Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 18 décembre 2016

Le piège de la Modernité.



  



Le sujet humain à l'épreuve de la modernité, aux prises avec la modernité, en son temps, dans son temps. Etre dans. Etre en.
En phase avec, une sorte d'ici et maintenant qui ne tient pas et ne pourrait tenir si on ne s'en tient qu'au temps et à la temporalité, mais il ne s'agit pas de ce temps là, de cet instant. Pas seulement.

Pouvons nous alors tenter de définir ce terme : " la modernité", d'en dire quelques mots, d'en préciser les grandes lignes et les contours.
J'aime à dire que c'est une manière d'être au monde, à la vie et à ce qui nous entoure. Au temps, sans toutefois obligatoirement l'opposer au passé, à hier au autrefois, sans y insinuer une certaine nostalgie et des regrets.Tout n'est plus ce qu'il était et ce qu'il a été. Rien ne reste permanent, tout vole et s'envole, tout part, meurt et renait autrement est-ce cela la modernité ?
L'impermanence ; encore, l'incertidude aussi et peut-être alors l'insécurité ?
Ces trois mots sont parfois anxiogènes. On ne peut tout savoir, tout contrôler, tout ne dépend pas de nous
D'ailleurs qu'est-ce qui exactement dépend du sujet humain ?

Celui ci s'il n'est pas dépendant reste interdépendant. De la modernité certes mais pas seulement, de lui et des autres. De ceux là même qui parfois lui imposent ce dont il ne veut pas.

Le piège n’est-il pas de confondre modernité et modernisme, valeurs et nostalgie ; celles d'un passé auréolé de gloires et de vertu qu'il n'a jamais vraiment possédé. Mais les souvenirs sont trompeurs et infidèles. lls nous jouent des tours, nous leur en jouons aussi. Réécrire sa propre histoire est de bonne guerre et parfois nécessaire. Pour certains c'est une simple question de survie tant la réalité et/ou la vérité n'est pas ou n'est plus supportable.
Convoquer la mémoire alors ?, nous ne savons pas tout, nous ne sommes pas tout.

D'ailleurs qu'est-ce qui exactement dépend du sujet humain ?

Celui ci s'il n'est pas dépendant reste interdépendant. De la modernité certes mais pas seulement, de lui et des autres. De ceux là même qui parfois lui imposent ce dont il ne veut pas.
Et de quelle liberté dispose t-il ? Celle-ci n’est-elle pas une simple illusion ? une poudre aux yeux pour croire et se faire croire que malgré tout, il dispose d’un peu de pouvoir.

Ce piège  de confondre modernité et modernisme ; encore ; valeurs et nostalgie toujours ; un passé bén
i auréolé  de sagesse, de richesses et de bonheur, encore une fois : ce qui n'a jamais été. Un passé révolu, un âge d’or, un siècle d’Auguste… Une sorte de fantasme nourri de désirs impossibles.
C’est toujours mieux avant, la vie était plus douce les gens mieux élevés le pain moins cher l’air moins pollué. Et on se met à rêver. Mais sommes-nous vraiment dupes ?

 Convoquer le passé pour vivre le présent et construire l’avenir sur les ruines de ces deux derniers. Un futur rebâti mais hélas répétant les erreurs de ce passé sacrifié sur l’autel d’une mémoire défaillante. Un demain qui chantera et où il n’y aura « plus jamais ça » mais « encore plus que ça » car dans la destruction, dans sa propre destruction l’homme sait faire preuve d’une grande ingéniosité.

Evoquer la modernité et le modernisme c’’est aussi convoquer la temporalité… qu’est-ce qui existe dans le temps ? Quelle relation le sujet entretient-il dans cet espace là, dans cette distance qui le sépare de ? L’infini ? Dieu ?
Que savons-nous ? Qu’en savons-nous ? Qu’en acceptons-nous ?
C’est être ancré dans « le présent certitude » dans le temps et dans l’irréversibilité du temps passé, cette continuité pas forcément linéaire qui fait que ce temps vécu par la conscience nous est présent à la lumière du passé.
Nous voilà aux prises avec l’inévitable drame ! la pire des tragédies cette terrible menace que l’instant vécu est l’ultime moment ; on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve et saisir l’insaisisable est la pire des ascèse. Le sujet humain est enchainé et condamné à une lourde peine : Tout est mais tout est rien car rien est tout.

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.

(
Peinture : le cirque Medrano, Fernand Léger)
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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