Il ne s'agit pas de "Quoi transmettre ?"
Mais plutôt "Comment transmettre ?"
Le quoi, cela s'entend constitue le patrimoine, les biens si chèrement (oh combien) acquis et pas toujours à la sueur de son front...
Il s'agit donc essentiellement de "comment transmettre ses biens matériels à ses enfants, ou petits enfants, le plus facilement possible et surtout de la manière la moins couteuse possible...."
Notaires et juristes rivalisent d'astuces toujours juriquement correctes, écrivent moults ouvrages afin que cette transmission là puisse se faire dans les meilleures conditions, tout en prenant au passage une commission (mais cela vaut bien le conseil, et le conseil vaut bien gratification, tout travail méritant salaire).
Héritage ? Transmission ? Transmission de cet héritage !
Quid de cette transmission là ?
Quel cadeau ? Véritable cadeau ou cadeau empoisonné, de ceux dont on ne sait quoi faire, qu'on remise par devers soi, et qu'on ressort à l'occasion ?
Quel fardeau ? Quel boulet ?
Pourquoi cet acharnement à vouloir à tout prix léguer, transmettre un peu ou beaucoup de soi, de ce qu'on a amassé, gagné tout au long de sa vie, et qu'on ne pourra garder puisque mort, on n'emporte rien dans l'au delà. Qu'il faut tout quitter.
C'est ainsi. L'homme n'est finalement que peu de chose, il quitte, seul ses biens lui survivent...Son souvenir ? Son empreinte ? Trace de son passage ici bas ?
Donc, ainsi on peut se convaincre qu' on ne quitte pas tout à fait, puisque ce qu'on laisse, survivra, restera, sans nous... restera au delà de nous. Un peu de nous...Alors !
Un zeste de soi, vaut bien un petit geste, envers le survivant. Qui on l'espère transmettra encore et encore. Au delà de son nom, de ses gènes !
Quel ambition, mais surtout quelle vanité !
L'homme est ainsi fait, et ainsi encouragé.
Alors le transmettre...Pour que ce ne soit pas perdu ?
La perte, le vide....Crainte, angoisse, peur de cet inconnu, vaste désert inutile que l'on s'oblige à ignorer, à dénier.
Transmettre... Mettre au delà :Trans.... que cela traverse
Transgénérationnel...
Pour laisser un peu de soi, encore un peu, le reste, qui reste.
Le reste pour penser un peu à celui qui part, qui est parti, qui manque peut-être et qui comble ce manque, ce vide par "un petit quelque chose....Pas grand chose...De l'argent...Une maison....Des terres...Des titres....De l'argent....Des comptes en banque..Des entreprises,"
Le reste qui comble le vide, le rempli et empêche l'oubli
Et celui qui reste d'affirmer encore sa puissance, la puissance de l'amour de celui qui est partit pour celui ou ceux qui restent, en transmettant, un peu, beaucoup, passionnément...Ou pas du tout..
Un peu, beaucoup, à l'un, passionnément à l'autre, ou pas du tout !
Et que faire ce beaucoup, de ce un peu, et de ce pas du tout !
Cadeau... Cas d'eau ? Mais de quel eau trouble s'agit-il ?
Où s'agite t-il ? Sans peut-être savoir nager... Ou surnager, nager sur, surfer, sombrer...
Comment nager surnager et ne pas se noyer, pour récupérer à bout de bras ces cadeaux qui sont si souvent empoisonnés
Transmission donc ?
Quelle signification lui donner
Que craint donc celui qui transmet ce lourd et encombrant fardeau
Que son fils, ou sa descendance ne sont pas capables d'en faire autant, qu'il manque ou manquera ?
A t-il si peu confiance en celui ci ?
A t-il peu confiance en ce qu'il lui a transmis de son vivant ? A travers l'éducation, l'amour, la tendresse, l'affection qu'il lui aura ou aurait donné ?
Crainte encore pour l'avenir, et un avenir sans soi, "Après moi le déluge" n'aurait donc plus court ou cours dans cette logique là..
Car il s'agit bien de l'après moi. Après moi, il ne pourra que rester quelque chose, de mon passage...
La trace, on y revient, l'empreinte, le fossile... Le reste dans l'archéologie des souvenirs, des mémoires. L'image s'estompe, mais la pierre reste, fait qu'on se rappelle, qu'on s'incruste, dans les mémoires, dans les souvenirs, dans la vie, dans l'espoir et dans l'avenir de l'autre
Un autre qu'on dit aimer, mais dont on se méfie, quand même un peu, dont on n'est pas sûr de la réussite, alors un petit coup de pouce pour l'encourager n'est pas un mal
Un mal ? Quel mal y a t-il à léguer ses biens
Ses biens, le soi encore, l'être et l'avoir
Peut on croire qu'au bout de toute une vie, nous n'avons pas encore su faire la différence ? Que nous n'avons pas compris le paradoxe de ces deux auxilliaires ? De ces deux instruments de la langue qu'on s'amuse à ustensiliser au cours de la parole mais qui en réalité nous jouent bien des tours pendables : Qui sommes nous ? Et qu'avons nous ?
Nous ne sommes rien et n'avons rien, répondra le sage ?
Mais combien d'années ou combien de vie pour arriver à une telle ascèse morale, intellectuelle et spirituelle ?
Alors nous continuons de transmettre, non contents de transmettre nos tares, nos maladies, nos idioties, nos croyances les plus folles, nos secrets de familles, nous léguons nos biens à nos enfants qui fort heureusement pour certains ne savent qu'en faire !
Et s'en défont. Et s'en dé-font, ainsi font font font les petites marionnettes,
Ainsi font font font trois petits tours et puis s'en vont......
2 commentaires:
Well written article.
Thank you, I'm glad to meet you
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