Sie sagt, ich sage, du sagst, wir sagen
Se retrouver, être à soi, présent à soi même, être là. Si je ne suis pas là ; alors où suis-je ? Si je ne suis pas ici, c'est donc ailleurs que je suis : Mais où est cet ailleurs, et comment y suis-je arrivé ? M'y a t-on emmené, de mon plein gré, me suis-je aventuré dans des espaces inconnus, lointains, ai-je suivi un chemin ? Lequel ? Où suis-je ? Est-ce que je le sais ? Puis-je retourner sur mes pas ? Pour Me retrouver ?
Faut-il s'être à ce point perdu ? Mais s'agit-il de cela ? Curieuse métaphore que cette expression que ce mot qu'on applique à soi même ? Je suis là, ici et ailleurs, mais je suis perdu. Je suis englué dans une nébuleuse, un nuage qui m'emporte au gré du vent, sans que je sache quand et où s'arrêtera le voyage.
Voyage immobile, parmi la foule, parmi les autres, qui me happent et m'engloutisse. je suis envahi, absorbé par leurs mots, leurs maux, leurs paroles, leurs questions, leurs désirs : Et moi ? Où suis-je dans tout ça ?
Me voici dans cette spirale infernale, tourbillon sinistre qui m'emporte loin de mes bases, loin de moi, de mon être, de mon âme, je ne sais plus, ne m'entends plus, n'entend plus la voix qui au fond de moi se tue à me dire :Attention, danger, stop.
L'ouragan me porte, tout tangue, je ne sais plus où je suis, où je vais, qui je suis. Je suis au bout d'un voyage terrible dans l'enfer de l'autre qui m'oublie, me dilue, me dévore et n'entend ni ma plainte, ni ma douleur, ni mes cris, et ne voit pas mes larmes.
Je suis au bout du voyage, du voyage de ma vie, qui n'a plus de sens, qui n'a plus d'avant, pas d'après. Je ne suis plus acteur de rien, pas même spectateur, simple figurant d'une mauvais scénario auquel je n'entends rien
Il faut que ça cesse, que tout cela cesse, je veux retourner sur le chemin, mon chemin, je veux que ça s'arrête, je veux ME retrouver. Je veux me retrouver pour ne pas mourir
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit Photo, @brigittedusch
2 commentaires:
Une voix me manquait... Je suis passée ici cueillir quelques pensées, ici.
Merci à toi, te lire aussi me fait du bien. Nous sommes, nous résistons.
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