Sa photo est là, en bel habit
Elle a remplacé celle des mariés
Sa photo est là, rien qu'à lui
Avec ses habits de soldat
Juste avant de partir
Sa photo est là
Il ne reviendra pas
Elle voudrait en être sûre
Etre certaine qu'il gîse quelque part
Dans une forêt lointaine
Enterré sous un monceau de terre et de poussière
Emporté par un boulet, un éclat d'obus
Qu'il est crevé et enlisé au fond de sa tranchée
Sa photo est là, en bel habit de soldat
Il porte bien sa moustache et son sale caractère
Elle espère qu'il ne reviendra pas
Elle sera veuve de guerre
C'est tout ce qu'il lui léguera
Sa photo est là, sur le buffet de la grande salle
Un ruban noir sur le côté
Il faut bien donner le change
Même les salauds sont des héros
Le dire serait intolérable
Qu'il est crevé et enlisé au fond de sa tranchée
Sa photo est là, en bel habit de soldat
Il porte bien sa moustache et son sale caractère
Elle espère qu'il ne reviendra pas
Elle sera veuve de guerre
C'est tout ce qu'il lui léguera
Sa photo est là, sur le buffet de la grande salle
Un ruban noir sur le côté
Il faut bien donner le change
Même les salauds sont des héros
Le dire serait intolérable
C'est pour la Patrie qu'ils se font trouer la peau
Sa photo est là
Elle espère qu'il ne reviendra pas
Elle n'oublie pas les coups de gueule, les coups de poings sur la table, faisant trembler les murs, cassant verres et bouteilles !
Elle n'oublie pas les coups,
Elle n'oublie pas les cris,
Elle n'oublie rien du tout.
Elle espère qu'il ne reviendra pas
Elle est si bien seule dans son lit
Les travaux ne lui font pas peur
Car désormais elle n'aura plus peur
Elle remercie cette saleté de guerre
Et se dit qu'il y a sûrement un bon dieu là haut ou quelque part ailleurs, peu importe après tout, un dieu qui enfin l'a délivrée du mal, et de ce monstre.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
Crédit photo @brigittedusch
Sa photo est là
Elle espère qu'il ne reviendra pas
Elle n'oublie pas les coups de gueule, les coups de poings sur la table, faisant trembler les murs, cassant verres et bouteilles !
Elle n'oublie pas les coups,
Elle n'oublie pas les cris,
Elle n'oublie rien du tout.
Elle espère qu'il ne reviendra pas
Elle est si bien seule dans son lit
Les travaux ne lui font pas peur
Car désormais elle n'aura plus peur
Elle remercie cette saleté de guerre
Et se dit qu'il y a sûrement un bon dieu là haut ou quelque part ailleurs, peu importe après tout, un dieu qui enfin l'a délivrée du mal, et de ce monstre.
Elle aimerait hurler au monde que ses héros sont aussi parfois des salauds
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
Crédit photo @brigittedusch
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