Encore un mot, un verbe qui joue du paradoxe, qui se joue du paradoxe, un de ces mots capables du meilleur mais aussi du pire, surtout du pire !
Obéir, obéissance...
Obéir, respect, loi, droit, morale...
Nécessaire et essentiel à tout fondement social, il renvoie à l'ordre, du moins à une certaine représentation de celui ci. Un ordre social, un devoir social. Le respect de la loi, qui fonde la société, le droit, la loi des hommes fixée par les hommes...
Ordre pour que la horde ne soit plus...
L'ordre pour respecter les interdits fondamentaux, ceux qui font que...L'homme est un homme, un animal social.
Ordre civilisateur ?
Civilisation de l'ordre ? Contingence et nécessité ?
Ordre est un mot du même registre, capable du pire et du meilleur...
Du pire parfois, l'histoire nous l'a tant démontré, à tant de reprises
Ordre et obéir sont du même registre sémantique, analytique, socialogique...Si on veut !
L'obéissance renvoit éthymologiquement à la soumission, c'est nous dit le Robert, se soumettre en se conformant à ce qu'il ordonne...Il ? L'autre, l'Autre ?
L'obéissance revêt des formes différentes alors, elle renvoit à l'enfance, aux parents, aux rapports parents enfants, enfants adultes.... Obéir. L'enfant obéit à ses parents, qui lui même obéit (encore ?) aux siens. Toute une chaine et transmission générationnelle..Qui fait de l'enfant un adulte, du moins qui est sensé faire... Comme si l'adulte était sensé détenir une vérité, celle de l'ordre par exemple, comme si l'adulte était sensé ?
Obéir est un mot qui m'interpelle, justement par ces doubles, voire multiples sens. Car on est bien dans le sens, qui fait sens, qui donne sens
On obéit, cela peut paraitre simple, pour reprendre les termes d'un patient, ancien militaire, vieux soldat : "obéir ! c'est simple, facile, aisé, confortable, c'est pas vous, c'est le gradé qui donne l'ordre, exécution.... Pas de question à se poser, surtout pas, car s'en poser est déjà commencer à désobéir"...
Meutri par ce qu'il avait vécu alors, c'est à cause de cette désobéissance qu'il était amené à consulter
Obéir aveuglement à l'ordre qui vient d'en haut, qui vient lui même de plus haut, du sommet de la pyramide, mais de quelle pyramide parle t-on ?
Obéir à....à une origine qui se perd, à un ordre donné par ? Car on ne sait plus trop au final.
Excécuter les ordres = Obéir.
Exécution. Justement ? De l'ordre ? De soi même ? De l'autre ? Symboliquement ? Mais aussi dans le réel...
Aveuglément, en étant sourd, pas anesthésié, car conscient. conscient des mondes, des valeus, descultures, civilisations, ce que les Grecs Anciens nommaient l'eudaimonia, ce que Socrate décrivait comme une existence consciente, réflechie et intégrée à la Cité...
Obéir donc, mais pas sans se demander si...
Et c'est le si justement qui coince.
Car il faut que ça coince à un moment donné, pour faire sens, pour donner du sens, pour avoir un sens...
Obéir, on peut le conjuguer à tous les modes, à tous les temps, les temps de l'histoire, le constat est blafard.
Que d'obéissance qui ne soit pas regrettable, au nom d'une loi, injuste, scélérate, ignoble....
Au nom d'un ordre, celui de l'Ordre...
Obéir est un devoir, mais désobéir aussi, quand cet ordre est injuste, parait injuste. Est injuste. Beaucoup l'ont fait, et heureusement. L'Hisoire nous en donne, et c'est rassurant, de nombreux exemples. Des hommes et des Femmes se sont levés, ont risqués leur vie pour dénoncer des lois ignobles. Ils ont au nom de leur Morale, de leur Ethique d'êtres humains fait ce que leur conscience leur dictaient...."Je n'ai fait que mon devoir.. Simplement mon devoir, je n'ai pas besoin de médaille pour ça, ni de faire partie d'associations X" me confia un jour un vieux militant communiste, ancien du Rail. Comme tant d'autres Justes, anonymes... Et qui souhaitaient le demeurer, au nom justement de ce non, qu'ils ont su poser et se poser en conscience.
En psychologie sociale, l'obéissance renvoit à un rapport de force, dominé/dominant, un rapport de soumission. Elle a été longuement étudiée. Milgram au début des années 60 a proposé une expérience significative à son sujet (celle de la soumission à l'autorité) donnant des résultats affligeants Stanley Milgran en a été lui même affligé) chez des sujets lambdas n'éprouvant aucune difficultés à administer des chocs d'une violente intensité à d'autres sujets tout aussi lambda, au nom de l'obéissance?... C'est d'ailleurs un des arguments d'Eichman, lors de son procés à Jérusalem "j'ai obéi aux ordres"....
Cette obéissance là est terrifiante !
Dans ces cas là la désobeissance est alors une contingence plus que nécessaire !
A mes grands pères, à mon grand oncle, à ma grand tante, à mon père, à mon oncle....Et à tous les autres.....Anonymes...Qu'ils soient remerciés pour leur désobeissance.
Pour mes enfants.
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
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Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
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dimanche 22 février 2009
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
4 commentaires:
Merci Monsieur Castor pour votre belle visite dans mes Instants. Elle me touche tout comme votre message de remerciement.
J'aimerais que bien plus de personnes prennent conscience des autres aussi "différents" soient-ils.
Différents en apparence, mais égaux dans leur cœur, dans leur âme.
Des cœurs et des âmes qui souffrent rien de plus et qu'une main tendue adoucirait...
Je découvre ici un jardin merveilleux tant pour l'âme que pour le corps, merci.
Merci à vous !
Merci pour cette belle page sur "obeir" qui fait écho à mes questionnements du moment. Désobeir remet en cause le pouvoir de l'autre avec toutes les conséquences que cela entraine !... Mes questionnements se posent plus particulièrement sur le terme "Service". Je suis (entre autres) chef de projet informatique. Nous proposons des "services" à nos utilisateurs et ce terme ne me plait pas car il crée un déséquilibre dans les relations. "Rendre service" est un partage et me plait beaucoup. "Etre au service de..." est déjà moins équilibré avec la notion de dominant/soumis. On n'est alors pas loin de "Etre à la mercie de..." pour celui qui abuse ! Je cherche un autre terme moins ambigü... Si vous avez des idées.
Merci beaucoup,
Hélène
Bonour Helène, merci de votre visite et de vos commentaires.
La question que vous soulevez est interressante... Le service, que signifie cette notion ? Service, rendre service, être au service de .... Qui parfois est entendu par l'autre comme une forme d'aliénation. Il est à mon service, donc il me doit. Il m'est redevable de..? Proposer des services c'est proposer des possibilités, des idées, en échange d'une rémunération (elle est essentielle car personne ne doit rien). Cela peut bien sûr ouvrir la porte à l'instrumentalisation (l'ustensilisation) de l'autre, une sorte de relation perverse, faisant de l'autre une victime, ce qui fait jouir "l'agresseur"..c'est plus qu'ambigüe, comment voyez vous ça ?
Bien à vous
Castor
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