Et le temps passe
Sans toi
Et les jours s'en vont
Loin de toi
Le temps estompe le souvenir, les mots, tes mots, et le son de ta voix
le temps est devenu pour moi un long silence
Blanc et vide
La vie s'en va et s'en vient, le temps passe sans toi, le temps vit sans toi et je suis toujours là
j'attends mais quoi ?
Ou peut-être m'attends tu dans ce nulle part quelque part ?
Et le temps passe sans toi
Chaque soir je me demande ce que je fais là,
Et comment je suis arrivée là ?
A cet endroit, le même mais où tu n'es pas
Et le temps passe sans toi, sans tes rires, sans ta voix
J'aimerai te dire, te demander, t'entendre, te voir, et je ne peux pas
Et le temps passe sans toi
je pense, j'imagine ce que tu me dirai si je te demandais, car toi tu saurais
Tu aurais su soigner ma blessure, comme toutes celles que tu as pansées, que tu as soulagées pendant toutes ces années.
Tu n'es plus là pour prendre ma main, cette main blessée qui souffre, qui souffre du manque de toi. Tu n'es plus là pour me regarder, me sourire, me rassurer, me faire vivre.
Pourtant nous n'avions pas besoin de parler, je savais et tu savais
Et le temps passe sans toi
C'est une éternité qui file devant moi
Je vis des moments, des instants de vie que tu ne connaîtras pas, qu'on ne partagera pas, puisque tu n'es pas là
Je regarde, peins, écris, cherche, lis mais je ne peux pas en parler avec toi, en rire avec toi.
Vide et blanc, c'est un gouffre sans fond dans lequel je glisse lentement, doucement les larmes coulent de mes yeux sans trop savoir pourquoi et je te dis "tu me manques" mais tu ne m'entends pas. Ca prend comme ça, c'est soudain , brutal, fort et ça fait mal. Mais cette douleur est nécessaire, essentielle à ma vie, à la vie qui coule en moi.
Parfois, désespérée je m'effondre comme ça, je vais au fond tout au fond de ce vide obscur puis je remonte et ça recommence. C'est ainsi. J'accueille et j'attends. Impermanente permanence.
Le temps passe sans toi, combien de temps encore ? Je ne sais pas. La vie passe et je me demande chaque soir ce que je fais là, comment j'ai pu arriver là... Encore une journée, une nuit, et demain.
Pourtant la vie ne me pèse pas et je ris, souris, chante, la vie est un cadeau.
"Tu choisiras la vie" LeH'ayim.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
Crédit photo @brigittedusch
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire