Tout dire !
La transparence...Ce mot est à la mode ! Pourtant !
Cette question du "tout dire" est souvent récurente, beaucoup de patients, d'analysants se la posent, me la posent..
Faut-il tout dire ? Ne rien cacher ? Ne pas avoir de secret ? Pour l'autre, pour sa famille, pour ses enfants...
La transparence...Ce mot est à la mode ! Pourtant !
Cette question du "tout dire" est souvent récurente, beaucoup de patients, d'analysants se la posent, me la posent..
Faut-il tout dire ? Ne rien cacher ? Ne pas avoir de secret ? Pour l'autre, pour sa famille, pour ses enfants...
Le secret, transgénérationnel ou pas, mais ce qui est tu, ce qui peut faire mal, fantasmer, faire penser, qu'on ne peut ni pourra panser. Alors tout dire ?
Il faut tout expliquer, mettre des mots sur tout, surtout. Trouver les mots pour le dire, sinon gare aux maux...Etre transparents, ne rien garder, partager, dévoiler, tout !
Mais comment ? Quand ? A qui ? Souvent cette question est récurent, comme s'il y avait un instant propice, privilégié pour des confidences, mais pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit ici du tout.
Tout ? Se pose une fois encore la question de ce tout, de sa signification, du sens qu'on lui donne, de ce qu'il contient, représente, symbolise ?
Tout quoi ? Tout de quoi ? Tout de soi ? Tout de l'autre...Et de quel droit ?
Du droit qu'on se donne ? Qu'on se prend ? Qu'on s'autorise de soi même ?
Etre transparent ? Voir au travers, lire à livre ouvert....Autant d'expression synonymes de tout savoir de l'autre, tout connaitre... ou croire tout savoir de lui.
De donner à tout savoir de soi, à l'autre...Qui n'en n'a peut-être que faire, ou qui n'est pas prêt à recevoir un tel cadeau, empoisonné, un tel héritage, trop lourd.
Un fardeau, un boulet qu'on ne veut plus trainer seul, bagnard de notre existence....?
Alors on met l'autre dans le coup, on le mouille jusqu'au cou...?
On aime aussi tout savoir, cela présente un côté rassurant, sécurisant..
Comme si cela était une qualité, un gage de confiance : "il me dit tout", "il ne sait pas mentir", "il est incapable de me cacher quelque chose.."
Une preuve, qu'on ne fait qu'un, que rien ne peut nous échapper, qu'on ne peut ni nous tromper, ni nous mentir ?
Tout quoi ? Tout de quoi ? Tout de soi ? Tout de l'autre...Et de quel droit ?
Du droit qu'on se donne ? Qu'on se prend ? Qu'on s'autorise de soi même ?
Etre transparent ? Voir au travers, lire à livre ouvert....Autant d'expression synonymes de tout savoir de l'autre, tout connaitre... ou croire tout savoir de lui.
De donner à tout savoir de soi, à l'autre...Qui n'en n'a peut-être que faire, ou qui n'est pas prêt à recevoir un tel cadeau, empoisonné, un tel héritage, trop lourd.
Un fardeau, un boulet qu'on ne veut plus trainer seul, bagnard de notre existence....?
Alors on met l'autre dans le coup, on le mouille jusqu'au cou...?
On aime aussi tout savoir, cela présente un côté rassurant, sécurisant..
Comme si cela était une qualité, un gage de confiance : "il me dit tout", "il ne sait pas mentir", "il est incapable de me cacher quelque chose.."
Une preuve, qu'on ne fait qu'un, que rien ne peut nous échapper, qu'on ne peut ni nous tromper, ni nous mentir ?
Croyance ? Réassurance ? Toute puissance?
Il faut tout se dire, ce qui ne signifie pas ne pas mentir, le mentir c'est autre chose, c'est un acte posé, un acte qui se dit... Autrement, avec des mots....Tout se dire, ne pas garder, rien, pas de jardin secret, pas de coins secrets, à soi, de refuge, d'asile mental où l'on se ressource, où l'on se retrouve face à soi même, ou face à rien....Intime intimité, dévoilée....Injonction !
Un gage de sincérité, des comptes bien régles, car tout a été conté, ra contés...Pas de comptes cachés ou secrets Une comptabilité saine, sans trans actions secrétes... puisque trans parentes...
Nous y voila, transparence....Pour ne rien cacher, pour tout montrer.
Il semble dans ce cas impensable de ne pas montrer, de garder, de cacher
Un secret ?
Tout montrer et tout dire, tout entendre et tout voir, sans limites aucunes, voilà bien le problème, cette absence de limite, de cadre. Tout déborde, un tout au détriment de quoi ? au jsute ?
Au détriment de l'intime, de l'intimité, que cette volonté pathologique de transparence oblige à repousser les limites à une extrèmite si extrème qu'elle n'en n'est en plus contenue, qu'elle n'est plus contenue.
Tout ce tout étant donné à voir ! Mais tout doit-il être donné à voir ? et doit-il être vu ?
Un sujet sans limite, un sujet transparent, un sujet donné à voir dans son intime et son intimité, donné à regarder au travers d'un regard qui s'arroge le droit de trans percer.
un va et vient qui dérange sûrement, mais qui prend l'allure d'une injonction, d'un conseil pervers...L'autre. Mais qui est cet autre qui dévoile, qui n'a pas de secret, qui n'existe pas
Car peut-on exister dans cet état de transparence ? Et quelle existence mène t-on ?
Le sujet conserve t-il une part de liberté ? Et la liberté a t-elle à faire dans cet état là ? La liberté est-elle transparente elle aussi, ou bien la transparence est-elle la condition à la liberté ?
Libre de quoi ?
Si injonction il y a, la liberté n'est pas de mise, du moins elle n'a pas de réciprocité, puisqu'elle brime celle de l'autre. La liberté s'imposant à l'Autre, la liberté aliénant l'autre, au nom de l'Autre qui n'est plus qu'une marionnette qu'on agite au nom d'un signifiant vidé de sa substance.
On lève alors le voile, cette sorte de rideau à défaut de volet qu'on tire devant soi, pour garder un peu d'intimité et se préserver... De l'autre, des autres, qui ne sauraient justement tout voir...
Qui n'ont pas à tout voir !
Garder, se garder, préserver, se préserver....
En analyse la règle est de "tout dire" oui mais voilà, tout dire quoi ? Ce qui arrive, advient, tombe là, comme ça, pendant la séance... Dire sans chercher à retenir, garder, avaler, ravaler, la parole qui se lache, qui lache...
L'analyste est sensé tout entendre, tout pouvoir entendre, il est là pour ça, l'analysant le paie pour ça.... Mais entendre quoi ?
L'analyste est sensé tout entendre, tout pouvoir entendre, il est là pour ça, l'analysant le paie pour ça.... Mais entendre quoi ?
Trans parence... Apparence ? Trans mission ? Des mots, du savoir, du supposé savoir, mais de qui ? Et de quel savoir il s'agit ?
Qu'est le tout encore une fois, qu'est ce que ce tout là ?
Le tout qui vient, le tout qui arrive, le tout qui advient...
Nulle quête de vérité, quelle vérité, elle n'existe pas en tant que telle, elle est, elle est subjective.
L'analyse est-elle cette quête, cette traque ?
Ne consiste t-elle pas à une autre forme de quête justement, que les mots mettent en maux qui deviennent des mots, une sorte de boucle, mais qu'il ne faut pas fermer surtout, pas boucler, pas nouer..
Une quête de mots, de mise en mots...Des mots qui dansent dans la tête et sur, autour du divan, devant, derrière, avant et après. L'après des mots de l'analyse...Qui trans paraissent dans la tête, dans le corps...
Qui deviennent transparents. Mais pas dénués de leur substance ! Transparents dans le sens où ils prennent sens et se raccrochent, se lient, sans se nouer, font une sorte de trame, un canevas, un tricotage singulier, où la transparence n'est de mise que pour le sujet, peut-être ?
Une sorte de tran mission, de trans Parents...?
4 commentaires:
Peut on tout dire ?
Au delà de la notion de vérité,(qu'est ce qui est vrai ? )
pour tout dire il faudrait au préalable savoir soi-même tout sur le point en question .
Vous êtes bien placée pour savoir à quel point nous nous connaissons peu .
Comment dire LA vérité d'une chose quand on ne la connait pas soi même ?
Je prends un exemple concret , volontairement artificiel .
Supposons que j'ai trop mangé de telle chose .
Pourquoi l'ai je mangé ?
Puis je me donner toutes les réponses ?
En supposant que j'arrive à me donner ces réponses, elles dépendent de mon histoire personnelle différente de celle des autres .
Nous sommes tous des cas particuliers .
Ainsi , même en supposant que je connaisse toutes les raisons de mon erreur , comment les faire comprendre à un autre qui n'a pas la même histoire que moi , qui n'a pas le même vécu , qui n'a donc pas les mêmes références et qui NE POURRA PAS ME COMPRENDRE ?
Bonjour Jean, et bienvenue ici, dans cet espace..
Toute vérité est singulière, et subjective
Pas de vérité, mais des vérités et encore ?
Nous ne nous connaissons si peu en effet, ou croyons savoir.. Croyances encore !
Croyances singulières donc....Mais qui suis-je ? Et que me veut l'autre ?
Que sait-il de moi ? Que croit-il savoir de moi ? Qu'est ce que je crois qu'il sait de moi...etc...
L'autre ? L'Autre ?
Bien à vous
Castor
J'aime votre phrase : "Des mots qui dansent dans la tête et sur, autour du divan, devant, derrière, avant et après."
Oui, ça danse ... Haddad dit dans son livre "le jour où Lacan m'a adopté" au sujet de l'analyse : "le bruit de fond ne cessait jamais".
Cette danse, ce bruit, cesse-t-il une fois la porte de l'analyste définitivement close ... ?
Bien à vous,
Cauderane
Bonjour Cauderane,
Ce bruit cesse t-il ? Une fois la porte de l'analyse définitivement close ? Mais cette porte l'est-elle vraiment...Défintivement ?
L'analyse aussi ?
C'est à chacun d'en faire l'expérience singulière... Les mots dansent toujours je crois, mais peut-être dansent-ils autrement ? Il y a tellement de danses !
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