Elle a faim, encore faim, comme elle dit elle "crève de faim"!
Elle a faim, mais ne mange pas, n'ose pas manger, de peur que ...
Parce que si elle mange, rien qu'un peu "ça se voit tout de suite"
Alors elle a faim, pourtant elle a faim...
Dés qu'elle mange, elle se demande comment faire pour éliminer ce qu'elle a mangé, absorbé, ce qui est dans son corps
Alors elle bouge, fait du sport, des excercices, des abdos, de la gym à n'en plus finir
Elle absorbe parfois des diurétiques.. Des laxatifs
Il faut maigrir
"Maigrir" ?
Oui, ne pas prendre de poids.. Au moins..
Elle n'a aucunement besoin de maigrir, son poids "est dans la norme"
Pourtant...
Tout le monde le lui dit, lui montre, sur des photos, dans la glace..
Même la balance..
Pourtant
Elle n'entend pas, ne le croit pas...
Elle ne reconnait pas la silhouette que lui renvoie le miroir.... Comme sienne..
Une image déformée aperçue à travers un prisme déformant...
Elle est persuadée d'avoir des kilos en trop, d'être serrée, ballonnée, dés qu'elle mange un "tout petit quelque chose"
Alors elle se prive, et "crève de faim"
A défaut de crever, d'autre chose, de crever tout court ! Dit-elle
Elle ne se voit pas comme les autres la voit, ou les autres ne la voit pas, telle qu'elle se voit, donc telle qu'elle est...
Elle est persuadée que son corps n'est pas parfait, qu'il est trop... Trop gros...
Alors elle ne mange pas, elle a faim...
Elle voit les filles sur les magazines, voudrait leur ressembler, avoir le même corps
Elle voudrait mettre des vêtements de femme mais dans une taille de petite fille
Elle souffre...
Elle n'écoute pas ses proches qui s'inquiétent pour elle...
Elle se regarde encore dans la glace : se trouve des défauts, du trop, toujours, un trop qu'il faut gommer, zapper, effacer
Effacer....
Elle a faim, personne ne sait à quel point elle a faim, personne ne sait quels sont les efforts qu'elle fait chaque jour... Explique t-elle..
Chaque jour, des privations, des renoncements...
Mais un corps qui ne lui dictera pas sa loi, qui doit au contraire se discipliner, se plier à ses exigences à elle et surtout cesser de réclamer, de crier, de gémir, d'avoir besoin...
Alors elle mange un peu, quand même.. Il faut bien, mais pas plus, ce qu'il faut...
Elle ne fait pas semblant, semblant de manger, "comme ces filles qui vomissent après", elle ne mange pas, pas vraiment, elle picore quelques aliments, un peu, et pas plus, sinon..
Ca se voit, ses vétements la serre, elle ne se sent pas bien...
Elle mangerait bien, des sucreries, des gâteaux, des chocolats, elle en a envie, mais ....
Il ne faut pas, alors elle ne mange pas, ou un peu.. Juste un tout petit peu...
Ce juste un tout petit peu lui permet de survivre, mais ne lui permet pas de s'aimer, car elle ne s'aime pas comme ça, il manque quelque chose, ce quelque chose en trop qui fait que ça ne va pas, ni dans sa tête ni dans son corps
Elle ne veut rien entendre, et continue d'avoir faim, car manger n'est pas une fin en soi, manger pour apaiser une faim qui fait que ce corps à mal,que ce corps fait mal, que ce corps crie et réclame... Une faim pour apaiser, mettre un terme à cette souffrance, que cette douleur ait une fin
C'est peut-être juste un problème de fin ?
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
1 commentaire:
avoir faim et ne pas manger alors que nous disposons de tout et même davantage, n'est ce pas le paradoxe ?
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