Psychanalyse aujourd'hui..... Justement, fort justement aujourd'hui.
Quid de l'écoute analytique, quid de l'écoute, quid aussi et surtout de la demande du, des sujets à l'analyste, au thérapeute ?
La clinique est en perpétuel mouvement, elle se doit de l'être, être à l'écoute de la demande du sujet, être à l'écoute du sujet, elle doit s'adapter....au sujet, au monde du sujet, aux préoccupations du sujet, au monde du travail, à la société...Voire à l'actualité, à ce qui fait le monde dans lequel nous sommes inscrits, nous nous inscrivons ou tentons de nous inscrire
Le lien social, que nous maintenons, suscitons, encourageons, developpons.
Contrairement à la médecine qui peut objectiver une pathologie à la lecture d'une imagerie ou d'examens paracliniques, nous ne pouvons en psychologie, psychothérapie, psychanalyse dire c'est ainsi. Poser un diagnostic est toujours très compliqué, pas simple, car le sujet n'est pas constitué d'un bloc, ne présente pas une fois pour toute une pathologie, des troubles, des désordres, des symptômes, ou un tableau clinique.... La personnalité est complexe, composée de multiples traits, qui ne sont pas non plus immuables.
Le sujet est unique, singulier. Il est !
L'entretien clinique, l'écoute de l'histoire, des symptômes, des plaintes , du mal être, les mots mais pas seulement disent...Permettent....De comprendre, un peu, de s'orienter, de guider, d'accompagner....
Chaque jour, repenser, remettre sur le métier son savoir, son ouvrage.... Son ignorance.... Aussi
Nous ne détenons ni vérité, ni savoir, ni remède, ni rien de tout cela, nous ne détenons rien, il faut être humble et modeste, pour être thérapeute....
Nous ne pouvons rien promettre, mais permettre, ce qui peut-être déjà beaucoup...
Nous n'avons pas le pouvoir de guérir, faire des miracles, mais nous pouvons soulager l'être en souffrance....
C'est le sujet qui guide, qui nous oblige sans cesse à repenser, repanser, aller plus loin, remettre en question, encore et encore. Se remettre en question, encore et toujours !
Nulle vérité n'est acquise, définitive. Chaque sujet est unique, chaque rencontre est singulière, chaque histoire est particulière....
Histoire de vie, de rencontre, moment de partage, singulier et imprévu, qui fait que deux sujets sont présent au même lieu, pour un même rendez vous. Où il se passe quelque chose, pour chacun d'eux. Où l'histoire se met en mots, se tisse, se trame dans cet espace qui est là pour ça...
Nouvelle écoute ? Pourquoi ? Et quelle est-elle ?
Doit on se contenter du discours appris une fois pour toute, sur les bancs de l'université. De ce savoir là, codifié, inscrit dans les livres qui se transmet...De professeur en élève ?
Il est utile, indispensable, essentiel. C'est indéniable, mais il ne suffit pas.
Comme le DSM, il est une base, il en faut une, il faut bien pouvoir aussi se réfèrer....S'appuyer !
Nous n'en sommes qu'au début, aux balbutiements des découvertes sur le fonctionnement de l'être humain, de son fonctionnement.
La neurologie, la neurophysiologie m'ont toujours passionnées... Je me souviens de ces cours à la fac, difficiles d'accés, difficile à comprendre, à restituer, surtout. Savoir localiser les zones cervicales, connaitre les conséquences de leurs déficits... J'y ai passé du temps, j'en ai rêvé la nuit....!
Je n'en voyais pas toujours l'utilité et me demandais bien pourquoi on nous demandait d'étudier et de faire des potentiels évoqués.... Et pourtant, comme ils me sont utiles aujourdh'ui, autant que la littérature, l'art, l'anthropologie, les sciences humaines... Car ils font partie de nous, ils forment un tout, avec le reste, avec l'autre, ils font la vie !
La demande au thérapeute est une demande spécifique.
la fonction de thérapeute est une fonction spécifique.
L'écoute de l'autre, de la souffrance de l'autre. C'est bien là, la question...
Le noeud de la question, celle du sujet et celle du thérapeute.
Elle s'inscrit dans un espace, dans une éthique.
Mais écouter ne suffit pas toujours, car l'autre, attend aussi quelque chose...La manifestation de l'entente de cette écoute, une sorte de concrétisation, pas forcément une réponse, mais quelque chose, qui fait que le thérapeute, a entendu, est présent à l'écoute...
C'est ce quelque chose qui fait question, cette réponse là, unique et singulière qui fait question, noeud parfois, qu'il convient de tenter de dénouer quelque peu...
C'est aussi ce quelque chose là, d'un peu spécial que l'écoute analytique, psychodynamique, thérapeutique doit permettre... A défaut de promettre.
L'accompagnement a aussi ses limites, le symptôme c'est la souffrance, c'est le noeud qui fait mal, qui coince, qui cogne, c'est à cause de ce noeud, de cette souffrance que les gens consultent, pour s'en défaire, et vivre mieux, à défaut de vivre sans.
S'il veulent parfois laisser cette souffrance, ce mal être dans le cabinet du thérapeute, ils en veulent souvent un peu plus. La psychanalyse ne guèrit pas, nous le savons, elle aide tout au mieux à vivre avec nos fardeaux, leur compréhension ayant permis dans le meilleur des cas, d'aller sur le chemin d'un pas plus léger, de se sentir moins lourd, d'avoir un peu mieux digéré....
Mais Cela encore, ne suffit pas....Il faut guèrir de CE symptôme, comme on guérit d'un mal de tête... Sauf que l'aspirine l'apaise, mais n'en guérit pas la cause. Peu importe, au moins pour un temps, on n'a plus mal, et ce répit, ce moment là, sans souffrance, ce n'est pas rien ! C'est toujours ça !
Le thérapeute peut en effet aider à déchiffrer le symptôme, à décoder, accompagner le sujet dans cette quête là, celle du sens que le symptôme peut bien avoir, s'il le désire...
Mais si cela encore ne suffit pas ?
Je reçois depuis quelques temps des "déçus" de la psychanalyse, traditionnelle, de celle qui fait que l'analyste ne prononce jamais, pas un seul mot, ni bonjour, ni au revoir, ni merci....
Qui ne communique que par signes (au mieux) qui jette négligemment les billets (car il exige d'être réglé "en cash", c'est soit disant thérapeutique.....) au fond d'un tiroir, et n'a jamais de monnaie à rendre (ce point faisant du reste l'objet de nombreuses gloseries entre analystes... Parlottes stériles et narcissisantes !)
Pendant ce temps....Le sujet, le patient, l'être..
Déçus, frustrés, mal et en souffrance...
L'analyse ne les apaise pas, mais pire leur fait mal....
A quoi bon venir si le sac, le fardeau, la valise, le poids, est plus lourd une fois la séance terminée...
Je n'en dirai guère de ces analystes qui exigent de leur patients (et faut-ils qu'ils fassent preuve de patience !) des rendez vous deux ou trois fois par semaine, au mépris de leurs possibilités, ressources, contingences, sous pretexte que le travail ne peut se faire autrement, qui exigent un prix exhorbitant (mais l'argent est comme le temps, en cherchant bien on le trouve....) Non, je n'en parlerai pas......
Il me semble que partir, quitter, ces soit disant professionnels est une démarche, saine, pleine de bon sens, et un pas vers le "prendre soin de soi"
Comment peut-on être aidé par un 'autre supposé savoir" qui ne témoigne que froideur et mépris ?
Venir en thérapie, c'est quand même venir déposer quelque chose de sa souffrance, et repartir avec au moins un peu d'espoir.. Celui d'aller mieux, celui de faire la route, celui de ne pas être seul dans un premier temps pour faire ce chemin là....
Le thérapeute, ne peut donner des conseils, ce n'est pas son rôle, il ne peut non plus dire "il faut" , "vous devez", " à votre place".... de quelle autorité le pourrait-il ?
Mais il peut en revanche aider celui qui le consulte à voir un peu plus clair dans ce qui lui arrive, pour qu'il puisse attendre, ou et prendre la décision, celle qui lui convient le mieux, à lui, sujet..
Mettre du sens, donner du sens, faire des liens, et paradoxalement dénouer....
Les patients ont un besoin de réparation, c'est peut-être notre société qui veut ça ? Ca ne va pas, réparer, changer la pièce qui manque, pour que ça aille mieux...
Re parer
Pour par être encore, mieux ?
L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
3 commentaires:
Je penses que la realité est bien plus profonde que le monde moderne et ses systèmes, pourtant nécessaires à l'organisation de la société (côté pratique des choses). Je veux dire par cela, que l'être humain vit à la surface des choses... et c'est ce qui fait qu'on se sent parfois déracinés. Si on reste trop longtemps sans connaitre le reste de cette totalité qui pourtant nous appartient aussi, on finit par croire qu'il n'y a "que ça" et on se base dessus. C'est peut-être ce qui fait que l'on ne sent pas pleinement exister parfois et que l'on est pas satisfait.
Bonne continuation!
merci de votre visite... Ce que vous dites est tout à fait juste, et tout est fait en ce sens... Surtout ne pas trop aller voir en dessous, dans les profondeurs, et pourtant !
on ne peut ne pas regarder les profondeurs, ne sont-elles pas l'image réelle que la surface reflète?!
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