Elle nous faisait bien rire la valise de ma grand mère !
Elle nous faisait bien rire quand elle disait à qui voulait l'entendre, mais à voix basse, qu'elle avait près d'elle une valise toujours prête "au cas où"
Au cas où il faudrait partir, encore, partir !
Pour aller où ?
Là n'était pas la question, mais partir pour aller ailleurs...
Ailleurs où l'air serait plus respirable
Au moins pour un moment !
Dans l'article précédent, j'évoquais cette pièce de théâtre nauséabonde, cette stupidité ordinaire, cette banalité stupide d'un quotidien trivial où nul ne fait plus guère attention à l'autre. Ignorant aussi qu'il est pour cet autre un autre/
On est toujours l'autre de l'autre, l'autre de quelqu'un...
C'est peut-être ça qui fait peur, terrifie, ne pas se reconnaitre dans un autre, un autre tellement différent, étrange et étranger dans lequel on ne se voit pas, ou qui renvoie une image qui ne résonne pas, qui ne peut-être raisonnée.
C'est peut-être dans cette faille là que se loge la valise de ma grand-mère ?
L'autre ; bouc émissaire pour renforcer la cohésion d'un groupe par ailleurs bien mal en point, incohérent ou presque mais qui se retrouve dans une langue commune autour d'un ennemi commun.
Ennemi commun, qu'il faut désigner comme l'autre étrange et étranger qu'il convient d'abattre, pour rester entre soi, ensemble, dés fois que....
La langue, langage, parler, même, mêmeté, indifférenciation, chaos....
Peur ? Cet autre qui fait peur ?
Qui renvoie de soi, la part de soi dont on ne veut pas, celle qu'on voudrait peut-être cacher, mais qui est là ?
Qu'est ce que tu n'aimes pas alors toi, l'autre qui n'aime pas ce bouc que tu as désigné, que n'aimes tu pas chez cet autre là ?
Le sais tu ?
L'autre ? Celui qu'on désigne, qu'on nomme ou qu'on montre du doigt, celui là même qui comme le père de Freud ramassa sans mot dire son chapeau qu'un passant haineux avait jeté à terre !
Tout comme ma mère qui avançait à petit pas, se faisant toute petite, pour qu'on ne la remarque pas, elle l'étrange étrangère...!
Tout comme l'accent de mon père, cet accent singulier que nous ne comprenions pas parfois, gamin à qui des bien pensants, ces mêmes qui pensent et affirment savoir qui doit vivre ou mourir ont confisqué l'enfance et l'adolescence !
C'est peut-être ça aussi la valise de ma grand-mère ?
Elle qui nous racontait ses départs, qui regardait si la cave ... '"Au cas où "'
Une valise toujours prête !
Elle la nomade qui était de partout et de nulle part, enfant de la Terre, se disant que si les hommes pouvaient être raisonnables !
Cette valise là revient à ma mémoire, car cette infamie qui soit disant pour faire rire et rire convoque la haine et la bêtise. Usant de l'art pour montrer à voir la haine de l'autre, mais pas de n'importe quel autre, cet autre désigné d'office depuis tant de siècle, cet autre qu'il faut anéantir
Une haine perverse qui sous des allures bon enfant distille son venin ! Le théâtre est fait pour être dit, joué, mais joue t-on la haine ? C'est bien là la question, la véritable question !
Le théâtre, la pièce, le drame ne prend vie que grâce aux acteurs et au public
Ils étaient tous deux au rendez-vous !
Hélas !
Le monde ne changera donc jamais .
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
A nous...
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
Mon livre : "j'aime ma vie"
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire