En route pour une nouvelle vie !
Est-ce aussi simple ?
S'affranchit-on du passé aussi simplement, aussi rapidement ?
Suffit-il de changer de lieu, de maison, de travail, de voiture... Pour que la vie devienne nouvelle ?
Neuve ? Autre ?
Changer, autre, nouvelle.
Adieu le passé... On oublie tout, on tire un trait, on recommence.
Ailleurs.
Est-ce aussi simple ?
Poser ses valises sous d'autres cieux permet-il d'oublier les soucis, les difficultés, les problèmes, tout ce qui ne va pas, ne convient pas, qui fait mal ? Qui origine le mal être ?
Une nouvelle vie suffit-elle ? Est-elle nécessaire, permet-elle de se mettre en retrait de la souffrance et de la douleur ? De sa souffrance ? De sa douleur ?
En route pour une nouvelle vie.
C'est à la fois un message d''espoir et de désespoir. L'illusion de croire que l'ailleurs sera meilleur.
Meilleur que le passé ? L'avant ? L'ancien ? Meilleur que cet ici, ce maintenant devenus intolérables ?
Espérer qu'ailleurs on pourra, on verra, on fera, on dira, on aura, on sera
On sera ?
Car c'est encore une fois bien de l'être qu'il s'agit, être ici tout en étant ailleurs, car il n'est pas possible d'être dans ce maintenant qui fait effraction à une réalité inassumable et inavouable.
Alors on se ment ? Pas vraiment, on se raconte des histoires, on se conte des contes pour ne pas avoir à régler ses comptes, pour continuer malgré tout à rester en compte avec soi mais aussi peut-être avec les autres, car ces comptes là restent parfois le peu de lien social, tenu, fragile qui reste en place sans être à sa réelle place.
Mais quelle place ? Une fois encore de quelle place s'agit-il ? S'agite t-il ? Tout est question de place, ici, ailleurs, où ? Là ?
Alors le sujet pense que le lieu peut avoir son importance, déplace la subordonnée pour alléger la proposition principale ?
Ce "Je suis" qui ne souffre pas au final de complément de quelque ordre qu'il soit, désordre et horde ?
Que cet objet soit direct ou on circonstancié ou non !
Qu'il complémente... Comble vide, irrésistible et terrifiant.
Qu'il soit ou pas.
Dire "je suis" simplement est loin d'être simple et relève parfois, souvent même de l'impossible, de cette impossibilité d'être justement.
Alors avoir un autre lieu pour être et se mettre, peut-être ?
Un autre lieu pour s'y loger, s'y cacher, s'y déployer, s'y laisser aller, s'y laisser être
Ce Y prend alors tout son sens, il devient cette condition, sans qui et sans quoi rien ne peut aller, se faire et être aussi.
On espère, on attend, on se dit que 'ailleurs c'est meilleur, mieux que l'herbe est plus verte et que les gens disent bonjour"
Et puis ?
Il faut que la souffrance soit grande, soit intolérable quasiment pour imaginer cet ailleurs en couleur, se dire qu'être là bas sera plus vivable. Il en faut de la douleur dans le coeur et dans l'âme ! Il faut ne plus en pouvoir, ne plus en vouloir, ne plus avoir la force d'être et parfois ne plus avoir la force d'avoir.
Noir, blanc ou gris, monochrome, dichotomique
Si je réussis à passer au vert, ailleurs sera mieux, si le rouge passe avant que je ne traverse...
Pensée magique
Je m'en remets au vent, au hasard, aux dieux de l'Olympe ou d'ailleurs
D'ailleurs !
Alors il reste cet espoir, cette mise en image, cette représentation sauvage cet "es war einmal" qui n'est pas la première, sans doute pas la dernière mais qui permet de tenir de mettre un pas devant l'autre, de se lever et d'avancer
Cette nouvelle vie que l'homme imagine depuis des millénaires, qu'il met en acte pour aller et venir, pour avoir et parfois tenter d'être. Cette nouvelle vie qui lui permet de tenir...
"Es war einmal das Leben"...
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
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