Alors que j'écris et travaille plus spécifiquement sur les émotions, mon fils insiste pour que nous regardions "en famille" un film qu'il a récemment découvert et qui "si maman, je t'assure, il faut que tu le regardes, ça va t'interresser, et nous en parlerons après"
Rendez vous pris pour ce samedi soir....
Equilibrium... Science fiction, thriller...
Nous voici d'emblée en 2070 après l'ultime ravage de la X° guerre mondiale....
Des ruines et une voix off, qui nous explique qu'à présent, la paix est revenue, la guerre n'existe plus grâce à un Sauveur et une découverte qui procure le bonheur...
Nous arrivons en même temps que le héros à Libria, cité futuriste où règne ce bonheur...
A Libria, les émotions n'existent pas, n'existent plus. Plus personne ne ressent rien, plus rien, grâce à l'absorbtion multi quotidienne du fameux "miracle" le Prozium (....!!!)
Ca me rappelle curieusement un livre que mon fils m'a fait lire il y a quelques temps, "le Passeur"...
L'homme serait-il tant fasciné par les émotions et surtout par ce qu'elles génèrent.
Le postulat du film est clair, elles sont la source unique de conflits, de guerre, de chaos. Les supprimer éradiquent alors toutes formes de violence.
Ainsi, Libria, la cité où les citoyens ont acceptés de vivre ainsi, contrôlés par cette pilule du bonheur. Au dedans. Une sorte de cocon, curieux, étrange, aseptisé, où règne Père, sorte de Gourou, Sauveur, qui ne se montre pas, mais qui est. Craint, Ecouté....Le Père terrifiant.
Les "" parlent en son nom : "Père a dit, Père veut, Père exige.... ". Le bien de chacun.
Puis le reste, le dehors. Les autres, ceux qui ne sont pas dedans, ceux qui sont ailleurs que dans ce cocon. Ailleurs.
Hors de la cité, hors les murs...
"Les Enfers" où se terrent ceux qui ne veulent pas de cette vie là, qui ne prennent pas le prozium, qui vivent et ressentent, qui collectionnent les vestiges du passé, humbles morceaux de partition, livres, miroir, parfum, tissus, tout ce qui procure quelque chose, qui affecte, qui fait vibrer. Qui donne de l'émotion, des émotions, qui en appellent aux sens...
Ce sont les "méchants", ceux dont il faut se débarrasser, ceux qui représentent le danger, car ils remettent en cause l'ordre établi. Les Résistants.
Pour cela une police, ultra violente, dans ce monde sans violence qui fait respecter une loi arbitraire, qui intervient lorsqu'ils constatent une infraction, la non prise de drogue. Le prozium.
Monde transparent, où rien ne peut échapper à personne, à rien, où tout est sous contrôle, contrôlé, où tout le monde se contrôle, se dénonce. En bon citoyen... Citoyen de l'ordre.
Le délit d'émotion. Il est puni par la peine de mort. L'incinération après un procès sommaire.
Et l'histoire se déroule
L'histoire d'une rencontre, d'un désir de rencontre, d'un désir de Vie, d'En Vie...
Si ce film présente des scènes violentes, il n'en n'est pas moins didactique et propice à la réflexion, à l'interrogation.
Il ouvre la voie à de multiples pistes, de nombreuses lectures, pas si différentes les unes des autres, des interrogations terrifiantes aussi.
Fantasme de l'homme que de vouloir un avenir, un futur sans violence. Désir ?
Un prix à payer. Une frustration, un rien sans rien, il faut donner pour... Il faut se priver pour. Mais justement pour quoi ?
Castration.
Les cinq sens, qui font ce que nous sommes ?
Et cette notion de l'ordre, de contrôle, de perfection, de similitude ?
Un monde parfait ? Equilibré ? Equilibrium...
Une violence pour endiguer une autre forme de violence. Oui, les émotions, nous le savons peuvent déclencher des réactions violentes, elles sont l'essence de l'humanité.
Un monde sans violence est-il alors possible ? Et à quel prix ? Quel prix l'homme doit-il payer pour vivre sous l'emprise de la non emprise ?
Peut-on promettre un avenir, un futur inodore, incolore, sans saveur ?
Rêve ? Désir ? Fantasme ?
Volonté de par faire ? Parfaire pour le parfait ?
Encore une fois la perfection ne peut-être une fin en soi, sa définition ne peut qu'être singulière. Nul ne peut imposer sa représentation de la perfection, sa conception de la perception à autrui, à l'autre, aux autres. En faire un Autre !
Enfer ?
Merci Sacha de nous avoir mentionné ce film qui nous a permis de réfléchir aussi en famille merci à toi pour ta pertinence, tes remarques sensibles et intelligentes...Bonne route sur ta quête de la sagesse et de la compréhension...
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
2 commentaires:
Bonjour,
Je n'ai pas visionné ce film, mais en lisant ce que vous écrivez dans cette note, cela m'évoque des livres (dont certains ont été portés au grand écran) qui ont traité de thématiques semblables. Je pense à « Un bonheur insoutenable » de Ira Levin ou à « Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury. Il y en a d'autres aussi (« Le meilleur des mondes » de Aldous Huxley).
Une particularité de ces livres ou films, je trouve, est que les sujets qu'ils abordent semblent intemporels, demeurent d'actualité. Même ceux qui ont été écrits il y a longtemps font réfléchir à propos de l'humain, de l'identité, de la place de chacun dans le monde, de la collectivité, de la liberté, etc.
Bonne journée à vous.
C'est tout à fait vrai, je me suis fait la même réflexion en voyant des extraits de Fahrenheit il y a quelques temps, avant de voir ce film. Récurent et obsédant aussi, cette question du futur de l'humanité, d'un certain futur, qui donne des frissons..
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