Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 29 mai 2011

Fête des mères

Fête des mères,

Je n'aime pas spécialement ces fêtes injonctives, ces jours particuliers où il faut commémorer quelquechose.
Se souvenir, penser à... Pour ne pas oublier ! Ensemble.
La fête des voisins, la fête ceci ou cela

La fête des mères, il faut bien le dire est quand même un jour particulier
Certains m'objecteront à juste titre qu'elle fut instaurée par Pétain... Et que par conséquent....
Le Planning familial il y a bien longtemps organisait ses séminaires ce week end, et se voyait déserté par des mères, pourtant "féministes" qui préfèraient fêter ce jour en famille
En famille, avec, la famille, les enfants...
Quand c'est possible.

Occasion unique de recevoir ce jour là le collier de nouilles, le dessin, le poème ou le collage malhabile et fragile de son tout petit tellement fier de dire maman je t'aime, maman c'est moi qui l'ai fait, qui ait choisi les couleurs (on s'en doutait...) !
Attendrissant !
Cadeau qu'on garde toujours, bien précieusement, car ces cadeaux là, comme les autres, mais plus que les autres peut-être ne se jettent pas !

Ce jour là plus que les autres peut-être je pense à ma mère, elle me manque ! Encore !
Pourtant... Nous n'étions pas "proches" "complices" ....
Elle n'a jamais été "maternante"
Il y avait une distance entre ma mère et moi..
Cette distance peut-être nécessaire ?

Mais elle était ma mère, celle qui a fait de moi ce que je suis, qui m'a donné l'en vie, la curiosité, le désir d'aller voir ailleurs, d'être, de faire de façon singulière.
Elle m'a encouragé quand je ne voulais pas "faire comme tout le monde" et de cela je la remercie.
Une mère ! Ma mère....
Ce jour là plus que les autres elle me manque.
C'est un parfum, une odeur, une voix, un rire, un sourire....

Ce jour là plus que les autres, je pense aux cadeaux, aux dessins, peintures, aquarelles et gouaches que je faisais, au flacon d'eau de toilette, au bouquet de fleurs...
Que je lui offrais !
Ce jour là plus que les autres je pense aux cadeaux que j'aimerai lui faire, à ce sac, ce parfum, ce livre qu'elle aurait tant aimé.

Ce jour là plus que les autres, elle me manque !

Nous ne sommes jamais prêts à être orphelin, jamais préparés vraiment, même si c'est dans l'ordre des choses à perdre nos parents...!
Jamais !
Parents nous le sommes pour la vie, enfants nous le sommes également, enfants de nos parents, même s'ils ne sont plus là !
Aujourd'hui plus que les autres...Peut-être ?

samedi 28 mai 2011

Tout de suite 3

Et les enfants ?

Et les enfants dans le "tout de suite", l'immédiateté ?
Une bonne question ?
Maintenant, tout de suite, satisfaire le désir immédiat immédiatement et parfois aller même au devant de ce désir là, tuant dans l'oeuf ce possible désir qui n'a eu le temps ni de voir le jour, ni de s'exprimer.
Au devant, pour qu'il ne manque pas, éventuellement
Ah cette peur de manquer...
Manquer soi même au risque de manquer l'autre, de manquer de l'autre
Alors pour l'enfant, roi de la famille, du monde et de la planète, nous le savons tous, rien n'est trop beau !
Un espèce de "no man's land" de no limit, car cet enfant là, précieux oh combien il faut qu'il ne manque de rien !
Dans de précédents articles je me suis longuement exprimée sur ce tout de suite, sur cette attente qui comme parfois le silence est devenue insupportable.
L'immédiateté qui satisfait le désir tout de suite, si désir il y a . Envie, pulsion..Je veux !
je veux justement !
L'enfant qui veut, ce jouet, ce jeu, ce bonbon, cette friandise et qui s'il ne l'obtient pas dans la seconde, ne comprend pas ! Alors il exprime cette incompréhension en une colère, des pleurs, des cris mettant dans l'embarras des parents honteux de ne pas avoir su répondre et assurer le bien-être de leur rejeton !

"La frustration aide au développement" nous enseignait-on en pscho infantile !

Ne prenons pas cet aphorisme au pied de la lettre, mais au contraire développons en l'argument.
Frustrer, repousser, différer, refuser, dire non ! Tellement difficile, parfois voire même impossible !

Dire non ! Dire pas tout de suite, chaque chose en son temps
Ne pas tout permettre, délimiter un cadre, ce qui est, ce qui n'est pas, ce qui se fait, ce qui ne se fait pas.
Attendre.... Il y a un temps pour tout !
Nombre de parents me disent 'il est impossible, n'écoute pas, ne reste pas à table, fait des colères..."
Et de décrire de vilains petits monstres désobéissants, colériques et insultant des parents démunis devant des situations devenues ingérables...

"Je l'ai trop protégé... c''était le petit dernier,( ou le premier)... Je veux lui donner ce que je n'ai pas eu...Je veux qu'il ne manque de rien... Je veux qu'il soit comme tout le monde...Qu'il ait ces chaussures à la mode... etc..."

Excuses, explications, ré assurance... Pour ! ?
Manque encore, manque qui se transmet, parfois seul héritage et lourd fardeau qui se traine de génération en génération
Aimer n'est pas tout donner, tout accepter, tout permettre !
Ne pas oser dire non par peur de ne plus être aimé, d'être quitté..
Alors ?

L'enfant, nous le savons, mais peut-être pas encore assez, a besoin d'être rassuré, d'avoir un cadre, des certitudes, des limites.
Il doit le savoir, les adultes sont là pour ça, pour éduquer ce "petit pervers polymorphe".
Lui donner une éducation,, le code nécessaire au lien social. Sans le quel il ne pourra évoluer sûrement, sècure et confiant !
L'amour s'il est essentiel ne suffit alors pas, il a besoin de ce cadre là, de cette éducation là de ces limites qui doucement mais sûrement doivent être posées.
Le non est non seulement nécessaire mais indispensable..
Essentiel à l'adulte en devenir !
Comprendre qu'on n'obtient pas tout tout de suite; qu'il faut du temps, pour apprendre, réussir.
Lorsque le net, la télévision n'existaient pas, les enfants jouaient... Quand même ! et heureusement
Jeux de société, histoire, lectures, soirées au coin du feu, avec les parents, les amis..
Dans les cours de récréation on jouait à la marelle, on faisait des rondes et chantait "'bonjour ma cousine..."
On apprenait à prendre le temps, à s'offrir le temps, à remettre cent fois sur le métier son ouvrage.

Mais de nos jours, il faut satisfaire le moindre désir de l'enfant tout de suite ! Les publicités regorgent de ces enfants tyrans et insolents exigeants des marques de yaourts ou de biscuits devant des parents terrifiés et ridiculisés.
Une bonne fessée ! me dit un jour mon fils agacé par ces stupidités !

Eh oui, ce monde qui laisse à penser et montre à voir que tout est possible, tout de suite maintenant n'apprend rien et n'aime pas ! N'aime pas l'autre
L'autre qu'il soit enfant, adulte ou adolescent se voit alors relégué au rang de client potentiel générant un possible chiffre d'affaires !
Car c'est aussi ce paramètre là qui entre en ligne de compte, l'argent que ces possibilités de satisfactions immédiates rapporte aussi... Tout de suite !
Faisant fi de la qualitié, des valeurs,de l'éducation, de la transmission...

Oui, il faut s'en inquiéter, que dis-je ? Oui, il faut réagir et s'élever comme on peut contre ces injonctions, ces dicKtats d'une société malade aux frontières de la folie !
Comment l'enfant peut-il apprendre à écrire, compter, lire .. Vite ! Immédiatement, comme le voudraient leurs maitres et l'espèrent leurs parents.
Il faut après l'école courir à la musique, au chant, à la danse, au judo ou à la salle de gymnastique ? vite, encore vite
Plus le temps de vivre, de respirer, de voir, de sentir... Tout, tout tout de suite !
Pause ! récré !
Oui, inquiétons nous et prenons le temps de vivre, de prendre le temps et de l'offrir à ceux qui nous entourent
Apprenons leur que tout ne s'obtient pas, ou pas toujours, pas immédiatement en tous cas, qu'il faut des années et des années, du travail et de la persévérance pour devenir grand !
Qu'il faut apprendre la patience, qu'un simple clic ne fait pas de l'enfant un enfant heureux
Que regarder la nature, apprendre le nom des fleurs, des arbres et des oiseaux est une infinie richesse !
Que la vie, si on prend la peine de la vivre en prenant le temps de s'arrèter est un réel cadeau
Offrons cela à nos enfants. Le plus beau des cadeaux peut -être ?

http://www.brigittedusch.fr

dimanche 22 mai 2011

Tout de suite ! 2

Ici maintenant tout de suite !
Vite...
Ouf.... !

J'ai déjà évoqué à plusieurs reprises cette notion d'ici et maintenant.
Ici et maintenant, pour signifier le présent, l'instant qui se vit, pas hier, pas demain mais aujourd'hui.
Mieux encore là maintenant, pas tout à l'heure, ni avant ni après.
J'ai déjà insisté sur la difficile voire, l'impossible ascèse que cette notion, que ce concept signifie.
De conseil, prescription il devient aussi parfois injonction !

Hier, je lis : " La thérapie cognitive ne s'occupe pas du passé, l'hier, elle ne tient compte que du moment présent." J'ai déjà dit, écrit ce que j'en pensais !
Le moment présent, la situation vécue, là maintenant...

Pas si simple, la pratique le confirme chaque jour !
Comment d'ailleurs le faire croire, imaginer qu'une thérapie peut faire fi de l'hier, du passé imparfait du sujet !
Mais c'est sur le tout de suite, l'immédiateté que j'ai aussi évoquée dans un article éponyme que je voudrai revenir, ici et maintenant.
Ici, maintenant, tout de suite.
Ce tout de suite immédiat, pas l'instant présent à savourer, à vivre pleinement, non. Car cette envie de tout de suite éclipse ce plaisir, ce bonheur de vivre l'instant présent et rien que celui là.
Car cet immédiat là n'est plus le présent, il est déjà passé et tourné vers le futur qu'il faut satisfaire aussi vite, pour être encore et encore demain avant l'heure !

Il s'agit en quelque sorte des travers, des dérives du concept.
Tout de suite, c'est vrai que cela ressemble beaucoup à notre société, société de consommation où tout va vite, s'obtient rapidement, les biens, les services, l'amour, les enfants, le sexe, le divorce, la vie tout de suite.
A un rythme effréné, vite, encore plus vite, pressé par le temps qui passe, qui passe trop vite !
A bout de souffle !
IL faut vivre, pas vivre pour vivre ?
Vivre pour être ? Vivre pour avoir ? Vivre pour faire ?
Vivre pour ?
Vivre tout de suite ?
Plus de recul, plus d'attente. On prend des photos et dans la seconde qui suit les voila sur l'écran de son ordinateur, un clic et elles se retrouve sur la toile !
Plus besoin d'attendre que la pellicule soit terminée pour les développer. Cette attente là.
Cette excitation avant d'ouvrir la pochette et de regarder ! Attendre une sorte de surprise.
Plus d'attente. Ces moments fébriles, avant...
Avant ? Après ?
L'instantanéité vient-elle à bout du désir, de l'attente avant la satisfaction de celui ci, ou de son insatisfaction ? Ce tout tout de suite met il à mort le désir ?
La frustration.... Celle là même qui nous mène et nous conduit parfois sur le chemin de la découverte...
Et quid après cette envie subite, satisfaite en un clic ?
Un peu comme ces voyages, circuits touristiques où tous les sites doivent être vus, "'on a fait le château de x, les jardins de y... "
On a fait ! Faire tel ou tel sites ! Faire une galerie, une exposition.
Faire, mais faire quoi ?
Faire....Aller, voir, contempler,admirer, regarder, penser, méditer, imaginer.... Lentement, le temps qu'il faut ! Le temps qu'on prend. Prendre le temps, se l'offrir, après tout !
Faire...
L'immédiateté nécessaire n'est pas l'urgence qui parfois s'impose. Mais savons nous faire cette différence ?
Désir ou besoin de faire vite, de vivre vite, de voir vite, d'entendre vite ?
Mais pourquoi ? Soif de vivre, soif d'avoir, de savoir ? Désir de combler un insupportable vide qui fait mal, qui fait souffrir, mais qui ne se remplit pas malgré l'achat, malgré le clic, malgré tout ?
Parce qu'il faut immédiatement satisfaire et combler ce manque, qui si on y regarde bien n 'est pas vraiment un manque, mais plutôt quelque chose qui cloche, une sorte d'ennui, de mal de vivre, de mal d'être qui devient sans qu'on y prenne garde un mal d'avoir.
Avoir pour être, être pour avoir et faire, faire et être ! Tout de suite car le temps passe et s'enfuit si vite que nul ne peut le rattraper et l'enfermer, un instant, un seul instant ici et maintenant. La fuite, la fuite de l'être qui se capte dans l'avoir, la fuite du temps qui passe !
Vite, il faut aller vite et satisfaire vite pour que cette seconde cet ici et maintenant soit vite satisfait, un manque à combler qui s'érode et s'effrite à un rythme lui aussi ôh combien effrené, sans frein !
Attente et patience ne sont plus de mise, comme si la vie en suspens, suspendait puis définitivement refermait cette parenthèse à tout jamais
Il est loin le temps des lettres qui mettaient des jours des semaines parfois des mois pour traverser les campagnes, les villes les océans pour arriver à leur destinataire
Il est loin ce temps de l'inquiétante quiétude, l'attente interminable des nouvelles de l'autre, de l'être aimé.... Photographie de l'instant, instantané du moment !
Il est loin ce temps passé, qu'on s'efforce parfois de retrouver, nostalgie d'un bonheur évoqué au coin d'une cheminée. Au coin des souvenirs d'une mémoire qui s'effrite inlassablement au fil du temps.
Un clic suffit aujourd'hui pour que l'information, la nouvelle fasse le tour des continents, pour que la commande passée arrive le lendemain à destination et puisse être retournée si elle ne convient pas. Un clic suffit pour payer, être remboursé. Pour échanger, dialoguer, chatter, rencontrer, aimer, se séparer.
Vite ! On s'est aimé par sms et on s'est quitté sur un texto.....
Le temps passe ! Le présent devient le passé avant même que l'avenir ne soit devenu présent, car quid du présent ?
Vite, tout de suite maintenant, je ne veux plus attendre, je ne veux pas attendre.....
Il en est ainsi de ces désirs d'enfants, de ces angoisses quand celui ci ne vient pas un mois après l'arrêt d'un contraceptif, car il devrait être là ! Déjà, un enfant quand je veux ! Oublier que la nature, le corps ne se dompte pas, ne se dresse pas, qu'il en fait parfois à sa tête ! Qu'il n'a pas envie. Tout de suite !
Et s'en vient l'attente, insupportable attente !
Comme s'il fallait contrer le temps être plus rapide ! Maitriser, tout contrôler, toute puissance....
Pourtant ! Prendre le temps, laisser le temps faire les choses ! Le temps qu'il faut, pour oublier, pour panser et penser ses blessures, faire son deuil.
Le temps n'est pas un ennemi mais peut-être un allié précieux et peut-être un ami. Nous ne pouvons rien contre lui, contre ces années qui passent et qui blessent, laissent la trace de leurs passages dans les mémoires mais aussi sur la peau, marques irréversibles de ce temps qui file, que le botox et autre artifice ne peuvent effacer !
Prendre le temps de savourer l'instant, ici et maintenant, juste celui là, un peu, ce temps là qui se vit et qui n'est pas vécu ni à vivre ! Celui de l'instant présent.
Seulement !

dimanche 15 mai 2011

"Brèves amours"

Je viens de refermer le dernier livre d'Andrei Makine.
Livre que j'ai attendu,
Je ne me le suis pas procuré tout de suite, l'attente
Puis le livre venu, il a attendu, prés de moi, l'attente.
L'attente du plaisir que ce livre allait me donner,
L'attente du moment propice pour le lire et le savourer
Déguster chaque mot, chaque phrase, fermer les yeux et imaginer, fermer les yeux pour imaginer
Car c'est ainsi que j'aime lire les livres, et peut-être davantage ses livres !
Car Andrei Makine, n'est pas un auteur comme les autres, pour moi en tous cas
Depuis que je l'ai découvert par hasard (mais celui ci existe t-il vraiment ?) en lisant "le testament français" offert par une amie quelques mois aprés sa sortie, je ne l'ai plus quitté,
Ni le testament, ni son auteur !

Lire Andréi Makine ne laisse pas indifférent, on ne ressort jamais indemne ! Loin de là, il se passe quelque chose, toujours, quelque chose de fort, de troublant, de singulier, de dérangeant, quelque chose qui fait mal, qui blesse, qui va là où ça raisonne, au plus profond de l'âme qu'on a souvent meurtrie.
Comme s'il savait précisément s'adresser à ces lecteurs là, comme si ces mots étaient destinés à ces lecteurs là. Celui qui lit semble être le destinataire privilégié de son message, de son histoire, histoire d'histoires, histoire d'Histoire. Fragments de vies volées, brisées, cassées, puzzle toujours incomplet, tragique et poétique !
L'âme !
Une curieuse rencontre, un singulier dialogue, de l'âme à l'âme? Puissance de l'inconscient !
Et de me sentir tellement proche, si proche...
Ce livre m'a touché, profondément, comme les autres, oui, mais pas de la même manière. Ces instants, ces bribes de temps arrachés à la mémoire et à l'oubli m'ont souvent bouleversée.

Une écriture juste, toujours, ciselée, finement ciselée, le mot juste, toujours, évocateur, peignant une réalité sans fioriture, juste elle aussi, banale et vraie, laide et belle à la fois.
Souvenir d'un passé, qui a été, mais qui dans la mémoire s'accroche à des émotions ! Et ce sont elles ces émotions qui sont là, qui bouleversent qui rappellent au lecteur que la vie est la vie, ce qu'elle est, belle, laide, belle et laide belle dans la laideur
Des bribes d'émotion, d'amour, d'amour de l'instant, de la vie, d'amour tout simplement !
Aimer !

Lire ce livre c'est apprendre, la vie, l'amour, le plus bref et le plus intense, le découvrir, le chercher et le prendre si on peu, si le temps le permet, si... Le prendre pour ce qu'il est. Vivre l'instant au plus profond de son être...
Puis penser, puis faire remonter à la surface de la mémoire de l'adulte qu'on est devenu, ce goût, ce souvenir, cet instant, cette odeur, regrets, remords, amour, larmes et tristesses.
Ici et maintenant, c'est une question que souvent je me pose !

Ici et maintenant....
Ce livre, comme les précédents me touchent particulièrement car il touche aussi du doigt une histoire singulière, la mienne, un passé singulier qui fut le mien à moi aussi, et si malgré l'horreur, la peur, l'absence de liberté, il m'arrive de regretter, de penser avec force à ces amours là, ces instants là passés à ... Si...

Doucement en lisant des larmes ont coulées, pas de la peine, pas de la souffrance, mais seulement des souvenirs !

Et de fermer les yeux et de revoir...Revoir... Ce qui est si loin déjà mais si proche !
Voir les yeux de Micha, et d'entendre, entendre la voix de Janus. Le rire de Guennadi ....
Des bribes de ma vie !

Et se mèle l'image de cette vieille femme, de cette fillette et de cet homme meurtri mais qui a aimé ! Ce vieil homme et sa femme, rescapé d'un monde qui n'est plus, et qui s'aiment depuis tant d'années, et qui s'aiment encore, malgré le temps, malgré...
L'amour, l'"Etre Aimé" superbement.
Superbe talisman !

Et de voir encore partout les banderolles, cette propagande qui à force d'être là ne se voient même plus.. Fermer les yeux, sentir, respirer. Et de marcher, et de rire, et de pleurer, et de vivre !
Andréï Makine nous offre le décor, mais aussi et surtout l'envers du décor !
Vivre c'est ça !

Andréi Makine parle de la vie, de ces instants magiques que la vie nous offre, non, que nous lui volons, ravissons, car elle n'offre rien, la vie, à celui qui ne veut pas voir, qui ne sait pas voir, qui rêve d'un futur, d'un autre monde que le sien, sans chercher peut-être à lever le voile qui obscurcit le ciel, son ciel, pour y voir un coin, un bout, un fragment, un rayon de soleil
Les amours, celles là, sont et seront toujours, je crois, brèves, mais éternelles !

Andreï Makine, Le livre des brèves amours éternelles, Seuil

vendredi 6 mai 2011

Une bonne fessée

Une bonne fessée.

La fessée fait toujours couler beaucoup d'encre, et beaucoup de larmes...
De larmes, du découragement aussi.
La fessée et la gifle, le parent à bout, qui n'en peut plus et qui n'a plus d'autre tour dans son sac !
"Il est facile de critiquer, mais les gens qui écrivent que la fessée doit être interdite n'ont sûrement pas d'enfant ", me dit l'autre jour la caissière d'un super marché alors que nous venions d'assister à une "bonne fessée" donnée par une mère de famille exédée par les hurlements de colère de son garnement !
"Il ne faut pas non plus confondre fessée, gifle, claque avec violence, sévices ..." Me dit une amie..
Alors, les fessées, gifles, claques ne seraient pas des violences ?
Qu'est ce que la violence ?
Nous le savons tous, elle n'est pas seulement, simplement physique, les mots peuvent être violents, cruels, terribles, pire que la gifle, la claque, la fessée.
Car s'ils guerrissent, parfois, ils tuent aussi, quelque fois !
Nombre de mes patients, analysants le confient. Les mots qui tuent, qui tapent, qui cognent, qui raisonnent encore dans leur tête, leur âme !
"J'aurai préféré une paire de claques.... "
Les mots ne touchent pas le corps, mais pire ils s'attaquent sournoisement à l'esprit et blessent l'être tout entier !
Oui les mots font mal et aucune loi ne s'en soucie. Car les mots ne se voient pas, ne dérangent pas, quand l'autre, les autres ne les entendent pas, ou ne veulent pas les entendre, les mots meurtriers qui assassinent dans l'ombre, à maux couverts !
Violence physique qui dérange cet autre qui voit, qui assiste, impuissant à un spectacle qui le géne, qui le renvoie à sa propre violence, aux claques, aux fessées et aux gifles que l'enfant qu'il était a reçu sans mot dire... Sans maudire, les mots et les maux que lui infligeait l'adulte qui sévissait. Il voit aussi peut-être l'adulte qu'il est devenu corriger l'enfant qui est le sien, car il n'a d'autres moyens...
Simpliste, vrai, mais trop simple peut-être. Je fais partie de ceux qui sont persuadés qu'un enfant battu ne battra pas forcément les siens. La violence n'est pas "génétique" à ce point. Elle n'est pas héréditaire, il nous appartient de décider de nôtre destin. De se guérir du malheur pour ne pas le faire subir.
C'est vrai que le conditionnement, le vécu incite à reproduire, mais pas forcément, et heureusement.
Tous les enfants abusés sexuellement ne violeront pas leurs enfants, ni ceux des voisins....
les mots sont pervers, les claques le sont -elles moins ?
Il ne m'appartient pas de juger, et qui peut s'arroger ce droit, qui peut dire, il faut et il ne le faut pas ? Il y a quelques décennies les enseignants frappaient en toute impunité leurs élèves, sans que personne ne s'en indigne, ou s'en émeuve.... En Grande Bretagne, cela faisait partie du réglement des Institutions...
Violence familiale, violence conjugale, on en parle, on montre à voir à tous, ce que tous savent déjà.
La fessée, la gifle, la claque sont souvent la marque d'un échec, d'une "non réponse" d'une démission, d'un ras le bol ! L'expression de quelque chose en tous cas, car le parent en a assez de discuter, d'expliquer, il est aussi parfois lui même à bout, et n'envisage plus d'autres solution pour que le comportement de l'enfant, sa colère, ses cris, ses pleurs, ses demandes cessent ! Enfin !
Expression du moment. Sans violence et sans haine. Une fois pour toutes !
Un acte violent sans violence ?
Ne pas confondre en effet, cette expression, cette manière de dire stop et les sévices, les claques et les gifles qui ne sont alors que la seule, l'unique manière de dire stop ou de dialoguer, car justement il n'y a pas de dialogue, il n'y a pas de mot, les mots ne peuvent, ne savent pas être dits, alors l'acte est posé ! Seul cet acte existe, est le lien entre le parent et l'enfant, le bourreau et sa victime....
Paroles d'enfant battu qui un jour me dit "ma mère me battait, mais au moins elle s'occupait de moi à ce moment là, j'existais."
Il ne faut donc pas tout confondre, tout mélanger, faire l'amalgame et dénoncer. Trop simple, trop simpliste, trop schématique, gigantesque campagne alors vaste coup de pub !
Eternel débat de l'intervention, de l'interventionnisme de l'Autre, de la Loi dans la sphére privée, dans le domaine de l'intime où elle n'est pas invitée...
Une fois encore !
Intime et public, ce qui se montre ou pas, ce qui se voit ou pas, ce qui se tolère ou pas. Mais qui ? Qui décide de quoi ,
Certes, il existe un manque, que dis-je un gouffre, tellement la carence en matière éducative est immense. Cette question là, n'est jamais posée. On demande à l'instit, puis au prof de combler ce manque, de donner à l'enfant ce que le parent défaillant n'a pas su inculquer. Puis on demande au psy de venir suppléer, puis on demande à la loi...Surveiller et punir, car il n'y a plus le choix !
Combler ce manque, qui lorsqu'il s'exprime avec force se voit colmater par une gifle, une claque ou une fessée.
Plus en amont peut-être. Regarder ce qui nous est montré à voir. L'absence et le manque d'habileté, de compétence sociale, d'éducation et de politesse pour parler plus simplement. Celle là qui fait que la claque, la fessée ou la gifle, semblent moins nécessaires.
Une question qui relève du domaine de l'intime, mais que la sphère publique n'a cessé de casser, de détruire en montrant à voir que tout était possible et montrable, en faisant l'éloge, que dis je l'apologie de la violence, de l'impudence, de l'impertinence, de l'arrogance, de l'agressivité. En cassant les cadres, en faisant voler en éclat les limites de la décence, de la politesse, du vivre ensemble, arguant que "ces choses là" ultime héritage que les générations se doivent de transmettre ne sont que des valeurs "bourgeoises et ringardes" dont il faut se défaire pour être fashion, it, tendance et, mais ils ne le disent pas "mal dans sa peau"
C'est de ce côté là, qu'il faut donner je crois "une bonne fessée"

mercredi 4 mai 2011

Thérapies en ligne

Un article en lien pour présenter les thérapies en ligne pratiquées avec les patients qui le souhaitent.

Une autre facette de ma pratique de l'analyse et des thérapies, aujourd'hui.

Un recul permettant de faire le point et d'en démontrer l'efficacité dans des situations spécifiques. Bonne lecture !


http://actutherapies.blogspot.com/2011/05/therapies-en-ligne.html
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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