Accepter ?
Accepter,
consentir, agréer...
Une des attitudes les plus difficiles qui soient.
Accepter un départ, un abandon, un désavoeu, un deuil, une trahison, une perte...
Faire avec, car nous n’avons pas d’autre choix. ll le faut.
Le choix est parfois une illusion, c’est croire que nous pouvons lutter, aller à l'encontre. C’est un » barrage contre le Pacifique ».
S'user et réaliser que ce n'est pas possible. Qu'il faut : accepter : la situation, la décision... Que nous ne pouvons rien faire, que c'est ainsi !
Ce n'est pas simple.
ll faut du temps pour accepter.
Accepter d’être quitté car l’autre ne veut plus de nous, tout à fait, complètement, un peu, plus du tout, accepter qu’il veut prendre de la distance, nous lâcher la main pour vivre ailleurs, loin. Qu’il ne veut plus de notre regard, de notre amour, de notre attention, de ce qu’il pense être un jugement. Que ce qu'il veut est partir alors que nous voulons qu'il reste.
Accepter le départ de l’être aimé, l’éloignement d’un enfant qui a grandi et veut vivre sa vie, seul, sans nous.
Accepter la rupture.
Accepter car c’est la seule condition à notre survie, le seul remède à la souffrance, à la plainte.
Accepter pour ne plus être victime et poursuivre la route. Sa route, seul, sans l’autre, l’amant, l’ami, le frère, les parents, l’enfant, la sœur.
C’est apprendre à ne plus pleurer lorsque la pensée est submergée par l’émotion.
Accepter le temps, celui qui ne met pas un terme à l’histoire qui fait mal, mais qui nous permet de reprendre le temps, notre temps, notre rythme, notre vie.
Car notre vie s’est arrêtée quelque part, à l’endroit de la blessure, de la fêlure, de cette brisure dont nous n’avons peut-être pas pris à cet instant toute la mesure. C’est un traumatisme, une effraction, un événement non attendu qui effracte la psyché mais parfois aussi le corps. Nous n’avons pas la réponse, pas les éléments pour y faire face. Nous sommes dans une sorte d’errance, nous restons figés, puis coincés dans cette errance, sorte de bulle hors du temps, de notre temps et du temps de cet autre. De cet événement qui nous sépare de l’autre, car cet autre qui a décidé de cette séparation, de cette mise à distance. Nous sommes impuissants. L’autre quitte, l’autre meurt, nous sommes seuls.
Affronter.
ll y a cette étape, faire face, si on peut, mais le plus souvent on ne peut pas, pas vraiment, nous sommes dans une torpeur qui nous dépasse : automatismes, clivages se mettent en place pour sauvegarder un peu de notre être. Défense, survie, on élabore on tente d’inventer un scénario pour tenir le coup, tenir le choc, on comble les vides, on essaie de se rassurer, de poser des hypothèses plus ou moins entendables, bref on essaie de comprendre pourquoi. Le souci c’est que la plupart du temps il n’y a pas de pourquoi. Et c’est cela qui fait la souffrance… Aucune raison plausible, ou visible, là arrive le mal entendu et tout s’enchaine. Mal dit, mal aise, mal. Maladie, angoisses, stress, insomnies, souffrances, colère, tout un cortège d’émotions impossibles à canaliser.
Accepter ?
Accepter tout ça ? Laisser aller, laisser venir,
laisser couler, lâcher, car nous n’y avons aucune prise, aucun pouvoir, aucune
possibilité de réparer, de changer çaUne des attitudes les plus difficiles qui soient.
Accepter un départ, un abandon, un désavoeu, un deuil, une trahison, une perte...
Faire avec, car nous n’avons pas d’autre choix. ll le faut.
Le choix est parfois une illusion, c’est croire que nous pouvons lutter, aller à l'encontre. C’est un » barrage contre le Pacifique ».
S'user et réaliser que ce n'est pas possible. Qu'il faut : accepter : la situation, la décision... Que nous ne pouvons rien faire, que c'est ainsi !
Ce n'est pas simple.
ll faut du temps pour accepter.
Accepter d’être quitté car l’autre ne veut plus de nous, tout à fait, complètement, un peu, plus du tout, accepter qu’il veut prendre de la distance, nous lâcher la main pour vivre ailleurs, loin. Qu’il ne veut plus de notre regard, de notre amour, de notre attention, de ce qu’il pense être un jugement. Que ce qu'il veut est partir alors que nous voulons qu'il reste.
Accepter le départ de l’être aimé, l’éloignement d’un enfant qui a grandi et veut vivre sa vie, seul, sans nous.
Accepter la rupture.
Accepter car c’est la seule condition à notre survie, le seul remède à la souffrance, à la plainte.
Accepter pour ne plus être victime et poursuivre la route. Sa route, seul, sans l’autre, l’amant, l’ami, le frère, les parents, l’enfant, la sœur.
C’est apprendre à ne plus pleurer lorsque la pensée est submergée par l’émotion.
Accepter le temps, celui qui ne met pas un terme à l’histoire qui fait mal, mais qui nous permet de reprendre le temps, notre temps, notre rythme, notre vie.
Car notre vie s’est arrêtée quelque part, à l’endroit de la blessure, de la fêlure, de cette brisure dont nous n’avons peut-être pas pris à cet instant toute la mesure. C’est un traumatisme, une effraction, un événement non attendu qui effracte la psyché mais parfois aussi le corps. Nous n’avons pas la réponse, pas les éléments pour y faire face. Nous sommes dans une sorte d’errance, nous restons figés, puis coincés dans cette errance, sorte de bulle hors du temps, de notre temps et du temps de cet autre. De cet événement qui nous sépare de l’autre, car cet autre qui a décidé de cette séparation, de cette mise à distance. Nous sommes impuissants. L’autre quitte, l’autre meurt, nous sommes seuls.
Affronter.
ll y a cette étape, faire face, si on peut, mais le plus souvent on ne peut pas, pas vraiment, nous sommes dans une torpeur qui nous dépasse : automatismes, clivages se mettent en place pour sauvegarder un peu de notre être. Défense, survie, on élabore on tente d’inventer un scénario pour tenir le coup, tenir le choc, on comble les vides, on essaie de se rassurer, de poser des hypothèses plus ou moins entendables, bref on essaie de comprendre pourquoi. Le souci c’est que la plupart du temps il n’y a pas de pourquoi. Et c’est cela qui fait la souffrance… Aucune raison plausible, ou visible, là arrive le mal entendu et tout s’enchaine. Mal dit, mal aise, mal. Maladie, angoisses, stress, insomnies, souffrances, colère, tout un cortège d’émotions impossibles à canaliser.
Accepter ?
Accepter ça ?
Un long travail, un long cheminement, un deuil, pas celui de l’autre mais le deuil de nos propres attentes et de nos espérance. Le deuil d’une partie de nous même.
Accepter que ce n’est plus comme ça.
Accepter que l’après sera différent, que l’avant ne pourra être restauré, accepter cette perte.
Accepter qu’elle nous a rendu autre, qu’elle nous a donné, et fait grandir.
Accepter n'est pas se résigner, n'est pas renoncer.
Non ce n'est pas ça.
Accepter tout ça pour accueillir
Accepter pour s’accueillir
Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
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