Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

dimanche 1 juin 2014

La nouvelle pornographie

Pornographie... Moderne ? Nouvelle ? Quid ?

Serait-ce cette nouvelle manière de se mettre en scène et en actes de se montrer à voir à l'autre, autre qui paradoxalement n'est pas, n'existe pas, est gommé, rayé du champ de l'autre, de son espace ?

Cet autre là, témoin de l'exhibition, de cette représentation de soi obscène et sans limite, témoin malgré lui la plupart du temps. Spectateur pris en otage ? Ou spectateur complaisant, qui malgré tout se repait de cette image qu'il n'a pas sollicitée ? Mais qui lui est montrée à voir de plein fouet.
Supporte ? Ou non ? Mais qu'importe ?

Témoin involontaire et victime ?

Non voyeur il se doit de supporter l'image qui lui est renvoyée. Supporter. Il en est le support envers et contre tous.
Alors quid de ce besoin de montrer, à voir, à entendre, de se montrer dans le plus simple appareil, dans sa nudité crue, celle du corps, mais aussi et surtout celle de l'âme, dénué de pudeur, de cadre et de limites, dénué de tout, de bon sens commun, de sens commun tout court, dé noué ? Car dans toute pornographie il y a de l'indécence, de l'obscénité, de l'immoralité, de la grossiéreté, de l'indignité.

Quid de ce besoin singulier de se mettre en scène, pour être et avoir, avoir l'être qu'on voudrait être peut-être ou qu'on voudrait avoir à donner à l'autre, qu'on implique, qu'on met dans le coup... Sans même lui demander son avis.
Pornographie partout, à la ville, à la campagne, à la plage et dans la rue;
Seul au monde. Seul en Eden ? En ce paradis perdu... Peut-être ?
Peindre, écrire, décrire, c'est l'éthymologie grecque qui le dit. Mais il y a aussi la tolérance, ce qui n'est pas dit. La tolérance, un peu comme la maison, lieu clos... où ce qui est peint, écrit et décrit peut l'être..
Lieu clos, maison close de la monstration à l'autre, qui pénètre l'intime et l'intimité car il en est l'invité, car il y est invité ?

Il est donc encore question de soi, et de l'autre, de l'autre et de soi, de cette relation impossible, intenable souvent, compliquée et complexe toujours, l'un ne peut être sans l'autre et réciproquement, l'un est l'autre, et l'autre et l'un. Couple infernal lui aussi... L'enfer c'est l'autre, mais on est toujours l'autre de quelqu'un qui à défaut d'être notre hôte est parfois un autre bien encombrant.

La pornographie : Cette nouvelle pornographie qui est d'infliger à l'autre une image de soi qu'il ne veut pas, qui ne l'intéresse pas. Lui imposer et s'imposer alors sans limite, sans la moindre éducation et sans le moindre souci de son existence. De la gène qu'on peut lui occasionner.

"Il se croit tout seul sur terre" lance un ado à propos d'un "autre" génant, bruyant "bref tout seul"... Car tout seul le pornographe se croit. Et c'est bien là que ça coince, que ça heurte, que ça cogne...
Tolérance, respect, limite, nous y voilà encore, et encore une fois.
Ce qui fait le lien social, ce qui fait que celui ci peut tenir, du moins rien qu'un peu, un tout petit peu, et pour que ce lien tienne il faut y mettre du sien, chacun du sien au moins un peu, rien qu'un petit peu.
La liberté toute n'existe pas, ne peut-être, sinon au risque de museler celle de l'autre. Des autres qui sont eux aussi.
Car la nouvelle pornographie n'est pas que sexuelle, elle est,tout simplement partout, perverse, détournée justement de son objet pour être montré à voir autrement et ailleurs. Il y a toujours de la violence. Celle de soi à l'autre, celle de soi faite à l'autre. Une violence infligée.
Une violence de tous les jours, banale, une fois encore et nous savons ce qu'est ce mal : Celui de la banalité, nous savons aussi ce qu'est cette banalité : Une forme insidieuse, sournoise, toxique et perverse du Mal.

Brigitte Dusch, historienne, psychanalyste.

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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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