Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

jeudi 23 février 2017

Martha fait des enfants.



Martha ne veut pas vieillir. Martha a fait des enfants. Souvent. Pour rester jeune ? Pas seulement dit-elle ; mais pour ne pas rester seule.
Seule.
Matha est seule, le plus souvent. Avec ses enfants.
Le mari de Martha n’est jamais là ; il ne l’a presque jamais été.
Martha aime ça
Elle ne supporte pas sa présence dans sa maison à elle, sauf peut-être pour lui faire des enfants
Lui ne supporte pas d’être dans une maison qui n’est pas vraiment la sienne
Ni tous ces enfants.
Ces enfants sont ses enfants
Mais les enfants c’est bruyant ! prenant !
Rien que cette pensée l’effraie alors il s’en va. ll part pour son travail, il l’a choisi. Martha aime ça même si parfois elle se plaint de devoir tout faire, tout assumer. Elle en est fière, même si au fond d’elle ; ce n’est pas tout  à fait ce qu’elle espérait.
Mais qu’espérait-elle ?
Quand elle se souvient de ces « rêves d’enfants » cela se résume à « des enfants » ; les siens
Elle n’a jamais été une brillante élève, juste ce qu’il faut, avec bien du mal quand même mais elle est allée au bout.
ll fallait aller au moins à l’Université ; pas pour étudier, avoir des diplômes, un travail. Non rien de tout çà.
Aller à l’Université pour trouver un mari.
Un garçon du même milieu, ou un peu au dessus, fortuné, de la même religion aussi : c’est mieux.
La médecine est exclue, elle en est incapable, les sciences humaines « il n’y a que des crèves misères » souligne t-elle, lettres et philo « ne me feront pas vivre »… Reste le Droit. Trois ans de première année à arpenter les couloirs ; feuilleter les codes sans rien y comprendre, ; user sa jupe bleue marine sur les bancs des amphis. Mais « un mari à la clé ».. Peut-être ?
Ultime but de sa vie ; assouvir son rêve !
Un marché de non dupe : chacun cherche son chat, sa potiche, son porte feuille et surtout son assurance vie.

ll faut quand même lui plaire, faire un effort et lui présenter ses parents. « quelles intentions avez-vous jeune homme » ! car dans ces familles là, ça ne rigole pas : On ne couche qu'après être passé devant le curé. Enfin c’est ce que les parents croient !

Une fois la proie ferrée ne plus la lâcher.
Ensuite vient le premier enfant ! les études sont abandonnées ! de toutes manières Martha n’était pas douée. Qu'aura
it-elle fait ? Elle suit son mari, se traine à sa traine, il est dynamique et fringant elle s'empâte en faisant des enfants. Un puis deux, ce n'est pas assez ! Alors au suivant ! les familles s'inquiètent en voyant tous ces bébés, synonymes de patrimoines disséminés.
Les enfants servent à transmettre ! ma
is sous certaines conditions
"Je ne les a
i pas fait seule" s'excuse t-elle devant les regards désapprobateurs qui ne se déplacent même plus à la maternité, ni aux baptêmes.
Martha est seule avec ses enfants. Elle vo
it les ainés s'éloigner, les petits viennent combler ce vide la vie est compliquée et malgré les efforts de monsieur pour faire vivre sa meute ; elle tire souvent le diable par la queue, en priant le bon Dieu ! cette vie ; elle l'a voulue.

Au fond elle n'en n'est pas s
i sûre ! Martha se dit en douce qu'elle n'a jamais rien vraiment voulu et que tout est advenu si vite qu'elle n'a pas eu le temps de vouloir vraiment. Sauf des enfants ou être enceinte pour être mère, une fois, deux fois et plein d'autres fois encore un enfant c'est trop peu, deux ce n'est pas assez , trois ce n'est pas équilibré, quatre c'est trop carré, alors.... !
Martha réal
ise avec horreur que ces enfants fuient, ils n'ont de hâte que de partir, le plus loin possible du nid, ils réclament l'internat peut-être pour tenter d'exister.
Pourtant : "j'a
i fait ce que j'ai pu pour eux."
Martha a ses enfants et b
ientôt l'age de ne plus en avoir, de ne plus pouvoir en faire, et se demande ce qu'elle va faire ?
Alors se dresse devant elle le vert
ige du vide, du ventre vide et de la maison qui le sera bientôt tout autant. N'aurait-elle que son ventre pour exister, pour être au monde est-il nécessaire de mettre au monde ?
Enfants refuges, enfants boucl
iers pour affronter une vie qui la terrifie ? Martha se demande aujourd'hui comment advenir à elle même pour être elle même ; pour trouver ce Je qui depuis toutes ces années s'est dissimulé derrière ce nous.
Une quête qu'elle cro
it impossible car de Je elle n'a pas dit-elle. Hors je elle s'est mis hors jeu de l'échiquier sociétal.
Pourquo
i ?

Br
igitte Dusch, psychanalyste, historienne.

vendredi 17 février 2017

Son monde ?

Son monde

Un monde sans lumières
il n'y a rien, plus rien
Tout à été balayé.
Un monde des ténèbres
Son monde.
Son monde à lu
i

Est-ce vrai, réel ?
Qu'est ce que le vér
ité ? la réalité
Celles qu'
il voit, que les autres lui montrent à voir ?
Ou celles qu
i dansent dans sa tête,
Ses voix qui pleurent, car elles n'ont plus de voies. Elles ont perdues le chemin de la lumière, fermé la porte et jeté la clé.
Pourtant.

Il dit ne pas vouloir du monde de lumières. De ce monde là, édulcoré, sucré,
illusionné, perdu, imaginé, espéré...Du monde d'avant, de l'Age d'Or
Celu
i dont l'autre rêve. Encore !
Espoir futile, espoir déçu, espoir déchu.

Un monde qui laisse croire que la lumière l'éclaire, que le bonheur est là, tout près, à portée de ma
in, que la chaleur peut d'un seul coup le réchauffer
Un monde merveilleux où il ferait bon vivre. Peut-être ?
Ma
is fait-il bon vivre ?Il se dit que ce n'est pas ça,
Pas vraiment ça, que ce monde là n'ex
iste pas
N'existe plus, n'a jamais existé
 
ll n'y a que le 
monde des ténèbres. Le s
ien, le vrai, le réel. Il ne croit pas au paradis, pas à l'enfer !
Il ne croit à rien, en rien.
Il croit en lui, de temps en temps, évite de se prendre pour dieu, car il n'existe pas
Dit-il !
Alors ce monde ?
On voudrait croire qu'il est comme le jour et la nuit, qu'
il est le jour après la nuit, qu'après l'averse vient l'arc en ciel qui annonce un ciel bleu, pour un peu de temps, pas très longtemps, mais juste le temps qu'il faut pour croire que ce monde là est beau...
Non, ce n'est pas un rêve....


Br
igitte Dusch psychanalyste, historienne in les Nouvelles d'Arsel.

jeudi 9 février 2017

Et il y a le Père




 Et il y a le Père         

Le grand oublié parfois, le grand sacrifié souvent
S’il y a la mère, il y a forcément le père. Pourtant ça ne va pas de soi.
Le père ? Qui est-il ?

C’en est fini du pater familias, relégué aux oubliettes car héritier d’une époque condamnée, ringarde et réactionnaire. Valeur bourgeoise qu’il faut éradiquer au nom du progrès et de l’égalité des sexes. Ou des genres.
Tout juste un gén
iteur réduit au rôle de mâle reproducteur. Choisi pour ses qualités physiques et sa santé financière afin d'assurer le paiement d’une pension alimentaire, le père nouveau a cependant le droit de jouer au jeu du papa un week-end sur deux et la moitié des vacances. On ne lui en demande pas plus, bouc émissaire de la colère d’une femme en désir ou en mal d’enfants ; mais de mari, de conjoint nul besoin dans ce cas ! la liberté nouvelle, l’égalité revendiquée au nom du féminisme. Du droit à. Mais quid du droit de l’enfant ? Celui d’avoir si possible une famille
Famille : mot tombant en désuétude pour les mêmes raisons que ci-dessus.
C’est un cas de figure

A l’inverse car notre société moderne ne fait pas vraiment dans la demi mesure, voila ce père projeté au rang de père modèle, bon père devant (car c’est une injonction ) nourrir, vêtir le nouveau né, et pour que la relation puisse se tisser, la société lui octroie des « congés paternité » il lui faut bien cela pour se reposer des fatigues de la grossesse et de l’accouchement de la « mère » ! Mais quand même le nouveau papa se doit d’être là tout le temps ; aux échographies nombreuses et inutiles la plupart du temps, mais réveillons le bébé pour faire plaisir à ses parents, au bain à la première dent au premier caca ! ll lui faut payer de sa personne et c’est épuisant !

Mais sérieusement qu’en est-il du père, quelle est sa place si toutefois il en a une, s’il peut la prendre au sein d’une société féministe qui veut tout sauf les inconvénients du sexe opposé ; car avant tout, elles sont mères !
Où est le père, cherchez le père...
Ce père sévère qui marque le non et donne le nom
Mais voila aujourd’hui il ne dit ni non ni ne donne le nom car ces femmes/ mères veulent tout, le père, la semence du père mais pas le père ; le voila jetable une fois le fort fait accompli.
Plus de père marquant la loi, rappelant les règles, le respect, l’ordre familial et sociétal ;
Oui mais ! La famille est également une valeur qu’il faut abattre au nom de l’égalité, plus besoin de père, de mère, c’est ringard et dépassé tout ça ! il faut vivre avec son temps. Tout vole en éclats laissant sur la route hommes femmes et enfants sans repère, devant un énorme vide dont il ne savent quoi faire. Le vide c’est l’angoisse, le vide c’est la mort.
ll y a le père. Celui là même nécessaire à l’enfant. A sa conception, à sa naissance, à son éducation
On dit aussi sur le père, bon, mauvais, trop présent, absent. Lui non plus ne convient vraiment bien, il a toujours quelque chose qui cloche.
ll y a le père, bon, mauva
is, terrible, présent, absent, tout comme la mère, sauf qu'il ne met pas au monde l'enfant, mais que parfois il est plus maternant. Ce père qui se bat pour la garde de son enfant, qui souffre de ne pas le voir grandir, de ne pas l'avoir près de lui car...
ll y aura
it beaucoup à dire, écrire aussi sur la souffrance du père qui le devient au fil du temps. Qui doit lui aussi apprendre à le devenir
A deven
ir "a good enough father"


Br
igitte Dusch, psychanalyste, historienne.

jeudi 2 février 2017

A Esther, la langue encore ; le rêve




A Esther ♥

La langue encore !


J'ai fait ce rêve plutôt nouveau.
Etrange et singulier...

Je parle la langue, ma langue, une sorte d'Heimatsprache, celle avec laquelle je pense, je crois, et je rêve aussi.
Pour la première fois, je ressens ce malaise, ce mal aise de la langue, ce mal être, cette incongruïté...
Cette langue déplacée, dans un contexte où elle ne pouvait être aimée,
Une langue belle, celle de Goëthe et non celle aboyée par des monstres, pourtant

c'est dans ce monstrueux contexte que je parlais cette langue
J'étais même la seule à la parler, à traduire,  à faire la médiation entre ceux et ceux qui ne la parlaient pas
Celles devrais je peut-être dire, car nous étions des femmes, des filles, je ne vois pas d'hommes je crois dans mon rêve.
Et puis je me vois, épelant un mot, un prénom, un prénom qui est celui d'une de mes amies, d'une jeune fille aussi, fille d'un prisonnier hongrois, morte jeune ! Trop jeune
Une jeune fille qui regardait à sa fenêtre tout le temps, sa fenêtre de sa chambre, en face de la mienne,, nous nous regardions, mais  nos regards ne se rencontraient pas, du moins je ne me souviens pas, ou peu
Une jeune fille, fragile, au destin tragique
Dans mon rêve nous étions dans une sorte de classe, il y avait des rangées et des femmes, une d'entre elle a donné son bébé, c'est une autre femme qui le portait et partait avec lui, dans ses bras, une allemande sans doute, c'est dans cette langue, que je lui parlais, et que je traduisais
Mais en quoi ? Je ne me rappelle pas !
Et puis soudain, je me vois épelant une par une les lettres de ce prénom en hébreux, parlant cette langue ! cette langue qui m'est inconnue, que je ne connais pas. Pas le yiddish, non là je sais, je comprends, mais l'Hébreu
Je me vois dessiner ces lettres, belles, avec application...
Lettres et langue
Et je me réveille, je pleure, mes yeux sont pleins de larmes, je ne peux me rendormir, je suis troublée, profondément troublée.
Langues qui se mêlent, qui s'emmêlent
Pour la première fois de ma vie, vraiment, je me mets à détester la langue, celle que j'ai aimé, avant, l'allemand !


C'est seulement aujourd'hui, après t'avoir écris ma Douce Amie que je peux revenir à ce texte. Je n'y ai rien changé, il n'était pas en vrac. Il est pour toi, car je sais que tu l'entendras, le liras, avec ton coeur et ton âme... Parce que Tu es.
Je t'écrivais tout à l'heure ceci :


je ne sais quoi ni que dire...Nous sommes un tout, mais un tout de quoi ?
Pour ma part, j'ai tant et tant baigné dans toutes ces langues de l'Est à en oublier celle que je dois parler, mais laquelle ? J'ai tant et tant vécu là bas, ailleurs, nulle part, que je me sens chez moi partout et nulle part aussi.. J'ai la place que je me suis donnée.. Il m'a fallu du temps, mais la seule chose que je sache c'est que rien n'est définitif, alors ? A quoi bon être de quelque part. Il faut être, alors je suis. Je suis l'enfant d'exilés, de réfugiés, de survivants, je suis une exilée, une réfugiée une survivante, mais je le sais, et c'est ma force, je dénie à qui que ce soit de m'en priver ! C'est mon identité, je suis sur cette Terre comme chaque autre que je respecte et je leur demande de me respecter, s'il faut me battre pour cela je le ferai, je l'ai fait déjà. Peu m'importe le prix car mon âme n'est pas à vendre, elle est Hors de Prix.
Il n'y a pas si longtemps, j'ai fais un rêve étrange et singulier, qui m'a bouleversé, il était question de langues... Justement... J'en ai jeté les bribes pour ne pas les oublier, mais comment le pourrait-on, je n'ai pas encore trouvé la force de mettre tout ça en ordre, c'est en vrac quelque part.. Au fond de moi encore, peut-être, mais je sais ce que ça veut dire.. Je crois. Je  donnerai ce texte quand il pourra surgir et ad venir.

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne "Lettres à.. "
Photo ; collect
ion personnelle Buchenwald.

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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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