Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

jeudi 24 août 2017

Bien de la misère




Bien de la misère
Bien de la misère et bien du malheur ; il est rudement lourd le fardeau qu’il faut porter, il faut, car aucun choix n’est possible, c’est comme ça, bien de la misère et bien du malheur

Un poids dont on ne peut se défaire, dont on ne peut se délester, qu’on ne peut poser, jeter pour s’alléger. On aimerait pourtant ouvrir la valise pour la vider, pas totalement peut-être mais du moins en partie. Ca ferait du bien, ce serait moins lourd, plus facile à porter moins difficile pour avancer
Pour aller et venir sur la route, sur le chemin de cette vie qui semble pavée de larmes et de lames de fond qui vous submergent sans prévenir.
Ce n’est pas que c’est lourd, que le barda pèse ce n’est pas vraiment ce malheur là, car on pourrait peut-être ?
Ce n’est pas ça.
Ce fardeau là est dans la tête, dans le cœur et dans l’âme c’est ce même qui fout des coups à n’en plus finir, encore et encore sans jamais s’arrêter ! Alors comment s’en délester ? Est-ce une malédiction ce « mal dit » qui poursuit le sujet au point de le rendre fou… De douleur ? Est-ce une fatalité ? Fatum malin qu’on ne peut extraire avant qu’il n’ait distillé ses métastases et qu’il les ait ancrées au plus profond de la psyché ?
Tout ; tout est là pour rappeler que la douleur le chagrin et la peine sont les compagnons de misère sur tous les chemins de traverse qu’on tente d’emprunter jusqu’à l’Ultime destination. Car seule la Mort parait être la délivrance ; le Graal qui enfin  va libérer le sujet de son poids de malheur :
On l’espère, on le souhaite.
La Mort reste alors le seul espoir, le terme du chemin et du pauvre combat mené sans vraiment de succès ; cette minable lutte où on s’accroche, décidant d’un coup que cette fois c’en est bien fini que la coupe est pleine, qu’on ne se laissera plus avoir. On remet son titre en jeux et on remonte sur le ring ! Mais la vie est une garce qui ne laisse aucun répit, perverse maléfique tenant sa proie pour ne jamais la lâcher
On tombe, on se relève, brillant, fanfaron. Mais ça ne dure qu’un temps, vient alors celui où on courbe l’échine, car les coups sont trop forts, trop durs à encaisser, les meurtrissures trop nécrosées, les plaies ne se referment plus, les cicatrices craquent au moindre geste sourire ou larmes.
C'est auss
i la dernière bataille, le dernier combat d'où on ne se relève pas, car on ne peut pas, on ne veut pas. KO...
On déclare forfait et on gise sur le ring au milieu d'un brouhaha qu'on n'entend même plus. Puis malgré nous, nous voilà debout, encore !

Et le sujet moribond doit reprendre la route.


ll avance alors courbé, prendre les coups fait peut-être moins mal, le cœur lourd de malheurs et de misères, n’osant plus penser de peur de se briser les os, de rompre les veines et de se répandre, vieille flaque informe au milieu de l’univers sordide devenu sien. Et après ? Que peut-il arriver de pire, puisque le pire est là. Sauf que le pire est imprévisible et peut encore survenir pire alors qu’on ne s’y attend pas ou plus au détour d’une rencontre, retrouvailles ou entrevues qui auraient pu être heureuse !
Mais le bonheur n’est pas invité et ne s’invite jamais à la table du Commandeur.
Qu’on se le dise.
Alors il avance encore jusqu’à la délivrance, la mère Naissance qui le lavera des peines et allégera ses souffrances  enfin !
Courbé, rétréci, petit, bouffé par la vie, les rancunes et les rancoeurs de ceux qui pourtant il a aimé mais qui n’ont pas compris et l’ont accablé…
Pauvre laboureur ! pauvre manant ! pauvre passant !


Par le soleil ou par le mauvais temps, comme le petit cheval blanc, il s’en va sur son chemin de misère avec pour bagages reproches et dégoût en se disant qu’il lui faudra tenir jusqu’au bout ; que l’enfer est sur terre et que de l’autre côté, au mieux il n’y a rien au pire ça ne pourra être pire

Par le soleil et le mauvais temps, il avance, courbant l’échine, il en a b
ien du courage pour porter tout ce malheur ; toute cette misère !

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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