Psychanalyse Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

vendredi 22 août 2025

Il y a tant de choses que je ne te pardonne pas



Tu m'as demandé de te répondre et c'est bien difficile.

Je vais cependant essayer 
Tes mots sont durs comme souvent, ce sont des coups de sabre.
Il y a tant de choses que je ne te pardonne pas !

Non je ne suis pas un petit chat sauvage et tu as toujours su qui j'étais, dés le premier jour de notre rencontre.
Et tu me dois une vie, mais nous n'en sommes plus là.


Non je n'oublie pas ton silence à ce moment là où j'avais si besoin de toi, si besoin que tu sois là tout prés de moi pour que je ne meure pas.
Non je ne te pardonne pas ton absence lorsque j'étais entre la vie et la mort.
Tous les jours j'attendais, je t'attendais, mais rien, pas un mot, rien, et je voyais le regard gêné des médecins quand je demandais si tu étais là si tu avais appelé.
Je sais que tu en avais la possibilité, et j'ai souffert de toute mon âme de ce silence. Tu m'as abandonnée.
Alors pourquoi ?

J'ai compris alors que je ne pouvais plus avoir confiance, que je ne pouvais plus te confier ma vie, puisque tu ne voulais pas même être là pour m'accompagner vers la mort.
A cette époque nous combattions pour une même cause.. Et tu n'es pas venu. Aujourd'hui nous ne serions plus dans le même camp, alors que ferais tu ?

Tout ça tourne souvent en boucle dans ma tête, c'est deux de mes hommes qui ont risqué leur vie pour m'arracher à cet enfer, ils ont traversé le feu sans savoir si j'étais vivante ou morte, ils m'ont dit plus tard "Jamais on ne vous aurait laissée dans ce merdier avec ces bâtards.."

Et toi ? Qu'aurais tu fait ? je me le suis souvent demandé, y serais tu allé ? Comme ce jour, lorsqu'on s'est rencontré et que tu as eu des états d'âme ? Si j'en avais eu ; serais tu la, en vie aujourd'hui ?
Je me suis interdit de penser à tout ça, mais tu m'y obliges alors voilà.

Tu ne me respectes pas, tu ne vois que toi et ton désir pour moi.

Tu ignores cet homme qui partage mon cœur et ma vie, même s'il est loin en ce moment. Toi aussi tu l'as été, si souvent.
Contrairement à toi je suis fidèle, et que je ne peux être que la femme d'un seul homme. Il est cet homme.
Tu me dis qu'il a de la chance, je te réponds moi aussi, c'est un cadeau de D.
Tu dis "il ne reviendra peut-être pas" c'est d'une cruauté absolue, tu te moques donc du chagrin que j'éprouverai encore !  c'est indigne d'un soldat, indigne d'un homme. Je refuse d'entendre ça.

Tu te moques de tout en vérité je crois, sauf de ton désir, ton désir de me posséder. Il n'y a que ça !
Je ne suis pas à toi, je ne suis à personne, je ne suis pas un objet, mais une femme qui a besoin d'aimer et d'être aimée, pas possédée. 
Je ne suis pas un trophée, j'ai besoin qu'on me protège, qu'on prenne soin de moi.. Tout ce que tu ne fais pas, et que tu n'as jamais fait vraiment, je suis fragile aussi, tu l'oublies si souvent.

Tu confonds un peu trop désir et amour.
Oui je t'ai aimé, je t'aime et je t'aimerai toujours, je t'ai désiré, j'aime l'amour et nous nous sommes aimés avec passion, oui tu as raison, j'aimais ça. Nous aimions ça et je ne regrette rien de tous ces moments de passion. Nous nous sommes donné tout ça..
Mais, la vie n'est pas que ça
Lorsque nous vivions ensemble il m'est arrivé de penser un court instant fonder une famille moi qui avait perdu la mienne tragiquement, j'aurai aimé te donner d'autres enfants. Nos vies ne nous l'ont pas permis, mais sache que j'aurai aimé ça.

Je ne t'en veux pas, ta vie c'était (et c'est toujours)  la guerre, tes missions, conduire tes foutus blindés, commander Tes Hommes, les Honneurs. Nous n'allons pas refaire l'histoire, c'est le passé. 

En réalité tu me veux parce que tu ne m'as pas.
Prends un peu de temps pour méditer tout ça.
Bien affectueusement, quand même.


jeudi 21 août 2025

Ces visages qu'ils n'ont pas voulu voir




C'est encore dans la douleur que j'écris ce matin, à propos de Levinas et le visage de l'autre. N'y a t-il donc que la Douleur ? Quel message d'espoir vais-je pouvoir faire passer ? Mais dire, écrire la Vérité est un devoir que j'ai toujours accompli. C'est aussi une Mitsva


"Le regard qui nous regarde, ce visage qui nous fait face évoque une responsabilité infinie. Lorsqu'il nous interpelle il nous place dans une position d'engagement, de devoir sans recours à la parole. Le visage ne parle pas, mais il nous oblige. Il nous rappelle que l'éthique commence dans cette rencontre première, cette confrontation non verbale qui nous met face à l'autre dans notre vulnérabilité et sa dignité.
Ainsi j'ai le devoir d'écrire encore.
"Dans cette rencontre où l'on voit l'autre dans sa vulnérabilité et sa dignité se joue également la responsabilité essentielle. Celle de préserver l'Humanité à l'autre, face à toute tentation de la réduire ou de l'effacer. La Shoah et le 7 octobre nous rappellent brutalement ce qui implique la perte de la dignité. Primo Levi évoquant cette désubjectivation avec ces mots d'une force absolue « on se ressemblait tous » soulignant que dans la relation à un corps à une simple masse, l'unicité, l'individualisation avaient disparues laissant place à la barbarie. Sans visage et sans nom
La déshumanisation en niant le visage et la différence défait la racine même de l'éthique, celle qui nous engage à voir l'autre dans sa singularité, dans toute sa vulnérabilité et sa dignité"
Brigitte Judit, le 21 août 2025 Crédit photo @brigittedusch

mercredi 20 août 2025

Le 7 octobre

Ils

Ils étaient venus pour faire la fête, ils étaient venus pour rire, danser et chanter. Ils étaient venus pour se retrouver, s'aimer, vivre la vie.


Vais-je pouvoir écrire ce texte ? Et comment vais-je le faire ? cette question a tourné mille fois dans ma tête ? Comment dire l'indicible encore, mettre les mots ? 
C'est avec une grande douleur, une immense souffrance, des larmes de sang et le coeur déchiré que j'ai rédigé ces quelques lignes
Pour les victimes, leurs proches. 
Pour les Miens
Pour ceux qui ont encore un peu d'Humanité dans ce monde cruel et sans pitié.
Depuis le 7 octobre comme pour beaucoup d'autres, ma vie a basculée, le monde s'est effondré. 
Le 7 octobre est non seulement une date qui fait date dans mon histoire, mais dans toute l'Histoire : celle de l'Humanité.

Le 7 octobre, un pogrom d'une barbarie inouïe a ravivé la douleur de la violence extrême. Une horde sauvage surgie des plus sombres ténèbres a anéanti toute vie sur son passage, tuant, brulant, massacrant, violant femmes et enfants.
Une horde de barbares s'est échappée des Enfers pour libérer ses plus viles pulsions et une fureur sans précédent. 
Ils ont répandu la terreur et le Chaos.
Ce n'était pas des hommes,
Des monstres peut-être ?

C'est une effraction terrible impensable, indicible, un ravage un tsunami, d'une sauvagerie indescriptible et innommable. 
Encore.

Comment parler d'éthique, comment penser l'éthique après le 7 octobre ?
Ils avaient dit plus jamais ça, formule magique répétée à chaque commémoration, journée du souvenir, pour se convaincre que plus jamais ce "ça" n'arrivera, n'adviendra!
Et pourtant ! Je ne relaterai ni les événements, ni la tragédie, mais je vais tenter de mettre des mots et de comprendre pourquoi et comment.
Sans pour autant donner du sens, il n'y en a pas pour qui est entré dans l'humanité et la culture de la civilisation.

Ainsi le vernis a sauté, d'un seul coup d'un seul, il s'est libéré de son carcan abolissant toute frontière entre le bien et le mal. Il s'est montré sans fard, tel qu'il est dans la réalité, son réel depuis toujours et qu'il ne cesse de scander 'il faut tuer  les Juifs'
Un réel que les sociétés occidentales, les politiques de tous bords s'efforcent au mieux de cacher au pire d'encourager et valoriser
Nous y voilà,  la haine, la barbarie ont droit de cité, ont le droit de détruire la Cité et ce et ceux qu'elle abrite
Il n'y a plus d'asile, il n'y a plus que la mise à nu, la mise à mort
L'anéantissement d'un Peuple
Rien n'a donc changé ? Où sont les belles promesses ? 

Le vernis est bien mince a toujours soutenu Freud, mais y avait-il au moins un semblant de culture ?
Non, à mon sens, non, les auteurs de ces crimes ne sont jamais entré dans l'Humanité et ne sont même pas parvenu à son seuil.

Je manque peut-être d'objectivité ? Certes 

J'analyse la situation et le contexte avec des biais cognitifs ? Surement 
Oui je suis impliquée de par qui je suis, de par les Miens, ceux qui vivent chez eux et qui ont été sauvagement attaqués et torturés, par la guerre qui continue chaque jour, par nos Halayim qui tombent au combat dans la fleur de l'âge, par une génération brisée, sacrifiée.


Oui je suis impliquée car j'ai tremblé et tremble encore pour ceux que j'aime
Oui je suis impliquée car c'est de l'histoire immédiate, nous la vivons au jour le jour et nous en sommes les acteurs et les spectateurs.
Oui je prie chaque jour pour que nos enfants et nos otages reviennent
Oui je prie pour nos combattants, et pensent aux mères, aux soeurs, aux épouses
Oui je prie pour la fille, le fils, le mien s'il avait vécu se battrait là bas
Oui je prie pour l'épouse, pour avoir été celle d'un soldat tombé au combat

Habaita.

Comment pourrait-il en être autrement ?

Alors oui je considère cet évènement comme un échec de la prévention ou de la mémoire collective et de la responsabilité morale.

"La philosophie nous enseigne que l'horreur ne se dit pas, elle se comprend dans le regard que nous portons sur l'autre"


Nous avons dans le paragraphe précédent tenter d'analyser le concept de brutalization développé par Zimmerman, puis penser l'éthique d'après Shoah avec la philosophie adornéenne, et le "plus jamais ça". 
Et pourtant
Depuis 1945, les massacres, les génocides se poursuivent. Alors oui la question se pose plus que jamais. Comment continuer à penser l'éthique face à de tels événements qui semblent contredire toute promesse de 'Plus jamais ça" ? 
Cependant cet échec doit devenir une incitation à renforcer la vigilance, la mémoire et l'engagement, plutôt qu'un motif de cynisme ou de désespoir.

Ainsi la réflexion éthique serait un processus inachevé.

Penser l'événement ne consiste pas à désigner une responsabilité individuelle ou collective spécifique, mais à comprendre que l'éthique après la Shoah doit intégrer la complexité de la responsabilité, surtout dans un contexte où l'échec de la prévention apparait évident. L'éthique devient alors une attitude critique et continue, qui doit faire face à l'imprévu, à la haine, à l'intolérance, tout en restant  fidèle au devoir de mémoire.

Doit-on penser l'échec comme moteur d'action ou de réflexion ?
La reconnaissance de l'échec peut stimuler une relocalisation des responsabilités une vigilance accrue, et une réaffirmation de la nécessité de lutte contre toues formes de violences, de haine, d'antisémitisme et d'extrémisme. 
Elle peut aussi conduire à une réflexion sur les limites de la mémoire et du langage face à l'horreur. 

Ainsi ce n'est pas un abandon, mais une responsabilité renouvelée pour faire face à l'inhumain

Mais comment dire ? Comment exprimer ce que je ressens ? 
"Laisse parler ton coeur" m'a dit une personne qui m'est très chère.

C'est une obscurité qui ne laisse pas de trace visible, mais qui plane comme un poids insoutenable. Une violence qui se faufile dans l'ombre, un silence lourd comme une présence oppressante.
C'est une douleur que je ne peux exprimer, une tristesse qui se grave en silence un regard qui cherche en vain un sens face à l'indicible. 
C'est une ombre et des fantômes, des cris d'épouvantes et de terreur. 
C'est l'appel des âmes errantes au milieu des ténèbres.

Car l'horreur dépasse les mots, elle nous interpelle dans notre humanité et notre devoir de mémoire. Penser l'horreur c'est je crois se souvenir sans voyeurisme, c'est garantir que de telles ténèbres ne se répètent jamais. 
Certes ce n'est pas le récit de l'horreur qui fait la mémoire, mais la conscience que cette violence dépasse tout ce que l'on peut dire, tout ce que l'on peut montrer. Elle s'inscrit et se grave dans l'ombre, dans le regard qui se voile, dans la douleur qui ne se dit pas.
Mon, notre devoir face à cette mémoire silencieuse, n'est pas de tout raconter, mais de tout entendre, de tout ressentir, et de tout préserver. Parce que le respect pour les victimes, c'est aussi respecter ce que l'on ne peut exprimer et faire en sorte que cette horreur ne se répète jamais.
Ainsi évoquer l'indicible c'est aussi à ne pas oublier, continuer à penser, à préserver la mémoire, et surtout à agir pour que la lumière de la justice et de l'humanité ne s'éloigne jamais

J'ai conscience que ces mots, ces phrases semblent vides face à cette sauvagerie, ce traumatisme collectif qui nous rendent nous Juifs d'Israel ou de Galout tétanisés, sidérés et sans voix.
Encore !
Pourquoi ?

Comment cela a t-il été possible chez nous ? Maintenant ? Comme ça ? 
Comment a t-on pu tuer des hommes ? Des femmes ? des bébés à naitre ? Des vieillards ? Comment a t-on pu démembrer des corps, violer des femmes ? brûler et tuer des bébés devant leur mère ? éventrer des femmes enceintes ? 
Ils se sont acharnés sur des cadavres pour assouvir leurs plus viles pulsions, se sont déchainés sur leur victimes pour leur ôter toute trace d'humanité, méconnaissables, inidentifiables, afin de nier leur existence jusque dans la mort.

Sans visage et sans nom


Ils sont semés le chaos et le néant.
Ils ont détruits tout ce qui était la vie
Ils ne respectent rien car ils ne sont rien
Ni les vivants ni les morts.

Comment a t-on pu filmer ça et en être fier ?
Comment a t-on pu kidnapper des femmes, des enfants, des vieillards, des bébés les prendre en otages
Comment, comment comment ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Ce ne sont pas des hommes, ce sont des monstres assoiffés de sang, le mal absolu, la destruction et la haine
Ce sont les fils d'amalek, ils sont le diable dans toute son horreur, ils sont le malheur, ils sont le néant et le chaos

Je ne me tairai pas, jamais,
Le 7 octobre est un génocide
Le même que celui mis en acte et en scène par les nazis,
Avec les mêmes méthodes, le même acharnement, les mêmes armes de guerre,  la même violence, le même désir d'anéantissement : celui de couper des lignées et la filiation de l'autre à qui ils dénient l'existence
La même volonté d'exterminer un peuple. Le Mien, le Peuple Juif

Ils ne sont pas, ne sont jamais advenu à l'humanité et ne le seront jamais.

je ne me tairai pas, jamais
je passerai le reste de ma vie à lutter contre la barbarie, la sauvagerie et le mal
Je défendrai jusqu'à mon dernier souffle les Miens. 
C'est ma mission
J'ai promis
Je l'ai choisi et j'en suis fière
Ecrire est la seule arme dont je dispose aujourd'hui
Mais j'a appris que les mots peuvent être redoutables.

A ce jour 50 otages sont encore retenus dans les tunnels de gaza dans des conditions inhumaines et des monstres les torturent dans l'indifférence quasi absolue d'une société qui a scandé "Plus jamais ça ' Honte à elle.

Si penser l'éthique après le 7 octobre est un défi
Alors nous le relèverons.

"Voyez je vous propose en ce jour la bénédiction et de l'autre la malédiction : la bénénédiction (sera votre) quand vous obéirez aux commandements de l'Eternel, votre D.ieu, que je vous impose aujourd'hui'

"Réeh... Vois tes yeux... Choisis la vie''

Une fois encore nous sommes debout

Nous sommes là depuis des millénaires
Et le seront encore
Nous avons choisi la Vie que nous a offert l'Eternel

Pour nous la vie n'a pas de prix
L'Hymne de notre Terre
Est un message d'espoir

HATIKVAH 
AM ISRAEL HAI


Brigitte Judit samedi 16 août 13h19
























 

vendredi 8 août 2025

Tatouer la Mémoire vive




Tatouer pour résister ?

- "Dis Mamy pourquoi il y aussi des chiffres bleus sur le bras de l'amie de Ditte"
- "Kindele encore des pourquoi ? tu en pauses des questions"
Puis elle déposait un baiser sur mes petites mains d'enfants
J'ai grandi dans le bruit du silence des murmures.


Jamais je n'ai voulu qu'on inscrive, dessine, grave sur mon corps
Enfant je refusais les "décalcomanies" éphémères sur mes bras
Je n'ai jamais rien inscrit sur ma main pour ne pas oublier
Adulte je frémis toujours à la vue du marquage sur l'oreille d'un animal

Je ne veux pas de traces, de marques sur mon corps pour témoigner
Seules les cicatrices indélébiles des blessures passées
Me rappellent les combats que j'ai choisis de livrer
Jamais je ne serai tatouée.


Tatouer

Tatouer est un acte fort un geste volontaire et symbolique exprimant un engagement personnel ou collectif. C'est faire de son corps le témoin physique de son histoire ou de son groupe et faire passer un message, montrer à voir son appartenance, affirmer sa singularité, sa différence et être reconnu comme tel. 

Tatouer son corps c'est inscrire dans sa chair un souvenir, un nom, un symbole, y graver une marque indélébile pour dire, s'adresser à l'autre et le rendre témoin lui aussi de cette adresse. C'est parfois une transgression des interdits ou des conventions sociales, un acte libérateur, de défi ou de provocation

Ainsi tatouer c'est dire, dire à l'autre en faisant de sa peau un lieu d'expression de liberté individuelle.

Tatouer c'est aussi une symbolique de réparation ou une réparation symbolique afin de réparer un traumatisme ou un blessure, la sienne, mais aussi celle d'un groupe, d'une communauté ou des Siens, comme c'est le cas des petits enfants des Survivants de la Shoah. 

N'oubliez pas !
Des chiffres bleus

Des chiffres bleus, les mêmes que ceux tatoués sur les avant bras de leur grands parents. C'est ainsi que certains  jeunes Israéliens ont volontairement montré à voir que cet acte d'humiliation de désujétisation a été vain.
Ainsi la mémoire devient ici un moteur de résistance, une manière provocante pour ne pas oublier ce qui a eu lieu et qui est à l'origine de l'Etat d'Israel

Beréchit.

Ainsi ils ont délibérément choisi de relier et lier la mémoire familiale, celle de leurs grands parents Survivants venus bâtir avec leurs mains, leur sang et leur force le pays où ils sont nés.
 
Les Nazis n'ont pas gagné.

Oui, c'est un acte de résistance par la filiation adressé au Monde entier, un acte de vie. Ils sont là, ils ont eu des enfants qui ont eu des enfants. 
Et nous sommes là.

Regardez bien ces numéros.

Nous sommes des Sabras, nous avons un Etat, une Terre, Tsahal,
Nous sommes notre Terre, Nous sommes Tsahal
Regardez ces numéros
Nous sommes des Etres Humain, l'Eternel a dit "tu choisiras la vie' nous avons choisi la vie.
 

C'est un message :
"N'oubliez jamais qui nous sommes d'où nous venons et que nous avons un a venir"
Nous sommes la vie
Eros a gagné son combat contre Thanatos
Et c'est dans cette impermanence que se situe notre permanence et l'éternité.  Nul n'est éternel car nous sommes mortels mais la filiation rend éternel ?
Ëst ce cela ?

C'est aussi un acte profond de résilience, le refus de la mort et de la finitude, du Fatum, mais surtout un refus de rompre avec ses racines et au contraire les porter en étendard en les gravant dans leur chair, en être fier. 

Nous seuls avons décidé de le faire afin d'annihiler et d'annuler l'humiliation faite à un Peuple réduit des siècles auparavant en esclavage et devenu 70 plus tôt des numéros à éliminer. 
Il s'agit donc bien d'un acte de mémoire volontaire. Contrairement à la numérotation imposée par l'état nazi ce tatouage est peut-être une forme de réappropriation de résistance contre l'oubli et la négation.
En faisant de ce numéro un symbole de mémoire et de dignité plutôt que d'humiliation.

Ce n'est plus une mal ediction
C'est une Béné diction.


Les nazis n'ont pas gagné 

Ils n'ont pas effacé l'existence d'un Peuple, d'une culture, leur existence, leur nom ni leur postérité.

"Je suis Ori ben Meir ben Avram revenu de Buchenvald et son père s'appelait Yaakov et son père...
"m'a dit fièrement un jeune israélien

Oui Ori tu as gagné car tu es vivant.

Des jeunes Israéliens

Il s'agit bien d'une manière (singulière peut-être) de garder vivante l'histoire familiale et collective. C'est un acte de transmission et de mémoire du Génocide traduisant la volonté de se connecter à ses racines et ses Aieux, notamment à ceux qui ont survécu et transmis leur vécu.

C'est une mémoire vive, vivante, une mémoire orale. Une transmission en face à face et ce n'est pas rien!  Il n'y a pas que les mots, il y a la voix, qui tremble ou ne tremble pas, les silences, les langues qui se mèlent où le Yiddish prend le dessus, ces mots des camps, ces mots inventés, ces mots à eux.
Des mots qu'on retrouvent chez d'autres survivants des Camps (j'ai entendu et appris celle des Zeks) car on ne peut pas parler de ça autrement que comme ça. 

C'est une histoire qui est racontée, racontée avec ces mots, en Yiddish et en Ivrit en "mots à eux,  mais cette histoire est avant tout une histoire forte mélée de larmes et d'émotion. On  tient la main, on caresse cette main, comme faisait la petite fille avec les Demoiselle H. Il n'y a pas de pitié mais seulement une écoute, une écoute et un don celui de l'Amour infini et d'une infinie tendresse. Ecouter ces mots et ses récits, confidences de la douleur racontée sans haine, de souffrance dite avec une distance terrible et tragique parfois. Parler d'un soi qui a du se cliver, se replier pour laisser place à un autre plus fort afin de survivre en enfer, et à l'enfer. Devenir un autre pour vivre. Laisser de temps en temps cet autre prendre la parole, celle qui raconte et qui dit l'indicible.

Le trauma, ce qui est resté là bas et que nul archéologue ne parviendra à mettre au jour, que la meilleure couturière ne pourra recoudre et réparer, car elle ne peut pas, ne veut pas et il ne faut pas. 

Cette béance est nécessaire. Car elle est la vie. Elle est la trace terrible de la vie.

C'est avec tout ça, c'est comme ça que ces enfants, ces jeunes ont entendu
Peut-être graver ce tout ça dans leur chair, pour ne pas l'oublier ?


Est-ce une question de langue ? Perdre et prendre langue 

Perdre la langue du Survivant pour prendre la langue de la Renaissance ?

Ces tatouages sont-ils la résurgence d'une mémoire effacée dans un contexte historique, linguistique et identitaire très particulier ?

Israel est le résultat du projet sioniste et à partir du XIX° siècle, l'hébreux devient le symbole d'unité nationale, de renaissance culturelle et politique dans le futur Etat. En 1948, Israel l'hébreu devient langue officielle en propageant son usage dans l'éducation, la vie administrative, et la société de ce pays construit par des Survivants.
Hommes et Femmes Juifs Ashkénases originaires d'Europe orientale et centrale brisés à jamais sont appelés à participer à cette Renaissance collective, cet idéal sioniste fondé sur l’avenir, la terre, le corps fort, le silence de la douleur. Tous parlaient Yiddish, tous étaient liés et reliés par une langue quotidienne et culturelle. Peu à peu ces mots qui tissaient ces liens si fort devient la langue de l’exil, de la diaspora, de la mémoire, au profit de l’I
vrit  langue reconstruite, ressuscitée pour devenir langue de l’État, de la force, de l’unité.

Pour certains cette transition est une rupture douloureuse  avec le passé, leur culture, leur histoire, abandonner la langue maternelle est une violence symbolique et traumatique. C'est une cassure, une coupure brutale, un renoncement et une perte symbolique immense ayant un impact sur l'identité. C'est renier leur passé et  leur mémoire : Une violence vécue comme une dépossession culturelle renforçant les sentiment de rupture avec l'histoire antérieure, la leur.

Leurs descendants nés dans de pays neuf ont-ils choisi de se faire tatouer le numéro de matricule de leurs grands parents survivants comme acte de mémoire  face à cette perte ? 
Ce geste explique alors le lien avec le passé, la douleur de la perte mais aussi la résistance face à la disparition de la langue et de la culture ancestrale. C'est un trauma, une dépossession culturelle renforçant le sentiment de rupture avec l'histoire d'avant l'origine

Berechit.

Ce 
passage de langue n’est pas anodin. Il est une cassure, un renoncement forcé, une perte symbolique. Ainsi la transition du yiddish vers l'Ivrit a été vécu par certains survivants comme un abandon en renforçant le sentiment de rupture ave leur passé et l'essence de leur Etre suscitant chez leurs descendant un besoin de mémoire de résistance symbolisé par ces tatouages portant le numéro de leurs grands parents survivants.

Un sacrifice ?

Ainsi pour ces jeunes tatouer le numéro lié à la déportation de leurs grands-parents ne peut-il pas être considéré comme un sacrifice symbolique, un prix à payer pour ne pas oublier, témoigner et résister à la destruction de leur identité et de leur passé ?
 La douleur ressentie ne peut-elle pas être vue comme une forme de sacrifice physique, une confrontation à la souffrance témoignant de la force intérieure nécessaire pour faire face à un trauma ou affirmer sa mémoire face à l'oubli ou la négation, telle une offrande impliquant une forme de renoncement ou de sacrifice personnel ?

Le tatouage, ce tatouage singulier peut représenter sur le plan psychique une tentative de dépasser le trauma collectif en l'inscrivant dans sa chair donc dans l'histoire personnelle. Faire de son corps le porteur d'un témoignage indélébile pour soi et les autres. Il pose la question de la responsabilité individuelle face à la mémoire collective, c'est un acte éthique, un devoir de mémoire inscrit dans la peau qui refuse l'effacement et pour ces jeunes Israélien un engagement civique.

Cet acte fort est aussi posé comme un défi, transgressant ainsi l'interdit "
 Ne vous imprimez point de tatouage », ( Lévitique (19 :28, car le corps de tout Juif doit rester pur. le tatouage est considéré par Les iIsraéliens religieux comme une transgression grave de la part des jeunes laïcs à l'encontre de la religion.

Un appel ? un cri ?

Je ne serai pas tatouée.
Mais j’ai décidé d’apprendre la langue maternelle qu’on ne m’a pas transmise, pour ne pas être condamnée à rester étrangère à ma propre vie et à mon histoire.
Etre ce que je suis.
C’est ainsi que je grave en moi leur mémoire.



Brigitte Judit Dusch, psychanalyste, chercheur, historienne, exploratrice urbaine
Crédit photo @brigittedusch collection privée Buchenwald.




lundi 4 août 2025

Un fil vers l’éternité – Pour Dora


Filiation : un fil vers l’éternité

Aujourd’hui, reprendre la plume pour continuer à raconter ton histoire m’est douloureux.
C’est celle d’une petite fille assassinée par la haine.

Pourtant, j’ai réuni presque tous les documents retraçant ton bref passage sur terre, ces treize années ici.
Pourquoi fallait-il que je fasse cela ?
Parler de toi, dire, faire en sorte que tu ne sois jamais oubliée — car il ne reste rien.
Aucune trace de ta mémoire, de ta vie, de ta famille.
Plus rien.

J’ai fait confiance à mon intuition, même s’il m’a fallu du temps pour entendre ta petite voix, ce cri qui m’appelait.
Sentir ta main s’accrocher à la mienne, me supplier d’approcher, d’écouter, d’ouvrir mon cœur, mon âme,
pour voir ce que mes yeux ne pouvaient — et ne pourraient jamais — me montrer.

Shema.

Alors j’ai avancé.
J’ai continué de passer chaque jour devant chez toi. Devant ta maison.
J’ai fermé les yeux, et je t’ai vue.
J’ai regardé avec un mélange de tristesse, de colère et de désespoir.

Puis je suis retournée sur mon chemin.
Je n’en dormais plus.
Je savais qu’il fallait y aller :
aller au fond de cette horreur que je me refusais à affronter depuis des années,
ouvrant des dossiers, collectant les sources, les refermant, incapable de les rouvrir.

Pardon.
Je te demande pardon d’avoir mis tout ce temps.
Il le fallait.
Je n’étais pas prête.
Maintenant — grâce à toi — je le suis.

Dora, petite Dora,
souvent je me suis demandé où étaient tes poupées, tes jouets, tes livres…

Je sais aujourd’hui que j’aurais pu être toi, là, dans cette rue, en 1943,
quand ils sont venus te chercher avec ta maman.
J’ai eu la chance de naître bien plus tard, dans un monde qui se voulait apaisé,
mais qui reste encore aux prises avec ses démons.

Alors, l’historienne que je suis a remué ciel et terre pour te retrouver,
retrouver ton père, ta mère, tes grands-parents, ta famille.
Aujourd’hui, je sais qu’il ne reste rien…
Ou presque.
Mais suffisamment pour que la couturière puisse réparer,
et faire de ces lambeaux un bel habit pour honorer ta Mémoire.

Tu m’as appelée, et j’ai saisi ta main.
Et c’est ensemble que nous avons fait le chemin —
le tien.
Une quête sacrée, bénie par l’Éternel, qui a guidé nos pas, éclairé notre route.
"Regarde", dit la Torah, "vois ce qui est là, mais que tes yeux ne voient pas."

Depuis un moment, une ville de l’Est tournait dans ma tête sans trop savoir pourquoi.
Le nom d’une rue m’était familier.
Une nuit, je me suis réveillée.
Je savais.
Alors j’ai ouvert mon carton, et j’ai cherché.

C’était là, près de moi, depuis des années, depuis des mois :
la ville, la rue, le métier.
Tailleur d’habit.
Albert.
Et Moshe.

Mais il fallait encore chercher.
Aller plus loin.
Tout bon historien est aussi généalogiste.
Il creuse, recoupe, assemble.
Il collecte les documents, les actes de naissance, de mariage, de décès.
Il remonte les preuves de vie le plus loin possible.
Il écrit la vie de ceux qui ne peuvent plus l’écrire.
Il leur rend la parole. Le Verbe.

Je suis aussi une couturière. Une dentellière.
Je rassemble, je couds, je répare.

Dora, petite sœur, j’ai trouvé.
J’ai retrouvé ce lien si fort,
celui qui nous unit et implore le Vivant de dire le Nom des morts.

Kaddish.

Il s’appelait Moshe. Elle s’appelait Rachel.
Ils étaient d’un autre siècle.
Moshe était l’un de tes arrière-grands-oncles, et d’Albert aussi.
Il y a bien longtemps, la couture nous a réunis.
Moi, la couturière qui ne sait pas coudre.

Nous sommes reliées. Liées. Unies pour l’éternité par ce fil ténu et solide.
Je le tiens fermement, et patiemment je le fais courir sur la toile que je tisse.

Je ne suis pas seule. Tu es là.
Les meilleures couturières, telles des bonnes fées, guident mes doigts.
Les tailleurs d’habits épongent mes larmes pour ne pas gâcher le beau tissu de ton Histoire.

Tu vis en moi.
Tu vis en nous.
Notre peuple est debout, toujours.
Les nazis n’ont pas gagné.

Je sais aussi que je suis là pour ça.
Porter ta parole, et celle de celles et ceux qui ne sont plus.
Je ne porte pas les fantômes : ils ne me font pas peur.
Je ne fais que passer, afin qu’ils trouvent un peu de paix.
Et leur ombre bienveillante va me guider.

Tu m’as appelée.
Et je suis venue.
Tu m’as demandé de chercher.
Je t’ai dit : oui, guide-moi.
Et tu m’as mise sur le chemin.

Aujourd’hui, je te dis :
Dora, ma chérie, tu n’es pas effacée.
Tu es retrouvée.
J’ai rallumé ton Étoile.

Aujourd’hui, je peux écrire sur le Mur des Noms —
celui du Souvenir —
ton nom, mais aussi celui des tiens.

Tu es Dora, fille de Renée,
fille de Rachel,
fille de Bella,
fille de Sara,
fille de Bella,
fille de Rebecca, née en 1763.

Les nazis n’ont pas gagné.
Ils n’effaceront jamais cela.

Tu as une famille, une origine, car je suis allée encore plus loin.
Ton arbre n’est pas mort. Il est bien vivant.

Nous sommes les enfants de Moshe.
Nous avons sa foi de tailleur d’habit.

La couturière que je suis va tisser les plus belles étoffes,
les couvrir d’étoiles,
les assembler et les broder de fils d’or.

Je suis une passeuse.
Je répare ce que le mal a voulu détruire.
Je retisse les âmes.
Les coutures seront visibles — pour que nul n’oublie.
Et un souffle incarnera ma pensée.

Je donnerai voix à celles et ceux qui ne sont plus.

Je suis là pour toi.

Brigitte Judit Dusch, historienne, psychanalyste, chercheur, exploratrice urbaine
Crédit photo @brigittedusch
Cette photo représente les 6 millions d'âmes tournées vers le Ciel.

dimanche 3 août 2025

On ne m'a rien transmis... Merci



On ne m'a rien transmis
Merci
je suis née ainsi car ma mère l'était, sa mère, sa grand mère...
Et puis Moshe
Alors moi aussi je suis
C'est ainsi
La filiation maternelle
Mais il y a le père et son père
Et puis Moshe
J'ai découvert ça très tard
Car on ne m'a rien dit,
On ne m'a rien appris
On ne m'a rien transmis
Si ce n'est des silences
Mais ça parle les silences ! ça crie, ça hurle, 
C'est un appel
A la parole, aux Mots, au Sens
C'est l'origine de la Quête
Celle de Soi
C'est aller seule vers  les territoires inconnus, sombres, obscurs, cachés, 
Prendre cette route, des chemins de traverses. 
C'est une histoire d'amour, d'amour divin, le seul qui vaille la peine.

Ecouter
SHEMA


Ecoute, écoute les silences et les murmures, laisse toi porter, t'élever
Ecoute et regarde les silences le firmament
Ouvre ton coeur, ton âme et ton esprit

Ouvre ton Etre tout entier au Grand Tout et 

SHEMA

Ecoute le vent et le laisse te porter et te guider
Fais confiance
A toi ? Non à plus Grand que toi
Regarde le Ciel et embrasse l'Univers, n'ai pas peur de te brûler juste un peu en frôlant l'ombre des Etoiles ouvrant la voie vers la Lumière
IL est là et je sais intimement qu'IL n'y a que Lui, Adon Olam
Mon Créateur, mon Père, celui qui a crée tout ça
Et le sixième Jour...

Ainsi est née ma FOI, un Foi humble, toute simple mais inébranlable, inconditionnelle, celle des Tailleurs d'Habits
La Foi de Moshe
Enfant de Moshe, fils d'Abraham, je suis l'enfant de l'Eternel Tout Puissant
Qui peut rêver d'une meilleure filiation ?
Ainsi, pas à pas, j'ai traversé la nuit pour retrouver le Ciel guidée par l'étoile filante, j'ai ramassé un par un les petits cailloux semés sur le chemin par les Miens, suivi le fil des Couturières, tissé patiemment, cousu les morceaux d'étoffes et suis devenue une Dentellière, celle qui brode des Etoiles
Cette étoile je la porte bien haut, très haut car elle est Ce que je Suis, ce qui m'a été transmis non par les hommes mais par Lui, car Lui seul peut transmettre ça
Et en Lui seul je m'abandonne, car je sais qu'il ne m'abandonnera pas
Hashem aime ses enfants, tous ses enfants et leur montre le chemin vers Lui
Lashuv Habaita

Il suffit de peu, mais ce peu c'est Tout et c'est Eternel
On ne m'a rien transmis. Merci. 
Cette Quête est la quintessence du Désir, de l'Amour, de l'Absolu.
C'est un chemin singulier que j'ai pris, guidée par la lumière du Maitre du Monde
Afin de devenir pleinement ce que je suis déjà en train de naître à être.

Ecouté lors de l'écriture :Yardena ARAZI "Habaita"
Yossi Azulay : "Adon Olam'

Brigitte Judit Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo, @brigittedusch

vendredi 1 août 2025

Message reçu droit de réponse



Er antwortet

Ouah ! je viens de te lire; c'est un skud, tu es imprévisible ou plutôt non, je n'ai vu que la femme, pas le soldat, j'ai vu mon petit chat sauvage, pas le lion qui ne dort jamais.J'ai oublié qui tu es et d'où tu viens, pourtant je le sais.

Message bien reçu, j'encaisse.
Rien à ajouter, tout ce que tu dis est vrai, je ne ressents ni honte, ni culpabilité, c'est fait et je ne peux rien effacer.


Pour tes blessures, ta convalescence, dans la même situation je referai la même chose. Il faut assumer les conséquences quand ça tourne mal. Tu le sais. Donc affaire classée en ce qui me concerne. Sans regret sans remords. Tu as survécu.
Je sais qu'il y a un homme dans ta vie, ça n'a aucune importance. Il est certainement très bien, puisque tu l'aimes et il a de la chance. Mais il est absent, et ne reviendra peut-être pas, moi je suis là, je ne renonce pas.


Je suis un soldat mais aussi un homme qui t'aime quoique tu puisses en penser.
Tu me dis que je te désire : exact, mais tu étais (et tu es) une tentation permanente. Tes baisers, ta manière de me sourire, me regarder, me demander de te "passer ton "petit haut chabada"  me rendaient fou.
Je n'y  peux rien si tu allumes le feu, mais j'aimais ça (et j'aime toujours ça) , toi aussi il me semble. Nous aimions ça non ? Je désire avec autant d'ardeur la femme que tu es aujourd'hui et ne m'en cache pas. 
Trophée ? oui si tu veux, fier de la femme que tous ces hommes convoitaient mais qu'ils n'auraient pas car tu étais à moi.
Tu es ma Tentation, mon insubordination, mon  insoumission, ma désobeissance, mes interdits, tu es Lilith. Ma Lilith.

Photo mise en ligne par mes soins en accord avec l'auteur de la réponse.
"Apaisement"


Lettres d'un passé inachevé



Er schreibt : 


My Beloved, my forever, mon éternité

Ce soir je t'écris le coeur bien lourd,
J'ai lu la lettre à ton fils, celle où tu parles de son père, ton époux.

Pardon de ne pas avoir deviné cette terrible blessure, ces mots révélent une douleur que je n’ai su ni voir, entendre, sentir. 
Je savais ce que tu m'en avais dit, je savais ce que tu me laissais entrevoir, si peu, toujours si peu de toi, tu disais si peu, si peu de toi, tu ne disais rien. 
Pardon de ne pas avoir entendu tes silences, tes besoins de solitude, je n'y voyais que  mon Petit Chat sauvage.

Pardon de ne pas avoir poussé plus loin quand tu répondais à mes questions que tu trouvais trop pressantes par un"chut my Honey, it's my safe box" et ton sourire me désarmait.  Aujourd’hui, je vois la tristesse cachée dans ce sourire, et je m’en veux de ne pas l’avoir compris plus tôt.
Pardon  de ne pas avoir compris ces "alles es geht" que tu disais en riant, tu ne te plaignais de rien, Pardon de ne pas avoir perçu les failles de ce que je croyais être ta force inébranlable, celle du soldat qui m'avait sidéré en me poussant brusquement :  "Ich hole sie, bleib hier ! " sans appel.

Tes « Alles es geht », lancés avec ce rire léger, étaient un rempart, et moi, je n’ai pas su entendre ce que tu ne disais pas

Aujourd’hui, je vois la tristesse cachée dans ce sourire, et je m’en veux de ne pas l’avoir compris plus tôt.

Quand tu rentrais de ce que tu appelais en plaisantant ton « travail », avant même de poser ton sac,  tu m’embrassais et demandais, « On mange quoi ce soir, des nouilles ou des pâtes ? » Bon dieu, comme je t’aimais à cet instant, comme je te désirais, toi, ma lumière.

Pardonne mon égoïsme, my forever. Je t’ai voulue pour moi seul, sans voir que ton cœur saignait sous ta bonne humeur. Toi ma Secréte ma Discrète, ma pudique Femme Juive, je n'ai jamais cesser de t'aimer, de te désirer, pas une seconde

Je t'aime my forever. Je ne peux rien effacer, rien changer, mais maintenant je suis là, prêt à partager le poids de tes blessures quand elles t’accablent. I love you, my forever avec toute ma tendresse et ma passion.
Your Honey for ever. If you want


Sie entworted.

Tes mots m’ont bouleversée, mais ils m’ont aussi laissée sans voix.

Tu me demandes pardon, mais de quoi, au juste ? De ne pas avoir su lire en moi ?
Il n’y avait rien de plus à dire. Ce que je gardais en moi était à l’abri dans ma « safe box », un refuge dont ni toi ni personne n’a la clé.
Ce n’est pas de la pudeur, ni de la discrétion, mais simplement l’élégance du silence.
Je te l’ai dit à l’époque, mais tu ne m’entendais pas. Et aujourd’hui, j’ai l’impression que tu ne m’écoutes toujours pas, car tu parles de toi, de tes remords, sans vraiment voir la femme que je suis devenue.

Il y a un silence que je n’ai pas choisi, le tien, quand j’étais à l’hôpital militaire, grièvement blessée lors d'une mission qui s'est mal passée, brisée, entre la vie et la mort. Chaque souffle était un combat, on appelle le conjoint, même en opération quand le pronostic vital est engagé, tu le sais. J’ai attendu un signe de toi, un mot, une présence. Mais il n’y a eu que le vide.

Mes frères d’armes et mes soldats étaient là, me portant dans cette épreuve. J’ai réappris à marcher, pas à pas, grâce à eux et à ma propre détermination.
Ton absence a pesé plus lourd que mes blessures.
Je n'ai rien dit.
Je ne t’en veux pas, mais ce silence-là reste gravé en moi. Je n'oublie pas.

Tu me demandes de revenir à toi, mais je ne t’appartiens pas. Je n’appartiens à personne. J’essaie, chaque jour, d’être à moi, et ce n’est pas facile.
Tu sembles avoir oublié qu’un autre homme partage ma vie, même si des milliers de kilomètres nous séparent souvent. Il est là, et tu le sais.
Je suis la femme d’un seul homme, et cela, tu ne l’as pas entendu non plus.
Tu parles de nous, mais tes souvenirs sont plus doux que les miens.


Tu oublies tes absences, tes colères, ta violence que j'avais du mal à contenir, tes scènes, ta jalousie sans raison, tes nuits de débauche, tes infidélités.
Tu oublies notre fille, celle que nous avons désirée ensemble. Tu as été un bon père quand tu étais là, mais tu étais si peu là.
Quand je t'ai quitté, lasse de tous tes débordements, de tout ça, je l’ai élevée seule, sans jamais rien te demander. Tu disais que " je n'avais qu'à me démerder puisque j'étais partie ». Je l’ai fait, et je ne regrette rien.
Tu m’appelais la « femme de l’ombre », parfois avec mépris. Moi, je m’aimais ainsi, je faisais mon  devoir, humble, sans chercher la gloire ni les honneurs.
J'ai détesté être ce trophée que tu exhibais dans tes soirées de hauts gradés. Cela aussi, je ne l’oublie pas.

Tu dis m’aimer, et je te crois. A ta manière. Mais aimes-tu la femme que je suis aujourd’hui, ou seulement celle que tu désirais autrefois ? Je ne sais pas.
Tu es venue me déranger pour apaiser tes angoisses et tes remords plus que pour m'entendre vraiment.
Ce jour-là, il y a longtemps, un seul mot de toi aurait suffi pour que je reste. Tu ne l’as pas dit, et j’ai attendu en vain.
Tu m’as dit : « Dis-moi, je saurai recevoir."  dans notre langage ça signifie "encaisser" 
Alors, je t'ai dit, sans colère ni peine, avec cette neutralité bienveillante dont je suis capable,  sans colère, sans peine, et j'en suis heureuse Je te remercie.
Je me sens apaisée.

Je n’ai pas de réponse à t’offrir aujourd’hui, mais je te souhaite de trouver la paix, comme je cherche la mienne.


Brigitte Judit
Crédit photo @brigittedusch


lundi 28 juillet 2025

Je te donne... Ce que ne n'ai plus



Je te donne
Ce que je peux et c'est peu
Mais c'est le mieux que je peux

J'aimerai te donner tout
Mais je n'ai plus de tout
Je n'ai plus rien du tout

Ce tout est en miettes
Je ramasse quelques fragments pour tenter de les assembler
Mais ça ne tient pas vraiment

Toi tu me donnes
Tout ce que tu peux me donner
Tu ramasses ces miettes patiemment
Car tu sais faire ça
Ces fragiles morceaux de moi sont pour toi des trésors
Que tu rassembles avec amour
L'amour que tu as pour moi
Et que tu me donnes
Inconditionnellement
Sans jamais rien demander
Sans jamais me demander

C'est une longue danse d'amour
Que tu m'offres en silence
Une valse de joie, un tango amoureux, un vertige paisible
Tu apaises l'être torturé que je suis
Tu ne cherches pas à penser ni panser mes blessures, refermer mes plaies béantes, bleus à l'âme, tu ne cherches jamais à entrer dans ce continent sombre qui est parfois le mien, tu m'y accompagnes au seuil et tu attends que je revienne, sachant que moi seule sait revenir de l'enfer, sans regarder en arrière et ta confiance en moi est absolue.
Nous avons en commun l'amour, celui de l'Eternel car il n'y a que Lui, celui du Savoir, de la Connaissance et de la Vie, ce désir infini de nous rapprocher de Lui
Et c'est Tout. C'est le Tout, c'est l'absolu
Et tu me donnes tout ça. 
l'Amour
L'Amour c'est ça et tu me donnes ça

Je ne peux te donner ce que je n'ai pas, ce que je n'ai plus
Mais je peux te donner le meilleur de moi.
Je ne peux te promettre ce que je ne saurai tenir
Mais je sais que je t'aime et que tu es là et que je suis là
Je sais que tu me manques, mais je sais aussi que je n'arrive pas à vaincre mes peurs, tu les apprivoises doucement et tendrement.
Tu as compris que pour moi le temps n'avait pas d'existence. 
Je peux te dire mon désir, le mettre en mots et en actes
Je peux te donner ma Vérité, ma Parole, ma Sincérité et mon Amour aussi
Ce que je ressens pour toi, mon coeur qui bat, le manque de toi, le bonheur des ces instants volés au temps pour vivre des éclats de Lumière et d'Eternités
Ces instants là où je ne suis qu'avec toi
Je peux te donner ça et je te donne
Merci à toi de m'aimer comme ça, d'aimer cette âme perdue, errante aussi souvent qui tente de frôler l'ombre des étoiles pour s'accrocher à l'Eternité
Merci de vibrer avec moi, de tendre la main vers cet Univers incroyable et de saisir quelques poussières d'étoiles tombées du Firmanent
C'est avec ces fils de lumière que je tisse, puis que je brode afin de devenir pleinement ce que je suis en train de naitre à être

A toi.
Brigitte Judit
crédit photo @brigittedusch


mercredi 23 juillet 2025

La lettre d'Amour



La lettre d'Amour c'est une caresse, une douce tendresse qui caresse l'âme et le coeur, un frisson, un murmure,  un balbutiement, 

C'est tomber en amour devant des mots liés par l'éternité d'un sentiment parfois éphémère
C'est croire que maintenant c'est pour toujours
C'est croire en l'éternité d'un amour éternel

C'est dire je t'aime sans le dire mais le suggérer à demi mot
C'est promettre à l'autre ce qu'il ne demande pas
Mais que tu veux lui offrir
C'est lui donner ce qu'il ne veut pas
Et ce que tu n'as pas

C'est un chant dans le ciel, un cri, une demande, une promesse, un serment
Ton coeur s'ouvre et ton âme parle,
C'est le moment de grâce ultime et sacré où tu peux laisser échapper le flot d'émotions qui se bousculent car elles ne trouvent plus leur place
C'est un débordement, un dévoiement de sentiments et de désirs

C'est vouloir graver dans la pierre, dans le ciel, les étoiles l'amour fou, la passion débordante et dévorante qui te ronge, qui t'envahit que tu ne peux contenir qui déborde, qui fait mal parfois et que tu ne comprends pas

Alors tu te demandes 'mais comment on peut aimer comme ça ?'
Et tu lui demandes 'dis moi comment je peux t'aimer comme ça ? "
Mais lui ne sait pas. 
Il te dit "je n'ai jamais aimé comme ça"

Et tu es perdu, car tu ne pensais pas cela possible, encore ?
Aimer comme ça, mais comme quoi ?
Avec un coeur qui ne bat que pour toi ?  
Il faut alors l'écrire pour le dire, 
Il faut le voir écrit pour y croire

La lettre d'Amour c'est ça mais pas seulement ça, mieux que ça plus grand que ça car je t'aime ne suffit pas 
Tu dis je t'aime plus que les mots ne sauraient le dire
Quels mots ?
Alors tu écris, ces mots, qui n'en sont pas
Fines étincelles, éclats d'amour et de diamants

C'est un message remis au Vent, aux Astres et la Lumière
Tu frôles l'ombre des Etoiles, et t'approches un peu trop près du soleil
Tu te brûles un peu les ailes, parce qu'aimer parfois fait mal

Mais vivre sans amour, c'est mourir,
L'amour c'est vivre, vibrer, être vivant
Sentir son coeur battre trop fort
Sentir son corps ployer sous le désir
La lettre d'Amour dit tout cela, sans vraiment le dire

Alors je t'écris, mon coeur, mon âme
Alors écris moi et dis moi. 

Brigitte Judit Dusch, historienne, psychanalyste, exploratrice urbaine.
Crédit photo, @brigittedusch

lundi 21 juillet 2025

Un tango de silence, le rêve




Je viens de faire un rêve 
Je me réveille c'est le petit matin,

j'étais dans cet appartement qui ressemblait au nôtre quand nous vivions ensemble il y a des vies de cela.

Ce lieu où  je te retrouve où nos âmes se retrouvent, toujours, comme aimantées par un fil invisible.

Nous ne nous sommes jamais vraiment quittés. Tu vis en moi, dans les replis de mon cœur, dans la chaleur de mon être.

Dans ce rêve, nous reprenons là où le dernier s’est arrêté, tissant une vie parallèle, un monde qui n’appartient qu’à nous.

Je t'aime, je t'ai toujours aimé, je n'ai jamais cessé de t'aimer, je t'aime encore
Je crois


Ce matin j'ai rêvé encore, comme à chaque fois je rêve encore


Tu étais là et j'étais là, je cherchais de vêtements dans ce placard au milieu du couloir de ce chez moi, de ce chez nous

Au fond, une boîte ouverte, sans couvercle. Dedans, des vêtements froissés, et puis… des chaussons d’enfant,de bébé,  si petits, si fragiles.

 
Je me suis réveillée

En sursaut
Et je t'ai appelé
"Viens... "
Alors tu es venu
Vite

Nous ne nous sommes rien dit

Tu m'a pris dans tes bras, et je m'y suis laissé allée
Nous nous sommes retrouvés
Enfin 

Doucement nous avons pris le temps
Nos corps n'ont rien oublié

Nos corps se sont retrouvés dans une longue danse de désir et d'amour 

Ils se sont reconnus, ils se sont tellement et tant aimé.
Alors ils ont dansé encore, une valse de tendresse, un tango de silence où chaque caresse portaient nos bleus à l'âme et de nos cicatrices
Celles de nos guerres
Nous avons fait tant de guerres !

Nous avons livré tant de batailles, toi et moi, dans le fracas des jours, dans l’ombre des nuits.
Pourtant, nos corps n’ont rien oublié. 
Ils se sont aimés, sans un mot, dans une étreinte où les mots auraient été de trop..

Je ne peux te dire « je t’aime ».
Je peux seulement dire que tu es ma guerre, ma paix, ma vie.
seulement que tu habites ma vie

Je ne peux te dire que ça.

Brigitte Judit
Crédit photo @brigittedusch

 

vendredi 18 juillet 2025

Encore une danse.




Encore une danse
Tu me demandes encore,
Encore.
Je ne peux rien te promettre,
Rien que je ne saurais tenir.
Alors, je ne  promets rien.

Prenons l’instant,
Rien que l’instant.
Demain n’existe pas encore.

Prends-moi dans tes bras,
Et dansons.

Tu me demandes si je t’aime.
Quelle question !
Oui, je t’aime, encore, toujours.
Je n’ai jamais cessé.
Peut-on désaimer ?
Je ne le pense pas, en tous cas, moi je ne peux pas

Cet amour, le nôtre,
Est d’une étoffe rare,
Tissée de joies et de blessures, 
De larmes et de sang..
.J’ai mis eu monde quatre enfants,
Mon premier, mon petit Sabra, mon étoile, parti trop tôt,
Comme son père, fauché au combat.
Les trois autres, vivants, précieux,

Et toi, toi tu es le  père de l’un d’eux,
Le seul père encore là.

Avec toi, un instant,
Un instant si bref,
J’ai rêvé d’une famille.
J'aurai aimé que tu me fasses un autre enfant
J’aurais voulu t’offrir un autre enfant,
En porter un de toi, encore.

Mais nos vies, la tienne, la mienne,
Étaient des guerres.
C’était.
Ce n’est plus.
Du moins, plus pour moi.
Ma guerre se livre autrement,
Et la tienne ?
Elle est ta vie.
Pour toi,  il n’y aura jamais de dernière fois.
Je l’ai appris avec toi, en vivant avec toi quand tu étais là

Je t’aime ainsi,
Et tu m’aimes ainsi,
Telle que je suis,
Faut-il que tu m'aimes 

Peut-être est-ce pour cela qu’on s’est quittés.
Parce que j’ai voulu, un jour,
Que ce soit la dernière fois.
Je ne sais pas.
Je ne veux plus savoir.
Je m'en fous !

Tu es là,
Je suis là.
Prenons ce que la vie nous offre.

Pas Dieu – tu n’y crois pas,
Sauf quand avec ta maman nous lui demandions de te ramener à la maison
Debout nous lisions les Psaumes
Pour que tu reviennes à nous.

Alors, non, je n’ai pas de réponse,
Pas de certitude.

Je danse – avec la vie, la pluie, le vent,
Avec toi.

J’ai toujours aimé danser avec toi.
Offre-moi cette danse,
Encore une,
Et d’autres,
Encore.

Your Brigitte Judit. 

Briefwechsel. (dialogue épistolaire)
Crédit photo @brigittedusch









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