Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

mardi 29 juin 2021

Le monde se délite



Sie Sagt :

"Le monde se délite, je suis sur la falaise et devant moi le gouffre, le chaos, l'infini inconnu, incertain et tragique : le vide.
Le monde s'effrite, tout comme les pierres de cette falaise qui crissent sous mes pieds et qui tombent à pic dans cette grande abime, dont personne ne revient.
Tout part, tout fout le camp, et je pars avec.
Meine Welt est devenu Néant.
Tout se délite, tout s'effrite, il n'y a plus de cadre, plus de limites, plus de demain, la vie ne tient qu'à un fil qu'il nous suffit de trancher d'un seul coup d'un seul.
Nous ne contrôlons rien, plus rien, pas même le jour ni l'instant que nous vivons, qui peut d'un seul instant cesser d'être pour nous emporter au creux de la vague, au plus profond de l'0céan ou de l'Enfer.
Meine Welt est un Enfer.
Plus rien n'a d'importance puisqu'il n'y aura plus de demain
Je suis devenue spectatrice de ce désastre aux confins du Chaos
Certains résistent et s'accrochent à quelques branches, quelques ramures qui trainent par çi par là, refusent de voir le gouffre qui les attend
Je n'ai pas peur, je ne crains ni l'abime ni le Néant, pas même les Enfers, le Diable est sans doute davantage bienveillant.
La vie est un Enfer, 
Je suis au bord du Précipice, de ce grand vide, de ce grand inconnu qui m'attend et j'attends
J'attends que la falaise s'effondre enfin et m'emportent avec elle dans ce courant qui m'entrainera dans cet ailleurs peut-être plus accueillant sûrement.
Dans ce vide qui peu à peu pour se nourrir ravagera cette Terre d'un seul coup d'un seul.
Il n'y aura plus rien sauf le Chaos, l'Originel, celui des Lointaines Origines, archaïsme sublimé dans une folie salvatrice.
A quoi bon survivre ? A quoi bon se battre et résister ? 
Lâcher prise une bonne fois pour toute et s'en remettre au Fatum
Fin de la représentation, fin de la fin, enfin"
Sie sagt.
Meine Welt ist tot
Silence
Ruhe.

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo @brigittedusch

dimanche 27 juin 2021

"En accord avec soi"


"Etre en accord avec soi"


Quelques mots, une petite phrase, à l'apparence toute simple, mais si difficile à mettre en pratique. Etre en accord avec soi, du mieux que l'on peut. 

Etre en accord avec ce qui compte pour nous, ce qui est important, et ce qui est essentiel à nos yeux. Nos valeurs.
C'est me semble t-il une ascèse bien difficile qui explique une partie de la souffrance de l'Homme. La dissonance ! écart intolérable entre ce qu'on voudrait être et ce que l'on est. Je ne parlerai pas de ce qu'on montre à voir, et ce qui est vu.
Il convient tout d'abord d'identifier ce qui nous importe. Vraiment. Ce qui est cher à nos yeux et ce qui par conséquent nous définit. Ce qui fait ce que nous sommes. Il s'agit de nos valeurs. Valeurs, valoir, ce qui vaut à nos yeux.
Il y a bien sûr les valeurs définies par la Morale, le Droit, la Loi. Ces fondamentaux que l'éducation, nos parents nous enseignent, ce qu'on ne transgresse pas, les tabous et les interdits. Ces Fondamentaux nous permettant de vivre au sein du groupe, d'une société, d'une culture, d'une cellule familiale, et d'y trouver une place.
Mais il y a également NOS Fondamentaux, ceux que nous définissons être Nôtres, que nous nous fixons, qui sont importants pour nous, et qui font de nous ce que nous voulons être. Une sorte d'idéal mais pas seulement, ils sont le fruit de notre éducation, nos apprentissages, nos expériences, notre enseignement, notre vision de la vie et de nos relations à l'autre. Ces valeurs qui nous semblent être essentielles pour être en accord avec nous mêmes, et avec nos semblables. Il s'agit de ce dont nous ne voulons pas et de ce que nous voulons, ce que nous souhaitons atteindre, des vertus au sens Ancien du terme.
Elles sont singulières et complexes ces valeurs, elles ne sont pas figées non plus, et s'adaptent à la vie, aux autres, à notre histoire, nos représentations. Nous avons le droit de changer ; c'est l'aventure de la vie : apprendre des autres, de l'autre pour apprendre de soi. S'adapter, évoluer, enseigner.
La vie est une perpétuelle négociation, et c'est tant mieux, nous en sortons grandis, plus curieux, plus riches. Pourtant il y des choses, des idées, des concepts non négociables : Nos valeurs. Celles sur lesquelles nous ne transigerons pas, jamais, car elles sont notre socle, celui qui nous porte, qui fait ce que nous sommes. La parole que nous nous sommes données, et à laquelle nous nous devons fidélité, y circonvenir serait se trahir "je ne peux plus me regarder dans une glace" dit le bon sens commun. Il n'y a pas seulement la honte, la culpabilité, et toute la souffrance qui s'en suit, mais une dissonance terrible, un désaccord absolu. Une douleur qu'on ne contient plus.
Etre en accord avec soi est loin d'être simple, un pari qui peut sembler impossible à tenir. Mais c'est aussi apprendre à vivre.

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
crédit photo ; @brigittedusch

vendredi 25 juin 2021

Et je pleure



Je ne veux pas me retourner, jeter un regard vers hier, vers le passé, je veux avancer... 
Mais aller vers quoi ?
Je n'arrive plus à vivre ce moment présent, il me faut le souiller par les pensées d'après, lorsqu'il ne sera plus, cet instant furtif, assombri par demain, un demain où tu ne seras plus là, où il n'y aura plus rien, où tout sera mort.
La vie et la mort, la vie c'est mourir un peu, à petit feu, chaque jour et chaque nuit.

Alors je vais sur ce chemin dans ce jour d'hui, en pensant à demain, à cet après qui sera autre où tu ne seras plus là, et où je penserai à toi avant, dans cet avant que je n'ai pas su rendre présent

Et je pleure
Je n'ai jamais autant pleuré, les larmes de toute une vie, je crois, celle de toute ma vie, qui ne vaut presque plus rien, une vie qui se traine, pesante et lourde sans espoir de futur sans désespoir, mais dans le non espoir.

Et je pleure
Sur moi, sur l'avant, les moments heureux qui semblaient malheureux mais qu'on voudrait malgré tout retrouver, rien qu'une seconde pour se dire, "on était vivant".
La vie est devenue la mort, l'attente dans l'antichambre sombre et nébuleuse de l'inconnu terrifiant dont on ne revient pas..

Et je pleure
Sur ces instants il y a des ans, des jours et des lunes, dans un pays magique, dans un pays vivant, presque vivant...Un pays qui est mort. Les paradis sont morts et partis en Enfer.
Il y a si longtemps, ma vie me semble longue, les souvenirs s'estompent, je ne veux pas me retourner, mais...

Et je pleure
En attendant

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo @brigittedusch

dimanche 20 juin 2021

Une mort douce




Je veux une mort douce
Car ma vie ne l'a pas été
J'attends une mort tranquille
Apaisante et apaisée

Elle mettra fin à toutes ces souffrances
Je crois, j'espère, je pense
Un aller simple pour l'Ultime voyage
Aucun retour n'est possible
Et c'est tant mieux

Une vie entière à t'attendre
Quand viendras tu me délivrer ?
Quand viendras-tu à bout de mes peines, de mes chagrins, de mes douleurs ?
La vie est un enfer
La mort une récompense
Pourquoi donc s'acharner ?
Etre là, ne pas vouloir partir ?
La crainte peut-être de faire de la peine
Mais à qui ?
A ceux qui nous aiment ?
Par qui on pense être aimé ?

La vie est une illusion, l'amour une trahison
Des mots, des gestes, mais qui tôt fait sont balayés par le vent de l'oubli
Et puis quel vanité de se croire aimé ?

Je veux une mort douce
Et je l'attends, je n'ai pas peur
Elle n'est pas mon ennemie
Depuis toutes ces années, nous avons appris à nous aimer
Une rencontre, singulière, inconnue et Ultime
Le Val sans Retour.
Enfin !

Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste
Crédit photo @brigittedusch

jeudi 17 juin 2021

Pensées Noires


Ce sont des pensées qui arrivent par vagues, ce sont des pensées qui soudainement m'assaillent. 

Elles me livrent sans merci une terrible bataille
Je ne résiste guère et je rends vite les armes. 
Ce sont des histoires qui finissent toujours mal,
Leur issue ne peut être que fatale.
Ce sont des pensées sombres, grises qui m'envahissent toute entière, me dévorent d'une seule traite ,et me voilà engloutie.
Un tourbillon sans nom qui me traine vers le fond d'un lac ou d'une rivière.
C'est tout le temps et n'importe où ici et là, sans que je n'y puisse rien.
La Mort qui rôde est devenue mon unique compagne.
Elle hante mes jours et mes nuits
 
La Mort est depuis longtemps ma seule amie
La seule qui ne m'ai jamais trahie
Ce sont des pensées noires qui peuplent ma solitude mes chemins et ma vie, m
on abandon au monde qui se délite sans moi.
Elles sont là présentes, obscedantes inquiétantes et délirantes parfois.
C'est le réel, ma possible vérité qui ne peut-être que la seule dans un futur tellement proche qu'il en devient présent.
J'y suis préparée depuis si longtemps, l'heure se rapproche. Imaginer la fin est peut-être un soulagement, l'apprivoisement de l'ultime échéance, ce rendez-vous dont on ne veut pas vraiment mais qu'il ne faut pas rater. Le dernier de sa vie, le seul qui ne sera pas oublié, le seul qu'on a si mal préparé ! Pourtant.
Alors il vaut peut-être mieux vivre avec maintenant, ces pensées noires sont des amies, des êtres chers qui peuplent mes rêves du jour et de la nuit, les seuls qui ne m'ont jamais vraiment quittée. 
Pourquoi attendre ? Pourquoi demain ? Alors maintenant, car il n'y a plus d'avant, plus d'après, ce sont des pensées noires mais le ciel n'a plus de lumière, il est devenu sombre et rempli de nuages, les étoiles se sont éteintes, la lune et le soleil sont devenus noirs

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne
Crédit photo @brigittedusch

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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

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Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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