Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 30 mars 2008

L'argent et la psychanalyse

Question oh combien de fois posée ? qui fascine ? qui interpelle ? qui fâche aussi...Souvent.

Entreprendre une psychanalyse ou une thérapie n'est pas gratuit. S'il faut payer de sa personne, il faut aussi payer au sens propre du terme.
Ca coûte, et ça coute cher !

Beaucoup de choses s'entendent et se disent à ce sujet! Ainsi, l'affirmation qu'il faut payer, pour que ce soit utile. Et payer cher, un thérapeute qui a de faibles honoraires est considéré comme "pas très compétent" Il faut de la part du sujet un effort financier.. Il faut que ça coûte...De l'argent. Ce qui nous renvoie au prix de l'argent. A la valeur que chacun lui accorde. Lui donne.

Les tarifs sont différents selon le type de thérapie, selon les praticiens. Ils se négocient ou du moins se discutent dés la première séance ou le premier rendez-vous.
Les choses à ce sujet doivent être claires. Cela fait partie du contrat et du travail thérapeutique. On n'y revient plus, ou dans certains cas précis. Mais toujours d'un commun accord.
Les séances ratées, les absences non prévues sont dues.... Et ce n'est pas négociable. Cela s'entend mais se discute souvent

Pour ma part, je considére que l'absence non prévue, le retard, les rendez-vous manqués sont dus.
Ce temps, cet espace accordé à l'analysant ou au sujet en accord avec lui, ce temps qu'il a lui même sollicité, lui est consacré à lui et à lui seul. Par contrat l'analyste s'engage à être disponible pendant ce "créneau", le sujet à être là.
Il ne consacre donc pas ce temps à autre chose, ni à quelqu'un d'autre.

Une absence, une séance ratée ne l'est pas non plus sans raison. Le travail analytique ou thérapeutique est en route. Ce ratage a un sens. Il sera ou non abordé avec le thérapeute. Quoi qu'il en soit il n'est pas le fruit du hasard.
L'absence n'est pas sans objet !
Donc elle se paie, pour certains confréres elle s'inclue même dans la série de séances prévues et négociées dés le départ.

Cette attitude vise aussi à responsabiliser le sujet.
L'analyse n'est pas un jeu.
Une partie de poker.
On vient, on ne vient pas, on ne sait pas si on viendra, cinq minutes avant le début du rendez vous, on téléphone pour dire "on ne viendra pas", ou peut-être...
Certains ne le font pas, d'autres prétextent maladroitement une panne, un travail, un imprévu.. bref....Une bonne raison pour ne pas venir ....Ou ce qu'ils croient être une raison valable, suffisante, aux yeux de leur analyste, mais aussi et surtout, à leurs yeux. Ils essaient aussi de s'en convaincre. En sont-ils dupes ?
Qui est dupe ? Et de qui ?

Cette absence là, est peut-être plus parlante que la séance en elle même...
Elle fait parfois l'objet de la prochaine séance...

Mais que de discussions, de discours, d'articles, de bonne et de mauvaise foi autour du paiement des séances ratées...

Puis vient la séance avec feuille ou sans feuille..
On est remboursé ou non.
En clair, on paie, ou on fait payer la sécu. Donc la collectivité.

Certains praticiens médecins, "font des feuilles" avec ou sans dépassement

En psychanayse on ne fait pas de feuilles, médecin ou non. (du moins on ne devrait pas ). C'est aussi une bonne question qu'il faut poser aux praticiens, qui continuent à établir des feuilles de "maladie" à demander la "carte vitale" pour une séance d'analyse !
Quel sens mettre à cette pratique ?
Surtout de la part du praticien.
Aller voir un analyste : c'est être malade ?

Pour ma part, j'estime qu'entreprendre une thérapie ou une psychanalyse est une démarche personnelle qui relève de l'intime, donc de la sphère privée, ce n'est donc en aucun cas à la société, à la sécurité sociale de prendre cette démarche en compte et de la rembourser.
Ce n'est pas de l'ordre de la solidarité. Ni de l'ordre de quoi que ce soit.

Se pose aussi la question d'une possible convention avec un organisme de sécu ? Mais pourquoi ?
certains praticiens disent ou écrivent qu'ils regrettent que leur honoraires ne soient pas remboursés, "que c'est bien dommage "etc.... et culpabilisent de se faire payer en expliquant tout aussi maladroitement que pour eux aussi "il faut bien vivre" !

Mascarade ? mauvaise foi ? Cupabilité ? Manque de confiance en soi ?
Je n'ai jamais rencontré d'avocats, de conseiller financiers, d'autres professionnels larmoyant, culpabilisant, mal à l'aise... quant il s'agit de faire payer leur service. Ni de clients se le demandant.. Alors pourquoi dans ce cas précis justement ?

Etre thérapeute ou analyste est une profession (une fonction pour l'analyste) et tout travail se fait en échange d'un salaire. C'est la loi de la société dans laquelle nous vivons. La règle. L'Autre.

A l'hopital,au CMP, le psychologue, médecin, psychiatre rencontré est payé par l'institution à chaque fin de mois, selon un barème précis. Il est rémunéré grâce aux impots du citoyen. Il n'y a pas comme certains persistent à le croire et à le clamer d'acte gratuit...
C'est un faux semblant ! Mensonge que de le dire ! Erreur que de le croire !

On paie donc , d'une autre façon, sous une autre forme mais on paie.
Et le professionnel reçoit un salaire.
L'exercice en libéral, exigne les mêmes qualifications, compétences, et souvent davantage.

Il est normal que le patient, le sujet demandeur de la prestation s'acquitte des honoraires
Il est normal que le thérapeute, analyste se fasse rémunérer pour la fonction qu'il occupe et le travail qu'il fait.

C'est aussi, et cela me semble le plus important, le seul, l'unique moyen de se libérer de la dette.
Le réglement de la séance permet de ne pas contracter de dette, envers celui qui a écouté.
C'est aussi le garant, et la garantie, d'un travail thérapeutique.
Il ne s'agit pas d'une conversation au coin du feu, ni autour de la machine à café. Il s'agit d'un travail, d'un espace où la parole est libérée, les maux mis en mots
Il s'agit de s'adresser à un professionnel, non à un ami, un copain, une vague relation ou un écclésiastique
Le travail s'élabore et se construit au fil de la relation qui se met en place. Ni don de soi, ni dette, ni du. Le paiment de ce temps passé permet de ne pas se sentir redevable.
Chacun est à la place qui lui est allouée. Je paie un spécialiste afin qu'il m'aide dans cette situation là. C'est clair, net, sans ambigüité. De part et d'autre
L'analyste ou le thérapeute est libre également. Il est rémunéré pour la prestation proposée. On ne lui doit rien, il ne doit rien.
Ce paramêtre est essentiel. Il permet que la thérapie se fasse dans un respect mutuel
Le travail thérapeutique véritable, l'aide et l'écoute.... Ne se font qu'à ce prix, et à ces conditions.
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Nota bene

Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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