Je ne peux me résoudre à ce qu'il ne soit plus là
J'attends
j'attends qu'il revienne
Je guette le bruit de la voiture, celui d'une porte et j'attends des pas
J'attends
Je me dis que l'absence est courte, qu'il me faut de la patience, que parfois
Je ne peux me résoudre à ce qu'il ne soit plus là.
C'est comme si après tout ce temps
Je réalisais le vide, la béance de l'absence
De voix, de son, de rire, de larmes, de plaintes, de joie
Je n'entends plus rien
Que le chant des oiseaux dans le jardin
Le miaulement du chat
les glapissement du petit chien
Le crissement des pneus de voitures au loin
Je n'entends que ça
Pas le son d'une voix
La solitude c'est ça
Au début on parle au chat, au chien, aux fleurs et aux abeilles
Puis on se parle à soi
Enfin on parle au mur
Qui ne nous répond pas
La solitude c'est ça
Quand il n'y a plus de voix
Que parfois même on ne parle pas, on ne dit rien pas un seul mot pendant une heure puis des heures puis un temps qu'on ne compte plus
Car le temps se perd, se dilue dans le chagrin et la peine
Le temps n'existe plus et n'a plus de sens
Plus rien n'a des sens ni soi ni son existence
Ce temps de l'attente n'est qu'une illusion, dans ce monde il n'existe plus que le vide et le néant
L'envie s'en est allée.
Si d'autres mondes existent peut-être ? On ne sait jamais !
Je ne peux me résoudre à ce qu'il ne soit plus là, que je n'entendrai plus ses pas, ses rires et sa voix
Tout cela se perd au fond de ma mémoire confuse, qui ne peur ramener sur la rive quelques bribes de souvenirs
Tout s'en est allé
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo @brigittedusch
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