- "Je ne veux pas pleurer, je ne dois pas pleurer... Verser des
larmes, pleurer sur moi en fin de compte".... Murmure une analysante,
tout en retenant ses larmes...
Qui viennent pourtant, mais qu'elle retient tant bien que mal au seuil du langage, au seuil de l'ouvert
Qu'elle tient et retient, fermé.
Pleurer, sur qui ? Sur soi.. ?
Pleurer dit-elle en fin de compte... En fin de conte en fin du compte, si toute fois on veut régler ses comptes.
En solde de tout conte ?
Mais faut-il aller alors au devant de l'histoire. Celle qui fait que les larmes arrivent, au seuil ?
Au bord.
Au bord des larmes.
Pleurer, laisser venir, laisser aller, laisser faire et lâcher prise.
Mais quelle prise ?
Qui
est pris qui croyait prendre, pour se déprendre de ce chagrin, de cette
peine, de cette colère, que les larmes disent, expriment en sortant au
dehors
Au dehors du corps, au devant de l'autre.
Larmes, alarmer
Ces
larmes qui parlent peut-être plus que des mots, ces larmes qu'on lâche
ou pas. Ces larmes qu'on ravale, salées et qui ont le goût de l'amer, de
l'amertume, de la mère, du manque, de ce manque qui colle, collage, qui
colle à la peau, à la peau de l'âme.
Larmes de sel, larmes de miel, larmes qu'on lâche pourtant afin de se sentir plus léger, moins lourd.
Mais
ne pas pleurer.. Il ne faut pas pleurer. Sèche tes larmes et sois fort.
Injonction terrible que celle là ! Mais qui s'incruste et qui se fige,
un homme ne pleure pas, pourquoi ? Pourquoi ne le pourrait-il pas ?
Pourquoi ne le ferait-il pas ?.
"Tu ne pleureras pas".
"Il
ne faut pas que je pleure, sur moi, sur ce passé qui n'avance pas, qui
me bouffe qui me ronge et que j'avale jusqu'à la nausée, ce passé qui me
hante, dont je rêve et qui me bloque dans mes rêves dans mon présent
mon futur.. Il ne faut pas que je pleure et pourtant !"
Combien de
mots et de maux qui sont ravalés, relégués au fond de l'âme, bloqués
pour ne pas choquer, s'entrechoquer, s'entremêler... ?
Combien ?
"Je dois être faible, lâche, en tous cas pas quelqu'un de fort... " regrette ce jeune homme.
"Je suis un être sans courage..."
Etre fort, faire face, avoir du courage ? qu'est ce que ça veut dire, vraiment. Faire face à qui, à quoi ? Comment ?
"Qui
pourrait m'aimer, vouloir de moi en sachant qu'il m'arrive de pleurer
parfois, en sachant que les larmes.......... -silence-... je ne peux les
retenir, alors je les ravale, c'est salé, ça pique, ça brûle et ça ne
passe pas, ça reste coincé là au fond de la gorge, comme la peur, les
larmes ont le goût de la peur, oui, c'est ça, je
crois............................................. "
..........................................................
Le goût des larmes, amer et salé, le goût des larmes ?
Ne pas pleurer, ne pas se laisser aller, ne pas laisser aller ?
Parce que ça ne se fait pas, car un homme ne pleure pas ? Quand on est fort on ne pleure pas ?
Qui a dit ça ?
Pourquoi ?
De quelle vérité s'agit-il ?
Est-ce une vérité ?
Peut-être
alors en faut-il du courage, en avoir de ce courage là pour laisser
venir et advenir ces larmes, les libérer et se libérer de ce poids qui
n'en finit pas, de s'en délester.
Lâcher ce qui fait mal, hors de soi...
C'est peut-être là que se loge le vrai courage, celui de ne plus avoir peur d'être soi..
D'essayer de devenir soi
Je pleure et je suis.
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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