Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

lundi 26 avril 2021

Créer pour crier




Quand il n'y a plus les mots,
Quand ils ne suffisent plus pour dire nos émotions
A l'autre
Parce qu'il n'y a plus d'autre à qui dire.
Il n'y a plus de mots.

Alors il faut créer

Créer pour crier la colère, la joie, la tendresse, la misère.
Il n'y a plus de partage, il n'y a plus rien
Il n'y a plus d'échange
Il n'y a plus d'autre de l'autre
Pour l'autre

Comment tisser, les mots, les assembler, les chuchoter, comment dire ce qui est ressenti au plus profond de soi ?

Comment aimer ? Comme s'aimer, comment aimer l'autre et comment aimer soi ?
L'amour est un échange, un partage, un don, un cadeau.

Alors il faut crèer
Pour nous sauver, 
Nous sauver de la folie, de la peur, et de la solitude
Il faut créer pour crier,
Etreindre la douleur, éteindre la souffrance

Ecrire, peindre, sculpter, rimer, pour crier, hurler la LIBERTE


Notre colère, notre peine, notre chagrin mais aussi et surtout notre désir, notre soif, notre besoin !

VIVRE

Je veux vivre pour pouvoir mourir d'avoir vécu, je veux mourir d'une vie qui m'a donné l'envie, le désir, le bonheur, le chagrin, la joie avec l'autre
Je veux jouer, je veux croire, je veux aimer, je veux marcher en liberté.

Je refuse qu'on m'empêche de dire je t'aime, je veux, respirer, danser, chanter, rire, marcher en toute liberté là où je veux et quand je veux.

Je veux  VIVRE, seulement VIVRE pour pouvoir mourir

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo @brigittedusch

samedi 24 avril 2021

Il faudra passer l'hiver

Il dit "Il faudra passer l'hiver, le froid et les tempêtes, quand les beaux jours viendront, tout ira mieux"
Mais quel hiver ?
Il dit "Il faudra passer les mauvais jours, les pluies et les vents, ensuite tout ira mieux"
Il dit :
J'aimerai croire, croire en ses mots, croire en demain, croire en des jours meilleurs.
Je dis "Mais aujourd'hui, même en hiver, avec le froid et les tempêtes, les pluies et les vents, tu es là et je suis là, nous sommes là ? Demain, le printemps, l'été... Qui nous dit que tout ça viendra ? "
Le moment présent ?
Si douloureux, si difficile qu'il n'est pas possible de s'y fixer, de s'y ancrer, penser à demain : seule bouée de sauvetage, bouteille à la mer et ultime espoir.
Que sommes nous sans l'espoir, l'espérance du jour après la nuit et du soleil après la pluie.
Il dit "Je sais qu'il n'y aura pas de printemps, que c'est fini, alors attendre quoi ? Puisqu'il n'y a plus rien, que c'est la fin"
Mais quelle fin ? Ne sommes nous pas toujours à la fin de quelque chose ? Il faut bien la nuit pour que renaisse le jour ?
Je dis " Mais aujourd'hui, même en hiver il y a un ciel bleu, un rayon de soleil parfois, tu es là et je suis là, alors ? Pourquoi penser à ce demain qui n'existe pas encore, où nous n'existerons peut-être pas où nous serons peut-être : qui sait tout cela ?"
Qui peut dire en effet ce que sera l'avenir ? Vivre le moment présent est tellement difficile, nous avons besoin de nous voir tout à l'heure, demain ou encore après. Il nous faut nous imaginer un futur, où nous serons, afin d'être aujourd'hui maintenant.
Il dit "Je sens bien que c'est la fin, je n'en peux plus, ce n'est pas une vie..."
Qu'est ce que la vie, joie, bonheur et chagrin c'est un peu de ça, chaque jour, ça passe, ça revient, parfois il y a la maladie, la presque mort, la douleur et la souffrance.
Elle est telle qu'il faut que tout s'arrête pour enfin la faire taire.
Et pour cela il ne faut pas qu'il y ait de demain. Il faut que la douleur se taise, et il n'y a pas d'autres solutions que de refuser ce demain où se sera la même chose ou peut-être pire.
Je dis ' Mais aujourd'hui demain parait impossible, laissons lui quand même une chance : nous n'en savons rien. L'instant où tu me parles fait mal, mais te soulage, il libère la colère, les larmes c'est bon de dire que c'est douloureux, de partager cette émotion, et puis de cesser de s'ancrer à l'idée que demain... Sera, ne sera pas, sera peut-être... "

Etre ici et maintenant est une terrible ascèse, impossible pari, avec soi, pourtant ! persévérance et rigueur seraient nécessaire, mais peut-on vraiment être dans un ici et maintenant douloureux où la souffrance a tout envahi, a tellement pris de place qu'il ne reste pas la moindre faille pour qu'un souffle d' espoir puisse se faufiler ?
Peut-on voir un brin de soleil quand le ciel est trop noir, quand notre vie est un champ de bataille avant de devenir un champ de ruines ?

Je n'ai pas de réponse, je n'en sais rien. Cela appartient à chacun de nous, certains parviennent à voir une percée de cet arc en ciel, certains ne peuvent pas ou ne peuvent plus. 

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne 
Crédit photo @brigittedusch

dimanche 18 avril 2021

L'élégance de la tristesse



Lentement elle s'est emparée de moi, je ne me suis rendu compte de rien ou de presque rien. C'est arrivé comme ça

La tristesse. 
Une sorte de vague lente, douce presque qui m'a submergée.
Je la ressens intensément, profondément, ancrée au plus profond de mon être. Je n'y peux rien. 
Je ne résiste pas, à quoi bon ? Pour quoi faire
Il me faut donc accueillir la tristesse, comme une amie qui frappe à ma porte pour s'inviter et se loger là dans cette infime faille de la cuirasse que je pensais pourtant solide
Nul n'est parfait, et c'est bien
Elle n'est ni bien venue, ni mal venue
Elle est là tout simplement, au seuil de ma porte et je l'ai laissée entrer. Pouvais-je faire autrement ? Avais-je envie tout simplement ?
Baignée de tristesse je me demande pourquoi, cette sensation n'est pas forcément désagréable, elle est.
C'est un moment de pause, d'arrêt et de contemplation. Un simple moment où les choses prennent une autre dimension et d'autres couleurs.
La tristesse n'est pas forcément sombre, elle se teinte et se pare de couleurs singulières couleurs du temps, couleurs de l'âme.
Oui, je ressens la tristesse intensément, qui s'empare de moi, de mon corps et de mon âme. Je la lasse venir et accueille cette nouvelle amie comme une expérience  nouvelle, un lâcher prise qui fait du bien.
Je la laisse aller, ici et là dans mes pensées. D'où vient ce sentiment, cette sensation ? Je n'en sais rien et à quoi bon savoir ?
Est-ce si important ? Elle coule dans mes veines et dans les larmes qui viennent enfin soulager ma peine. 
Car on ne dit pas sa peine, on ne dit pas non plus son chagrin, ni sa tristesse
C'est indécent.
C'est un cadeau de l'éprouver, de l'accueillir et de se laisser guider, de ne plus conduire ses émotions, ses sentiments. C'est un cadeau qu'il faut s'offrir.
Comme les larmes qui coulent lentement, sans faire de bruit, sans faire de mal, comme les mots qui se mettent à danser sur les pensées. 
Tristesse. 
C'est une fragilité extrême, une vulnérabilité absolue, un être à nu. Enfin :  Une expérience de l'absolu, et de l'inconnu 
J'accueille avec bonheur ce que toujours j'ai repoussé, mis à la porte de mon être par peur de je en sais quel danger. 
Je sens que j'ai touché là quelque chose qui n'a pas de prix, la tristesse, un sentiment, une émotion infinie.
Je me sens libre, il n'y a plus rien à redouter, il faut vivre, lentement, aujourd'hui avec joie, bonheur, tristesse
Avec cette élégance de la tristesse

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo @brigittedusch

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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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