Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mercredi 18 septembre 2024

L'irréel ?

 


Sie sagt :

"Je vis dans l'irréel, dans un espace hors temps, je ne peux le situer vraiment, il existe mais il n'est pas, pas dans ma réalité.
Ma réalité ? 
Je ne saurai dire ce qu'elle est et si j'y suis. Je ne sais d'ailleurs où je suis vraiment
Je sais que je suis, là, dans cet endroit, mais ne suis pas même certaine que ce soit moi. 

Déréalisation ? Déflagration ? Défragmentation d'un réel ? Mais lequel ?

Justement qu'est ce que le Réel, le vrai, le juste, celui que tout le monde, voit, perçoit, celui dans lequel le sujet s'inscrit ? 

Je suis là dans ce réel là et je vois quantité de sujets, petites marionnettes  en papier s'agitant au coeur d'un théâtre de chiffons. Et moi je suis là, spectatrice et actrice malgré moi d'une mauvais pièce que je n'ai pas écrite, dont je ne connais pas le scénario,  les répliques, le début ni même la fin.

Tout cela m'indiffère. Je me dis secrètement que ça va s'arrêter,  que ce n'est qu'un rêve, une illusion de l'irréalité,  que je vais rentrer, rejoindre mon monde, ma planète, ma galaxie. J'espère.

Je suis perdue, je me suis perdue dans un univers qui n'est pas le mien, qui m'est étranger, étrange et singulier, qui est sans être vraiment, fabriqué de toutes pièces mais par qui ? par cet autre moi ? une réalité qui n'est ni alter ni active.


Je suis tombée du ciel, sans parachute, larguée comme ça au mauvais endroit. 
Je vis dans l'irréalité, au coeur d'une faille temporelle, d'une gigantesque abîme, au fond d'un océan... Mais je ne sais plus ou je ne sais pas d'où je viens.
Je sais que je suis, que j'ai une histoire dans un ailleurs, sans savoir où il se situe. 
Déflagration de l'espace temps ? Temps linéaire ? Temps imaginaire ? 
J'ai perdu le tempo, le rythme, j'ai perdu la clé de Sol.

Pourtant j'imagine, je me projette, je rassemble des morceaux de souvenirs,  je crois que tout va rentrer dans l'ordre, que je vais retrouver ma place au coeur de mon monde. Reprendre ma place au coeur de cette vie, la mienne dont je suis dépossédée. 
Ma place.

Je suis perdue, je me suis perdue, égarée dans un univers presque parallèle, une autre dimension, un labyrinthe peuplé de fantômes errants, sans trouver la clé et la porte pour me libérer. Me libérer de quoi ? J'ai perdu le fil, le fil de mon histoire, le fil de toute l'histoire de mon monde. 

Ce monde est étrange, ma vie s'y inscrit pourtant, j'évolue sur la scène où se jouent les scènes et se posent les actes d'une vie qui n'est pas la mienne mais qui y ressemble. Elle et moi ? Défusionnée, défragmentée, déréalisée. Encore !
Nous parlons la même langue, mais pas tout à fait, il y a des sons qui ne raisonnent et ne résonnent pas de la même manière.
Tout est trompeur, cela lui ressemble mais ce n'est pas chez moi, ce n'est pas ma maison. Je ne m'y retrouve pas. 

Qu'est ce que ma maison ? C'est irréel là aussi, une réalité composite, composée d'impostures et de fuites successives, alternatives, sans lieu, ni commun, ni privés ni publics. Il n'y a plus d'intime, d'intimité, tout est là, sur la table, étalé au grand jour au seuil de la nuit. Une nuit sans lune et sans étoiles, noire et irréelle encore
Je vais me réveiller, sortir de cette illusion, de ce jeu maléfique où j'ai tiré les mauvaises cartes. Jamais je ne tire les mauvaises cartes !
Bad beat 
Bad run

Reine de coeur ? Reine de pique ? 
Roi de coeur ou imperator ? 
Jocker ? 
Je suis la Dame de Coeur, toujours, je suis née ainsi, je suis Elle et je veux entrer dans le jeu, coeur,  rouge jaune et noir. Freeroll ?
Poker !

Iréel ce monde est irréel je m'y suis égarée, et je veux rentrer !

Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste, exploratrice urbaine
Crédit photo @brigittedusch

mardi 10 septembre 2024

Entre jour ? Entre nuit ?




L'entre jour, l'entre nuit ? Ces moments singuliers où l'esprit s'envole et se perd dans l'imaginaire à la quête d'un présent passé, qui n'existe plus que dans les souvenirs, mais s'inscrit toujours en creux sur la ligne du temps.
Celui qui passe sans toi.

Sans eux je ne survivrai pas. 
Alors je les laisse venir, m'envahir, me caresser, m'envelopper
Je les attends.

Combien de temps encore ? 
Combien de jours, de semaines, de mois, d'années ?
Combien d'attente dans l'antichambre de l'Eternité ?
Combien de temps au coeur de cette effroyable solitude ? 
Tragique sidération où le corps et le coeur semblent figés dans un temps révolu ?


Il a suffit d'un photo en noir et blanc tirée de l'oubli, enfouie au fond de ma mémoire. Elle a surgi là comme ça, par surprise, intrusion brutale, effraction violente lacérant ma chair, mon coeur, mettant à nu ce que j'ai de plus intime, ce que je garde secret au plus profond de mon âme l'offrant en une seconde à tous les tourments.

Pourtant ! 

D'un seul coup, d'un seul, j'ai pris conscience de ce temps qui nous séparait, de cette vie entière passée sans toi ? Pourquoi ? 


Je ne sais pas.
Brutal, violent, c'est une effraction terrible dans tous mon être, dans ma chair, dans mon âme, dans mon coeur, dans ma vie.

Cette vie que je t'ai donnée un jour pour l'éternité. 
Cette vie que tu m'as donnée un jour pour l'éternité
Cette vie, ta vie qui brutalement s'est arrêtée, volée, ta vie qui m'a été arrachée.

Je suis et serai jusqu'à ma mort déchirée, amputée d'une partie de mon être. à jamais. Je suis morte ce jour là. Une partie de moi est partie avec toi.

Je continue le chemin, je vis, j'aime, je chante et je danse encore, je fais de mon mieux, j'ai fais une promesse. 
Je me dois à ma parole
J'ai choisi la Vie
Mais.. 
Quel autre choix ?  tu sais comme moi que nous n'avons pas le droit.
Pourtant, j'y ai pensé souvent, j'y pense encore, souvent, toujours, je ne cesse pas, jusqu'à mon dernier souffle qui sera pour toi.

Mais je vis... encore !
Dévastée
Désespérée.

Il me plait de penser que tu es prés de moi, en moi, que tu veilles sur moi
Il parait que le temps n'existe pas, que c'est une invention de l'homme pour ne pas se perdre. Mais se perdre où ?
L'univers du temps ? Le temps de l'Univers ?
Alors je me perds... Je m'y perds. Je suis perdue.

Qu'il me semble long, ce temps, très long, trop long.
La vie est parfois un lourd fardeau à porter, insupportable !

Et tu me manques, à chaque seconde, à chaque souffle, à chaque battement de mon coeur qui bat parfois trop vite, trop fort, qui me fait mal, qui me déchire tant il est fatigué, usé. J'attends qu'il s'arrête enfin... 
Parfois je n'ai plus la force. 
Mais...
Je vis encore... !

Et le temps passe, s'écoule, à contre courant, j'aimerai m'y laisser couler, emporter
Mais ni le temps ni le courant n'ont de prise sur l'Amour. 
Il ne peut s'en emparer, les saisir, les retenir
Il ne peut  confisquer des promesses.

Entre jour entre nuit, entre temps : infime faille où je me glisse, ultime refuge où je te retrouve. Où je suis enfin ce que je suis, qui tu sais que je suis. 
Car toi seul sait. Nous seuls savons.

Etre enfin à soi !
S'abandonner enfin à soi, à nous.

Entre jour, entre nuit entre parenthèses, chuchotements, ne pas faire de bruit, être presque dans le silence, celui d'avant et d'après la mort. 

Entre la vie entre la mort, corridor de l'espoir d'un autre monde, d'un autre espace, qui me conduira à la lumière

Tu étais mon Soleil, j'étais ton Etoile. 
Pour toujours.

On se retrouvera dans ce Ciel que je regarde souvent, comme nous le faisions il y a si longtemps, il y a trop longtemps... Dans ce monde que nous voulions construire qui a accueilli notre amour, nos rêves et nos espoirs.

Je te parle souvent, je te vois, je nous vois, 

Pourquoi je dois vivre sans toi ?

J'aimerai tant que tu m'emporte loin de tout ça, tout prés de toi, doucement.
Pour toujours, pour l'Eternité, 
On se l'était promis
Je sais que tu m'attends. 

En ce jour si spécial en ce jour malgré toutes ces années passées, je te dis encore et encore, tant que je serai en vie avant que nous soyons enfin réunis pour l'Eternité. 

Ani lé Dodi vé dodi li  אני לדודי ודודי לי

J.BS

Brigitte Dusch, historienne psychanalyste, exploratrice urbaine
Crédit photo. @DJ... 


vendredi 6 septembre 2024

"Love affair"




"Liouba,  En me serrant sur ton coeur tu auras un peu mes mains dans tes cheveux, mes yeux dans les tiens, et mes lèvres sur ta bouche, pour toujours et même après"

"Love affair" C'est ce que tu disais en parlant de notre histoire, tu le disais avec tendresse et tout l'amour que tu as su m'offrir. Love affair. Rien ne nous destinait à une rencontre, le hasard ? Encore lui.

Au début ce fut un jeu, celui des mots et du hasard, nous étions différents, à l'opposé l'un de l'autre mais fascinés chacun par l'érudition, l'intelligence, la pertinence, de l'autre. Alors nous nous sommes engagés sur ce terrain ; excellents joueurs nous avons commencé une longue partie de poker, dont nous sommes sortis tous deux vainqueurs. 

Nous avons su des les premiers instants, qu'il se passerait quelque chose d'unique et de fort entre nous, mais nous n'étions pas pressés, le temps est intelligent. Nous nous étions promis que cela resterait un jeu, qu'il n'y aurait rien de sérieux. Que tout serait léger et vivant. 
Tu avais la sagesse et l'expérience de la vie, moi l'insolence de cette jeunesse qui pouvait tout se permettre, nous avions tous deux cette même soif de vivre, sachant que demain, dans un instant, tout pouvait s'arrêter. En sursis nous sommes tous en sursis de la vie. Alors vivons !

Il y avait cette soif de vivre, puis le désir. Le Désir. Tout se loge dans le Désir, surtout la pulsion de cette vie qui nous est offerte et qui ne demande qu'à être au monde pour mieux défier la mort. 

Nous nous étions promis que cela resterait un jeu.
Et puis.. 
Le désir, la tendresse, et puis l'amour. L'Amour s'il est un cadeau peut rapidement devenir un poison si on ne sait y prendre garde, surtout si on sait que cette "love affair" s'inscrit dans un temps court bref, et qu'il est compté.

Je n'aime pas être comptable de l'amour ni du temps qui m'est donné pour le vivre, mais nous avons décidé de faire vite, ne pas perdre ce temps précieux, le saisir au vol, de vivre ça vite et fort.
Je me souviens de ce long trajet en train, de la gare où tu m'attendais, de ces instants fébriles.. De ce petit train de banlieue de cette ville gigantesque, que nous avons pris tous les deux pour rejoindre avec ta vieille voiture ton refuge enfoui au milieu d'une campagne déserte, Un oasis, loin de tout et du monde qui s'enflammait de partout, Nous avions cet instant de répit rien que pour nous, avant ? De mourir peut-être ensevelis sous ce chaos.


"Love affair." Magique, magnifique, intense, torride, nous avons tout donné, nous nous sommes tout donné. Il fallait défier la mort et rester vivant. Encore, nous l'étions. Jusque quand ? Tu as pleuré tu aurais voulu que cela dure toute la vie, toute notre vie. Je te disais que si tout cela se passait entre nous c'était justement parce qu'il était impossible que ça dure une vie, et quelle vie ? Nous n'avions aucun avenir possible. Tu me parlais dans ta langue, puis en anglais je te répondais en allemand et en Yiddish, nous mélangions les langues, pour rire et s'amuser et quand cela t'énervait nous parlions français. 
On peut s'aimer dans toutes les langues, les mots sont parfois de trop.
 

"Love affair", brève histoire d'amour éternelle.. que nul n'oublie. Chance inouïe cadeau magnifique que la vie te donne, et lui dire merci.

Nous avons figé le temps.

On se lance parfois des bouteilles à la mer.. on n'a rien oublié, ni toi ni moi, je pense souvent à toi. Je revois le temps passé devant la cheminée, le thé fumant puis le champagne ! et les plats que tu me cuisinais, "c'est pas casher Douchka ça ira ?"' on riait, on s'aimait mais tu pleurais.. Car tu savais que tout allait se terminer... Je te disais "vis maintenant, pleinement demain on verra, après demain on sera peut-être mort !" Tu ne comprenais pas toujours comment je pouvais être ainsi. Nous ne nous sommes jamais raconté nos vies, cela n'avait aucune importance. Pourquoi faire ? Il n'y avait pas d'avant, il n'y aurait pas d'après, il n'y avait que l'instant présent, celui qui nous vivions, que nous engloutissions. 


Notre "love affair" est là dans ma mémoire, c'est une de mes plus belles histoires d'amour et je t'en remercie. Oui je t'ai aimé, je t'ai aimé très fort, et tu le sais. Cet amour n'a pu exister que parce qu'il est né et a grandi au milieu des décombres de nos vies, parmi les ruines et la laideur du monde que nous voulions changer. Cet amour a été la petite fleur au milieu de ces champs de mines...
Nous avons  attrapé au vol ce temps ce qui nous a été offert, que nous nous sommes offert, pour vivre, survivre je ne sais pas, pour vaincre la Mort sûrement, pour trop l'avoir vue ?

Je relis souvent cette lettre que tu m'as envoyée je la garde précieusement, si tu me lis, et je sais que tu me lis, sache qu'il me vient des larmes à chaque fois. je ferme les yeux et nous revoie, nous étions beaux, heureux, vivants. 

Je nous voie encore fermer doucement les volets de cette jolie maison qui a abrité la joie et le bonheur des amoureux que nous étions, je crois qu'à cet instant, je, nous, aurions voulu arrêter le temps, encore un peu.. Mais c'était déjà beaucoup ! Tu m'as accompagnée, nous avons fait toute cette route, dans un silence absolu, tu es venu avec moi sur le quai de la gare de cette belle ville si grande et je suis montée dans ce train... Il n'y avait plus rien à dire. On s'était promis de ne pas se retourner et de ne pas pleurer.

Lorsque tu m'as embrassée et serrée dans tes bras une dernière fois tu m'a fait promettre d'écrire notre histoire "Il faut écrire tout ça Liouba, je suis heureux, je ne pensais pas vivre un tel bonheur, je voudrai tellement te garder.. pour moi toujours" 

Immer, toujours.. 
"Quand j'aime c'est pour l'éternité"

A toi, pour toi. je sais que tu gardes sur ton coeur "ton icone". Je sais que tu es en vie, je le suis aussi. Nous nous sommes donné rendez vous au Paradis, le premier arrivé prévient l'autre.. On s'est dit ça ce jour là...
Je t'aime


Birgit (car c'est ainsi que tu disais) Dusch, historienne, psychanalyste, exploratrice urbaine
Crédit photo @brigittedusch

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