“Plus il est gros plus il passe”
“A force de le répéter mille fois on finit par le croire”
Pourtant le mensonge reste le mensonge. Mentir, ne pas dire la vérité, la travestir, l’arranger, l’habiller autrement.
Mensonge/Vérité ?
Une parole différente de la pensée, des mots prononcés tout en sachant qu’ils sonnent faux. “Tout en sachant que...” de la mauvaise foi donc, ce qui différencie le mensonge de l’erreur, de l’oubli, de se tromper. ll y a de la volonté dans l’acte de mentir, celle de ne pas dire le vrai. Un seul petit mot “se” ; deux lettres qui changent tout, car on ne se trompe pas (encore que, nous allons le voir) mais le menteur trompe celui à qui il s’adresse. De mauvaise foi, mais en toute bonne foi, d’où sa dissonance.
ll est encore question de langage, puisque c’est de parole dont on parle, celle que le sujet menteur donne et qu’il ne tient donc pas. ll est coutume d’admettre que la parole exprime la pensée du sujet. Une singulière forme de langage qui se tord pour se distordre et énoncer une “contre vérité” . On peut aussi et surtout, c’est l’objet de cet article s’interroger sur le pourquoi du mensonge, les différentes formes qu’il prend, comment il prend possession du sujet qui ne peut plus s’en débarrasser et en devient l’otage avant d’en être le prisonnier,car s’enliser dans les marécages du mensonge peut-être mortel. Des sables mouvants qui n’émeuvent plus personne et isole le menteur face à un lui même qui lui est devenu inconnu et étranger.
Pourtant le mensonge reste le mensonge. Mentir, ne pas dire la vérité, la travestir, l’arranger, l’habiller autrement.
Mensonge/Vérité ?
Une parole différente de la pensée, des mots prononcés tout en sachant qu’ils sonnent faux. “Tout en sachant que...” de la mauvaise foi donc, ce qui différencie le mensonge de l’erreur, de l’oubli, de se tromper. ll y a de la volonté dans l’acte de mentir, celle de ne pas dire le vrai. Un seul petit mot “se” ; deux lettres qui changent tout, car on ne se trompe pas (encore que, nous allons le voir) mais le menteur trompe celui à qui il s’adresse. De mauvaise foi, mais en toute bonne foi, d’où sa dissonance.
ll est encore question de langage, puisque c’est de parole dont on parle, celle que le sujet menteur donne et qu’il ne tient donc pas. ll est coutume d’admettre que la parole exprime la pensée du sujet. Une singulière forme de langage qui se tord pour se distordre et énoncer une “contre vérité” . On peut aussi et surtout, c’est l’objet de cet article s’interroger sur le pourquoi du mensonge, les différentes formes qu’il prend, comment il prend possession du sujet qui ne peut plus s’en débarrasser et en devient l’otage avant d’en être le prisonnier,car s’enliser dans les marécages du mensonge peut-être mortel. Des sables mouvants qui n’émeuvent plus personne et isole le menteur face à un lui même qui lui est devenu inconnu et étranger.
Mais le mensonge peut se comprendre, on ne peut pas tout dire, tout dévoiler... De peur que ?
On peut en effet mentir pour le bien de l’autre (mais nous savons que même l’enfer est pavé de bonnes intentions) il y a de pieux mensonges ; éviter de blesser, de faire mal, de mettre à mal, un mensonge utile en quelque sorte. ll y aurait alors un droit moral -au sens philosophique - de mentir. Une manière d’interpréter le “tu ne porteras pas de faux témoignage”. Le mensonge pourrait alors se justifier, s’entendre... Dans certains cas ? Et seulement là, encore faut-il définir le cadre de ces cas ; cela fera l’objet d’un autre article si vous le voulez bien.
Restons pour le moment dans le mensonge à l’autre, cette vérité qu’on ne lui dit pas parce qu’on n’a pas envie, qu’on n’ose pas, qu’on en veut pas, qu’il ne faut pas, et mille autres prétextes encore forts louables au demeurant : pour le protéger, l’en protéger, se protéger aussi, et puis ce mensonge qui permet le sujet coutumier du fait de donner la version des faits qui l’arrange, qui le présente sous ses meilleurs jours. C’est humain, on gonfle son CV, on parle couramment des langues dont on ne connait que les rudiments, etc.
Et puis sont les mensonges qui permettent de se victimiser, de se plaindre, d’être vu et entendu, d’une certaine manière. Le sujet a besoin de compassion, d’un regard bienveillant, pensant que l’amour dont il est en manque ne peut s’obtenir qu’à cette condition là....
Alors il montre à voir un autre,"Je" devient un autre, un inconnu, un étranger, un personnage dont il écrit le scénario. Je porte le masque de cet autre Je. Seulement voilà, à force de mentir à l’un, de raconter une histoire à l’autre, il faut vivre et assumer ces/ses multiples facettes, y faire face, aller venir dans les méandres et aspérités de ses scénarii ! et c’est complexe, on se perd malgré les petits cailloux, laissés par çi par là, les repères et les clivages, il faut oeuvrer finement, maitriser et contrôler les différentes probalités et risques il faudra faire face, être un brillantissime statiticien. Ainsi cette jeune femme qui à force de raconter une vie de Cosette à son amoureux, et de s’être plaint à ses proches de ce “triste sire” qui la rendait malheureuse est à présent prise au piège dans les filets de son mensonge. Ainsi la rencontre n’est possible qu’au prix de la vérité, et ce prix est fort élevé, car c’est avouer ses mensonges. S’avouer à elle aussi qu’elle a trompé, qu’elle est de mauvaise foi, qu’elle s’est trahi. Trancher dans le vif du sujet et des sujets en question. L’issue qu’elle qu’elle soit ne pourra qu’être douloureuse et causer de la souffrance.... Mais c’est ainsi. Et la première victime du mensonge est son auteur.
Mentir est facile, séduisant, on joue, on s’amuse, jusqu’à un certain point celui où il faut passer à la caisse et payer l’addition. ll est bien compliqué d’être soi, de s’aimer malgré tout ce qu’on n’aime pas en ce soi, de vivre en pensant que les autres n’aiment peut-être pas ce qu’on est et ce je mal aimé. On s’efforce alors d’être un autre, qui n’est pas soi ! “Qui suis-je vraiment ?” se demande alors le sujet.
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Mentir est facile, séduisant, on joue, on s’amuse, jusqu’à un certain point celui où il faut passer à la caisse et payer l’addition. ll est bien compliqué d’être soi, de s’aimer malgré tout ce qu’on n’aime pas en ce soi, de vivre en pensant que les autres n’aiment peut-être pas ce qu’on est et ce je mal aimé. On s’efforce alors d’être un autre, qui n’est pas soi ! “Qui suis-je vraiment ?” se demande alors le sujet.
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
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