Psychanalye Aujourd'hui

Le blog de Brigitte Dusch psychanalyste historienne

Accompagner le désir d'être Soi
Le sujet humain est singulier, son histoire est unique, l'analyse lui permet de partir à sa rencontre et de tisser les liens, de prendre rendez-vous avec soi.

"J'accepte la grande aventure d'être moi". Simone de Beauvoir

Mon livre : "j'aime ma vie"

samedi 26 mai 2018

La perte



Faire l'expérience de la perte, perdre...
Mais quid de la perte et de perdre, perdre un pari, perdre au jeu, perdre l'usage de ses jambes, de la parole, un amour, un être, un ami ; perdre la vie... ?
Perdre quelque chose ou quelqu'un ?
En tous cas, perdre n'est pas gagner, il y a du moins, du manque... de ce qui était et n'est plus
Passé, présent.
Perdre ou renoncer ?
Choisir aussi : car c'est accepter de perdre ce qu'on ne choisira pas, ce qu'on laissera de côté car on ne peut "tout avoir". Renoncer alors volontairement à l'objet, à la situation ; faire un choix, qui parfois n'en n'est pas tout à fait un, mais il faut laisser pour. Donc abandonner. Laisser à la marge.

Est-ce alors une question d'acception, perdre, renoncer, laisser .
Qu'est ce que la perte ?
Mais quelle qu'elle soit, nous devons faire face à la perte, ou lui tourner le dos, ce qui ne revient pas au même. Acceptée ou non, elle est là, présente, absente dans la présence, présente dans l'absence. Qu'on le veuille ou non la perte fait partie de soi, du manque en soi, mais aussi du trop que ce manque finit par créer.
Un trop perçu qui nous laisse en compte avec nous même, une balance non équilibrée, branlante, une faille devenant parfois un gouffre, celui de l'ennui, du chagrin, de la souffrance.
Un manque qui se greffe sur l'être, qui profite de cette faille et de la défaillance, de ce manque de défense car le sujet a quelque peu baissé la garde, laissant aller les larmes et le désespoir tragique de la perte de l'aimé, de l'âme sœur, de l'enfant, de l'impensé impensable.
La perte ? Nous perdons toujours quelque chose, notre temps parfois, il est perdu et ne se retrouve plus, ne se remplace pas, ne se rattrape plus.
Il nous faut perdre pour advenir au langage, accepter cette perte pour ne pas rester au seuil ou même pas pouvoir le franchir, accéder au lien social ou faire semblant, donner l'illusion peut-être un court instant que même si on n'est pas là, on n'y est quand même un peu...
Perdre à tout jamais, la mort ! la pire des pertes ? Mais qu'est-ce que le mort ? La sienne ou celle de l'autre ? Qu'en est-il au juste de cette mort, attendue et redoutée, attendue et espérée ? La fin, la perte finale sans retour et quand il s'agit de soi, ne pas même pouvoir l'éprouver ?
Perdre l'espoir et l'illusion, la mort psychique. Etre emprisonné dans un corps perdu, ne plus exister pour l'autre, la perte de soi ? L'oubli ?
Mais quel oubli ? Celui ci est-il une perte ? Ou bien LA perte ?

Brigitte Dusch, psychanalyste, historienne.
Crédit photo : @brigittedusch
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Ce blog relate des bribes, des vies en respectant l'anonymat, ce l'éthique et la déontologie de ma fonction
Les événements, initiales, lieux, histoires... sont modifiés.

Il s'agit d'illustrer des situations, un concept, une problématique, un questionnement donnant lieu à une réflexion.
Ainsi toute ressemblance, similitude serait donc purement fortuite.

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