Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 28 octobre 2018

"Voyage au coeur de l'absence"




Voyage au cœur de l'absence
Voyage au delà de l'absence qui rend l'absent présent, vivant, présent au cœur et en son cœur peut-être

Fermer les yeux et ne plus penser, se laisser seulement porter
Et le voir danser là ; tout devant soi
Le voir venir tout doucement, nous murmurer que malgré le temps, malgré le vent, il nous aime
Rendre alors l'absence tenable, possible ou presque, supportable un peu.
Attendre : l'attente possible, tenable un peu, supportable ou presque.
Absence, attente, tout se tient, tout ne tient qu'à un fil
Celui de croire. Mais croire en qui ?
Croire, en soi, en l'autre
Attendre alors
Attendre encore un peu ?
Alors ?
Douce Absence, 
Ravissement de l'instant

Brigitte Dusch, Historienne, psychanalyste in Lettres à Gustave
Crédit Photo @brigittedusch

mardi 23 octobre 2018

Er und Sie une Histoire singulière.


… "er würde ihr damals nicht wie ein Teufel erschienen sein, wenn er ihr nicht, bei seiner ersten Erscheinung, wie ein Engel vorgekommen wäre." *

Es sagt :

"Es war eine andere Velt"
Sie sagt :
"Es war…. "
Es war einmal ?
Ce n'est pas un conte, ni de fées ni de sorcières, même s'il y a des fantômes, des ombres qui rodent, toujours, c'est seulement une histoire, une histoire vraie, qui s'est passée,  dans un monde vrai, bien réel, mais qui n'existe plus, ou seulement dans la mémoire de quelques uns, dans un espace temps qui a été mais qui n'est plus.
Sie Sagt :
"Si je m'en souviens ! Nul doute, mais comment ? Je ne saurai dire exactement, il y a longtemps, si longtemps, c'est un peu flou. Il y a eu la rencontre, une rencontre entre lui et moi. Par hasard ? (elle sourit) je n'en sais rien, car de hasard il n'y avait pas, alors ? Rencontre il y eut. Il y eut des regards, un échange, celui où l'un jauge l'autre, sait que cet autre va jouer un rôle sans trop savoir lequel… Mais qu'il va se passer quelque chose, ça oui. "
Er sagt :
"Si je me souviens d'elle ? bien sûr, on n'oublie pas, pas une rencontre comme ça, je revois bien la scène, comme si c'était aujourd'hui. Heute."
Sie sagt
"Un regard, je me souviens, les yeux ça parle, ça ne ment pas vraiment, un regard singulier, qui pouvait être inquiétant aussi, il y avait quelque chose dans son regard qui m'intriguait, me faisait peur, et m'attirait, ah ce regard !"
Er sagt
"Il fallait que je sache, que je  lui parle, elle ne serait pas venu, alors je suis allé à sa rencontre" il sourit et il rit "ce passé me semble si présent, une rencontre puis une autre, un jeu, die Katze und die Mause…"
Sie sagt
"je n'osais pas l'aborder, il m'impressionnait, et il était beau, c'est sûr, j'ai attendu, je l'ai regardé, je savais qu'il viendrait, qu'il ferait les premiers pas. Et c'est là que tout à commencé sans jamais vraiment cesser : Un jeu, un jeu à deux, une partie de cache cache, le chat et la souris tantôt l'un tantôt l'autre, personne n'était dupe, mais ça nous amusait je crois, nous n'en n'avons jamais rien dit, mais nous le savions "

Et puis Kleist, Kleist est venu, s'est invité. Entre eux il y eut Kleist

Er sagt
"Une danse, qui la menait ? Je ne sais plus vraiment, normalement c'était mon rôle, un jeu surtout, je suis là, je n'y suis plus, cherche moi… Le cache-cache (il rit) Elle était plutôt le chat, toujours sur ses gardes, méfiante, elle ne se confiait pas, prudente, timide, j'étais sa souris (éclat de rire) je crois que j'ai aimé ça : la laisser être le chat), une autre époque, nous étions jeunes, jeunes et beaux, si jeune et belle…(il sourit)"
Sie sagt
"Micha me disait de faire attention qu'il y avait du danger, il ne l'aimait pas, il n'aimait pas ces rencontres là, mais il se méfiait de tout et n'aimait que peu de monde. Méfiant. Et puis c'était plus fort que moi, j'aimais ça, cette partie d'échec, on avance les pions, on prend le temps.  Personne ne baissait la garde, il n'y a jamais eu ni vaincu ni vainqueur le chat n'a jamais mangé la souris (elle rit) ce n'était pas le but du jeu"
Er sagt :
"Je n'oublierai jamais, j'y pense souvent,  maintenant ce sont de vieilles histoires, mais celle ci est belle, malgré tout, car le jeu était truqué dés le début, elle savait ça aussi, je pense, mais qu'importe, c'est du temps volé, volé à la vie, et ce n'est pas rien, un peu de légèreté aussi, de la poésie ; Die Sehnsucht, rare, si rare ; si improbable


"Das Misstraum ist die schwarze sucht der Seele
Und alles, Auch das Schuldlos-Reine, zieht
Fürs kranke Aug die Tracht der Hölle an"

Il sourit.

Sie Sagt :
"Il a fallu partir, je me souviens, ces escaliers, pour dire aurevoir, adieu peut-être, il n'y avait personne, laisser un mot, partir sans rien dire. Depuis je n'ai plus jamais aimé partir, les gares, les trains, tout ça, laisser."
Er sagt :
"je n'ai jamais su dire aurevoir, il n'y a pas d'adieu, aufwiedersehn un jour peut-être ? C'est si loin, Gestern, Heute, Morgen ; le temps n'existe pas"

Sie sagt
"Il y a eu le silence, un long silence, puis son nom dans les journaux, des fois, lire, savoir, entendre, ah ! il était brillant il aimait la lumière, même dans l'ombre (elle rit)"
Er sagt 
"J'aurai pu savoir, bien sûr… Mais le silence, pas de regret, telle est la vie, C'est ma vie. J'ai pris des nouvelles, après, elle ne l'a jamais su, je pense, mais je devais savoir, j'aimais la savoir heureuse"
.Sie Sagt
"Il fut et sera toujours mon Prince de Hombourg (et dans un éclat de rire "avec ou sans sa chemise blanche".

Une histoire, banale somme toute, celle de deux êtres pas vraiment faits pour se rencontrer, dans un monde où on ne se rencontre pas vraiment, deux êtres qui ont joué, joué à se rencontrer, à se voir, à s'aimer peut-être d'une singulière manière, à se méfier, à se respecter, à se protéger, à... Une histoire comme il y en a sûrement d'autres, celles ci est singulière, car elle reste gravée dans leurs mémoire, des années plus tard, sans le savoir, ils ont témoignés, il y avait dans leur regard la même lueur, le même éclat. Aucun regret, seulement le bonheur et la chance d'avoir vécu ça, cette parenthèse dans les ténèbres, celles d'un monde clos… Ils ne se sont jamais vraiment quittés, la pensée reste un lien, s'ils s'intéressaient chacun à la vie des autres, ce ne fut pas de la même manière…

Pour H. K. il y a longtemps.

Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.


Heinrich von Kleist, die Marquise von O., épilogue

mardi 9 octobre 2018

Entendre l'inentendable ?


Comment entendre l'inentendable ? 

Qu'est ce que l'in entendable, ce qui ne peut donc s'entendre, qui fait effraction à l'entendement ?
Effract
ion, dépasser, franchir le cadre admis, toléré par l'espace de la société, violer la loi, les codes, transgresser. Les tabous et les interdits.

On pourrait penser qu'il existe deux mondes, clivés, celui du bien celui du mal, entre les deux, une dead line, une zone de transit, un check point.. On peut passer un peu, pas trop de l'autre côté celui un peu gris, mais pas tout à fait obscur, car il est facile d'en revenir, un petit tour de l'autre côté de la frontière pour se donner quelques frissons, sentir l'adrénaline, puis retour à la norme, car rien de bien méchant de griller un feu rouge !

Pourtant !
Ce terr
itoire est bien l'espace où se déroulent l'indicible et l'inentendable où se posent les actes in nomables
Un terr
itoire, un monde de transgression, où celle ci est devenue la règle, où elle est la Loi, où justement la Loi n'est plus, plus la même.
Espace sombre des dél
inquances, de la violence, de l'agression, du crime.
Espace de ceux qu
i posent ces actes.
Une sorte de no man's land, de l
ieu qui interpelle, qui fascine aussi peut-être car là se jouent des jeux interdits. Là, s'explorent et se mettent en acte l'objet fantasmatique, ce fantasme qui prend forme et s'anime. Là d'où on ne ressort pas indemne si toutefois on en ressort.
Car ? Est-ce un aller simple ? Existe t-il un billet pour le retour ?
Prend-on un "titre de transport" pour se rendre en ce lieu là, ou bien y arrive t-on par hasard, au hasard d'une rencontre, pas si bonne que ça ou tout à fait mauvaise, s'y enlise t-on ? Marais obscur, sables mouvants, caverne sombre, lieu de ténébres ? Mais l'interdit ne se cache t-il pas sous les lumières, en plein jour ? Aussi ?

 L'inententable, l'impensable trouvent-ils origine dans cet espace de transition, cette sorte d'entre deux monde qui ne dit pas vraiment son nom ?
Et quid de celui qui après y avoir séjourné veut en sortir, s'en trouve extrait, exclu et tente de renouer, re tisser des liens ravauder ce qui reste du filet qui le maintien avec le "monde", celui qui est dicible ou du moins ce dit comme tel ?
Quid de ses actes à ce sujet là, car il y a lui, le sujet, l'auteur, l'acteur, et ses actes, ce qu'il a fait, ce qu'il a commis ? Ce qui l'a amené en cette deadzone, car il a franchi la deadline ?

Comment et que faire de ces mots qui expliquent, voire qui excusent le crime, les crimes, les actes irraisonnables, qui défient l'entendement ?
Transgression des interdits, ceux qu'on appelle fondamentaux car ils sont le socle de la société, ils en forment le cadre et pourtant ?
Alors comment faire ?
Où cette parole peut-elle se dire, se déposer, dans quelle mesure ?
Qui et comment peut non seulement l'entendre mais lui donner du sens. Et quel sens ? Pour qui ?
Qu'est ce que l'in entendable ? Quels sont ces mots qui servent à nommer l'horreur, les tragédies qui font la une des journaux ? Dont les médias se repaissent pour faire des agresseurs des monstres, ceux la même qui sont montrés à voir pour être cloués au pilori.
De ces actes dont les coupables, les agresseurs rendent compte devant des juges, dans cet espace qu'est le tribunal, qui jugera en fonction de la justice des hommes, celle là même qui fait que le cadre est le cadre, qui définit les limites de ce qui se fait ou non, du bien et du mal
Car nous y revoilà encore.
Interdits. Transgression.
Il y a les délits, les violences et les crimes, les Codes de Justice classifient, définissent.
Les agresseurs, coupables présumés sont jugés, puis condamnés. Une peine leur est infligée. Prison, amendes, sursis ou non.. Dommages, réparations.
Il existe tout un lexique approprié.
Et puis.
Et après ?
Comment vivre après, pour la victime, traumatisée, choquée, dont la vie est brisée...
Comment vivre après, pour l'agresseur, condamné , qui a purgé sa peine...
Comment ?
Victime/agresseur. Agresseur/victime ? Une rencontre ? Peut-on parler de rencontre alors ? Comment définir ce moment qui ne peut être mis en mots mais qui pourtant a été mis en actes ?
Comment en parler ? Comment et pourquoi ?
Comment répondre de crimes ? Répondre ? Reconnaitre ? Comparaître
Interrogations et mots pour ces maux, ces tragédies dont personne ne sort indemnes. Dont les victimes sont directes et collatérales, elles portent à tout jamais la trace indélébiles, une plaie qui ne cicatrise jamais complétement, durablement, qui peut craquer à chaque instant.
Il est bien difficile de dire. Il est bien difficile d'écrire. Les circonstances et l'actualité en sont un exemple tragique chaque jour. La violence de l'impensé et de l'impensable qui nous est infligée nous laisse parfois aller à penser au delà de l'imaginable.
Comment survivre pour pouvoir vivre ?

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo @brigittedusch
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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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