Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

lundi 20 mars 2017

Sa valise



ll y a sa valise.

Cette val
ise qu'elle porte, qui s'accroche, qu'elle accroche, qu'elle serre... Qui la colle... SA valise.

Sa valise est lourde, de plus en plus lourde. C'est que depuis toutes ces années elle ne cesse d'y entasser toutes ses misères, ses souffrances et ses malheurs. 

ll n'y a plus de place pour le bonheur !
 

Sa valise luis pèse de plus en plus. Elle a bien essayé de la poser ; mais elle ne peut la déposer, s'en délester pour avancer.

C'est fat
igant, usant, lassant. Elle n'en peut plus. Pourtant.

Le bagage est nécessa
ire pour poursuivre la route et aller sur le chemin. Elle ne sait où il mène mais ça n'a pas d'importance. Longtemps elle s'était dit que le monde avait un bout puisqu'on parlait du bout du monde. Alors elle avance.
Elle marche sur la route, tel Oed
ipe dans sa détresse, au plus loin de son désespoir et de sa culpabilité, elle ne se pose pas la question : un pas, un autre, il faut aller de l'avant. Au devant. De quoi ? D'elle même peut-être.

Au bout du monde. Ma
is de quel monde ? Vers sa fin, la fin du monde ? Vers ce bout mystérieux et promis.

Puis elle s'est demandé comment cela se pourrait puisque la terre est ronde. ll n'y a pas de bouts ni de bouts du monde. Pas de début, pas de fin. ll y a la mer celle qui sépare et coupe en deux les continents siamois à leur naissance ; Les voilà séparés, émasculés prêts à s'affronter. Les flots contenant les pulsions de ces frères ennemis sont libérées.
Eros et Thanatos décha
inés.

A quo
i bon cette valise ? A quo
i bon ce fardeau. Pourtant elle ne la lâche pas, pire elle s'y accroche,  l'ouvre de temps à autre pour y remiser un objet, un mot, un chagrin, un souvenir à emporter pour une autre vie là bas. Mais où ? Sa valise n'est qu'un prétexte, un faux semblant, un faire valoir, une armure, un bouclier qui la protège. Un rempart et une muraille, elle est soudain une forteresse, imprenable et invincible, enfermée et tenaillée par la souffrance. Celle là même contenue, maintenue dans cette valise, usée, qui n'en peut plus. Pourtant, ce bagage c'est elle. Elle ne peut être sans lui, c'est sa création sa créature, son avatar, son emblème et son phallus. Nous avons tous besoin, se rassure t-elle d'une valise d'un endroit à soi qu'on peut emporter pour ne pas être vraiment seul. Cet objet transitionnel est bien encombrant elle en convient mais ne peut se résoudre à l'abandonner, à le laisser au fond d'une consigne. L'oublier, jeter ou perdre la clé.

Est-ce auss
i simple ?

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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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