Il n'y a plus rencontre
il n'y a plus d'autre,
il n'y a plus rien.
il n'y a plus que l'image, l'image de soi que nous renvoie le miroir chaque matin, chaque soir et chaque jour, et encore un jour, et un jour encore...
A l'infini ?
Il n'a plus que ça, et c'est devenu insupportable.
Il n'y a plus que la béance, impensable mais qui nous hante, nous colle à la peau, à la tête, au cœur qui s'assèche, qui se tend, qui se ferme pour ne pas sombrer, pour ne pas pleurer, pour ne pas hurler le manque.
Tout est illusion, tout est devenu irréel, le lien tissé avec l'autre ne se fait que du bout d'un clavier, il n'y a plus de baiser, de tendresse, ni d'amour, il faut être sur ses gardes et garder ses distances. L'autre est porteur du mal, l'autre est devenu le mal, celui qu'il faut craindre, l'autre est peut-être la mort, celui qui porte la mort, qui donne la mort, en cadeau inattendu. L'autre est un ennemi qui ne le sait pas peut-être ? Encore ? Je suis un ennemi moi aussi ? Peut-être ? Sûrement ? C'est intenable !
Je, tu, il, nous, vous, ils sont peut-être la mort
La possible mort s'est invitée en chacun de nous, s'est emparée de nous à notre insu, c'est infiltrée maudite et perfide, pour distiller son poison et nous tuer à petit feu dans les pires douleurs.
La possible mort s'est invitée en chacun de nous, s'est emparée de nous à notre insu, c'est infiltrée maudite et perfide, pour distiller son poison et nous tuer à petit feu dans les pires douleurs.
Attention, reculez, d'un pas, de deux, de trois, non plutôt fuyez !
Il n'y a plus de rencontre, Il n'y a plus de rendez-vous, de surprises et de fleurs offertes, il n'y a plus moi, il n'y a plus lui,
Qui suis-je et qui est-il ?
Qui suis-je et qui est-il ?
Il n'y a plus de rencontre, de rendez-vous, de ces moments fébriles, de découvertes, de complicité, d'amour, de tendresse, de baisers et de caresses. Il n'y a plus de corps, plus de rien qui fait la vie, qui fait que la vie parfois peut-être belle, merveilleuse, un ciel bleu, qui parfois laisse éclater l'orage !
Il n'y a plus ça.
Il n'y a plus ça.
Il n'y a plus la possibilité de rire, d'aimer, de vivre.
Il n'y a plus que les mots lus sur un écran, entendus au téléphone
Visages et voix, échos lointains des êtres aimés, sons déformés au prisme de la distance et des émotions. Il n'y a plus de rencontres que celles ci, misérables et tenues, maintenues, tendues, distendues et qui ne tiennent qu'à un fil, mince et tenu, pouvant se rompre, se briser d'un seul coup, de manière inattendue.
Il y a cette terreur possible de mourir loin des siens, de sa terre, sans avoir revu, dit au revoir, une mort volée confisquée, encore !
On nous vole notre vie, nos adieux, notre mort, exit.
Il n'y a plus que les mots lus sur un écran, entendus au téléphone
Visages et voix, échos lointains des êtres aimés, sons déformés au prisme de la distance et des émotions. Il n'y a plus de rencontres que celles ci, misérables et tenues, maintenues, tendues, distendues et qui ne tiennent qu'à un fil, mince et tenu, pouvant se rompre, se briser d'un seul coup, de manière inattendue.
Il y a cette terreur possible de mourir loin des siens, de sa terre, sans avoir revu, dit au revoir, une mort volée confisquée, encore !
On nous vole notre vie, nos adieux, notre mort, exit.
Quelle existence se joue, se trame et se tricote ?
Il n'y a plus rienIl y a ce jour, ce moment, ce présent auquel on s'accroche pour penser demain et regretter hier.
Il y a ce moment de détresse et de stress, de pénible douleur, de peur d'être pour ne plus être, peur de se déliter, de se diluer dans l'inconnu infini et anonyme, dans cette fosse commune de l'oubli.
Il y a l'enfermement, le confinement, le rétrécissement de soi, pour ne pas déborder les limites d'un cadre posé par ceux qui ont anéantis notre liberté
La liberté de l'âme, la liberté de quoi ?
Celle du temps ? Mais le temps imposé n'est en rien le temps espéré, alors on traine et on se traine ne sachant que faire de ce lien qui nous désunit de l'autre puis de nous même, nous abandonnant à une solitude terrible et tragique ou peut-être pire !
Il n'y a plus de rencontre, de bonjours, de mains serrées, d'accolades et de baisers, il n'y a plus de gestes d'amour et de tendresse. Il n'y aura plus.
Il n'y a plus que la peur, le silence et la mort, la détresse et le désespoir le silence et le vide de ses rues et jardins vidées de la vie. Un monde moribond terrassés par la vie avant que la mort ne vienne le prendre.
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo, @brigittedusch
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