Désujétiser, ce verbe n'existe pas, désujétisation non plus, mais ce néologisme me parait décrire exactement le processus qui consiste à oter sa qualité de sujet à l'être humain
De sujet il devient objet
Se trouve, se retrouve au coeur de la possiblité de manipulation.
C'est une opération singulière et méthodique que celle là, scientifique, presque tayloriste
Une opération de désincarnation, de décorticage, de démontage, méticuleux, précis, ordonné
Certains en deviennent maitres.
Désujétiser
C'est partir du postulat que sujet il y a. De se placer de ce côté là. D'y rester, côute que coute.
Il se conforte dans sa position de sujet
Toute la réussite de l'opération consiste en la considération de l'autre, ou plutôt en sa déconsidération
Ne plus le reconnaitre comme sujet. Si l'autre est différent, singulier dans sa position d'autre justement, semblable mais différent. Il devient différent, autre autrement
De sujet il devient objet.
Ainsi convaincu de cette différence, les rapports de force, ou tout simplement les rapports relationnels ou communicationnels ne sont plus équilibrés. La balance penche forcément plus d'un côté que d'un autre.
Objet. S'adresse t-on à un objet ?
On assiste alors au schéma suivant : un sujet A qui entre en relation avec un sujet B qu'il a objectivisé.
le sujet A jouit de sa puissance de sujet et peut user de B, objet, en toute quiétude, et surtout en l'absence de culpabilité.
La banalisation de l'autre...Donc se donner la possibilité, s'autoriser de soi même à en user, en abuser. Instrumentalisation.
L'objet ainsi est soumis à la destruction psychique lente et méthodique de son "agresseur"
Agresseur qui lui aussi, c'est plutôt banal est un sujet ordinaire. Une sorte de monsieur "Toutlemonde"
Avec un profil singulier, qui tire sa jouissance dans la désujétisation de l'autre.... Son instrumentalisation
Pas forcément pour l'utiliser, mais surtout pour jouir de cette perte de qualité de sujet de l'autre anéanti...
S'installe alors un rapport particulier, une relation dysfonctionnelle. Une relation qui ne tient pas, qui cloche car elle fait mal, elle fait mal à cet autre qui a perdu sa qualité de sujet
Une relation qui n'est plus à armes égales. Car c'est bien d'armes qu'il s'agit, d'absence d'arme
Un est armé, l'autre n'est pas, un peu comme s'il tirait dans le dos...
Harceleur, agresseur, victime, agressé
L'un et l'autre, mais l'autre n'est pas l'un
Un des deux y laisse sa peau, son moi peau, ce qu'il est.
C'est un deuil impossible à faire, car inreprésentable, car insidieux...
L'un donne les coups, l'autre les reçoit, mais ce n'est pas aussi simple que ça.... Il se passe quelque choses dans cette relation là, singulière qui s'est nouée entre ces deux là...
C'est peut-être du côté de ce lien là, de ce qui s'est tissé qu'il convient de s'interroger
Comment, quand et pourquoi ?
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
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Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
2 commentaires:
Merci pour vos explications. Quelque fois je me dis que je devrais essayer de mettre mes mots à moi sur ce que j'ai vécu... Mais c'est difficile. Il y a une certaine honte à avoir été niée ! Peut-être croit-on au fond que l'on mérite ce qui nous arrive ! pourtant je pense avoir lutté intérieurement afin de garder mon intégrité. c'est une longue histoire, mais aujourd'hui je vois le bout du tunel.
Honte, et culpabilité, c'est tout à fait ça... Avoir été niée, c'est dur ça, c'est intolérable, une certaine forme d'inutilité, (comme l'objet inutile) ça marque, c'est destructeur, terriblement, c'est une blessure narcissique terrible !
Courage à vous.
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