L'Etre humain est unique, chaque rencontre est unique, c'est un éternel recommencement, une aventure nouvelle à chaque fois
Psychanalye Aujourd'hui
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne
Accompagner le désir d'être Soi
"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir
Mon livre : "j'aime ma vie"
mercredi 14 novembre 2018
Les Filles de Novembre
Les Filles de Novembre se lèvent en hurlant
C'est un long cri de guerre
Un horrible gémissement,
Un cri profond et stridant qui s'élève au vent.
Au vent qui emporte leurs plaintes vers un ciel brulant,
Au vent qui a emporté leurs Hommes
Leur mari, leur frère, leur père, leur amant
Les Filles de Novembre ont les yeux plein de larmes
Le coeur plein de colère,
L'äme toute à sa peine
Un sacrifice qui n'en valaient pas la peine
Les Filles de Novembre ont tenu et attendu
Des lettres, des bribes et des mots, des instants
Des nouvelles de ceux partis au loin,
Loin d'elle, des enfants, de leur terre et de leur lit
Les Filles de Novembre sont restées au Pays
Fébriles sans un mot, redoutant la terrible visite
La peur et la mort chevillées au corps
Elles ont avancées, dans la poussière, les ruines, la faim et la mort,
Combien de plaintes, de souffrances et de chagrin ?
Les Filles de Novembre
Sont restées debout
Malgré tout.
Aujourd'hui tout est fini
Mais plus jamais rien ne sera comme avant
Les Filles de Novembre
Seront toujours, veuves, orphelines et seules
Les éclats d'obus ont emportés à tout jamais
L'espoir d'un amour arraché pour toujours
Certaines seront veuves
Ne se remarieront jamais
D'autres attendront le retour d'un disparu
Il y a celles qui partent retrouver une trace,
Celle de celui qui n'est pas encore revenu,
Certaines pour oublier prendront un mari, fonderont une famille
Après tout il faut bien vivre
D'autres chanceuses retrouveront celui parti la fleur au fusil
Mais rien ne sera plus comme avant
La gueule ou le cœur cassé,
A tout jamais ces Hommes seront meurtris
Jamais ils ne pourront oublier l'horreur et la barbarie
Pourtant il faut bien vivre !
Alors les Filles de Novembre vont à nouveau pleurer
Vont à nouveau aimer, mais à quel prix
La guerre est une connerie, les femmes et les hommes devraient s'aimer, devraient pouvoir danser sur la place du village pendant le mois de Mai, commencer la moisson au mois de Juillet sans que le tocsin ne vienne les enlever.
A toutes les Filles de Novembre, mes mères et mes sœurs, de misère mais aussi de bonheur
Pour qu'on ne vous oublie pas, nous sommes votre mémoire.
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne "Des hommes et des Mots"
Crédit photo @brigittedusch
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Nota bene
Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.
Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.
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