Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

vendredi 16 juillet 2021

Les profiteurs de guerre


Les profiteurs de guerre..

Je les ai vu se profiler dés les premiers jours de cette pseudo maladie, épidémie, pandémie
Comme s'ils attendaient, ces vautours de saisir l'occasion d'un peu plus de détresse pour s'emparer d'un marché qui allait leur rapporter gros. Saisir une occasion aussi macabre soit-elle pour être acteur d'un mauvais film au scénario improbable qui allait les propulser en haut de l'affiche

Etaient donc t-il aussi minables ?


Je les vois toujours 15 mois plus tard, se glorifier d'avoir fait le bon choix, celui du pouvoir, de la haine de l'autre pour s'enrichir soi
Enrichir soi. Mais de quel "soi" s'agit-il ?
S'ils étaient sincères ? Mais comment le pourraient-ils ? 
Ces infâmes oeuvrent pour le bien être de l'Humanité et se targuent d'être dans l'accompagnement de l'autre et sa souffrance, sa maladie, sa peine.. 
Ces infâmes pourtant se gaussent à tour de bras sur les réseaux sociaux d'être dans le camp des bons, de ceux qui ont la vérité, et n'hésitent sans aucun scrupule à condamner les autres, les citoyens de seconde zone, leur souhaitant je cite :

"De crever, dans les pires souffrances, de voir leur proches mourir sous leurs yeux
Certains soignants ou qui se disent tels, n'hésitent pas à avertir qu'ils laisseront crever (je cite en
core) ces déchets de l'humanité, qui refusent de se confiner et de se vacciner."

Ces gens sont la vérité !

Ainsi dans ce pays des droits de l'Homme on refuse de soigner !
Les profiteurs de guerre !

Aucune leçon tirée du passé, donc, encore et toujours

En 1919, la presse titrait "la peine de mort pour les profiteurs de guerre", ces gens étaient ensuite arrêtés, jugés...je suppose que la même chose s'est lue en 1945...
Je lis en dépouillant les journaux de l'après Grande Guerre, je  confirme les hypothèses dégagées à la lecture des sources durant cette dernière : l'enrichissement personnel, l'achat des biens des morts pour quelques deniers... Je lis ainsi l'histoire de ceux qui ont su "faire leur beurre" de la guerre au prix de la vie de ces pauvres hommes envoyés à l'abattoir. 

L'argent n'aurait pas d'odeur ? Je n'en suis pas certaine, j'affirme qu'il a souvent l'odeur de la mort

Ces profiteurs de cette guerre civile sont bien là, présent, sur le pont, prêts à saisir l'occasion d'enrichir leur moi si pauvre, leur confiance en soi si inexistante, leur estime de soi si misérable. Misérables... Combien ils le sont. 

Ce besoin d'être, sur la scène de la vie, au mépris de ceux qu'ils disent aider, accompagner, qui se vantent d'écrire, de recevoir "des petits patients" en postant leurs dessins, leurs remerciements et j'en passe.. Que cherchent-ils ? 
J'ai peine à croire en leur neutralité bienveillante et ne leur confierai pas mon âme, ni mes secrets, ni ma vie. 
Je ne leur confierai rien

Leur arrogance est à l'image de ceux qui infligent cette maltraitance, cette relégation vers la marge. Leur mépris, leur soif de haine, de vengeance envers la vie, les hommes, les autres, peuvent enfin se déployer dans toute son horreur au grand jour, autorisés et encouragés par une folie qui ne peut plus être contenue

Combien de temps encore ? 

Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
Crédit photo @brigittedusch

mardi 6 juillet 2021

Exil



Je suis née étrange, étrangère dans un ailleurs inconnu. 
Enfant étrange, étrangère là où que j'aille, là où le vent me porte et m'emporte

L'exil est ma Terre et ma Patrie. Longtemps en exil de moi même, il m'a fallu du temps pour en trouver le chemin. Il fut ardu et complexe, semé d'embûches mais m'a permis d'affronter mon être seul, ma solitude, seule compagne solide et d'être un peu au monde et à moi même

Le Chemin, mon histoire ! c'est une histoire de routes, de sentiers de traverses, de boulevards et d'avenues, de tranchées parfois, mais toujours d'ailleurs, d'ici et de là,  de partout, de nulle part. Je suis une nomade en perpétuelle errance, mêlant les mots de toutes les langues pour dire plus vite ma pensée, mon coeur et mon âme. Je suis tout ça, je suis construite de et par toutes ces histoires.

Je suis d'ailleurs, jamais vraiment d'ici, mais pas non plus de là bas mais toujours d'un autre ailleurs que celui que j'habite, et c'est l'histoire de ma vie. 


Il y a la Terre des Miens, au moins d'une partie, la terre de mes ancêtres, celles où ils sont enterrés depuis des siècles. Suis-je d'ici ? 
Je le crois dans le meilleur des cas, cela m'apaise parfois, seulement un peu, me donne l'illusion de la continuité, d'être attachée à quelque chose, à eux sûrement, d'être de cette lignée, d'être de là et non plus de nulle part
D'être issue d'Hommes et de Femmes dont l'histoire n'a pas été simple, mais qui ont vécu sur leurs Terres. Sans jamais la quitter, se sont battus pour elle, ont refusés de s'exiler. Cette idée me fait vibrer parfois pleurer quand je lis leur nom, que je tente d'écrire leur vie et que je les imagine, quand je leur parle dans des conversations imaginaires et qu'ils me guident souvent dans les méandres des registres d'état civils, et quand je ressens leur présence à mes côtés, une présence si forte, un parfum, un bruit. Je les aime, j'ai une profonde tendresse pour certains comme ils en ont sûrement pour moi. C'est la plus belle des histoires d'amour, l'histoire de Nous.


J'ai cette terre au fond de mon coeur, et dans mes moments de profonde détresse c'est vers elle que je me tourne, je veux croire encore que j'y retournerai, qu'un carré de terre sous les arbres à l'ombre du village m'attend et que je pourrai ainsi reposer en paix. Je veux croire encore, moi qui ne crois en rien ou presque qu'il me restera encore quelque force pour faire ce chemin dans l'autre sens. Un aller sans retour.


Illusion, croire pour ne pas mourir complètement ? Car de la mort parfois il y a, mais ce n'est plus un combat, vie et mort, ces désirs là ont réussi à cohabiter pacifiquement, paisiblement même. Et c'est bien. Je ne suis plus en lutte, j'ai baissé les armes. Et c'est bien

Mais ? 

Je suis en exil de l'exil,  penser retourner sur la terre quittée est un mensonge, la pire trahison qu'on se fait à soi même. On se ment pour croire encore qu'on n'est pas seul, qu'on pourra en retournant là bas retrouver les souvenirs d'avant
Foutaise, mensonges, espoir déçus sans nul doute. Car il n'y a plus rien.
Mais comment vivre en exil sans l'espoir de retrouver son chez soi ?

Devoir de mémoire, de fidélité familiale, mais essayer par là de rester un peu fidèle à soi : conserver son accent, les expressions de ce lieu abandonné, aimé, adulé, embelli mais qui ne ressemble plus aux photos jaunies que discrètement nous regardons et qui lentement nous font pleurer. 
Plus rien n'est comme avant comme cet avant de nos souvenirs, qui ne sont que des images, représentations d'un passé souvent idéalisé pour ne pas sombrer
Nous sommes partis, en espérant revenir, en sachant que ce retour ne se fera sûrement jamais, mais il faut... Rêver, pour survivre à l'agonie de l'abandon, de laisser là une partie de sa vie, qui coûte que coûte restera la meilleure. 

Exil, je suis en exil ailleurs que sur ma terre, mais je le suis chez moi
Où est chez moi ? Je suis étrangère, je me sens étrangère, là où que j'aille. Née étrange et étrangère, je n'aurai eu de cesse de chercher une terre d'accueil mais sommes nous vraiment d'ici ? 

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo @brigittedusch

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

Vous étes venus

compteur visite blog

map