Psychanalyse Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

vendredi 22 août 2025

Il y a tant de choses que je ne te pardonne pas



Tu m'as demandé de te répondre et c'est bien difficile.

Je vais cependant essayer 
Tes mots sont durs comme souvent, ce sont des coups de sabre.
Il y a tant de choses que je ne te pardonne pas !

Non je ne suis pas un petit chat sauvage et tu as toujours su qui j'étais, dés le premier jour de notre rencontre.
Et tu me dois une vie, mais nous n'en sommes plus là.


Non je n'oublie pas ton silence à ce moment là où j'avais si besoin de toi, si besoin que tu sois là tout prés de moi pour que je ne meure pas.
Non je ne te pardonne pas ton absence lorsque j'étais entre la vie et la mort.
Tous les jours j'attendais, je t'attendais, mais rien, pas un mot, rien, et je voyais le regard gêné des médecins quand je demandais si tu étais là si tu avais appelé.
Je sais que tu en avais la possibilité, et j'ai souffert de toute mon âme de ce silence. Tu m'as abandonnée.
Alors pourquoi ?

J'ai compris alors que je ne pouvais plus avoir confiance, que je ne pouvais plus te confier ma vie, puisque tu ne voulais pas même être là pour m'accompagner vers la mort.
A cette époque nous combattions pour une même cause.. Et tu n'es pas venu. Aujourd'hui nous ne serions plus dans le même camp, alors que ferais tu ?

Tout ça tourne souvent en boucle dans ma tête, c'est deux de mes hommes qui ont risqué leur vie pour m'arracher à cet enfer, ils ont traversé le feu sans savoir si j'étais vivante ou morte, ils m'ont dit plus tard "Jamais on ne vous aurait laissée dans ce merdier avec ces bâtards.."

Et toi ? Qu'aurais tu fait ? je me le suis souvent demandé, y serais tu allé ? Comme ce jour, lorsqu'on s'est rencontré et que tu as eu des états d'âme ? Si j'en avais eu ; serais tu la, en vie aujourd'hui ?
Je me suis interdit de penser à tout ça, mais tu m'y obliges alors voilà.

Tu ne me respectes pas, tu ne vois que toi et ton désir pour moi.

Tu ignores cet homme qui partage mon cœur et ma vie, même s'il est loin en ce moment. Toi aussi tu l'as été, si souvent.
Contrairement à toi je suis fidèle, et que je ne peux être que la femme d'un seul homme. Il est cet homme.
Tu me dis qu'il a de la chance, je te réponds moi aussi, c'est un cadeau de D.
Tu dis "il ne reviendra peut-être pas" c'est d'une cruauté absolue, tu te moques donc du chagrin que j'éprouverai encore !  c'est indigne d'un soldat, indigne d'un homme. Je refuse d'entendre ça.

Tu te moques de tout en vérité je crois, sauf de ton désir, ton désir de me posséder. Il n'y a que ça !
Je ne suis pas à toi, je ne suis à personne, je ne suis pas un objet, mais une femme qui a besoin d'aimer et d'être aimée, pas possédée. 
Je ne suis pas un trophée, j'ai besoin qu'on me protège, qu'on prenne soin de moi.. Tout ce que tu ne fais pas, et que tu n'as jamais fait vraiment, je suis fragile aussi, tu l'oublies si souvent.

Tu confonds un peu trop désir et amour.
Oui je t'ai aimé, je t'aime et je t'aimerai toujours, je t'ai désiré, j'aime l'amour et nous nous sommes aimés avec passion, oui tu as raison, j'aimais ça. Nous aimions ça et je ne regrette rien de tous ces moments de passion. Nous nous sommes donné tout ça..
Mais, la vie n'est pas que ça
Lorsque nous vivions ensemble il m'est arrivé de penser un court instant fonder une famille moi qui avait perdu la mienne tragiquement, j'aurai aimé te donner d'autres enfants. Nos vies ne nous l'ont pas permis, mais sache que j'aurai aimé ça.

Je ne t'en veux pas, ta vie c'était (et c'est toujours)  la guerre, tes missions, conduire tes foutus blindés, commander Tes Hommes, les Honneurs. Nous n'allons pas refaire l'histoire, c'est le passé. 

En réalité tu me veux parce que tu ne m'as pas.
Prends un peu de temps pour méditer tout ça.
Bien affectueusement, quand même.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est un morceau de ta vie, qui est bien douloureux...
Les plaies en sont males cicatrisées.. ... Et les boursouflures guérissent difficilement.... Le positif, c'est d'avoir aimé passionnément, des deux côtés...et en faire un jardin fleuri en lieu et place d'un désert ou d'une banquise...
Mieux vaut une passion, que le néant ...
Esther 🌹

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

Vous étes venus

compteur visite blog

map