L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
Mon livre : "j'aime ma vie"
mercredi 19 octobre 2011
1941
Le compteur s'est arrêté, enfin !
Enfin
1941...
Vous, lecteurs qui venez ici, vous aviez remarqué sûrement ce compteur, dans la marge...Discret, certes, mais présent
Dérangeant...
Parce que....
Certains d'entre vous m'en ont parlé.. m'ont demandé..
Ce compteur ?
Ce compteur du temps qui passe, du temps passé !
Ce compteur qui chaque jour enregistrait un chiffre supplémentaire
... without Gilad !
1941 jours...
1941 jours sans toi....
C'est long, incroyablement long, affreusement long, insoutenable !
Tous ces jours sans savoir, où tu étais, tous ces jours à savoir que tu souffrais... Loin de chez toi, loin des tiens
Sans savoir !
Sans savoir si tu vivrai, si tu reverrai la lumière du jour, les tiens et ta Terre !
1941 jours seul, ce n'est pas humain !
Personne ne peut infliger cela à personne !
Pourtant !
1941 jours de supplice, de tortures, de misères et de douleurs
Pour toi, pour ta mère, pour ton père, ton frère, ta soeur, ton grand'père
Pour nous...
Aucune mère ne pouvait rester insensible aucun père, aucun être humain !
Enfin...!
Tu es là..
Gilad tu es là, de retour !
Tu es enfin de retour parmi les tiens, tu as retrouvé sa famille, ta Terre, ta maison, les tiens. Et j'en suis heureuse !
Infiniment heureuse, j'ai tant et tant souhaité, espéré ce moment.
Je suis heureuse que ce compteur ait disparu, ne soit plus ici. Enfin...
Il l'a été car nous nous devions de ne pas t'oublier
Nous nous devions, je me devais, ne pas te rayer de la liste des vivants.
Je me devais de rappeler au passant qui passe, que les jours passés l'étaient sans toi. L'étaient loin de toi...
C'est pourquoi ce compteur était là !
Pour conter ton absence, ton manque...
Pour dire aussi ta présence, dans nos coeurs, ta présence tout simplement !
Gilad !
Il en était de mon devoir, de mon devoir d'être humain !
Ceux qui me connaissent savent à quel point pour moi c'était important !
Vital !
Pas un seul jour sans penser à toi, à ta mère, à ta famille, pas un jour sans prière, sans espoir, sans t' envoyer l'énergie et la force pour tenir bon, pour tenir.
Des jours à essayer de ne pas penser, à essayer de ne pas imaginer ta détresse, ton désespoir, ta solitude, ta douleur et celle des tiens.
Des larmes... De la peine...Mais de l'espoir ! Une rage de vaincre, de vivre et de transmettre tout ça pour que tu sois enfin là !
Pas un jour sans tout ça, peur, peine, chagrin et colère de ses jours qu'on te volait, de ta jeunesse qu'on t'arrachait !
Pour rien !
Nous n'avons jamais cessé de penser et d'espèrer !
Nous t'attendions, tu es devenu pendant tous ces jours, notre enfant, notre fils, notre frère
Nous attendions ton retour..
Car nous savions que ce jour arriverait ! Jamais nous n'avons perdu l'espoir, c'est notre force !
Ce compteur servait à cela aussi...
Ce compteur servait à dire...
A dire au monde entier que tu étais là, que tu étais vivant !
Dire pour qu'ils ne t'oublient pas
Car l'oubli c'est pire que la mort !
C'est un assassinat sournois, une mort lente...
Et de celà, nous ne voulions pas !
Ce compteur était là pour ça
Pour intriguer,
Pour déranger,
Pour questionner,
Pour interpeller...
Pour nous dire...
Dire que dire c'est vivre aussi, que nommer c'est faire vivre...
Prononcer ton nom, pour ne pas l'oublier
Dire ton nom...Gilad Shalit...
Ne pas le laisser sombrer dans l'oubli.
Hier, comme beaucoup j'ai regardé les images, écouté,ce "direct différé", attendant enfin ce moment...Le vivant dans ma chair et dans mon coeur
Une si longue attente !
Hier j'ai pleuré, des larmes de joie et de peine aussi pour ceux qui ne sont pas encore rentrés, pour ceux qui souffrent encore...
Je, nous ne les oublions pas...
Il en va de notre humanité. Nul n'a le droit de souffrir, d'être privé de sa liberté, de se faire voler sa vie !
Nul ne peut être l'otage de la haine, de la bétise, de la violence...
Nul ne peut obliger l'autre à vivre ça...
un message personnel et pour vous remercier aussi, vous, qui passiez par là...
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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