L'enfant différent ne se voit pas toujours au premier coup d'oeil, son handicap n'est pas toujours apparent, il n'est pas forcément en fauteuil roulant, comme le malade grave...
la maladie, le handicap ne se montrent pas forcément à voir à entendre à l'autre.
La maladie, le handicap se font parfois discrets, tant et tellement qu'ils ne se remarquent pas, qu'ils ne se voient pas, et que cet autre les ignore.
Pourtant !
La maladie, le handicap sont là, discrets mais sournois, présents et encombrants.
L'enfant différent... Il ne se remarque pas, toujours ! Parfois même on ne le croit pas, parfois même on se demande si son handicap, sa maladie sont bien réels, s'il ne simule pas.. Pour ?
Bénéficier de quoi ? Mais quand même, j'ai rencontré des adultes qui se demandaient ça....
L'enfant différent qu'il se remarque ou pas souffre, il souffre de cette différence justement, de cette singularité tellement singulière qu'il aimerait pour une fois, rien qu'une fois, rien que cette fois être pareil, être le même, être identique aux autres à ces autres auxquels ils ne ressemble pas
Car c'est bien de ressemblance, de similitude qu'il s'agit, la différence,le handicap la maladie se loge là, dans ce creux là.
Alors l'enfant différent s'inscrit dans le manque, dans ce manque qu'est la différence, qui elle même devient le handicap, ce plus avec lequel il faut faire, il faut être.
Cela fait des années que je rencontre ces enfants là, que je les accompagne, et leur handicap ne se voit pas forcément, mais leur souffrance, leur douleur, elles crèvent les yeux et le coeur !
Comment rester insensible à ce moins qui fait tant et tant de plus...
Et que dire de leurs parents,de ces adultes qui parfois sont démunis devant ce manque là, ces difficultés là, qui font ce qu'ils peuvent comme ils peuvent, mais qui parfois ont envie de baisser les bras, de laisser tomber, de laisser aller, même s'ils savent qu'ils ne peuvent pas, qu'ils n'en n'ont pas le droit.
Handicap, différence, c'est ce cortège de petits moins, de petits plus qu'ont ces enfants dés leur entrée dans le monde de l'Ecole, un monde pas fait pour eux, du moins tel que ce monde là est fait. Ce qui ne signifie pas, bien au contraire qu'ils n'ont rien à y faire, ce qui veut dire surtout que ce monde là, celui de l'école ne leur ouvre pas ses portes, ne les accueille pas, et parfois même les rejettent les laissent sur le bord de la route, en leur signifiant qu'il n'y a pas de place pour eux !
Ils ne manquent ni de volonté ni d'intelligence, sauf qu'ils raisonnenent autrement, que les mots et les chiffres résonnent d'une autre manière, un peu comme le cancre de Prévert !
Les dys ne se voient pas d'un simple coup d'oeil, elles font souvent l'objet de longues recherches avant objectivations, pendant ce temps ces manques là deviennent le socle de la méprise intenable, du mal entendu qui s'installe entre ces enfants là, soit disant différents et leurs enseignants.
Un terreau fertile que celui là, qui conduit à l'indifférence, l'humiliation parfois, la transparence et cette sorte de violence dont on ne parle que trop peu, ce mépris qui laisse penser qu'ils n'ont pas leur place là, au sein de cette Education qui se veut Nationale, mais qui ne craint pas de laisser ses propres enfants sur le pas de sa porte !
Il faut en effet comprendre l'origine de ces difficultés qui ne s'ancrent pas dans la paresse ou autre "défaut" mais dans un dysfonctionnement cognitif qui constitue un réel handicap et une vraie souffrance, celle d'être différent, car cette singularité est difficile à assumer. Il faut comprendre également la fatigue résultant de l'énergie fournie pour compenser le manque.. Car être dys, diff, est coûteux ! Là aussi.
Il faut aussi comprendre la fatigue des parents, leur lassitude parfois, l'envie de baisser les bras, de laisser tomber, de lâcher prise... Car toutes ces années à tendre le dos, à se faire du souci pour cet enfant qui est le leur et qui est "différent", du souci de cette différence et de ses conséquences pour leur présent et leur futur !
Il faut bien comprendre ça, car tout repose ou presque sur leur fragiles épaules, sur leur foi, leur confiance en eux et en leur enfant... Une confiance qui quoi qu'il arrive doit tenir bon. C'est être là tout le temps, être disponible toujours, prêts à se battre pour contester une décision administrative, veiller à ce que leur enfant ne soit pas abandonné au bord du chemin, laissé pour compte car au fond tout le monde ou presque s'en fout ! Ces enfants différents encombrent, empêchent le système de fonctionner, faussent les statistiques et je ne le répéterai jamais assez remet en cause une très vieille dame qui hélas refuse de faire son autocritique à défaut de son mea culpa.
Les enfants différents ont leur place, celle qu'ils doivent prendre, qu'ils se doivent de prendre au sein de l'Education de notre pays, de l'Ecole s'il appartient aux parents de se battre, il est de notre devoir de les y aider et de les épauler dans ce combat. Nous le devons, nous leur devons.
A eux !
Brigitte Dusch
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
2 commentaires:
Madame
Vous parlez de la lassitude des parents.Sachez que c'est pire encore car la plupart du temps nous ne savons plus quoi faire, s'il faut faire face au dys de toutes sortes il faut faire encore avec les colères, crises à gérer et parfois l'atmosphère de la maison est insupportable. Il y a des moments je n'en peux plus et je suis bien découragée, avec mon mari nous nous faisons du souci pour l'avenir de notre garçon de 15 ans dys et pas facile à vivre
Martine maman d'un adolescent dys de 15 ans
On dit du mien qu'il n'est pas comme les autres.
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