C'est à elles, puisque ce sont esssentiellement des femmes qui viennent ici, lire, me lire, qui déposent un commentaire, ou m'écrivent directement sur mon mail pour dire...
C'est pour elles naturellement que cet article, le premier de la liste, est écrit
Pour les remercier, de venir, d'être là, de me lire, de me le dire, de laisser trace de leur passage, de la confiance qu'elles me témoignent
Pour leur rendre hommage
Pour leur dire, que j'entends, comprends ce qu'elles disent et écrivent
C'est aussi pour mes patientes, ces femmes qui viennent mettez en mots leur douleur, leurs souffrances parfois, leurs questionnements, leur solitude, leur difficultés d'être femmes parfois aujourd'hui.
Femmes aujourd'hui, femmes d'aujourd'hui ?
C'est bien là le propos...
Quelle est la place de la femme d'aujourd'hui, aujourd'hui ?
Ce qui n'est pas forcèment la même chose
Il y a la femme, l'idée de la femme, la place de la femme, la représentation de la femme, le symbole de la femme
Tout ce qui se passe dans la tête des femmes, comment elles se voient, comment elles pensent être vues, comment elles aimeraient être vues ou pas vues.
Ce qui implique le regard des autres, le regard de l'autre.
La femme ou les femmes ? La femme est multiple, de par les places, les fonctions qu'elle occupe simultanément, successivement, de par les rôles qu'elle joue traditionnellement, successivement, simultanément aussi....La femme est plusieurs, à tour de rôle, en même temps, tout le temps, un peu, beaucoup, souvent passionnement.
Les femmes sont singulières de par la place et le rôle, que la société, celle d'hier et celle d'aujourdh'ui qui se veut, se dit, plus libre, plus moderne, leur attribue.
Que disent-elles alors sur le divan ? A leur analyste ? A leur thérapeute ?
Que disent-elles ? Ou ne disent-elles pas ?
Leur joie, bonheur d'être femme, mais aussi la difficulté d'assumer ce bonheur là, sans culpabilité, sans honte, sans peine...
Leurs souffrances aussi, abandon, incompréhension, solitude, douleur, solitude.... Un peu en boucle....
Que de femmes seules cherchent désespérement l'âme soeur, celle qui viendra adoucir, apporter un peu de soleil dans une vie bien remplie déjà, mais une vie tellement prometteuse encore.
Elles sont nombreuses ces femmes à s'interroger sur leur futur, sur leur devenir de femmes murissantes, pour ne pas dire veillissantes. Vieillissantes en devenir... Car c'est vieillissantes qu'elles se voient, qu'elles pensent qu'on les voit, qu'on les regarde, ou qu'on ne les regarde plus, ou pas assez, ou autrement.
Le regard encore ! Le regard de l'autre, de l'autre sexe, le regard de l'homme qui se veut souvent sans pitié !
Elles n'ont, pour certaines, guère vu le temps passer, pas vraiment le temps de voir passer ce temps là, entre le travail (pour les chanceuses) les enfants, le quotidien... Un quotidien à assumer seule la plupart du temps, ou pire pallier l'absence, le manque, tenter de combler...
Pas vraiment le temps pour des loisirs, pas vraiment le temps de se demander...
Puis vient le temps de la solitude, de faire le point sur ce vide qui est là, qui s'impose comme ça, plus vite qu'elles ne le pensaient,
Ce vide qu'elles savaient, qu'elles voyaient venir, qu'elles savaient arriver.....mais pas si vite cependant, en repoussant souvent les limites.
Le vide car l'envol des enfants, cette présence là si lourde parfois, devient alors une absence trop pesante.. Qui envahit, qui laisse une place terrible qui ne peut se combler pas même par la télévision ou la radio qui vient meubler l'espace qui vient remplir ce gouffre qui donne le vertige
Libres, elles sont et se disent libres, de contraintes, d'horaires, mais trop libres...Une liberté qui semble inutile, car elles ne peuvent encore une fois la remplir. Une liberté vide, vide de sens, vide de liens...
Le vide, celui du départ d'un mari, d'un compagnon, d'un départ définitif, aprés des années, de vie,de bonheur, de partage, de disputes, de violences parfois, de souffrances, de larmes.
Un départ, sans adieux, sans aurevoir, sans quaie de gare....
Une solitude pas toujours choisie, forcée... Seule et là !
" J'aimerai trouver un compagnon..Pas pour faire ma vie, mais pour partager..."
"Quelqu'un qui pense à moi, qui m'appelle...."
Des coups de fils, des rendez vous, des mails, des SMS, dans un monde où il "faut" ne pas être seul, un monde où son portable doit sonner....Forcément !
Où être seul, est étrange, inquiétant, suspect...
Etre deux au moins...
Partager, et pour ça il faut être au moins deux.
"Je ne comprends pas, me confie une autre, pas moyen de rencontrer un homme de mon âge, pas moyen, ils ne cherchent que des jeunes femmes, voire des jeunes filles" .
Et de chercher l'autre, sur des sites de rencontres, via le net, plus moderne que les "petites annonces" encore que...Via des diners, des relations, des séminaires parfois aussi...Des possibilités, des "on ne sait jamais"
"Mon métier fait peur" dira une chirurgien cinquantenaire, énergique et si belle.
Age, métier, engagement font peur
Peur ?
Ces femmes, proches de la cinquantaine, parfois de la soixantaine, ne comprennent pas ce désintérêt. Elles sont toujours désirables et désirantes...
Et ce vide n'est pas toujours bien compris, admis, toléré..
"Un vide de nous même, car nous sommes vides de l'intérieur" s'attriste une femme en pré ménaupause...."Est-ce de désir d'enfant, cette possibilité que les hommes de notre age vont chercher chez des plus jeunes ? " questionne une jeune femme de cinquante deux ans ?
"Que cherchent ces hommes ?"
Une illusion d'être eux aussi plus jeunes
Un refus de leur age, de leur place ?
"Plus facile pour un homme de vieillir" dira une autre, les rides lui donnent fière allure, elles font de moi, une vieille...
"Mais je suis encore belle, j'ai des désirs, des envies"
Des en vies.....
Certaines refusent le botox, les liftings, voulant rester "elles mêmes" mais reconnaissent la difficulté d'assumer cet age là, pas celui de l'âme, mais celui du corps,
Et celui là ne fait pas de cadeau, il ne fait pas semblant...
Femmes ?
Mais elles sont cependant heureuses d'être femmes, d'avoir une vie bien remplie, d'avoir appris, tant et tant....
D'avoir aimé et d'aimer encore, d'être aimées encore, désirées aussi !
L'amour, le désir, le plaisir...Sont là toujours, essentiels pour être !
Mais chaque jour rapproche d'un autre jour, d'un autre anniversaire, c'est un pas vers le veillir, le flêtrir. Impitoyable temps qui passe...
Fleur qui se fâne, fleur fanée... Fleur passée... Par le temps qui passe.
Un regard sur le passé... Sur hier, qui semble pourtant parfois bien si lointain, un regard sur cette jeune femme, cette petite fille
Un regard plein de tendresse, de colère, de désespoir aussi, tout ça ensemble, mélangé, des regrets, des remords "j'aurai du, si j'avais su..." ? Peut-être ?
On ne peut rien recommencer.
Hommage aussi aux jeunes lectrices aussi, jeunes adultes et grandes ados...Qui me lisent et m'écrivent, que je lis avec tant de bonheur, qui ont tant de choses à dire, à faire... Qui ont la vie et ses promesses devant elles !
Tant de choses à faire, à vivre, à rêver, à donner, à recevoir, à partager !
Qui espèrent le bonheur, s'interrogent sur un avenir meilleur, qui veulent réussir leur vie, métier, amour, enfant, famille. Tout ! Un peu tout, comme chaque femme, souvent, qui veut être femme, mais pas seulement, mais surtout femme quand même...
Une femme femme, celle qu'elle seront, deviendront...
Une mère femme, une fille femme, une épouse femme.... La liste n'a pas de limites...
Capable du meilleure, elle sait aussi, ôh combien être capable du pire....Et ce pire n'a pas non plus de limites.
Je rencontre beaucoup de femmes, de tous les âges, une certaine curiosité, complicité et tendresse sûrement m'amènent à m'interroger sur leur devenir, leur place, la nôtre, car je suis une femme moi aussi... J'essaie les comprendre, de les acccompagner, dans le sens "d'aller avec", pour les aider à faire mieux le chemin, la route, d'aller à la quête d'elle même, de se trouver, ou de se retrouver, pour qu'elles puissent ensuite être et aller seules sur ce même chemin, car nous sommes toujours seuls, face à nous même.
Les femmes plus peut-être....
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
4 commentaires:
Je ne vous connais pas personnellement mais je rends hommage à la femme que vous êtes sur votre blog, vous me questionnez par vos textes et ils me font me sentir mieux.merci!
Je vous remercie, cela me touche infiniment
Castor
Merci !
Votre texte est magnifique, touchant et très vrai.
J'ai 36 ans et toutes ces interrogations traversent souvent mon esprit peut-être trop, surtout en ce qui concerne le partage, passage que j'ai le plus aimé.
Les jeunes femmes de mon âge souffrent de solitude, et c'est incroyable, je ne me l'explique pas, un des mystère de la vie, allez savoir... Se battre avec le rester et de débattre avec la solitude ! Temps file, cruel, sans nous, sans moi...
Merci !
Merci à vous
La solitude est présente, omniprésente dans notre société qui se vante de relier tout le monde à tout le monde.
Il me semble, que jamais l'homme n'a été confronté autant à son être seul !
Comment faire face ?
Comment ne pas souffrir, quand cette solitude là, n'est pas souhaitée, désirée...
Et il n'y a pas d'age pour la solitude...Ni pour le partage..
Bien à vous
Castor
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