A mère...Ce préfixe, petit a, cette voyelle, première lettre de l'alphabet, préfixe privatif qui désigne le manque, le vide, ce qui fait défaut.
A mère, pour désigner la mère qui manque, qui fait défaut, qui n'est pas, qui n'a pas été, qui n'a pas joué ce rôle, qui ne l'a pas offert à son enfant, cet enfant qui au fond n'a jamais été vraiment sien;
Et la souffrance de ce manque, pour cet enfant là, la souffrance qui s'est introduit dans cette faille, la faille de cette mère défaillante.
A mère..
Quand il n'y a pas de mère, quand elle n'est pas là, pas seulement physiquement mais aussi et surtout psychiquement, affectivement, émotionnellement
Quand la mère ne se montre pas, ne montre pas, mais devient parfois un monstre.
Quand la mère défaille, refuse, dénie et nie l'enfant qu'elle a pourtant mis au monde.
Nie à l'enfant d'être le sien, d'être un être sujet aimable.
Nombreux sont ceux qui souffrent de ça, de ce manque là, du manque de mère, de l'a mère. Il en résulte une a mertume, une douleur, une souffrance parfois indicible, une plaie toujours béante, même si ce n'est qu'un petit peu, car ce petit peu là est un poison, qui mine, qui ruine et qui tue lentement à tout petit feu.
Elle "est née par hasard " dit-elle, d'une mère qui ne voulait pas d'elle, en tout cas qui ne l'a pas désirée. Elle est le fruit de l'envie de l'en vie et non du désir, du désir d'amour, du désir de vie.
Fruit d'une rencontre peut-être, mais celle ci ne s'est jamais faite. Entre elle et elle, elle se sent vide, amère.
Sa mère ne voulait pas du père, mais sa mère à elle ne voulait pas de ça, car en ces temps là ça ne se faisait pas, une histoire de mère encore.
A mère ou trop de mère ?
Elle voulait bien garder l'enfant puisqu'il était là, arrivé là alors qu'on ne l'attendait pas, mais ne voulait pas du père, qu'elle n'aimait peut-être pas, mais qui lui a donner l'envie de se sentir en vie après tout ce silence...
Mais elle a obéi à sa mère sorte d'ogresse vengeresse, toute puissante et omnisciente régentant un monde qui n'avait plus alors raison d'être, mais s'accrochant quand même à ce triste privilège ! Matriarche !
Alors elle a épousé le père, avant la naissance de cet enfant, de la honte ou presque...
Mais elle n'a pas reconnu cet enfant, ne l'a sûrement pas regardé, porté, aimé ! Une fois jeté en pâture au monde hostile elle en a fait l'offrande à l'ogresse qui l'a élevé, gardé, nourri aussi...
Une histoire de mère, amère... Sans aucun doute !
Ce n'est qu'à l'âge de devenir mère elle aussi peut-être que cette a mertume lui revient en mémoire. Elle a grandi tant bien que mal, entre des femmes qui ne s'aiment pas, qui se reprochaient un passé dont elles n'assumaient ni l'une ni l'autre la responsabilité.
Vilain petit canard responsable désigné de cette dispute, elle est brinquebalée comme un colis qu'on aimerait déposer sans savoir vraiment où, car il n'y a pas de place, aucun endroit pour l'accueillir.
A mère ! Qui est-elle cette absence qui n'a pas même su la nommer et qui n'a pas même essayé de l'aimer.
Qui à chaque regard posé sur elle ne voyait que la faute, l'erreur commise pour avoir eu cette envie de vie !
Elle était ça, l'erreur, la cause, responsable désignée d'une vie gâchée, d'un avenir raté, celui d'une mère qui n'a pas eu la délicatesse de s'éclipser, de l'abandonner vraiment !
Elle n'a pas pleuré quand cette mère qui ne l'était que sur le registre de l'état civil est morte, elle n'a pas versé une seule larme sur la perte de celle qui l'a déposée au monde. "On ne pleure pas ce qui n'existe pas"
A mère.
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
1 commentaire:
C'est dur et ça fait mal comme souvent ce que vous dites. Mais vous dites la vie et elle est dure et fait souvent mal.
Natalia D
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