie quotidienne manque !
Quid alors de privation ? De frustration ?
Revenons à notre "non" à ce simple petit mot de trois lettres à l'origine de bien des maux..
Dire non. Refuser. C'est en effet s'engager sur un terrain miné.. Et c'est compliqué, car ça risque d'exploser... C'est prendre le risque "d'être méchant" quand la demande d'un enfant essuye un refus.
Pourtant !
Tout ? "On ne peut pas tout avoir.." disait ma grand mère, induisant pleine de bon sens la fameuse notion de manque...
Ce tout impossible !
Ce manque qui crée le désir.
Mais quid de ce manque, du manque dans une société d'ultra consommation, qui laisse croire, qui donne l'illusion que ce tout est possible, que rien ne manque, que ce qui manque, peut s'acquérir en un simple clic... Qui rend ce tout, accessible. Vite !
Leurre ? Mais
Frustation alors ? Elle aide au développement nous assénait-on en cours de pédo psychiatrie, d'ordre symbolique, elle nous apprend le manque, nous enseigne le non, le "on ne peut pas tout avoir" qui se confond avec la privation de l'ordre du réel. Etre privé de...
Se priver, être privé... Dans une société de sur consommation, de biens à profusion ? Comment peut-on manquer de ce jeux vidéo, de ce vétements.. ou autre marchandise ?
manque, justement qu'est-ce que ce manque là ?
Puisqu'il suffit d'un simple clic !
De tout on peut se répaître. De tout on peut obtenir, demander, recevoir... illusion ? Leurre ? Désir ?
Est-ce responsable que d'entretenir, de conforter dans cette illusion là, pour ne pas blesser, pour ne pas refuser,dire non, être méchant...?
Responsabilité de ce manque là ? Pour ce manque là ? Refuser pour conforter dans ce manque là ?
Lors d'un séminaire sur les troubles du comportement de l'enfant et de l'ado (ou la simple observation clinique objectait une intolérance à la frustration) étaient évoquées ces "demandes, ces réponses précédant parfois le désir, cet au delà du besoin". Etait évoquée la notion de récompense en réponse à un comportement agressif, voir violent de l'enfant devant un refus
Une chose pour... "Tu auras ce jeux si tu obtiens de bons résultats ce trimestre".. SI
A condition de; en échange de... Il faut que ceci explique cela ? Que cela pour ceci
Que pour avoir droit, il faut que.. Droit, devoir, devoir pour avoir droit
Droit ? Oui, sans doute, mais pas à Tout !
Si nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs. Le savoir est primordial..
Dire à l'enfant : "Il faut que tu fournisses un effort pour obtenir..." Ce "on n'a rien sans rien, il faut que tu y mettes du tien, pour avoir, mériter car cela ne tombe pas du ciel, tout n'est pas permis.
Tout travail mérite salaire, tout salaire nécessite un travail.
Réintroduire parfois la notion d'effort, d'échange et de partage fait partie de la thérapie.
Réapprendre ou parfois apprendre la frustration... Remettre à plus tard un désir d'achat, de nourriture...Ressentir ce manque, nécessaire. Un peu comme cette sensation de faim que certains ont perdus...
Recevoir un refus.
Ce non essentiel, fondamental, car il fonde la société dans laquelle nous vivons, nous évoluons. Fondamental car il pose les interdits et nous oblige à nous soumettre à la Loi, celle que l'Interdit a instaurée, celle de notre espèce, ce" non" que chaque parent se doit d'opposer est, faut-il encore le souligner, ce rappel à la Loi dont on ne peut se soustraire.
A laquelle il convient de ne pas échapper, sous peine d'aller, d'être très mal.
L'éducation c'est donc ça, aussi, opposer un refus. Travail de longue haleine pour l'adulte, tâche qui consiste à ériger des barrières, les redresser, les adapter... Instaurer un cadre, poser des limites.
Un contenant pour contenir ce qui est nécessairement et socialement doit être contenu. Un contenant pour un contenu. Tenu, tenir.. Car c'est quand ça ne tient pas que ça va mal..
Un cadre qui permet de canaliser, les pulsions, la violence pulsionnelle du petit pervers polymorphe pour en faire un animal socialement acceptable. Retenir, contenir les débordements...
Essentiel pour l'enfant, pour le petit enfant, qui teste, qui pousse "pour voir" mais qui en même temps a besoin de sentir cette resistance de l'adulte, ce non là, qui le frustre et le sécurise, le rassure.
Un non au présent, pour assurer un cadre sécure qui lui permettra de se construire, de s'insérer dans le lien social et de transmettre...
A que ça ne tienne...!
Article publié sur la page Analyse et Thérapies animée par BD
mercredi 6 janvier 2010
dimanche 3 janvier 2010
Le temps...
Avec le temps tout ne s'en va pas...
Non Tout ne s'oublie pas,
Ce serait trop facile, trop simple, trop.. Peut-être tout simplement ?
Avec le temps
On n'oublie rien...
Ce serait trop facile, trop simple, trop.. Peut-être tout simplement ?
Avec le temps
On n'oublie rien...
Le temps
N'efface pas, ne gomme pas, ne zappe pas,
Ne fait pas table rase d'un passé qu'on aimerait non oublier, mais qu'on souhaiterait moins présent, moins accablant.. Moins là peut-être ?
Un passé douloureux souvent, qui nous collent à la peau, à l'esprit, à l'âme, qui nous collent, nous envelope.. Qui...
Un passé présent, une sorte de fantôme, qui rôde, caché derrière une porte qu'on s'efforce de maintenir fermée, mais qu'on aimerait ouvrir, un peu, pour souffrir, encore, ne pas oublier la douleur, celle de l'absence, celle de la mort, celle du desespoir, celle de l'autre, qui n'est plus là, qui n'est plus.
Une porte derrière laquelle rôde un peu la mort, moribonde mais pas encore tout à fait, une mort qui dit, qui dicte les larmes, les angoisses, les peurs.
On se dit que pourtant cela fait longtemps maintenant, et que peut-être. Le temps ?
Mais le temps n'a rien fait, atténué peut-être, seulement la pensée, atténué un peu, car celle ci n'est plus si présente, plus tant au premier plan...
On se dit que le temps aurait du effacer, peut-être pas tout à fait, mais au moins un peu, même s'il laisse des traces... Un peu comme celles de la pluie sur la vitre qui nous empêche pleinement de voir, la lumière, le soleil...
Qui nous empêche de voir, complétement, vraiment,tout à fait...
Avec le temps, normalement
Mais normalement ? Quoi ?
Pourquoi le temps réglerait lui tout seul, tout cela, cette peine et cette souffrance, celles de l'absence, comme si d'un seul coup d'un seul, du revers d'une main, il balayait tout ça, envoyait au loin se promener un pan de toute une vie
Alors on demande, on se dit que celui qui oublie a bien de la chance, heureux celui qui se perd alors dans les brumes de l'oubli, qui erre sans jamais retrouver le chemin, ou qui par un heureux hasard aborde une autre rive, d'un bien heureux rivage
Heureux alors celui qui aurait fait ce beau voyage
Mais qui ne serait pas rentré chez lui !
Souffrance pour l'autre, marqué par le temps, qui ne veut rien entendre, qui ne veut pas l'alléger de son fardeau de peine.. Qui ne veut pas. Ingrat que celui là
Avec le temps tout ne s'en va pas !
Avec le temps tout revient, en pleine figure, à l'image du fouet, qui ravive la douleur, la plaie béante, qui cicatrise et se rouvre pour faire mal plus encore
Avec le temps, on n'oublie rien
Et c'est ce rien qui est terrible, ce rien qui blesse qui tue parfois !
Ce rien qui fait que victime de l'impossible oubli on traine ce temps, qu'on s'évertue en vain à tuer...
Impossible oubli ! Quel mal que celui là..
Avec le temps !
On n'oublie rien....
La douleur, la souffrance, l'absence s'estompent, on le croit, on veut le croire un bref moment, peut-être un peu, mais non, elles sont bien là, incrustées, enchassées......
Elles sont bien là, fantômes obscurs, impalpables, tapis au fond d'une mémoire qui pourtant pensait bien qu'avec le temps, tout foutrait le camp !
Avec le temps... Elles sont bien là !
Ne s'estompent pas, pâles, en demi teintes, s'anesthésient peut-être un peu, mais se reveillent souvent, pour un rien, une pensée, un mot, une odeur...Alors...
Le fantôme s'anime et la douleur, remonte, prend vie, s'invite et s'incruste...
L'absent présent nous manque toujours, plus encore, nous qui sommes là sur le chemin, seuls sur la route du présent, ce chemin de pierres et de ronces où il nous a laissé inconsolable, pleurant des larmes de verres tranchantes comme le diamant.
Des larmes versées sur l'absence, l'absence du manque de nous même
Ingrats que nous sommes !
Alors en nous cette impression muette de n'être plus qu'un survivant, un pâle spectre aussi, qui erre dans le seul but de ...
Une âme meurtrie qui continue à faire semblant,
Jouer un jeu où il n'y a plus rien, plus rien vraiment qui vaille le coup, plus rien vraiment avec tout ce temps..
Prendre le temps de voir le temps, d'espèrer qu'il changera tout, qu'il pansera pour qu'on ne pense plus, ou qu'on y pense moins douloureusement.
Le temps n'arrange rien, il continue, il forge encore, et la peine est là, se nourrissant au fond des coeurs, au fond de l'âme, plaie vive qui se plait à ne pas se refermer, jamais.
Il est de ces plaies qui restent ouvertes, avec le temps elles ne sont plus béantes, du moins c'est ce qu'on croit. Et puis.... Il ne serait pas décent de montrer à voir ce chagrin là aussi longtemps !
Ceux qui souffrent du manque de l'autre, savent, se taisent, mais savent. Leur coeur, comme leurs yeux est emprunt de cette mélancolie sourde, de cette tristesse infinie, de cette fêlure, de cette faille, de ce manque là, qui ne reviendra pas. De ce présent là, qui n'est plus qu'un pâle fantôme encore d'un passé qui ne veut pas vraiment d'avenir.
D'un à venir, différent de l'avant...
Car rien, plus rien ne pourra être comme avant, cet avant d'avant la perte de l'autre...Cet avant d'avant l'absence !
Le temps n'est rien ! croire qu'il fait oublier, qu'il efface la peine infligée par la souffrance est un mensonge, pire une supercherie ! Une mystification, une imposture
Une posture qui ne tient pas, qui ne peut tenir !
On se dit qu'on pourrait peut-être ?
Avec le temps on n'oublie rien, on se ronge, on se meurtrit, on s'use et tire étirant la peine, tricotant les fils du souvenir pour se raccrocher à une toile.. Insignifiante et frêle, tenue et fragile.
Et on se surprend de sourire, de rire parfois et on se dit qu'on ne peut pas, qu'on n'en n'a pas le droit parce que l'autre n'est pas là, qu'il n'est plus là, et qu'on lui vole ce moment là, qu'on lui prend, qu'on l'oublie, peut-être
Revient alors cet impossible oubli, qu'on fait, qu'on rend, qu'on veut, qu'on désire impossible.
Le temps, nous a donné , il nous a pris
Et nous ?
A P. Avec toute mon affection
Voeux....
Il est coutume tous les ans, à la fin de l'année, de présenter ses voeux, de souhaiter la bonne année...
Une bonne année aux autres.
C'est merveilleux, magnifique, bienveillant, généreux... Si ces souhaits sont sincères, authentiques, vrais, pensés, souhaités, espéres, désirés pour l'autre.. Celui à qui on les adresse, on les présente, on les souhaite
Si ces souhaits viennent du coeur, de la profondeur de l'âme, de soi...
Si ces souhaits ne sont pas seulement l'expression de la manipulation perverse, toxique et stratégique qui a cours dans bien des familles depuis des siècles... Le moyen de se rappeler au bon souvenir de quelques parents oubliés le reste de l'année mais qui..Quand même...
Si ces souhaits ne sont pas seulement, et seulement l'expression d'une formule de politesse banale qu'il convient de s'échanger entre gens bien élevés, polis, sociables.
Les "bonjours ça va ? "
Qui ne s'attendent surtout pas à une autre réponse que "oui et toi ?"
Alors que l'autre, ne va peut-être pas bien, mais pas bien du tout, s'il l'exprimait, sincèrement, du fond de son coeur, celui qui lui demande ne manquerait pas d'être surpris.. étonné, choqué.
Mais que lui prend-il de me raconter sa vie ?
Je m'en moque de ces problèmes, pas le temps pour ça...Je ne lui demande pas si ça va... C'est là toute l'ambigüité de la parole, du langage, de la communication...
D'ailleurs en disant cela souhaite t-on réellement un bon jour ? Un beau jour ? A cette autre rencontré au hasard d'une rue, qu'on ne connait même pas parfois ?
C'est un peu comme "passe moi le sel..." de Goffman (1973)
Une formule qui n'a rien de magique mais qui fait rire tous les étudiants de psychologie sociale, pas dupes, non dupes de la duplicité du lien social, qui se posent, et qui posent éternellement la question éternelle de l'hypocrisie ou de la politesse...?
Alors "meilleurs voeux", "bonne années" "souhaits sincères" -comme s'ils pouvaient être autrement-
Sans toutefois préciser de quels souhaits il s'agit....
Vrais ? Authentiques ? Pensés ? Espères ? Désirés ? Pour les autres ?
Ce souhait de tout le bien du monde, de la réalisation de tout ce que ces autre là désirent, de leur bonheur, de leur santé, de leur joie, de....
Comme le sujet devient bon en la fin de l'année ! Grisé par le champagne des fêtes dont il aurait peut-être un peu abusé ?
Oubliés les rancoeurs, la jalousie, l'envie, la méchanceté, le souhait de vengeance ?
Tous et Tout dans l'amour de son "prochain" (le terme est lui même d'une provocation inouïe)
Quid de ces voeux dégoulinants de gentillesse, de tendresse, d'amour inconditionnel....
Quid de tout cela ? De cette tradition là ?
A vous de voir, ais-je envie de dire, à chacun de voir, de faire avec ça, de faire affaire ou pas.. Avec ce ça là...?
S'ils en ont en vie..
Une question cependant se pose :
Mais pourquoi seulement le 31 décembre ? Pourquoi à ce moment là seulement ? Y a t-il y jour pour ça, pour un Grand Pardon, un Grand Souhait ?
Comme il y a un jour spécial pour se souvenir des morts, pour rien, pour la nation, pour on ne sait quoi...
Un jour plus particulier qu'un autre, où chaque sujet se doit, doit se souvenir !
Un jour.......
Et puis qui est le Grand ordonnancier de ça, de ce jour là ?
Qui donne cette injonction là ?
Ne peut-on pas souhaiter tout le bonheur du monde tous les jours ? A ceux qui nous sont très proches, beaucoup ? Un peu moins ? Pas du tout ?
Peut-on avoir des pensées généreuses... Toujours ? Du moins un peu plus souvent que ce jour là particulièrement
Et puis, s'il y a les autres (qui génèrent parfois l'enfer..) il y a soi aussi, soi, je qui est, qui devient souvent un autre, ce "il"dont le sujet se pare, pour prendre du recul, pour ne pas se mouiller, pour être le narrateur externe à son histoire, tout en restant omniscient... Pour se détacher un peu de se je qui l'encombre...
Ily a soi ! Bonne année soi, Meilleurs voeux je !
Que cette année soit belle, bonne, généreuse pour moi !
Il convient peut-être aussi de se souhaiter une bonne année, de manière vraie, sincère, authentique, de s'aimer un peu à ce point là...
De se souhaiter des voeux de santé, de bonheur, de joie, d'amour...
On va se dire ça, espèrer au moins ça pour soi...
Pour soi... Et ensuite pour les autres...
Sincèrement vôtre.....
Article publié sur la page Analyse et Thérapies.. par BD
Une bonne année aux autres.
C'est merveilleux, magnifique, bienveillant, généreux... Si ces souhaits sont sincères, authentiques, vrais, pensés, souhaités, espéres, désirés pour l'autre.. Celui à qui on les adresse, on les présente, on les souhaite
Si ces souhaits viennent du coeur, de la profondeur de l'âme, de soi...
Si ces souhaits ne sont pas seulement l'expression de la manipulation perverse, toxique et stratégique qui a cours dans bien des familles depuis des siècles... Le moyen de se rappeler au bon souvenir de quelques parents oubliés le reste de l'année mais qui..Quand même...
Si ces souhaits ne sont pas seulement, et seulement l'expression d'une formule de politesse banale qu'il convient de s'échanger entre gens bien élevés, polis, sociables.
Les "bonjours ça va ? "
Qui ne s'attendent surtout pas à une autre réponse que "oui et toi ?"
Alors que l'autre, ne va peut-être pas bien, mais pas bien du tout, s'il l'exprimait, sincèrement, du fond de son coeur, celui qui lui demande ne manquerait pas d'être surpris.. étonné, choqué.
Mais que lui prend-il de me raconter sa vie ?
Je m'en moque de ces problèmes, pas le temps pour ça...Je ne lui demande pas si ça va... C'est là toute l'ambigüité de la parole, du langage, de la communication...
D'ailleurs en disant cela souhaite t-on réellement un bon jour ? Un beau jour ? A cette autre rencontré au hasard d'une rue, qu'on ne connait même pas parfois ?
C'est un peu comme "passe moi le sel..." de Goffman (1973)
Une formule qui n'a rien de magique mais qui fait rire tous les étudiants de psychologie sociale, pas dupes, non dupes de la duplicité du lien social, qui se posent, et qui posent éternellement la question éternelle de l'hypocrisie ou de la politesse...?
Alors "meilleurs voeux", "bonne années" "souhaits sincères" -comme s'ils pouvaient être autrement-
Sans toutefois préciser de quels souhaits il s'agit....
Vrais ? Authentiques ? Pensés ? Espères ? Désirés ? Pour les autres ?
Ce souhait de tout le bien du monde, de la réalisation de tout ce que ces autre là désirent, de leur bonheur, de leur santé, de leur joie, de....
Comme le sujet devient bon en la fin de l'année ! Grisé par le champagne des fêtes dont il aurait peut-être un peu abusé ?
Oubliés les rancoeurs, la jalousie, l'envie, la méchanceté, le souhait de vengeance ?
Tous et Tout dans l'amour de son "prochain" (le terme est lui même d'une provocation inouïe)
Quid de ces voeux dégoulinants de gentillesse, de tendresse, d'amour inconditionnel....
Quid de tout cela ? De cette tradition là ?
A vous de voir, ais-je envie de dire, à chacun de voir, de faire avec ça, de faire affaire ou pas.. Avec ce ça là...?
S'ils en ont en vie..
Une question cependant se pose :
Mais pourquoi seulement le 31 décembre ? Pourquoi à ce moment là seulement ? Y a t-il y jour pour ça, pour un Grand Pardon, un Grand Souhait ?
Comme il y a un jour spécial pour se souvenir des morts, pour rien, pour la nation, pour on ne sait quoi...
Un jour plus particulier qu'un autre, où chaque sujet se doit, doit se souvenir !
Un jour.......
Et puis qui est le Grand ordonnancier de ça, de ce jour là ?
Qui donne cette injonction là ?
Ne peut-on pas souhaiter tout le bonheur du monde tous les jours ? A ceux qui nous sont très proches, beaucoup ? Un peu moins ? Pas du tout ?
Peut-on avoir des pensées généreuses... Toujours ? Du moins un peu plus souvent que ce jour là particulièrement
Et puis, s'il y a les autres (qui génèrent parfois l'enfer..) il y a soi aussi, soi, je qui est, qui devient souvent un autre, ce "il"dont le sujet se pare, pour prendre du recul, pour ne pas se mouiller, pour être le narrateur externe à son histoire, tout en restant omniscient... Pour se détacher un peu de se je qui l'encombre...
Ily a soi ! Bonne année soi, Meilleurs voeux je !
Que cette année soit belle, bonne, généreuse pour moi !
Il convient peut-être aussi de se souhaiter une bonne année, de manière vraie, sincère, authentique, de s'aimer un peu à ce point là...
De se souhaiter des voeux de santé, de bonheur, de joie, d'amour...
On va se dire ça, espèrer au moins ça pour soi...
Pour soi... Et ensuite pour les autres...
Sincèrement vôtre.....
Article publié sur la page Analyse et Thérapies.. par BD
mercredi 30 décembre 2009
Pas d'âge
Pas d'âge pour la thérapie !
Pas d'âge pour se connaitre, pour aller à la rencontre de soi, pour entreprendre cette quête... Longue parfois, souvent ! Pourtant.
Pas d'âge pour s'engager sur ce chemin là...
Prendre cette route, décider d'aller en avant, la découverte, quelque fois emprunter des chemins de traverse, prendre le temps, se donner le temps, s'offrir le temps, malgré le temps qui passe, se donner ce temps là, nécessaire à la compréhension de soi, à ces interrogations qui ont occupées pas mal de temps déjà, assez, trop !
Sur ce point Freud a tord (sur d'autres aussi, tant d'autres !). Lors d'une conférence en 1904 il affirmait qu'il n'était pas possible pour les plus de cinquante ans d'entreprendre une psychanalyse "faute de disposer de la plasticité nécessaire pour explorer leurs fantasmes, le monde imaginaire ou transformer leur regard sur le Réel"
Fort heureusement les neurosciences, les sciences cognitives, nous démontrent aujourd'hui qu'il n'en est rien. Au contraire (mais ce sera l'objet d'un autre article)
Et puis le monde a changé, vieux n'a pas la même signification, l'idée qu'on se fait de la vieillesse non plus....
Pas d'âge, non il n'y a pas d'âge... Et heureusement, rien n'est joué d'avance non plus, alors pourquoi un age pour ?
A l'hôpital j'ai rencontré beaucoup de "personnes agées" qui avait ce désir là, d'entreprendre pour reprendre les mots d'une patiente "ce travail là".
Je reçois également beaucoup de femmes, certaines ont dépassés les cinquantes ans ! Et c'est peut-être ça qui les décide à engager cette quête...
"S'offrir ce temps, dans le temps, au coeur du temps.. Pour être mieux le reste du temps qui reste".
Une de mes patientes avait plus de 60 ans quand elle décida enfin de "parler", d'entreprendre "pour elle" ce long chemin pour se délivrer de ce "traumatisme" si pesant. Tellement pesant qu'elle n'en pouvait plus de le porter et décida de le déposer, enfin, en fin....Dire les mots
Il n'est jamais trop tard, il est parfois grand temps.
Grand temps pour....
Entreprendre une thérapie ou s'engager dans une psychanalyse, décider de faire quelque chose pour soi, de faire quelque chose pour ce quelque chose qui coince, qui cloche. Ce quelque chose
qui fait que la souffrance devient par trop insupportable. Cette décision là n'est pas aisée, elle relève d'un certain courage, celui d'affronter ce qui fait peur, ce qu'on cache, refoule au fond de soi.. Depuis longtemps, si longtemps, trop longtemps
Oui, il faut du courage pour venir, pour trainer son corps plusieurs fois par semaine sur un divan, ou simplement l'amener à s'asseoir en face du thérapeute...
S'adresser à un tiers pour y déposer sa souffrance, son angoisse, ses questionnements, pour tenter de comprendre qui on est !
Pas d'age pour ça
Pas d'âge pour mettre en acte, pas seulement aller, mais l'acte qui procède du faire et du dire.
Aller à la rencontre de sa langue...Comprendre le dialecte de son inconscient...
Il n'y a pas d'âge pour ça !
Pas d'âge pour se connaitre, pour aller à la rencontre de soi, pour entreprendre cette quête... Longue parfois, souvent ! Pourtant.
Pas d'âge pour s'engager sur ce chemin là...
Prendre cette route, décider d'aller en avant, la découverte, quelque fois emprunter des chemins de traverse, prendre le temps, se donner le temps, s'offrir le temps, malgré le temps qui passe, se donner ce temps là, nécessaire à la compréhension de soi, à ces interrogations qui ont occupées pas mal de temps déjà, assez, trop !
Sur ce point Freud a tord (sur d'autres aussi, tant d'autres !). Lors d'une conférence en 1904 il affirmait qu'il n'était pas possible pour les plus de cinquante ans d'entreprendre une psychanalyse "faute de disposer de la plasticité nécessaire pour explorer leurs fantasmes, le monde imaginaire ou transformer leur regard sur le Réel"
Fort heureusement les neurosciences, les sciences cognitives, nous démontrent aujourd'hui qu'il n'en est rien. Au contraire (mais ce sera l'objet d'un autre article)
Et puis le monde a changé, vieux n'a pas la même signification, l'idée qu'on se fait de la vieillesse non plus....
Pas d'âge, non il n'y a pas d'âge... Et heureusement, rien n'est joué d'avance non plus, alors pourquoi un age pour ?
A l'hôpital j'ai rencontré beaucoup de "personnes agées" qui avait ce désir là, d'entreprendre pour reprendre les mots d'une patiente "ce travail là".
Je reçois également beaucoup de femmes, certaines ont dépassés les cinquantes ans ! Et c'est peut-être ça qui les décide à engager cette quête...
"S'offrir ce temps, dans le temps, au coeur du temps.. Pour être mieux le reste du temps qui reste".
Une de mes patientes avait plus de 60 ans quand elle décida enfin de "parler", d'entreprendre "pour elle" ce long chemin pour se délivrer de ce "traumatisme" si pesant. Tellement pesant qu'elle n'en pouvait plus de le porter et décida de le déposer, enfin, en fin....Dire les mots
Il n'est jamais trop tard, il est parfois grand temps.
Grand temps pour....
Entreprendre une thérapie ou s'engager dans une psychanalyse, décider de faire quelque chose pour soi, de faire quelque chose pour ce quelque chose qui coince, qui cloche. Ce quelque chose
qui fait que la souffrance devient par trop insupportable. Cette décision là n'est pas aisée, elle relève d'un certain courage, celui d'affronter ce qui fait peur, ce qu'on cache, refoule au fond de soi.. Depuis longtemps, si longtemps, trop longtemps
Oui, il faut du courage pour venir, pour trainer son corps plusieurs fois par semaine sur un divan, ou simplement l'amener à s'asseoir en face du thérapeute...
S'adresser à un tiers pour y déposer sa souffrance, son angoisse, ses questionnements, pour tenter de comprendre qui on est !
Pas d'age pour ça
Pas d'âge pour mettre en acte, pas seulement aller, mais l'acte qui procède du faire et du dire.
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Il n'y a pas d'âge pour ça !
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.