Histoire d'une rencontre singulière et pourtant inévitable le plus souvent;
C'est une histoire d'amour manquée, une histoire d'un manque d'amour, d'un manque et d'un amour qui ne savent où se loger car ils n'ont pas de place.
C'est l'histoire d'un sujet qui ne sait pas ce que signifie aimer , qui ne l'a pas vraiment été et celle d'un autre, qui ne sait pas vraiment mais voudrait être aimé.
Alors il va aimer celui qui ne l'est pas et ne sait pas ce que c'est, il pense qu'en l'aimant ce dernier l'aimera en retour et apprendra ce qu'est l'amour.
La rencontre à lieu et se noue autour de cette imposture où ces deux êtres sont des imposteurs à eux mêmes et à l'autre.
Le manipulateur, ne sait pas qu'il l'est, il le devient peu à peu, car il comprend rapidement comment on peut obtenir de l'attention, être regardé pour être et advenir à l'existence. Un tant soit peu.
Une fois encore et surtout c'est une histoire de regard, et toutes les histoires d'amour ne peuvent passer que par là.
L'un n'a jamais été regardé l'autre désire plus que tout l'être.
L'un ne regarde pas celui qui voudrait tant l'être Il ne le voit même pas, sauf quand il a besoin de lui. Regarder ?
Il se regarde tout au plus mais ne s'aime pas, ne se supporte pas.
Le regard de l'autre lui montre que pourtant il existe, qu'il est bien présent à ce monde où il a été jeté sans vraiment de précaution.
Ce sont deux être intelligents et sensibles, une sensibilité anesthésiée chez l'un, exacerbée chez l'autre, et tous deux ne savent quoi en faire.
Une sensibilité qui s'exprime par le mal, la douleur, la souffrance voire la cruauté.
C'est là que se noue le drame de ces deux êtres en errance qui vont ce créer un monde et un espace fou. Un espace de non dupes, de dupés sans l'être, de consenti et de consentant, d'agresseur et de victime, de bourreau et de martyr.
Ainsi se noue une des relations les plus toxiques entre deux êtres, ainsi se crée une addiction à la pire drogue celle de l'être existé et existant.
L'un ne peut plus se passer de l'autre, même s'il sait tout le mal qu'il lui fait, la souffrance qu'il génère, la douleur des plaies qui ne cicatrisent jamais.
Béantes, elles sont toujours, le ravaudage et les sutures ne tiennent jamais
L'un a besoin de l'autre pour tenir debout, et l'un ne peut vivre sans l'autre, je te vampirise, et je jouis, tu es vampirisé et tu as mal mais c'est dans cette plaie que je creuse à chaque seconde que se loge ta jouissance. Ils se connaissent par coeur, savent leurs failles et leurs limites.
Le manipulé se rebiffe parfois et timidement menace, de partir, de quitter cet être qui le maltraite; Mais il ne peut pas, c'est plus fort que lui. Il y est attaché pieds et poings liés et malgré tout il aime ça; Cette maltraitance paradoxalement le rassure, et il trouve moultes raisons pour ne pas s'enfuir.
Elles sont toutes bonnes, défendables entendables. " il a quand même de bons côtés" certes, un être ne peut pas à moins d'être un monstre complétement mauvais. "Mais quand je menace, on parle et il me dit qu'il comprend et va faire des efforts" Il les fait quelques heures, quelques jours au mieux, mais ce n'est pas dans sa nature car c'est un être égoiste dont seul son bien être est essentiel. "Il me fait sans cesse des reproches mais peut être que je n'en fais pas assez "vrai on peut toujours faire mieux.. "il m'a dit qu'il ne recommencerait plus, et m'a demandé pardon" comme l'enfant qui a volé des bonbons, mais son nez tourne. Qu'est ce que le pardon chez un être qui agit tout en sachant que ce qu'il fait n'est pas acceptable. "il me dit qu'il n'a pas menti, qu'il n'a pas voulu me faire de peine" Pourquoi a t-il commis cet acte qui vous aurait fait mal ?
La liste est loin d'être exhausitive, il y a les mensonges, les tromperies, les infidélités, les humiliations, les insultes, les propos dégradants, les moqueries, les dénigrements, les petits mots piquants devant les autres.. tout le temps ou presque.
L'autre n'est rien qu'un objet "un paillasson sur lequel il n'a même pas le courage de s"essuyer les pieds " me confie une patiente maltraitée depuis des années mais qui n'avait pas le courage de partir de quitter son confort.. Mais lequel ?
Objet, outil destiné à servir, utilisé mais pourquoi ? Où est l'amour, le regard ?
Imposture cruelle et tragique.
Et pourtant l'histoire continue, longtemps parfois, toute une vie "jusqu'à ce que la mort nous sépare... " mais quelle vie.
Une vie de non duperie, mais subie sans mots dits mais maudis dés que l'imposture trop dure à digérer à supporter explose en pleine figure et ne peut plus être supportée, endurée, tolérée.
Souffrance infernale et descente aux enfers,dans les ténèbres les plus sombres de la colère, de la haine de soi.
Car ce n'est pas l'autre que l'on déteste, on continue de l'aimer malgré tout, mais c'est bien de la haine de soi qu'il s'agit, ce soi qu'on n'a jamais vraiment aimé car on ne sait absolument rien de l'amour, de cet amour inconditionnel dont seul le regard peut rendre compte. Alors honte et culpabilité nourrissent la haine et la détestation de soi à tel point qu'on ne peut /veut plus vivre parfois "comment j'ai fait pour supporter tout ça ? "en effet ? Comment ?
Et c' est cette question là, cette question essentielle qu'il faut se poser.
Comment ? Comment ais je pu me laisser entrainer par ce courant tranquille sans vouloir ne rien voir pour ne rien faire
Seul le sujet peut y donner du sens, peut tenter de donner un sens à ce qui lui est arrivé.
Ce n'est que par cette prise de conscience, ce constat qu'il pourra enfin comprendre comment il a pu se laisser prendre dans les mailles de ce filet toxique, dans les fils de cette toile tissée lentement, mais savamment par son chasseur.
C'est une longue démarche qui mène à la confrontation à soi même, à l'acception de soi et de ses failles. Se trouver face à son vide, à ses manques et ses faiblesses
Doivent elles être comblées ? Par qui ? Pour quoi ? Comment ?
Qui peut répondre ? le sujet ? La victime ? Mais aussi l'agresseur...
Brigitte Judit Dusch, psychanalyste, historienne, exploratrice urbaine
Crédit photo @brigittejuditdusch
Psychanalyse aujourd'hui
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
Mon livre : "j'aime ma vie"
jeudi 14 novembre 2024
Manipulateur/ manipulé histoire d'une rencontre
dimanche 27 octobre 2024
Manipulateur/ manipulé un couple singulier
Il ne s'agit pas ici de faire une recension et une réinterprétation de la littérature à ce sujet, mais d'essayer d'apporter un éclairage à travers la clinique, de son observation afin de comprendre les mécanismes et les enjeux de ce type de relation et de ses protagonistes.
Ainsi le premier volet.
Si le "manipulateur" a fait et fait toujours l'objet de nombreux articles on s'interroge peu sur le "manipulé" et surtout sur l'étrange couple que ces deux là forment non sans hasard.
Pervers narcissique, sentiment de toute puissance, égoïste, égocentriste, cruel.. de nombreux épithètes tentent de rendre compte du profil de celui qui utilise l'autre à son profit, pour satisfaire ses besoins (quand ceux ci se font pressants) pour simplement le défier ou l'humilier et renforcer en lui son sentiment d'existence, de force et de reconnaissance. Lui qui sans cet autre, n'existerait pas, sans qui l'humiliation de l'autre, la dépendance de l'autre ne serait pas et lui sont indispensable pour vivre.
Cet autre dont pourtant il ne reconnait pas l'altérité n'existe que pour ça : satisfaire sa pulsion, son envie, mais pas son désir, car c'est bien là que le bât blesse, car il n'a pas de Désir. Sa seule jouissance de l'autre se loge dans ce qu'il inflige à celui qu'il tient en cage, dans ses griffes, sous son emprise. Ce fameux Bemächtigungstrieb mis au jour par Freud, cette pulsion d'emprise dont l'unique objectif est de dominer l'objet extérieur par sa seule force. Et c'est là où l'équilibre est rompu au sein de la relation qui ne s'établit plus entre deux sujets mais où l'un des deux est objetisé, instrumentatilisé, ustensilisé. Ces notions sont particulièrement explicitées par Racamier.
Nous y reviendrons dans un prochain article.
Quid de cet objet ? Pudiquement désigné par "victime" s'inscrivant ainsi dans une relation "victime / agresseur."
Mais c'est bien plus complexe que ça. Et il est bien difficile de dénouer l'écheveau particulièrement bien ficelé de cette étrange situation que forme ce non moins étrange couple. Car il faut être deux, pour qu'elle se mette en place, qu'elle persiste parfois dans un temps étrangement long lui aussi.
Pourquoi ?
Ce n'est pas seulement l'histoire de personnes, de structures, de constructions de l'ego, de l'estime de soi, de la confiance en soi, de l'histoire personnelle et familiale mais aussi et surtout celle d'une rencontre entre deux individus différents à première vue mais paradoxalement très proches. Ils ont connus chacun la souffrance, des traumas de la petite enfance, de la violence introjectée et étouffée et une haine contenue pour soi et l'autre. Ce sont deux être mal traités qui vont se croiser et forger la relation qu'ils vont ensemble mettre en place, se mettre en place et évoluer au cours du temps.
Oui ils se ressemblent beaucoup plus qu'on ne pourrait le penser. Ils ont ainsi en commun le vide, le gouffre de la souffrance et du manque. Uh terrible manque, celui de l'amour, l'amour de soi et l'amour de l'autre, cet amour là, inconditionnel, cet amour qui passe par la reconnaissance, par le regard, le regard qu'on pose sur l'autre pour implicitement lui dire "tu es, je suis, je te vois, tu me vois, tu fais partie de mon paysage, de mon espace, et je fais partie du tien, tu es différent mais tu ne m'es pas indifférent car tu existes et je te reconnais comme mon ego, mon égaux, mon alter ego et je te respecte, je t'aime comme je m'aime". Tout cela est parfaitement résumé dans le fameux « Aime ton prochain comme toi-même » du Lévitique la règle d’or de Hillel : « Si tu n’aimerais pas qu’on te le fasse, ne le fais pas aux autres". Ainsi une relation inscrite dans l'altérité. Nous ne reviendrons pas sur la séduction ou victimisation mise en avant par l'agresseur pour s'emparer de sa proie, la toile qu'il tisse patiemment pour mieux l'emprisonner et nous concentrerons davantage sur la "victime". Mais de qui ?
Pour que toute relation soit durable il faut que chacun y trouve son compte, ou à peu près, que chaque partie y ait des bénéfices secondaires qu'il ignore peut-être mais s'emploie volontairement à ignorer pour son confort. C'est une négociation, une sorte de marchandage sordide entre le prédateur et se proie, et celle ci toute déséquilibrée soit-elle est suffisamment bonne pour chacun, même si cela surprend. Ainsi pendant que l'agresseur jouit et jouit de sa proie, cette dernière comble son vide tout en souffrant et avec cette souffrance singulière. Car elle ne tarde pas à réaliser qu'elle est otage d'une emprise dont elle ne peut/veut sortir pour de multiples raisons qui ne lui sont toujours pas conscientes, mais elle sait au fond d'elle même qu'il y a quelque chose qui cloche. Alors bien sûr elle s'interroge, car cela ne peut venir que d'elle, et culpabilise d'être le "mauvais objet" concrétisant ainsi ce qu'elle est aux yeux de son agresseur qu'elle aime et dont elle ne se sent pas digne. Alors elle redouble d'effort pour lui plaire et qu'il l'aime. La peur s'installe, celle de perdre son amour. Car c'est une histoire d'amour, d'amour qui porte mal son nom, un amour tordu, distordu, toxique, car tous deux sont incapables d'aimer, mais surtout incapables de l'être et de s'y laisser aller car ils ne savent pas vraiment ce qu'est l'amour, je dirai même qu'ils n'en n'ont pas la moindre idée. Ce n'est pour eu qu'un vague espoir, une représentation floue, venant tant bien que mal combler ou colmater leur manque..
Le manque et le vide sont au coeur de cette souffrance.
C'est ainsi que cela nait, vit, dure et perdure, encore et longtemps en s'étouffant dans une plainte sourde qu'on ne sait à qui adresser, à quel autre ? Faire l'aveu de sa faiblesse, d'aimer un monstre, de se sacrifier, de se laisser instrumentaliser, de n'être qu'un objet manipulé par cet autre odieux qui siffle quand il a besoin et où on accourt, persuadé qu'il l'aime quand même Car c'est à cette illusion que toute cette tragédie tient, un fil mince, certes mais un fil de plomb qu'il n'est pas facile de trancher. Ce qui serait our la victime tout perdre et ce tout est tout ce qui lui reste pour être vue, du moins le pense t-elle, ce fil qui la fait exister, dans la souffrance et la douleur. Les humiliations, le mépris, les insultes et parfois les coups sont mérités car elle croit réellement qu'elle n'en fait pas assez pour mériter cet amour, qu'elle est incapable. Illusion, tout n'est qu'illusion hélas bien réelle, et la souffrance l'est tout autant ?
Alors est ce le seul bénéfice secondaire ?
Exister : ce n'est pas rien. Ëtre aux yeux d'un autre, le plus vil soit il c''est quand même exister et ne pas être transparent dans un monde où la solitude est la pire des épreuves.
Les violences et les pires humiliations sont des preuves d'amour comme lorsque cet enfant disait de sa mère "elle m'aime car elle me bat pour que je devienne meilleur'
Et il faut plaire à ce vampire toujours plus avide.
D'où le silence, l'acceptation auxquels elle consent; Qui ne dit mot. Elle ferme les yeux, serre les dents et avance sur ce chemin pavé de cailloux et d'épines. Après tout elle mérite peut-être ce chemin de croix ? D'ailleurs elle a essayé à maintes reprises d'y mettre un terme, sans grand succès, quoi qu'elle fasse elle n'y parvient pas, elle se laisse attendrir, accepte les excuses, les promesses qui ne seront que mensonges, mais où elle gagne ou croit gagner une courte lune de miel. Alors elle se remet à rêver à l'amour, sauf qu'un monstre ne sait/peut pas aimer. Une victime ne sait pas ou ne sait plus ce qu'est l'amour, le vrai, l'inconditionnel et le sincère, alors elle se laisse emporter par l'illusion. Et vit dans cette temporalité trompeuse.
Un jour, pourtant elle va y mettre un terme car la plupart du temps il y va de sa vie. Ce moment est d'une violence inouïe car c'est d'un seul coup d'un seul ouvrir la porte et voir le ciel bleu, se confronter à tout ce qu'elle a inconsciemment mais paradoxalement de façon bien consciente tout ce qu'elle a caché, tout ce qu'elle s'est caché, pour survivre. Non à son agresseur, mais a elle même.
Ainsi arrivent à grand pas la honte et sa jumelle, la culpabilité. Ca fait mal c'est tragique, c'st un vide, une plaie béante, c'est son coeur, son äme, son corps qui d'un seul coup sont éventrés. Il va falloir survivre à tout ça, tenter de mettre de l'ordre, donner du sens afin d'accepter et continuer le chemin de notre vie autrement.
Musique écoutée durant l'écriture : Eyal Golan Mikan v'Ad Hanetsach - מכאן ועד הנצח
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne, exploratrice urbaine
crédit photo @brigittedusch.
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jeudi 17 octobre 2024
Le chemin à l'envers, le passé au présent
Il est venu me chercher sans me prévenir.
"Viens je t'emmène, mets de bonnes chaussures"...
Je n'ai pas été vraiment surprise, Il a toujours été imprévisible. Je savais que ce jour viendrait, depuis toutes ces années. Il savait que j'étais là depuis le jour de mon arrivée.. Cela fait un an.
Il était temps.
J'ai mis de bonnes chaussures, et je l'ai suivi, sans savoir où il m'emmenait, et ça n'avait aucune importance.
Là où il voulait aller, j'irai.
Pas un mot durant le trajet, nous sommes restés dans le silence, un silence absolu, un silence de recueillement. Qu'aurions nous dit que nous ne savions déjà ?
Et le temps n'est rien. Il ne compte pas. Il est ce qu'on veut en faire, il est notre Désir.
Puis il s'est arrêté..
Nous nous sommes regardé
Longuement
"Tu veux refaire le chemin à l'envers ? "
Il ne me répond pas.
Je le suis.
Dans le silence.
Toujours ce silence
Nous marchons
Lui d'un bon pas
Je lui dis : "Je ne peux pas aller aussi vite'
Il ne répond pas, et ralentit son pas
Je sais le chemin, malgré toutes ses années, il n'a guère changé.
Je lui dis "je vais avoir besoin de temps... "
Alors il me répond en me regardant longuement
'Tu as tout le temps que tu veux, nous avons tout le temps que tu voudras"
Et nous reprenons le chemin
Dans le silence toujours.
Je sens toutefois son regard, il veille.. Il y a la tendresse. il est là.
Je suis là, le temps est aboli, il n'existe plus, nous sommes là aujourd'hui ou hier, peu importe.. NOUS sommes là, ensemble comme il y a bien longtemps.
Le chemin est de plus en plus accidenté, de plus en plus difficile, le terrain est glissant les rappels peu sûrs...
Il avance et se retourne
"Je n'y arrive pas"
Alors il s'approche et saisit ma main. Sa main est ferme, son bras, son corps ne faiblissent pas, je sens toute sa force, sa puissance, et je me laisse aller, je me laisse guider. Je suis bien, je suis en confiance, je n'ai pas peur, rien ne peut m'arriver, je ne peux pas tomber, je sais que je peux aller là où il me conduira, et que c'est bon !
Il ne dit rien, ne sourit pas, nos regards se croisent, il passe sa main dans mes cheveux doucement, rien n'a changé.
Nous continuons la route toujours dans le silence
Je regarde, je contemple, dans le silence, un silence qui ne peut être brisé car nous sommes dans un sanctuaire, notre sanctuaire
Nos seules échanges passent par le regard et la confiance, celle que j'ai en lui, elle est totale et je lâche tout, je ne suis plus que moi, avec ma fragilité, ma vulnérabilité, mes faiblesses, ma douceur, et mes peurs, je suis retournée à l'Humanité, je n'ai plus peur de me voir, de me retrouver enfin et de revenir à moi.
Nous avons fait le chemin à l'envers, le chemin du Passé pour advenir au Présent
Si nous voulons, si nous pouvons
Il me dis "viens on va boire un chocolat chaud"
Je lui dis "Tu es sûr... ?
Il me regarde et répond "Nous ne nous sommes jamais caché non ? Pourquoi on le ferait aujourd'hui ? Alors viens. Je suis là. Viens."
Oui en ce temps là on ne se cachait pas. Aujourd'hui tout a changé, mais il ne veut pas, il est fier et heureux d'être avec moi. Il me prend la main et on va boire un chocolat comme il y a si longtemps. Il demande de la chantilly , "Mit Sahne" pour moi. Il n'a rien oublié
Il garde sa main sur la mienne.
Il ne dit rien, je ne dis rien
Silence...
Puis il m'a raccompagnée
Nous ne nous sommes pas dit aurevoir
Il m'a juste serrée dans ses bras. Longtemps. Très fort, et je m'y suis laissée aller.
J'ai fermé les yeux.
Un temps bien singulier qui s'inscrit dans une histoire singulière elle aussi
Nous avons refait le chemin à l'envers pour advenir au Présent.
Demain sera un autre jour.
Et il nous appartient de décider comment il sera.
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne, exploratrice urbaine
Crédit photo @brigittedusch.
jeudi 10 octobre 2024
Yom Kippour. Pardonner. Qu'est ce que le Pardon ?
A quelques heures de Kippourn le jour le plus saint de l’année – le jour durant lequel nous sommes le plus proches de D.ieu et de la quintessence de nos âmes
“Car en ce jour, Il fera expiation pour vous purifier de toutes vos fautes, afin que vous soyez purifiés devant Dieu.” (Lévitique 16,30).
Pardonner. Le pardon. Qu'est ce que le pardon ?
C'est surtout prendre conscience de son acte, de ses actes, du mal que nous avons pu faire, sans le vouloir ou en le voulant. Prendre acte de l’acte posé et des conséquences qui en découlent.
C’est le résultat d'une longue introspection, sans fard, sans essayer de se donner de bonnes raisons ou excuses, de « recontextualiser » comme le souligne souvent l’historienne que je suis. C'est un face à face avec soi
La question du pardon n’est pas seulement spirituelle, religieuse ou philosophique, elle est éthique et morale. C’est une histoire entre soi et soi, soi et D.ieu. Et c’est à Lui Seul de nous l’accorder. Certes il est bon, il aime par dessus tout ses enfants, aussi turbulents soient-ils et il suffit de lui demander. Hakadosh Baruch Hu attend qu'on lui demande, il n'attend que ça. Alors je lui demande je lui demanderai encore, comme chaque jour, comme toujours, et comme toujours j’essaierai de faire mieux, de faire de mon mieux, de faire Techouva. Encore et encore.
Mais
s’il est facile d’obtenir son pardon, il ne peut pardonner à la
place de ceux que nous avons offensé et c’est à nous et à nous
seuls de leur demander. Ainsi dois je prendre conscience de
ce que j’ai fait, « réveiller ma mémoire, être sincère et
vraie ». Il s’agit là d’humilité mais aussi de
reconnaissance non seulement des actes posés mais aussi de leurs
conséquences. L'autre offensé
mais aussi ses proches qui en ont souffert eux aussi et ainsi de suite… Ce
« résidu » qui se transmet de générations en
générations.
Il va de soi que c’est réciproque.
Pardonner, se pardonner à soi d'abord est nécessaire pour s’inscrire encore
dans la vie, nous ne pouvons porter la culpabilité d’un acte que
nous avons reconnu, toute notre vie. Ce serait nourrir de la colère
contre soi et nous priver ainsi de l ‘élan vital et de nos
relations aux autres et aux monde. Ainsi l’autre, les autres,
cette fameuse altérité, celle dont on ne peut être dépourvu pour s'inscrire dans l’Humanité, être Humain, sujet de l’humanité qui
considère l’autre comme lui même et qui ainsi ne lui fait pas ce
qu’il n’aimerait qu’on lui fasse. Nulle question de
religion ici, seulement de morale et d’éthique, de respect envers
soi même. Ainsi
appartient-il à cet autre, ces autres de se regarder aussi dans le miroir
et de se repentir, prendre conscience que leurs actes, leurs
silences, leur non reconnaissance nous ont blessés. Et nous demander pardon.
Encore faut-il être sincère, ce n’est pas
à moi, à nous de juger. D. Eternel lui seul peut le faire.
Le
pardon n’est pas l’oubli,
cette différence éthique permet de relativiser, mais ne répond pas à la question sur le
fond. Elle pose en revanche celle d’une possible conciliation, mais surtout
d’une réconciliation incluant l’altérité, permettant une
« compensation, une réparation » Cela me laisse
perplexe. Est-il possible de réparer ce qui est
irrémédiablement brisé ? Je ne le pense pas, encore moins
quand ce pardon est le résultat d'une injonction émanant la plupart du temps
d'une autorité, politique le plus souvent, désireuse de
tout effacer pour mieux recommencer. Ainsi, je ne dirai mot du fameux
« devoir de mémoire ». encore moins de "l’amnistie", contrefaçon du pardon pour reprendre les mots de Catherine Chalier.
Faut-il instituer, une loi un décret ? celui de pardonner à son
bourreau, à son agresseur ?
Il faudrait alors tout
pardonner, effacer les souffrances de la victime et pardonner car
« ils ne savent pas ce qu’ils font » ? Notion qui m’est
étrangère, qui ne ne s'inscrit pas dans la Culture que j’ai reçue et
qui est Mienne, mon Identité la plus profonde. Ce
serait ainsi à l'offensé de demande à l’offenseur de venir lui demander pardon pour les actes qu’il a
commis et qui sont responsables de sa souffrance. C’est profondément
humiliant. Ainsi elle serait coupable, coupable d'avoir souffert et de continuer à le faire ? Cette notion chrétienne
est d’une violence absolue car il y a bien celui qui fait le mal et
celui qui il l’a infligé.
Alors
devons nous TOUT pardonner ? je ne saurai répondre, cela fait
des décennies que je me pose la question sans me satisfaire des
possibles réponses que je peux apporter. Puis je pardonner
toutes les souffrances reçues ? L’ingratitude ? La
méchanceté ? La haine dont j’ai été l’objet ? Il
m’appartient à moi seule d’en juger. C’est un dialogue entre
Lui et moi. Mais puis je pardonner toutes les offenses qui m’ont
été faites et qui ont fait, font encore souffrir ceux que j’aime,
les Miens. Là c’est une autre histoire.
Le
pardon n’est pas inconditionnel, je le crois intimement, et ce
n’est pas à la victime d’en prendre l’initiative, je le pense
aussi intimement.
Je pense aussi qu’il y a des actes
impardonnables, des deuils, des tragédies, des souffrances reçues,
ceux qui survivent à tout ça ne peuvent être jugés ni blâmés
s’ils ne le peuvent pas et j’en suis, j’implore la clémence de
mon Créateur.
Mais
on ne peut vivre dans la haine. Ce n’est pas tenable. Je fais
de mon mieux chaque jour, et je sais qu’Il m’entend. Cette
année encore, après m'être déliée des vœux de l’an passé, j’en formule de nouveaux. Nous les
Juifs parlons du tikkoun
olam
(la
réparation du monde ) et cela me convient, je fais du mieux
que je peux, chaque jour que l'Eternel me donne en cadeau.
« Ne
hais pas ton frère en ton coeur
Admoneste ton prochain «
(Lévitique 19, 17)
Ainsi ne faut-il pas haîr, pour ne
pas s’abîmer et se détruire. La parole peut nous y aider, sur le
chemin de ce pardon nous pouvons peut-être engager le dialogue, dire
à celui qui nous a blessé que nous en avons souffert. Il en va
de nous, de notre esprit et de notre âme. Nous pouvons essayer
d’éviter ou de délier ce nœud qui s’installe et se resserre
de jours en jours, le nœud que forme l’emprise de la Haine qui
nous conduit vers une spirale infernale au fond de gouffre de la
souffrance qui l’est tout autant.
Il faut du temps, celui ci
est nôtre allié, et tant que nous pensons que nous en sommes pas
prêts à pardonner, cela ne sert à rien. Il faut être
sincère avec nous même. Il faut alors je crois, se pardonner de
ne pas être prêts car ce n'est pas pour nous le moment. Alors il faut à nouveau explorer notre âme, notre Ego, notre
Etre et faire le deuil de notre « perfection » Se
souvenir pour Nous, Peuple de l'Exil, de l’Egypte où notre Peuple fut maintenu en
esclavage, mai se souvenir aussi qu’il Nous a accueilli. C'est avoir la Mémoire vive » et ne jamais se laisser envahir par le
Mal, le Satan. Se souvenir aussi des «bonnes choses » car il y
en a eu. toujours. Pour ma part, encore une fois chaque jour
j’essaie de retrouver ces bons moments, ces leçons dans les
souffrances qui m’ont été infligées, certes j’ai appris, j’ai
tiré leçon, j'éprouve même de la gratitude pour celui qui m'a fait mal, car grâce à lui j'apprends encore qu'on ne peut se fier, se confier, mais je ne lui pardonne pas, je n'oublie pas. Je ne suis pas dans la Haine et chaque fois que je suis
à terre, je me relève, grâce à la Force que ne donne ma Foi et car il n'y a que Lui. Mais je
ne suis pas non plus certaine de pouvoir pardonner, même si cela m’est
demandé. Encore
une fois il m'est impossible de pardonner à ceux qui ne se sont
jamais excusés. Et avec ceux là, je suis en compte depuis fort
longtemps….
Brigitte Dusch historienne, psychanalyste, exploratrice urbaine
Crédit photo @SachaDusch, Maison Rachi (qu'il soit remercié)
samedi 28 septembre 2024
Le refuge intérieur
Va, vis, deviens et adviens à toi même aux autres et là Vie.
L'Haim.
Alors ?
Il faut bien un coin où se cacher où se terrer quand rien ne va plus, que les jeux sont fait !
Dead man's hand ?
Il faut bien se mettre à l'abri des bris de la vie pour lécher ses plaies, tant et tant de fois pour les cicatriser, recommencer encore car la suture s'est déchirée, une fois encore.
Il faut bien ça pour se cacher, tout au fond de soi, à l'abri de son propre regard, son propre souffle.. ne plus s'entendre, ne plus se voir, pour se réparer, se séparer, se refaire, folder une bonne fois pour toute, remettre son titre en jeu, abattre ses cartes en une seule fois et rafler la mise
Refuge ?
Se réfugier, s'isoler, dans l'entre soi, au coeur même de son âme et de son corps, se blottir contre soi, ne faire qu'un avec soi, se confondre
Se fondre en soi, au plus profond de soi, pour n'être qu'avec soi
C'est une profonde solitude, la solitude originelle et la solitude ultime
Sol, seul, soi
Nous sommes des Etres seuls, l'être seul à soi
Dans la réalité de l'irréel de soi
C'est l'ultime, le seul refuge.
Celui qui nous permet de vivre, d'être au milieu de ce monde dans lequel nous avons été projeté avec une violence absolue, inouïe, terrible et parfois tragique
C'est un arrachement du Monde, une déchirure de l'Humanité, une blessure qui s'ouvre devant le vide de l'Infini, de l'infinitude qui nous arrache à la tiédeur du Soi, de l'Etre ailleurs ou pas
Refuge ?
Il ne peut être que là, dans cette sensualité mystérieuse, cette intimité de la douceur de l'Absolu.
C'est braver le Néant, le vide et le gouffre de l'Abîme
Pour ne jamais s'y abîmer et s'y abandonner à tout jamais
On se retrouve que soi dans ce Refuge là.
Et il faut s'offrir ça
Se donner ça
Au moins une fois
Afin de vivre et ne pas mourir.
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne, exploratrice urbaine
Crédit photo @brigittedusch
mercredi 18 septembre 2024
L'irréel ?
Sie sagt :
"Je vis dans l'irréel, dans un espace hors temps, je ne peux le situer vraiment, il existe mais il n'est pas, pas dans ma réalité.
Ma réalité ?
Je ne saurai dire ce qu'elle est et si j'y suis. Je ne sais d'ailleurs où je suis vraiment
Je sais que je suis, là, dans cet endroit, mais ne suis pas même certaine que ce soit moi.
Déréalisation ? Déflagration ? Défragmentation d'un réel ? Mais lequel ?
Justement qu'est ce que le Réel, le vrai, le juste, celui que tout le monde, voit, perçoit, celui dans lequel le sujet s'inscrit ?
Je suis là dans ce réel là et je vois quantité de sujets, petites marionnettes en papier s'agitant au coeur d'un théâtre de chiffons. Et moi je suis là, spectatrice et actrice malgré moi d'une mauvais pièce que je n'ai pas écrite, dont je ne connais pas le scénario, les répliques, le début ni même la fin.
Tout cela m'indiffère. Je me dis secrètement que ça va s'arrêter, que ce n'est qu'un rêve, une illusion de l'irréalité, que je vais rentrer, rejoindre mon monde, ma planète, ma galaxie. J'espère.
Je suis perdue, je me suis perdue dans un univers qui n'est pas le mien, qui m'est étranger, étrange et singulier, qui est sans être vraiment, fabriqué de toutes pièces mais par qui ? par cet autre moi ? une réalité qui n'est ni alter ni active.
Je suis tombée du ciel, sans parachute, larguée comme ça au mauvais endroit.
Je vis dans l'irréalité, au coeur d'une faille temporelle, d'une gigantesque abîme, au fond d'un océan... Mais je ne sais plus ou je ne sais pas d'où je viens.
Je sais que je suis, que j'ai une histoire dans un ailleurs, sans savoir où il se situe.
Déflagration de l'espace temps ? Temps linéaire ? Temps imaginaire ?
J'ai perdu le tempo, le rythme, j'ai perdu la clé de Sol.
Pourtant j'imagine, je me projette, je rassemble des morceaux de souvenirs, je crois que tout va rentrer dans l'ordre, que je vais retrouver ma place au coeur de mon monde. Reprendre ma place au coeur de cette vie, la mienne dont je suis dépossédée.
Ma place.
Je suis perdue, je me suis perdue, égarée dans un univers presque parallèle, une autre dimension, un labyrinthe peuplé de fantômes errants, sans trouver la clé et la porte pour me libérer. Me libérer de quoi ? J'ai perdu le fil, le fil de mon histoire, le fil de toute l'histoire de mon monde.
Ce monde est étrange, ma vie s'y inscrit pourtant, j'évolue sur la scène où se jouent les scènes et se posent les actes d'une vie qui n'est pas la mienne mais qui y ressemble. Elle et moi ? Défusionnée, défragmentée, déréalisée. Encore !
Nous parlons la même langue, mais pas tout à fait, il y a des sons qui ne raisonnent et ne résonnent pas de la même manière.
Tout est trompeur, cela lui ressemble mais ce n'est pas chez moi, ce n'est pas ma maison. Je ne m'y retrouve pas.
Qu'est ce que ma maison ? C'est irréel là aussi, une réalité composite, composée d'impostures et de fuites successives, alternatives, sans lieu, ni commun, ni privés ni publics. Il n'y a plus d'intime, d'intimité, tout est là, sur la table, étalé au grand jour au seuil de la nuit. Une nuit sans lune et sans étoiles, noire et irréelle encore
Je vais me réveiller, sortir de cette illusion, de ce jeu maléfique où j'ai tiré les mauvaises cartes. Jamais je ne tire les mauvaises cartes !
Bad beat
Bad run
Reine de coeur ? Reine de pique ?
Roi de coeur ou imperator ?
Jocker ?
Je suis la Dame de Coeur, toujours, je suis née ainsi, IL m'a nommée ainsi, je suis Elle et je veux entrer dans le jeu, coeur, rouge jaune et noir. Freeroll ?
Poker !
Iréel ce monde est irréel je m'y suis égarée, et je veux rentrer !
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste, exploratrice urbaine
Crédit photo @brigittedusch
mardi 10 septembre 2024
Entre jour ? Entre nuit ?
L'entre jour, l'entre nuit ? Ces moments singuliers où l'esprit s'envole et se perd dans l'imaginaire à la quête d'un présent passé, qui n'existe plus que dans les souvenirs, mais s'inscrit toujours en creux sur la ligne du temps.
Celui qui passe sans toi.
Sans eux je ne survivrai pas.
Alors je les laisse venir, m'envahir, me caresser, m'envelopper
Je les attends.
Combien de temps encore ?
Combien d'attente dans l'antichambre de l'Eternité ?
Combien de temps au coeur de cette effroyable solitude ?
Tragique sidération où le corps et le coeur semblent figés dans un temps révolu ?
Il a suffit d'un photo en noir et blanc tirée de l'oubli, enfouie au fond de ma mémoire. Elle a surgi là comme ça, par surprise, intrusion brutale, effraction violente lacérant ma chair, mon coeur, mettant à nu ce que j'ai de plus intime, ce que je garde secret au plus profond de mon âme l'offrant en une seconde à tous les tourments.
Pourtant !
Je ne sais pas.
Brutal, violent, c'est une effraction terrible dans tous mon être, dans ma chair, dans mon âme, dans mon coeur, dans ma vie.
Cette vie que je t'ai donnée un jour pour l'éternité.
Cette vie que tu m'as donnée un jour pour l'éternité
Cette vie, ta vie qui brutalement s'est arrêtée, volée, ta vie qui m'a été arrachée.
Je suis et serai jusqu'à ma mort déchirée, amputée d'une partie de mon être. à jamais. Je suis morte ce jour là. Une partie de moi est partie avec toi.
Je continue le chemin, je vis, j'aime, je chante et je danse encore, je fais de mon mieux, j'ai fais une promesse.
Je me dois à ma parole
J'ai choisi la Vie
Mais..
Quel autre choix ? tu sais comme moi que nous n'avons pas le droit.
Pourtant, j'y ai pensé souvent, j'y pense encore, souvent, toujours, je ne cesse pas, jusqu'à mon dernier souffle qui sera pour toi.
Mais je vis... encore !
Dévastée
Désespérée.
Il me plait de penser que tu es prés de moi, en moi, que tu veilles sur moi
Il parait que le temps n'existe pas, que c'est une invention de l'homme pour ne pas se perdre. Mais se perdre où ?
L'univers du temps ? Le temps de l'Univers ?
Alors je me perds... Je m'y perds. Je suis perdue.
La vie est parfois un lourd fardeau à porter, insupportable !
Et tu me manques, à chaque seconde, à chaque souffle, à chaque battement de mon coeur qui bat parfois trop vite, trop fort, qui me fait mal, qui me déchire tant il est fatigué, usé. J'attends qu'il s'arrête enfin...
Parfois je n'ai plus la force.
Mais...
Je vis encore... !
Et le temps passe, s'écoule, à contre courant, j'aimerai m'y laisser couler, emporter
Mais ni le temps ni le courant n'ont de prise sur l'Amour.
Il ne peut s'en emparer, les saisir, les retenir
Il ne peut confisquer des promesses.
Entre jour entre nuit, entre temps : infime faille où je me glisse, ultime refuge où je te retrouve. Où je suis enfin ce que je suis, qui tu sais que je suis.
Car toi seul sait. Nous seuls savons.
Etre enfin à soi !
S'abandonner enfin à soi, à nous.
Entre jour, entre nuit entre parenthèses, chuchotements, ne pas faire de bruit, être presque dans le silence, celui d'avant et d'après la mort.
Entre la vie entre la mort, corridor de l'espoir d'un autre monde, d'un autre espace, qui me conduira à la lumière
Tu étais mon Soleil, j'étais ton Etoile.
Pour toujours.
On se retrouvera dans ce Ciel que je regarde souvent, comme nous le faisions il y a si longtemps, il y a trop longtemps... Dans ce monde que nous voulions construire qui a accueilli notre amour, nos rêves et nos espoirs.
Je te parle souvent, je te vois, je nous vois,
J'aimerai tant que tu m'emporte loin de tout ça, tout prés de toi, doucement.
Pour toujours, pour l'Eternité,
On se l'était promis
Je sais que tu m'attends.
J.BS
Brigitte Dusch, historienne psychanalyste, exploratrice urbaine
Crédit photo. @DJ...
Nota bene
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.