L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
Mon livre : "j'aime ma vie"
samedi 30 juillet 2016
Le gouffre du Chaos
On me demande ce que je pense, ce que j'en pense, pourquoi je ne réagis pas ici à l'actualité terrifiante, à ce qui se déroule tous les jours ou presque sous nos yeux, où la réalité dépasse toute fiction. Dépasse l'imaginable, le pensable.
Mais que dire, tout est dit ou presque ; expliqué, argumenté, condamné, toléré, justifié, chacun y va de sa thèse, de son antithèse, de son point de vue, de sa certitude.
On parle de haine, de mal, de déchainement,de dépassement de limites... Mais lesquelles ?
C'est peut-être ce point qui mérite une pause, la, les limites, le cadre encore une fois. " Cette fois un pas a été franchi... "Lit-on dans les journaux, déclare telle personnalité politique ; c'est un peu comme la côte de popularité du président actuel (comme le précédent d'ailleurs) qui chute chaque jour... jusqu'où ? De profondis ? Mais où est la limite... Le point de non retour ?
Pourquoi des enfants ? Un prêtre, des innocents ? comme si on pouvait justifier un acte de barbarie en fonction des victimes.. Tu ne tueras point.
lls s'attaquent -dit-on encore- aux valeurs fondamentales de notre société. Je préférerai de LA sociéte : ce groupe, ces gens qui vivent ensemble justement parce qu'il y a des règles écrites et non écrites, ces tabous qu'on ne transgresse pas, cet Autre avec un grand A (pas au sens lacanien du terme, ça ne veut pas dire grand chose dans le contexte qui nous intéresse, ni ailleurs non plus si on veut être honnête) mais cet ensemble là, ces gens là, ce qui fait que nous sommes dans l'Humanité, celle des hommes qui ne sont guère sapiens, mais qui on choisit de renoncer un peu à leurs pulsions, à sublimer juste un peu celle ci pour être "présentable et acceptable" aux autres.
Société : milieu dans lequel se développe la culture, la civilisation. De quelle culture s'agit-il ? Et de quelle civilisation. Au singulier ? Au pluriel, chacun en a une acception singulière, justement en fonction de sa culture et de sa civilisation, une histoire de chat qui se mord la queue. Un cercle infernal, vicieux ou vertueux, un cercle qui peut tourner en rond, sur lui même, grandir, mourir, ou s'ouvrir, encore une fois sur ce qu'il veut. Car il y a quand même une part de vouloir, nous n'oserons pas parler de désir ; encore que ! Ne sommes nous pas dans l'espace de Thanatos, celui imposé par quelques uns ?
Simplissime quand même ; ainsi serait alors venu le temps de l'instrumentalisation, la plus vile mais aussi la plus facile, l'outil est à la portée de tous, le terreau favorable : le fanatisme religieux et la bêtise, je n'oserai dire que la rencontre ne peut-être qu'explosive, elle l'est pourtant, au propre et au figuré, le seul mot d'ordre est : détruire, déconstruire, pas seulement en tuant, massacrant, assassinant mais en créant l'insécurité et la peur, un climat de tension propre à l'affrontement, il suffit d'une étincelle... il suffirait.
Est -ce encore une fois aussi simple, qui manipule ? et pourquoi ? Sommes nous assez stupides, suffisamment dans la colère pour penser que c'est le fait de quelques "forcenés" pour reprendre l'expression à la mode. Nulle théorie du complot, pourtant "à qui profite le crime"? Et pourquoi ? La réponse est limpide. Mais pendant ce temps, la machine lancée ne peut plus s'arrêter, elle tue, elle casse, elle ruine, elle mène la société ou le reliquat de société vers le chaos.
La tragédie est projetée sur la scène du gigantesque théâtre, on meurt, on pleure, on marche en blanc avec des brassards et des bougies, on est ceci et cela, on brandit des drapeaux, on voudrait refaire Woodstock "lmagine" un autre monde, où la terre serait peut-être un peu moins ronde ? On condamne, on durcit la loi (ou on en parle plutôt) alors qu'il s'agirait simplement de l'appliquer. On voudrait, mais on n'ose pas. On n'ose pas quoi ? Déplaire ? mais à qui ? Qui est donc ce qui dont ON a peur ?
Avons nous, nous, simples citoyens une once d'explication, un soupçon de ce qui se trame dans l'ombre, de ce qui agit à notre insu ? Nous sommes dans la caverne, dans l'antre de la bête et nous ne voyons que des ombres... Nous imaginons, fantasmons (ne rêvons plus hélas) à l'extérieur... Mais ce dehors, nous n'y avons pas ni n'y aurons jamais accès. ll est pour les initiés dont nous ne sommes pas, nous sommes les victimes collatérales potentielles de ce complot qui se trame et dont nous n'avons ni le mode d'emploi ni la possibilité de tirer les ficelles. Nous payons, au propre et au figuré de notre sueur et de notre sang la folie, la soif de pouvoir d'une poignée de décervelés qui se moquent de l'avenir, du futur... Après eux, le déluge, sûrement, ils l'ont enclenché !
Alors nul besoin de convoquer la psychanalyse (qu'aurait-elle à dire si ce n'est que quelques élucubrations inutiles dont elle sait parfois être si friande) pour tenter de comprendre. Si le psychanalyste peut écouter la souffrance, l'angoisse, la peur que fait ressurgir cette succession de traumatismes, je ne pense pas qu'il ait la clé de l'énigme... Hélas !
Car la peur est une des pires armes de guerre, de par l'insécurité qu'elle génère et son cortège de malaises avant les malheurs qu'elle provoque.
Nous y sommes, nous sommes dans une guerre qui dit son nom mais que nul ne veut entendre, c'est un peu comme cette certitude de la mort, la seule que nous ayons mais que nous dénions. Comment vivre en permanence avec cette idée d'impermanence. On s'échappe, on échappe à cette réalité intenable, les attentats, les assassinats, les meurtres nous ramènent à la réalité, à ce réel auquel on se cogne, qui nous cogne et nous assomme avant de nous tuer !
Vivre est l'ultime solution, vivre debout autant que nous le pouvons, sans rien lâcher et vraiment espérer. Pourtant, l'espoir fait vivre dit-on ! Ne serait ce pas plutôt la vie qui permet d'espérer ?
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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