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Encore une danse
Tu me demandes encore,
Encore.
Je ne peux rien te promettre,
Rien que je ne saurais tenir.
Alors, je ne promets rien.
Prenons l’instant,
Rien que l’instant.
Demain n’existe pas encore.
Prends-moi dans tes bras,
Et dansons.
Tu me demandes si je t’aime.
Quelle question !
Oui, je t’aime, encore, toujours.
Je n’ai jamais cessé.
Peut-on désaimer ?
Je ne le pense pas, en tous cas, moi je ne peux pas
Cet amour, le nôtre,
Est d’une étoffe rare,
Tissée de joies et de blessures,
De larmes et de sang...J’ai mis eu monde quatre enfants,
Mon premier, mon petit Sabra, mon étoile, parti trop tôt,
Comme son père, fauché au combat.
Les trois autres, vivants, précieux,
Et toi, toi tu es le père de l’un d’eux,
Le seul père encore là.
Avec toi, un instant,
Un instant si bref,
J’ai rêvé d’une famille.
J'aurai aimé que tu me fasses un autre enfant
J’aurais voulu t’offrir un autre enfant,
En porter un de toi, encore.
Mais nos vies, la tienne, la mienne,
Étaient des guerres.C’était.
Ce n’est plus.
Du moins, plus pour moi.
Ma guerre se livre autrement,
Et la tienne ?
Elle est ta vie.Pour toi, il n’y aura jamais de dernière fois.
Je l’ai appris avec toi, en vivant avec toi quand tu étais là
Je t’aime ainsi,
Et tu m’aimes ainsi,
Telle que je suis,
Faut-il que tu m'aimes
Peut-être est-ce pour cela qu’on s’est quittés.
Parce que j’ai voulu, un jour,
Que ce soit la dernière fois.Je ne sais pas.
Je ne veux plus savoir.
Je m'en fous !
Tu es là,
Je suis là.
Prenons ce que la vie nous offre.
Pas Dieu – tu n’y crois pas,
Sauf quand avec ta maman nous lui demandions de te ramener à la maison
Debout nous lisions les Psaumes
Pour que tu reviennes à nous.
Alors, non, je n’ai pas de réponse,
Pas de certitude.
Je danse – avec la vie, la pluie, le vent,
Avec toi.
J’ai toujours aimé danser avec toi.Offre-moi cette danse,
Encore une,
Et d’autres,
Encore.
Your Brigitte Judit.
Briefwechsel. (dialogue épistolaire)
Crédit photo @brigittedusch
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