"Je le fais car j'ai dit que je le ferai"
"Je me le suis promis, je n'ai pas le choix"
"J'ai décidé que je devais aller là bas, donc j'y vais"
Ces petites phrases assassines il y en a une multitude, elles tournent en boucle dans la tête, s'imposent à nous sans que nous y fassions attention et de ce fait, échappent à toute réflexion, celle là même essentielle à la prise de décision.
Mais : As ton encore envie de faire, d'aller, de mettre en acte un dire, une promesse que nous nous sommes faites avant, il y a quelque temps, des jours, des semaines, des années peut-être ?
Là est la question
Si l'envie et le désir sont toujours au rendez vous : Aucune hésitation
Pourtant ils ne le sont pas toujours et c'est là qu'arrive le conflit intrapsychique qui nous met mal à l'aise. Ce je qui s'était engagé dans une démarche en un temps qui n'est plus. Cette promesse n'apparait plus essentielle, nous pèse, et nous nous voyons contraints par fidélité à nous même et à notre parole donnée à la respecter.
Pourquoi ? "je fais toujours ce que je dis" "je me suis engagée, même si je n'ai plus envie, je n'ai pas le droit de renoncer" J'entends souvent ce type de phrase. Etre en harmonie, claire, n'avoir qu'une parole, donc je dois y aller !
La fidélité à cet engagement devient alors source de dissonance, de stress voire d'angoisse, la promesse est une contrainte pesante, dont on aimerait se défaire et nous n'osons pas.
Nous refusons de voir que ce qui était vrai, nécessaire au moment de cette prise de décision ne l'est plus aujourd'hui. Le je d'hier n'est plus le même, le contexte non plus. Nous avons changé, réfléchi, nous sommes ailleurs, dans une autre forme de réflexion. Nous sommes différents et heureusement, car nous avons appris des expériences vécues, des personnes rencontrées, nous avons grandi, évolué tout comme notre pensée.
Alors OSONS. osons nous dire NON, nous ne ferons pas ce que nous avions décidé, nous n'irons pas là où nous pensions aller. Simplement parce que nous n'en n'avons plus envie et que nous ne nous imposerons rien qui ne serait pas source de bien être, mais au contraire une contrainte déplaisante.
Nous avons le droit de dire non, nous sommes libres de changer d'avis, de ne pas nous enfermer dans un carcan de promesses, de paroles données, de fidélité qui en seraient qu'une source de dissonance et de mal être.
Se libérer de ces injonctions faites à nous même est essentiel à notre bien être et à l'épanouissement de notre être sur le chemin de la vie, de notre vie, de cette infime partie de libre choix dont nous disposons pour donner du sens à notre existence.
Etre bien avec soi, en harmonie, ce n'est pas suivre à la lettre des décisions prises en un temps révolu. C'est au contraire se demander si elles sont toujours actuelles et s'inscrivent encore dans notre projet. Si ce n'est plus le cas, alors ne nous infligeons pas un voyage, une rencontre, une mission ou un travail que nous ne désirons plus.
Sans culpabilité, en toute conscience. Apprenons à se dire non. Simplement.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
Crédit photo @brigittedusch
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