Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 14 octobre 2012

La mort douce

Encore une réflexion sur la mort... Me direz-vous
Mais réfléchit-on vraiment sur la mort ? Nous questionnons, interrogeons, sans jamais apporter de réponse, car nous ne savons pas, personne ne sait ce qu'est la mort. En réalité.
Tout ce que nous pouvons en dire se résume en une lapalissade : c'est quand on ne vit plus.
Mourir. Disparaître pour de bon, partir pour ne plus revenir, jamais.
Alors la mort dans tout ça ? La manière, la façon de mourir ?
Je l'ai souligné déjà, je ne pense pas qu'il existe une belle mort, une mort douce pour reprendre les termes de Simone de Beauvoir.
Il y a certes des morts plus violentes, plus terribles, plus atroces que d'autres, même là, même en ces circonstances nous ne sommes pas égaux.
On meurt sur le champ de bataille, dans la rue, chez soi,  dans les camps d'extermination, à l'hôpital, à la guerre, sous les bombes, sous les mains d'un assassin, dans son lit, étouffé, étranglé,  torturé... On meurt de tant et tant de manières !
La mort est-elle douce ? Même dans son lit ? Même dans son sommeil ? Une sorte de mort volée peut-être..En ne se réveillant pas...Plus ?
Pourtant l'homme réclame une mort digne, une mort douce, certains demandent ce droit, celui de mourir quand il le souhaite, pour abréger ses souffrances, mettre un terme à une vie, la sienne, qu'il trouve indigne, impossible. Une vie dont il ne veut plus. Car il n'en peut plus.
Une mort qu'il se donnerait en quelque sorte... Lui ? Se donnerait à lui, s'offrirait ? Mais encore faut-il pouvoir se faire ce cadeau là, être en mesure de poser cet acte. D'en être certain mais aussi d'en avoir la force, physique, mentale, d'être en capacité de dire "je veux mourir là maintenant, cela suffit".
Est-ce possible ?
A t-on le droit de se faire justice ?
Faut-il alors dans le cas d'impossibilité faire appel à l'autre ? Mais quel autre ? Et qui déciderait comment, de quoi, et de quel droit ?
Le droit justement, demander à la Loi de s'introduire, de dire, de poser, ce qui doit être fait, mais de quel droit le droit peut-il se substituer pour tuer en toute connaissance de cause ?

Il ne s'agit pas ici de porter un jugement, de condamner ou au contraire d'approuver, car qui peut dire, qui peut affirmer aujourd'hui qu'il veut ou non mourir là, à ces moments là ?
Qui peut dire qu'il sera heureux de vivre longtemps, mais malade et dépendant... Car qu'en savons nous ? Que savons-nous de demain ?
Ce droit de mourir, de disposer de sa vie et par conséquent de sa mort, de choisir ce moment ultime de mettre un terme et de dire qu'on est arrivé au bout du chemin est discuté, discutable aussi... Il est demandé à la Loi, c'est à dire à l'autre de dire ce qui doit être fait, d'inscrire dans le code qui régit le lien social celui là même qui lie et relie les membres de la communauté comment l'un des siens peut ou/et doit mourir.
Il y aurait alors des circonstances exceptionnelles, une sorte de dérogation permettant au sujet de dire stop et de s'en aller, comme ça en douce  ? D'une mort douce ?
C'est une affaire intime, la mort, un peu comme la vie d'ailleurs, une histoire entre soi et soi.. Quid de cette intrusion de la loi qui une fois encore devrait dire ce qui est bon pour..
Celui qui souffre en l'occurrence, mais qui souffre comment ? Car la souffrance tout comme le sujet est singulière..Alors comment décider du moment, du bon moment où le mal est devenu douleur...Invivable ?
Il ne s'agit pas non plus de faire le procès de quoi que ce soit, du droit à mourir dans la dignité ? Mais qu'est ce que la dignité justement ?
Il ne s'agit pas non plus de blâmer ceux qui critiquent ou choisissent cette voie. De quel droit ?
Simplement d'esquisser peut-être un questionnement sur ce qui fait si peur,sur ce qui est terrifiant, sur la mort, inconnue et inattendue, justement là, car elle ne prévient pas, d'ordinaire, ne donne pas de rendez vous, elle prend, ravit, confisque. Elle ne s'annonce pas vraiment !
Elle sur prend.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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