Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mercredi 20 avril 2016

Ce que je vois

Ce que je vois...

“On ne voit que ce qui apparait à nos yeux” Kant Ce que je vois N’est pas forcément ce qui est... 
 
Ce que je vois et ce que je perçois de la réalité qui m’est montrée à voir n’est pas forcément ce qu’elle est. ll en est de même pour ce que j’entends, ce que je dis, ce que je sens, ressens, ce que je vis.
 
 Mais alors qu’est-ce que je vis du réel ? Qu’est-ce que le réel qui est le mien ? Mensonge ? lllusion ? Mirage ? Risque d’erreur, et un risque appréciable, pas forcément prévisible sur lequel il faut nécessairement compter mais prévoir. C’est bien ce risque, cette probabilité qui est à l’origine des possibles malentendus et de l’incompréhension dans notre communication et relation à l’autre. Dans la réalité, le quotidien, la connaissance, le savoir, l’apprentissage nous sommes confrontés à l’interprétation. Plus ou moins bonne et fiable. Cette interprétation de l’objet est le résultat d’une opération mentale complexe, d’informations captées par l’oeil sont traduites en stimuli lumineux dans un code binaire transmis au nerf optique qui l’envoie au cerveau qui le reconstitue pour nous en présenter la représentation ... 
 
Quelle est la réalité du réel ? L’ image “de soi” qui se reflète dans le miroir est-elle vraiment la nôtre ? Que voyons nous ? Vraiment. Ainsi notre réalité ne serait que le fruit d’une réalité déformée, transformée, réinterprétée non seulement par notre système cognitif mais aussi par nos émotions.
 
 Nous en avons tous fait l’expérience, nous ne “voyons pas “ les choses de la même manière selon notre humeur. Nous ne les interprétons pas plus exactement. D’humeur morose le verre apparaitra plutôt à moitié vide qu’à moitié plein. Ce que j’entends n’est pas forcément ce que tu dis, et ce que tu dis n’est pas forcément ce que tu voulais vraiment dire, et tu ne le sais pas, tu crois savoir, tu penses être certain d’avoir énoncé clairement ta pensée. Mais en es-tu bien sûr ? Pas sûr, ni pour toi, ni pour l’autre. D’où les multiples mal entendus, méprises, traduction. En l’italien traduttore “traduire c’est trahir”: traitre car voilà d’un coup le mot transformé par ailleurs, et d’une langue à l’autre, il perd quelque chose, ce petit manque qui fait qu’il n’est plus le même, qu’il n’a pas la même force, la même couleur, le même sens aussi. Le mot et la perte. La perte du mot. Mirage et illusion, vision et hallucination, incertitudes aussi et surtout ; inséparable de la réalité, rien n’est aussi sûr que l’incertitude. Un biais qu’il convient d’avoir en tête pour mieux appréhender la réalité en être le plus proche possible, en donner la moins mauvaise interprétation possible. 
 
Ainsi vivons nous dans un monde où la réalité contre laquelle on se cogne n’est pas forcément la même pour tous. Comment nous comprendre alors ? Comment savoir ce que l’autre me veut, comment être sûr de ce que je vois à travers le prisme de mon humeur, de mon histoire, comment être objectif ou neutre, tâche impossible, ou m’en rapprocher le plus. Chaque évènement est vu, lu : selon mon mode d’emploi, ce que j’en sais, appris, expérimenté ? C’est cette expérience là qui fait également ma force, qui m’apprend et m’enseigne, cette longue suite d’essais/erreurs qui me fait parvenir à la réussite. Pourtant, je dois me rendre à l’évidence je ne sais rien, je crois savoir que je sais mais en réalité, plus j’apprends, plus je rencontre l’autre et plus mes certitudes s’envolent, pour que d’autres prennent leur place, et encore et encore ! 
 
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.

dimanche 17 avril 2016

Il était des fois.

Il était une fois, once upon a time
Es war ein mal... C'est plus parlant pour moi, c'est ainsi que débutaient les histoires que ma grand tante me racontait
C'était le soir avant d'aller dormir, contes de Grimm, contes d'ailleurs, peuplés de châteaux, de donjons, de forêts, de loups, de chevreaux, d'Oiseau bleu, couleur du temps, d'oiseau de feu, d'enchanteurs, de sorcières, d'enfants, d'adultes méchants,, de fées et d'ogres, de gentils Lutins et affreux Korrigans...
Elle racontait inlassablement l'histoire, égrainait les mêmes mots, faisait les mêmes gestes, que je guettais et que j'anticipais
Sag mir ein mal ! le Roi du Temps gris, et de ce poisson qui fait des miracles, et ceci et cela...
Les histoires ne se terminaient jamais bien, il n'y avait pas forcément de bons gentils qui gagnent à tous les coups...Je n'aurai pas aimé ça
Pas de princesses réveillées par des princes charmants... Je n'aurai pas aimé ça !
Je n'aurai pas aimé ça car ça n'existe pas... Enfant je le savais déjà, la vie me l'avait appris. Déjà !

En revanche je me perdais dans ces mondes imaginaires et lointains, perdus dans un ailleurs autre ou tout près de nous, fées dans les fleurs, esprit des arbres... ce petit monde parallèle que peu savent voir.
Une autre réalité avec d'autres possibles...
Il n'y a pas que notre monde !
L'ailleurs n'est pas si loin qu'on le croit à qui sait le voir.
Voir l'ailleurs justement, c'est peut-être ça la leçon de ces histoires Merveilleuses....
Puis j'ai découvert Alice et Peter... 
Merveilles et merveilleux qui nous émerveillent et nous ravissent, nous ravissent à l'instant et nous ravissent cet instant magique, cette parenthèse magnifique qui permet à l'enfance de partir sans jamais vraiment s'en aller, partir, rester, devenir, aller et venir
Ce sont ces éternelles allées et venues qui font ce que nous sommes, le grand ou l'adulte qui sait la part de l'enfant en lui et avec lui
Mondes magiques et imaginés, imaginaire pour symboliser et s'approprier le réel et la réalité.
Es war ein mal, dans un autre fois qui n'est plus de cette fois, mais dont il faut garder la foi
Il ne s'agit pas de nostalgie, car ce monde perdu ne l'est jamais vraiment, il existe peut-être un monde de fées et de dragons, un univers où le Petit Peuple continue de vivre et se rappelle mutin à notre bon souvenir.
Enfance à laquelle Peter n'a jamais renoncée, mais les Enfants ne sont-ils toujours pas perdus ? Qu'ils errent une vie entière dans la Salle des Pas Perdus de leur Enfance ?
Se retrouvent-ils vraiment ? Ne doivent-ils pas renoncer, laisser, quitter, abandonner cette part du rêve pour grandir
Ne pas grandir ? Grandir avec ce manque ? Ce renoncement pour aller de l'avant, tout en sachant que ce monde merveilleux n'est jamais vraiment si loin, qu'il se cache derrière le Miroir, la porte d'un placard dont seul l'âme de l'Enfant possède la clé ?
Il était des fois, des fois que j'oublie, dés fois que je n'oublie pas.
On dirait que tu es grand, on dirait que c'est toi, le Roi, le Dragon
Le Roi a dit "ce n'est pas toi"
Et si je compte jusqu'à trois ? Miroir dis moi, ou... Non surtout ne me dis pas !
Once upon a time... .
Es war ein mal, es war einmal eine blume die hatte keine farbe,  es war ein mal das Leben ?

Brigitte Dusch psychanalyste, historienne.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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