Rien
à dire
Elle dit : « Je n’ai rien à dire »
Elle dit : « Je ne dis rien, je disparais, me fait petite, discrète. Rien »
Elle dit : « Ca m’arrive parfois ; je disparais de l’écran, des radars, je suis hors champs, hors tout, hors de moi peut-être aussi. »
Silence…………………………………………..
Elle dit : « Je n’ai rien à dire »
Elle dit : « Je ne dis rien, je disparais, me fait petite, discrète. Rien »
Elle dit : « Ca m’arrive parfois ; je disparais de l’écran, des radars, je suis hors champs, hors tout, hors de moi peut-être aussi. »
Silence…………………………………………..
Elle dit : « Non plutôt en moi, je me foetalise, me remets dans ma coquille, reste seule avec moi si ce moi est là, je n’ai rien à dire de. »
Silence………………………………………….
Elle dit : « Pertinent, intéressant, percutant, agréable, méchant, gentil, pas de remarque, de dire, de non dits, de tus. Non rien »
Elle dit : « Je ne suis pas fatiguée, déprimée, malade, je ne fais pas la gueule non plus, mais je n’ai rien à dire. Tout ce que je vois, entends, est consternant, affligeant, terrifiant. C’est partout, sur tout. Je n’allume plus la télé, n’ouvre plus les journaux, le net ! les réseaux sociaux sont un tissu de violence et de haine, les gens sont fous. Le monde est fou.
Silence………………………………………….
Elle dit : « Oui c’est ça, fou ; Je me protège de la folie. Je ne veux pas être folle, cautionner cette folie là. Alors je n’ai rien à dire. »
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
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