"Has been, c'est mieux que never been, quand même !"avait coutume de plaisanter un de mes patients...
Has been la psychanalsye ?
Dépassée ; La psychanalyse ?
Je ne sais pas si la psychanalyse est dépassée, c'est à dire comme je l'entends plus "à la mode", car il y a des modes comme ces "thérapies à deux balles" qui sévissent en promettant monts et merveilles. Comme si on allait guérir en un claquement de doigt. Je ne sais pas si comme "on" le dit elle est dépassée. Mais ce "on" le dit depuis longtemps. Tellement longtemps.
Et la psychanalyse est toujours là, au rendez-vous de ceux qui espèrent connaitre, comprendre, et pour cela acceptent d'aller à la rencontre d'eux mêmes. Qui se donnent ce curieux rendez-vous, ce moment singulier où...
Où.
Où, justement pour marquer le lieu, l'endroit et l'espace où a lieu cette rencontre
Car la psychanalyse n'est pas un concept abstrait, une idée, une vue de l'esprit. Elle est, permet, propose.
Alors ? Elle a toujours fait et continue de faire couler beaucoup d'encre, ceux de ses adorateurs, de ses détracteurs... Des extrêmes souvent les débats qu'elle suscite sont le plus souvent passionnés on aime, on adore, on déteste, on hait aussi ! La psychanalyse n'est pas une science, n'est pas évaluable, n'est pas ci pas cela.
Mais elle est.
Ce sont la plupart du temps les psychanalystes eux mêmes qui la maltraitent, la mettent en péril en se conduisant comme des gourous, maintenant pour certains les analysants fragiles sous emprise , mais ils ne sont pas les seuls hélas. Ce sont ces mêmes qui la rendent ridicule par leur langage abscons, hermétique, fermés qu'ils comprennent eux mêmes à peine. Leurs congrès, séminaires, ressemblent parfois à des meetings politiques, orateurs agités, allumés, haranguant une foule qui attend la bonne parole et se rassemble autour d'un messie providentiel. Buvant, avalant, ingurgitant une bouillie infâme et indigeste, mais une fois encore ils ne sont pas les seuls !
Les meilleurs amis sont parfois les meilleurs ennemis quand on ne sait pas raison garder.
Comme partout, il faut savoir trouver et surtout sauve- garder la juste mesure ; infiniment complexe et compliqué !
La psychanalyse est décriée, elle ne sert à rien, n'est réservé qu'à ceux qui ont les moyens de se l'offrir.
Le verbe est juste, offrir, on s'offre. On se fait ce cadeau, celui de ce parcours. Pourquoi pas ?
Elle est un verbiage, une dentelle verbale, on brode, on tricote et on assemble. On toujours mais qui est ce on ? Qui est cet autre on ? Ce je ? et surtout que veut-il ? Que me veut-il ? Et qu'est ce que mon Je lui veut... A ce on ?
Des questions, des pistes, des images, des représentations, des rêves et des liens, tout ça dans l'ordre, dans le désordre, ça secoue, ça ébranle, ça interpelle ça convoque, ça bouge, ça remue, ça...
Ca prend du temps, aussi, un peu, beaucoup de temps parfois
C'est long à ce qu'"on dit une psychanalyse ? Long... Pas forcément, pas toujours.
Une thérapie n'est pas éclair non plus, même les cognitivistes révisent leur position et parlent de deux ans, nous sommes loin des trois mois promis pour faire de vous un autre homme ou une autre femme sûre d'elle ! Nous ne polémiquerons pas, nous soulignerons, stabiloterons seulement !
Mais il faut que ça aille vite, alors on invente, on bricole des méthodes, des formations tout aussi éclair que le résultat qu'elles sont sensées apporter.
Il faut être sérieux ni la méthode Coué ni celle qui consiste en des mouvements oculaires ni toutes ces autres new-âgeries pour reprendre le terme d'un de mes vieux professeurs n'ont révolutionné la Santé Mentale et ont apaisé les souffrances ! Cela se saurait, malgré la propagande et la publicité douteuses dont ces méthodes s'entourent.
Venez, venez, sans rien faire ou presque vous irez mieux. En TCC, il faut mouiller sa chemise, sortir affronter en live ses pires cauchemars, mettre le nez sur l'araignée ou toutes autres bestioles responsables de la peur, terreur ou de l'effroi ressenti par le sujet, qui à la lumière de cette expérience s'il lui reste un peu d'esprit nommera ses "impressions" car cognitives elles sont aussi actives les thérapies. Vous serez guéris de vos phobies, énurésie, insomnies.
Vous serez guéris !
Qui résisterait à ce chant des Sirènes
Guéris, guérison... En effet. Guérir et ne plus souffrirLa psychanalyse, elle ne parle pas de guérison, car on ne guérit pas de soi même, nous ne sommes pas une maladie il me semble, mais on peut en souffrir. On peut souffrir de cette maladie, de ces mots non dits, mais mis en maux. Le symptôme ne s'éradique pas, ne se musèle pas, mais s'écoute. La psychanalyse lui offre, lui propose cet espace. Cet espace où il peut être dit, en mots ou silences.
Espace ; Lieu singulier d'une écoute particulière, celle où les maux se mettent en mots, se disent autrement, mais se disent. L'un et l'autre, l'autre et l'un mais n'est pas..
La psychanalyse permet d'Etre ce "eSt" avec un S qui change tout. Qui sépare, ce S séparateur, qui coupe, qui délie et sort le sujet de l'indifférenciation. Il est. Un, unique, singulier. C'est cette singularité là que lui offre la psychanalyse, cette manière d'être qu'elle lui permet. Etre sujet, un peu acteur de sa vie également, au passage ce n'est pas négligeable, au contraire, c'est un bonus, recouvrer cette liberté d'être et de faire, d'agir en tant que Je, sujet Je. Je suis : Moi et pas un autre, Je suis celui que je veux être et pas celui que les autres veulent que je sois. Je suis.
Etre ! Advenir à soi même n'Etre que ça, naitre encore, Re naitre à soi même ?
Alors je ne sais pas si la psychanalyse est dépassée, mais elle permet ce dépassement là, celui du désir, du désir de l'autre pour soi.
Elle permet alors le Désir.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.
Has been la psychanalsye ?
Dépassée ; La psychanalyse ?
Je ne sais pas si la psychanalyse est dépassée, c'est à dire comme je l'entends plus "à la mode", car il y a des modes comme ces "thérapies à deux balles" qui sévissent en promettant monts et merveilles. Comme si on allait guérir en un claquement de doigt. Je ne sais pas si comme "on" le dit elle est dépassée. Mais ce "on" le dit depuis longtemps. Tellement longtemps.
Et la psychanalyse est toujours là, au rendez-vous de ceux qui espèrent connaitre, comprendre, et pour cela acceptent d'aller à la rencontre d'eux mêmes. Qui se donnent ce curieux rendez-vous, ce moment singulier où...
Où.
Où, justement pour marquer le lieu, l'endroit et l'espace où a lieu cette rencontre
Car la psychanalyse n'est pas un concept abstrait, une idée, une vue de l'esprit. Elle est, permet, propose.
Alors ? Elle a toujours fait et continue de faire couler beaucoup d'encre, ceux de ses adorateurs, de ses détracteurs... Des extrêmes souvent les débats qu'elle suscite sont le plus souvent passionnés on aime, on adore, on déteste, on hait aussi ! La psychanalyse n'est pas une science, n'est pas évaluable, n'est pas ci pas cela.
Mais elle est.
Ce sont la plupart du temps les psychanalystes eux mêmes qui la maltraitent, la mettent en péril en se conduisant comme des gourous, maintenant pour certains les analysants fragiles sous emprise , mais ils ne sont pas les seuls hélas. Ce sont ces mêmes qui la rendent ridicule par leur langage abscons, hermétique, fermés qu'ils comprennent eux mêmes à peine. Leurs congrès, séminaires, ressemblent parfois à des meetings politiques, orateurs agités, allumés, haranguant une foule qui attend la bonne parole et se rassemble autour d'un messie providentiel. Buvant, avalant, ingurgitant une bouillie infâme et indigeste, mais une fois encore ils ne sont pas les seuls !
Les meilleurs amis sont parfois les meilleurs ennemis quand on ne sait pas raison garder.
Comme partout, il faut savoir trouver et surtout sauve- garder la juste mesure ; infiniment complexe et compliqué !
La psychanalyse est décriée, elle ne sert à rien, n'est réservé qu'à ceux qui ont les moyens de se l'offrir.
Le verbe est juste, offrir, on s'offre. On se fait ce cadeau, celui de ce parcours. Pourquoi pas ?
Elle est un verbiage, une dentelle verbale, on brode, on tricote et on assemble. On toujours mais qui est ce on ? Qui est cet autre on ? Ce je ? et surtout que veut-il ? Que me veut-il ? Et qu'est ce que mon Je lui veut... A ce on ?
Des questions, des pistes, des images, des représentations, des rêves et des liens, tout ça dans l'ordre, dans le désordre, ça secoue, ça ébranle, ça interpelle ça convoque, ça bouge, ça remue, ça...
Ca prend du temps, aussi, un peu, beaucoup de temps parfois
C'est long à ce qu'"on dit une psychanalyse ? Long... Pas forcément, pas toujours.
Une thérapie n'est pas éclair non plus, même les cognitivistes révisent leur position et parlent de deux ans, nous sommes loin des trois mois promis pour faire de vous un autre homme ou une autre femme sûre d'elle ! Nous ne polémiquerons pas, nous soulignerons, stabiloterons seulement !
Mais il faut que ça aille vite, alors on invente, on bricole des méthodes, des formations tout aussi éclair que le résultat qu'elles sont sensées apporter.
Il faut être sérieux ni la méthode Coué ni celle qui consiste en des mouvements oculaires ni toutes ces autres new-âgeries pour reprendre le terme d'un de mes vieux professeurs n'ont révolutionné la Santé Mentale et ont apaisé les souffrances ! Cela se saurait, malgré la propagande et la publicité douteuses dont ces méthodes s'entourent.
Venez, venez, sans rien faire ou presque vous irez mieux. En TCC, il faut mouiller sa chemise, sortir affronter en live ses pires cauchemars, mettre le nez sur l'araignée ou toutes autres bestioles responsables de la peur, terreur ou de l'effroi ressenti par le sujet, qui à la lumière de cette expérience s'il lui reste un peu d'esprit nommera ses "impressions" car cognitives elles sont aussi actives les thérapies. Vous serez guéris de vos phobies, énurésie, insomnies.
Vous serez guéris !
Qui résisterait à ce chant des Sirènes
Guéris, guérison... En effet. Guérir et ne plus souffrirLa psychanalyse, elle ne parle pas de guérison, car on ne guérit pas de soi même, nous ne sommes pas une maladie il me semble, mais on peut en souffrir. On peut souffrir de cette maladie, de ces mots non dits, mais mis en maux. Le symptôme ne s'éradique pas, ne se musèle pas, mais s'écoute. La psychanalyse lui offre, lui propose cet espace. Cet espace où il peut être dit, en mots ou silences.
Espace ; Lieu singulier d'une écoute particulière, celle où les maux se mettent en mots, se disent autrement, mais se disent. L'un et l'autre, l'autre et l'un mais n'est pas..
La psychanalyse permet d'Etre ce "eSt" avec un S qui change tout. Qui sépare, ce S séparateur, qui coupe, qui délie et sort le sujet de l'indifférenciation. Il est. Un, unique, singulier. C'est cette singularité là que lui offre la psychanalyse, cette manière d'être qu'elle lui permet. Etre sujet, un peu acteur de sa vie également, au passage ce n'est pas négligeable, au contraire, c'est un bonus, recouvrer cette liberté d'être et de faire, d'agir en tant que Je, sujet Je. Je suis : Moi et pas un autre, Je suis celui que je veux être et pas celui que les autres veulent que je sois. Je suis.
Etre ! Advenir à soi même n'Etre que ça, naitre encore, Re naitre à soi même ?
Alors je ne sais pas si la psychanalyse est dépassée, mais elle permet ce dépassement là, celui du désir, du désir de l'autre pour soi.
Elle permet alors le Désir.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.
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