"Quelle musique le silence" Jean Anouilh
Le silence, les silences. Se taire, ne rien dire, ne rien entendre car il n'y a rien, pas de bruit. Cette suspension du temps, cette respiration sans bruit, cette musique qui ne s'entend pas...
Silence, rien, rien d'audible, rien qui ne s'entend, qui ne se dit.
Rien dans le temps
Sans bruit, sans faire de bruit, en l'absence de. Il y a de l'absence dans le silence, un retrait du mot suspendu en l'air, au vol, envolé peut-être, mais pas là...
Il ne se produit rien. O temps suspend ton vol !
On fait silence, on intime le silence, on réduit au silence, on passe sous silence... La loi du silence
On ne dit rien, on évite, par crainte, par peur, par ?
Cette écoute du silence chère à Paul Valéry est plus qu'une oxymore...
Que nous dit-elle, que nous enseigne t-elle ?
Comment entendre non seulement le silence, mais les silences, cette forme singulière de langage sans parole, sans son, sans mot, mais qui pourtant parle, dit, raconte.
Un langage pas ordinaire, pas courant, qui intrigue parfois fait peur, car il est inconnu... La parole rassurerait peut-être davantage ?
Notre monde n'est pas celui du silence, le son, le bruit nous accompagnent partout tout le temps nuit et jour, du téléphone au supermarché, les sollicitations audio-visuelles sont permanentes, omniprésentes. Elles plongent le sujet humain dans un univers aux sonorités destinées peut-être à combler l'absence ou la présence inquiétante de ce qui n'est pas mais qui devrait y être.
Le sujet perverti par le bruit, le sujet pervertit le silence
Lourd et intolérable qu'il lui faut meubler comme l'espace vide au là, tout près de lui.
Un silence obscur qui ne dit rien qui vaille et qui faille. Vide.
Ce vide terrifiant qui place le sujet face à lui même, face à ce miroir silencieux qui ne lui renvoie pas son image, mais pas même le son de sa voix. Ou alors ce murmure si faible qu'il ne l'entend pas.
La voix n'est-elle pas alors la voie du silence ?
Il y a des silences : les silences sont pluriels... Ils sont plusieurs et multiples, se multiplient au sein de cet espace qui se veut exponentiel pour mieux se reproduire et terrifier peut-être le sujet. Sujet impuissant qui ne peut supporter et qui ne peut maitriser ce qui s'impose à lui. Mais que faire ?
Parler alors pour ne rien dire, mais ce rien est déjà beaucoup, beaucoup trop, de trop de toutes les façons
Ce rien heurte l'obscurité du noir et du blanc
Blanc, car il y a une sorte de blanc, tache obscure dans cette noirceur là, la parole étant peut-être la preuve que... L'orage est fini ? Ou le contraire, la parole comme l'orage gronde et vient rompre le silence, le calme plat, la mer d'huile... Vient intruser, agresser d'une violence qui heurte la conscience et la rêverie.
Tais toi, ne dis plus rien, je ne veux plus rien entendre. Entendre ?
Entendre le silence
Qui n'est donc pas rien ?
Mais qu'est-ce alors que cet impalpable ?
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
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Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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