Ca prend comme ça, d'un coup, n'importe quand, n'importe où, sans savoir pourquoi.
On se dit qu'on va mourir, que le cœur va lâcher. On ne peut plus respirer, tout est bloqué, on a mal, on pense devenir fou, les jambes tremblent, on a chaud, froid, et ça serre, le cœur, l'estomac, le ventre, la nausée, la perte de contrôle, des tremblements, la tête qui tourne, la boule au ventre, le nœud dans la gorge, le nœud partout, on est pris tout entier dans un étau, et sa serre, encore, plus fort, on va mourir, ce n'est pas possible, on tremble encore, on est livide, et pâle, c'est terrible, on perd le contrôle de soi, tout fout le camp, on va tomber, on essaie bien, on voudrait bien, on n'y arrive pas…
Puis ça passe….
Puis ça passe….
On a l'impression que ça ne s'arrêtera jamais, ça dure l'éternité, on est hors sol, hors de soi, de la terre, des autres, ailleurs, et on ne comprend toujours pas. Crise cardiaque ? Autre chose grave ? Mourir, toujours cette peur de la moirt, subite, comme ça, soudain ! Qu'est ce qu'il se passe, alors qu'il n'y a rien de spécial….
"Je vais mourir". "Je deviens fou". "J'ai tellement mal"
Le médecin consulté, ou les Urgences parfois, après plusieurs bilans, disent que tout va bien, le corps se porte bien. Pourtant !
On a mal et on a peur, peur que ça revienne on ne sait pas quand, parce que ça revient des fois, n'importe quand, n'importe où ?
Angoisse, anxiété, Angst, AngorDes mots, voilà des mots. Mais que signifient ces mots ?
Crise d'angoisse, crise de panique. Crise tout court. Douleur, souffrance, et peur. Et peur d'avoir peur que ça recommence, et de ne pas savoir si et quand ça va s'arrêter. Ce "ça" maudit, qu'on ne peut nommer car on ne sait pas vraiment ce que c'est et pourquoi "ça" arrive comme ça.
Il y a la peur, la peur à l'origine de la peur, ce cercle vicieux qui terrifie, car cette crise ne vient pas de nulle part, ne surgit pas comme ça. Alors pourquoi ?
D'abord comprendre ce qui se passe dans son corps, comment "ça" prend possession du "soi". S'assurer qu'il n'y a rien de physique. "C'est déjà ça, mais pas forcément" souligne E. "au moins si c'était le cœur on pourrait me soigner et ma famille ne me prendrait pas pour un fou"
Le mot est lâché, car bien sûr, si le corps n'a rien, c'est dans la tête que "ça" se passe, donc…
Folie, non prise au sérieux… De la plainte qui elle est bien réelle car si aucun organe n'est responsable de la douleur, celle ci est pourtant bien réelle aussi. Car "ça" fait mal et il faut que "ça" s'arrête, absolument.
Bien sûr il existe des médicaments, qui soulagent, mais le sujet, le "je" lui, voudrait comprendre pourquoi son corps lui envoie un tel signal ? un tel rappel à l'ordre? Ce n'est pas une mince affaire. C'est partir à la recherche de l'origine, la peur originelle, celle où tout à commencé, celle bien enfouie dans un repli de l'inconscient afin de faire face au quotidien. Sauf qu'elle est là, tapie, en toile de fond et nous empoisonne l'existence, nous rappelle sans cesse que nous sommes en comptes et qu'il faut les régler. L'angoisse : Elle n'est pas sans objet disait Lacan, c'est exact, mais quel en est l'objet ? Il est singulier, il est nôtre, nous l'avons fait ainsi. La psychanalyse en elle même ne donne aucun "outil" pour soulager dans l'immédiat contrairement aux thérapies cognitives qui permettent de mettre en place quelques techniques efficaces en attendant de trouver en nous l'explication à ces symptômes, de comprendre ce qu'est l'angoisse de l'angoisse. Il faut l'écouter, apprendre à la sentir venir, l'accueillir aussi parfois en sachant qu'il n'y a pas de danger et qu'elle va s'en aller. Puis petit à petit les pièces du puzzle s'assemblent et le "je" va se sentir prêt à affronter sa peur, pour ne plus avoir peur d'avoir peur.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
Crédit photo @brigittedusch
D'abord comprendre ce qui se passe dans son corps, comment "ça" prend possession du "soi". S'assurer qu'il n'y a rien de physique. "C'est déjà ça, mais pas forcément" souligne E. "au moins si c'était le cœur on pourrait me soigner et ma famille ne me prendrait pas pour un fou"
Le mot est lâché, car bien sûr, si le corps n'a rien, c'est dans la tête que "ça" se passe, donc…
Folie, non prise au sérieux… De la plainte qui elle est bien réelle car si aucun organe n'est responsable de la douleur, celle ci est pourtant bien réelle aussi. Car "ça" fait mal et il faut que "ça" s'arrête, absolument.
Bien sûr il existe des médicaments, qui soulagent, mais le sujet, le "je" lui, voudrait comprendre pourquoi son corps lui envoie un tel signal ? un tel rappel à l'ordre? Ce n'est pas une mince affaire. C'est partir à la recherche de l'origine, la peur originelle, celle où tout à commencé, celle bien enfouie dans un repli de l'inconscient afin de faire face au quotidien. Sauf qu'elle est là, tapie, en toile de fond et nous empoisonne l'existence, nous rappelle sans cesse que nous sommes en comptes et qu'il faut les régler. L'angoisse : Elle n'est pas sans objet disait Lacan, c'est exact, mais quel en est l'objet ? Il est singulier, il est nôtre, nous l'avons fait ainsi. La psychanalyse en elle même ne donne aucun "outil" pour soulager dans l'immédiat contrairement aux thérapies cognitives qui permettent de mettre en place quelques techniques efficaces en attendant de trouver en nous l'explication à ces symptômes, de comprendre ce qu'est l'angoisse de l'angoisse. Il faut l'écouter, apprendre à la sentir venir, l'accueillir aussi parfois en sachant qu'il n'y a pas de danger et qu'elle va s'en aller. Puis petit à petit les pièces du puzzle s'assemblent et le "je" va se sentir prêt à affronter sa peur, pour ne plus avoir peur d'avoir peur.
Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
Crédit photo @brigittedusch
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