Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mercredi 2 septembre 2009

La dialectique perverse

Nous y avons à faire souvent, bien souvent, tellement souvent qu'on ne la reconnait pas.
Elle avance masquée, cruellement déguisée sous des aspects, doucereux, liquoreux.
Et nous ne nous méfions pas
Dialectique perverse !
On ne s'en méfie pas, justement parce qu'elle ne saute pas aux yeux, tout de suite. Pourtant le malaise est là, on le sent arriver, s'installer...Mais ?
On se dit alors que quelque chose ne va pas, que ça coince quelque part...On ne comprend pas.
Mal aise, mal être, il remplit envahit l'être...
L'autre et soi, soi et l'autre. Un dialogue, une relation, un lien ? Ou non ?
Absence ? Vide ?
Une réciprocité, cependant....
L'un ne se sent pas bien vis à vis de l'autre, il sent que l'autre ne "joue pas vraiment le jeu" ou le joue un peu trop au contraire.
L'un sent que l'autre est trop, fait en trop...
Comme si.
Une sorte de dialogue que personne ne comprend vraiment, ou feint de ne pas comprendre pour ne pas perdre la face : "Je te hais, mais tu ne le sais pas, ne veux pas vraiment le savoir, le montrer, alors tu préfères penser que je t'aime, et tu m'aimes alors en retour parce que tu n'as ni le courage, ni la force de me haïr".....
Amour versus haine. Haine versus amour
L'un est l'autre, l'un et l'autre, encore une fois, indissociables, intimes, liés, reliés,
Faut-il que l'aime haîsse d'amour l'idée de haïr l'autre pour que cette dialectique puisse se mettre en place
Une sorte de mise en scène. Un pas de deux, sans vraiment de rencontre, un décalage.
Tu es là, quand je n'y suis pas, mais j'aurai pu y être, et tu le savais, tu es arrivé un peu en avance ou en retard, pour être sûr que la rencontre n'ait pas lieu, vraiment lieu.
L'amour de la haine...Pas de faire mal, de faire, ni bien ni mal, justement, mots dénués de sens, vidés de substance
Curieuse rencontre, singulière histoire que celle de ceux là... Qui se rencontrent pour ne pas se rencontrer vraiment.
Une rencontre percutante, pourtant, qui heurte, sans prévenir,
La rencontre....
Une rencontre abusée d'êtres qui s'abusent. Etres ? L'un est, l'autre pas
L'un y est, l'autre pas
Perverse...? Pervers ?
Tout en finesse, en dentelle presque, la rencontre perverse a de multiples visage, facettes, elle emprunte divers masques qu'elle change au gré de l'humeur


L'un ustensilise l'autre. Instrument.. Sujet / Objet. Il convient de désujétiser l'autre, d'en faire un outil, un objet. Désingularisation.
Hannah Arrendt a bien expliqué ce mécanisme lors du procès de Nuremberg. Il reste vrai, définitivement vrai.
Il convient donc de réduire l'autre non à néant, mais pire : au rang d'objet, à le "chosifier" comme elle dit, il est plus facile ensuite de faire de, faire avec
Retirer toute humanité dégage de toute responsabilité.
C'est une possibilité...
Cela peut expliquer, cela permet...
Permet de se justifier, de s'autoriser aussi de soi même, à faire ça. A moins de ne pas différencier ce qui est de ce qui n'est pas, ce qui se fait de ce qui ne se fait pas. Mais nous rentrons ici, dans une autre forme de dialectique.
Il sagit encore une fois d'une relation triangulaire, l'un et l'autre et le quelque chose entre les deux qui coince, qui ne passe pas bien. Qui fait que justement la rencontre ne soit pas si simple, que la simple ligne droite de la communication bifurque vers une dimension trigonale, qui pose la complexité, et le questionnement
Questionnement pervers s'il en soit.
Relation perverse qu'il en soit. Qu'il en fasse, à ne pas savoir qu'enfer !

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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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