Ne pas déranger, avancer à petit pas, marcher à pas de loup
Quand ils étaient petits, nous ne faisions pas de bruit, pour ne pas les réveiller, les laisser dormir en les regardant d'un oeil attendri
Si beau l'enfant dans son sommeil
Nous avons surveillé d'un oeil inquiet parfois
leurs premiers pas, attentifs à ce qu'ils ne trébuchent pas
Qu'ils ne tombent pas
Présent toujours, peut-être trop ou pas assez
Nous avons marché à leurs côtés, en leur tenant la main, en la serrant si fort de peur qu'ils nous échappent et partent au loin
Peur de les perdre peut-être trop tôt, trop vite
Nous avons chuchoté des mots doux, tendres au creux de leurs oreilles en caressant doucement leurs cheveux et en séchant parfois les larmes de tristesse, de peur, ou de joie
Combien de fois les avons nous serré dans nos bras, si fort, trop fort
Peut-être ne leur avons pas dit assez "je t'aime"
Peut-être ne les avons nous pas assez aimé à leur gré ?
Combien de fois avons nous dormi d'un sommeil léger, les entendant tousser, pleurer, rêver et crier sans se réveiller ?
Combien de fois avons nous attendu des heures, le soir, la nuit, en se cachant dans le noir, en silence parce qu'ils ne rentraient pas ?
Attendre pour entendre le bruit feutré de leurs pas.
Puis un jour ils s'envolent, plus ou moins loin
Certains restent, encore un peu, vont et viennent
D'autres larguent les amarres
Et le temps passe
Le temps s'éloigne et ils s'éloignent
Nous restons seuls
Les cheveux blanchissent les rides creusent le visage et nos yeux se plissent un peu
Et souvent le long de nos joues coulent les larmes
On n'ose pas, on ne veut pas déranger
Nous sommes devenus des étrangers.
Nous n'avons plus de place dans leur vie nouvelle
Nous existons à peine, une ombre peut-être un souci en devenir
Que va t-on faire de ces vieux quand ils seront trop vieux
Alors ils viennent parfois voir si le mourant si encore vivant
Don't disturb.
Ne pas déranger, ne pas faire de bruit, chuchoter encore, marcher à petit pas, accepter le silence ; parfois à en crever.
C'est la vie
Don't disturd
Ne pas déranger, surtout se faire petit, tout petit rétréci et courbé, s'effacer avant que la mort enfin nous efface.
Qu'ils ne tombent pas
Présent toujours, peut-être trop ou pas assez
Nous avons marché à leurs côtés, en leur tenant la main, en la serrant si fort de peur qu'ils nous échappent et partent au loin
Peur de les perdre peut-être trop tôt, trop vite
Nous avons chuchoté des mots doux, tendres au creux de leurs oreilles en caressant doucement leurs cheveux et en séchant parfois les larmes de tristesse, de peur, ou de joie
Combien de fois les avons nous serré dans nos bras, si fort, trop fort
Peut-être ne leur avons pas dit assez "je t'aime"
Peut-être ne les avons nous pas assez aimé à leur gré ?
Combien de fois avons nous dormi d'un sommeil léger, les entendant tousser, pleurer, rêver et crier sans se réveiller ?
Combien de fois avons nous attendu des heures, le soir, la nuit, en se cachant dans le noir, en silence parce qu'ils ne rentraient pas ?
Attendre pour entendre le bruit feutré de leurs pas.
Puis un jour ils s'envolent, plus ou moins loin
Certains restent, encore un peu, vont et viennent
D'autres larguent les amarres
Et le temps passe
Le temps s'éloigne et ils s'éloignent
Nous restons seuls
Les cheveux blanchissent les rides creusent le visage et nos yeux se plissent un peu
Et souvent le long de nos joues coulent les larmes
On n'ose pas, on ne veut pas déranger
Nous sommes devenus des étrangers.
Nous n'avons plus de place dans leur vie nouvelle
Nous existons à peine, une ombre peut-être un souci en devenir
Que va t-on faire de ces vieux quand ils seront trop vieux
Alors ils viennent parfois voir si le mourant si encore vivant
Don't disturb.
Ne pas déranger, ne pas faire de bruit, chuchoter encore, marcher à petit pas, accepter le silence ; parfois à en crever.
C'est la vie
Don't disturd
Ne pas déranger, surtout se faire petit, tout petit rétréci et courbé, s'effacer avant que la mort enfin nous efface.
(écrit le 25 mai 2021 mais si actuel toujours. Nous étions alors nous, je suis maintenant je, le temps passe si vite)
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.
Crédit photo @brigittedusch
Crédit photo @brigittedusch
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